Le Printemps de Bourges 2020, on s’en souviendra. Le 12 mars, la profession était sidérée, il devait être annulé en raison du Covid-19. Une idée impensable si peu de temps avant et pourtant c’était le début d’annulations en masse et de perte – pour un temps – du spectacle vivant. La rentrée 2020 est quant à elle, synonyme d’une reprise timide, et complexe des concerts. Il n’était pas pour autant question de laisser de côté les Inouïs qui regroupent chaque année la crème des nouveautés à découvrir. Du coup, les concerts ont été reprogrammés, dans des circonstances atypiques, à Bourges du 16 au 18 septembre pour présenter comme il se doit ces talents issus de tous les registres. Popnshot vous a fait une sélection de ses chouchous à découvrir sans plus attendre. Allez-y les yeux fermés, les Inouïs sont toujours d’une qualité inouïe (rime riche).
Clay and Friends
Le groupe de Montréalais mélange les styles et les langues : français et anglais, hip-hop, soul et funk s’y croisent et s’y assortissent. Le quintet est à l’image de cette nouvelle vague québécoise pointue, savante, moderne et talentueuse. En 5 ans leur succès transatlantique leur permis de faire un grand nombre de concerts au Canada mais aussi sur le vieux continent. En 2020 ils débarquent avec un nouvel opus vibrant. Un vent de fraîcheur qui donne envie d’agitez ses hanches (attention, seul chez soit !) comme un certain Jamiroquai le faisait à la fin des années 90.
BARON.E
Faustine Pochon et Arnaud Rolle forment depuis 2019 le duo indie pop Baron.e. Les deux ami.e.s tout juste âgé.e.s de 22 ans ont déjà à leur actif un premier un Ep publié le 13 mars 2020. Une date à la symbolique forte non anticipée, qui malgré les circonstances que l’on connaît n’a pas emperché la formation d’attirer l’attention sur elle. Rien de plus naturel quand le talent est là. A l’écoute, il est difficile de ne pas penser aux débuts de Thérapie Taxi, l’alliance des voix chanteur / chanteuse, les sonorité acides en français aidant en ce sens. A cela près que Baron.e est bien plus léché et moins provoc’ que son prédécesseur. Il s’en dégage une harmonie plus proche des Pirouettes. Avec Baron.e, la chanson française en duo retrouve ses lettres de noblesses.
Stuffed Foxes
L’année 2020 aura été terrible et ne finira certainement jamais assez tôt emportant avec elle un grand nombre d’espoirs. Pas tous pourtant. La preuve avec Stuffed Foxes, qui vu ses qualités invite à garder foi en l’avenir. Avec ses sonorités sombres, difficile de ne pas penser à la nouvelle vague indie punk britannique et les merveilleux groupes qui en sont issus. Les tourangeaux martèlent de leur son déraillé les longues heures que l’on passe enfermés, faute de savoir ce que l’on peut/veut faire en ce moment. Cataclysme musical, exutoire de la mélancolie vibrante en chacun de nous, Stuffed Foxes est une tornade hypnotisante. Une véritable pente glissante vers la bile noire, mais dans laquelle on prend autant de plaisir qu’un enfant dévalant un toboggan au parc.
Bandit Bandit
Si un seul Inouï devait être ici sélectionné, il se peut que la rédac ne vous ait parlé que de Bandit Bandit. Découvert, lors d’un show époustouflant en première partie de Last Train au Trianon, – du temps où il était possible de faire des concerts à guichets fermés- il est impossible de ne pas succomber à la qualité rock et pointue de leur répertoire. Le titre Maux par exemple, sent bon le désert et l’essence d’une grosse cylindrée. En les écoutant les yeux fermés il est facile de s’imaginer dans un rad miteux où l’on joue du vieux blues sur des enceintes qui grésillent, pour boire un bourbon sec. Trêve de fantasme, leurs morceaux provocants, sensuels, encrés dans les racines profondes d’un rock dur, qui a également la finesse et la noirceur de Grand Blanc, leur permettront d’acquérir très vite le statut d’artistes internationaux à n’en pas douter. Du rock, du vrai, vif, insaisissable, novateur et puissant.
La battue
Changement de registre avec ce trio, les Inouïs ont comme chaque année été cherché les talents sans distinction de genre. Big Picture est un morceau à la progression exponentielle, il s’installe progressivement. Après une intro qui laisse présager le meilleur, il prend corps avec force. Une montée en puissance viscérale qui est sublimée par l’écho suave de la jeune chanteuse. L’instrumental aidé par une touche électronique donne une impulsion positive. Un cri vers la liberté, vers l’envie de courir le Monde, de slalomer entre les voitures, de respirer la ville, de respirer la vie. Avec cette force musicale si palpable qu’elle en devient visuelle, La Battue pourrait bien se trouver créditer à la bande originale de certaines coming of age stories comme on en voit au cinéma. A moins que le groupe ne compose la bande originale de vos vies et de vos impulsions. Le reste de leurs compositions est toute aussi qualitative, empruntes de ces sonorités actuelles elle même empruntées et ré-adaptées des années 80.
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