Tag

canada

Browsing

Chaque année qui dit festival de musique francophone dit débarquement des specimens canadiens. Un univers pluriel venu de l’autre côté de l’Atlantique pour défendre une autre vision de la musique francophone. La scène montréalaise particulièrement riche et prolifique fait partie de ces découvertes. Mais pas seulement, le pays qui défend la langue française au-delà de toute notion que l’on a chez nous, la chouchoute à travers ses mélodies et prouve comme le veulent aussi les Francos de Montréal qu’on peut tout chanter en français. A Paris, à l’occasion du MaMA festival, de nombreux artistes sont venus défendre d’autres façon de composer et de créer. Découvrez ceux qui nous ont touchés.

Bibi Club

Duo composé d’Adèle Trottier- Rivard et de Nicolas Basque, ex Plants ans Animals, nom très connu de la scène montréalaise, Bibi Club se produisait à la Machine du Moulin Rouge pour un public uniquement composé de professionnels. Le grand public aurait pourtant tout intérêt à les découvrir. Le 26 août le groupe sortait l’album « Le soleil et la mer », un opus affirmé électro-pop rock minimaliste. C’est pourtant avec une touche de pop aérienne et une pincée de folk que la formation séduit. Adèle y officie avec candeur et des paroles à la douceur enivrante. La mélancolie et là mais elle s’y fait fait douce comme une pointe de nostalgie rétro dans des titres savamment pop et joliment mis en place. Bande originale du temps qui passe ( un titre sur le dernier né s’appelle « Le Matin », un autre « La Nuit »), Bibi Club construit son set et ses titres comme un cocon où il fait bon se vautrer. Le soleil y est tamisé alors que les compositions sont des amis qui murmurent aux oreilles. Sur scène, le duo prend une touche plus indé en précisant ses sonorités. Sur album, la voix féminine touche alors que des titres comme « Parasite » ont un petit quelque chose proche de Belle & Sebastian. Des morceaux sobres mais efficace, un bol d’air marin dans lequel il est bon patauger. A mettre entre toutes les mains.

MaMA-Festival_Bibi-Club-Paris_2022
Bibi Club au MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

Choses Sauvages

Montréal toujours certes mais registre différent. Il y a un an, le groupe dévoilait son second album « Choses Sauvages II » un trip enivrant entre dance-punk et funk. En France, si ce type de courants parait abstrait, en pratique, la scène canadienne regorge de pépites qui font le pont entre ces registres et propose des tubes dansants et solaires. Côté studio, la formation clairement dansante offre une touche estivale et des musiques au ton groovy. Il faut attendre la scène pour mieux s’approprier le côté sauvage du groupe qui s’y livre corps et âme. Torse nu, jusqu’au-boutiste, il interpelle l’assemblée, va chercher chaque membre du public. La voix aiguë et la pop s’y distillent sous forme bien plus rock. Le show devient l’un des temps forts de cette édition du MaMA Festival. Synthétiseur et boite à rythmes s’y délient à la perfection. Un coup légers sur l’album, ils se font bien plus denses – à moins que ce ne soit danse – en live. A écouter un soir festif pour mieux les retrouver lors d’un prochain passage dans l’Hexagone.

Vanille

Pause douceur avec Vanille qui porte bien son nom. Comme le célèbre parfum, la musique de Rachel Leblanc est douce, sans artifices mais ne manque pas de saveurs. C’est au Phono Museum, le musique de l’histoire de la musique enregistrée qu’il était possible de la découvrir. Son univers onirique raconte la fin de l’adolescence, il regorge de cette candeur vive, de ces émotions à fleur de peau. Rien de mieux pour personnifier le tout que sa voix délicate. Au milieu de titres aux saveurs d’une autre époque, ce n’est pas pour rien que la chanteuse a repris « Les copains d’abord » de Brassens, Vanille ajoute des morceaux bien plus festifs. Une sorte de « Call Me By your Name » dans un Canada estivale et d’amourettes solaires mais si intenses. Entre le sol et le ciel, comme son titre, la chanteuse prend le public par la main et l’entraine dans son cocon sous forme de journal intime. Son premier opus « Soleil ’96« lui a valu un vrai intérêt au Canada où elle enchaîne les festivals et les couvertures de presse. A Paris, pour le MaMA c’est dans une ambiance tamisée que l’artiste invite à son périple. Un moment enivrant qui a sublimé la dernière soirée du festival.


MaMA 2022

MaMA festival 2022 – J1 : Dans la fourmilière de Pigalle (Portfolio)

Pendant 3 jours, l’activité de Pigalle s’accélère : Le MaMA Festival s’installe dans les salles…

5 artistes coups de cœur canadiens à découvrir suite aux Francos de Montréal

Les Francos de Montréal ont un seul mot d’ordre : prouver la pluralité et la…

 

Kevin Smith, ce grand fou, a une belle bande de copains prêts à suivre tous ses délires. L’homme au cinéma barré ( « Dogma »,  » Jay and Silent Bob strick back ») avait, en 2014, décidé de lancer sa trilogie du Grand Nord mettant en scène un Canada au-delà du réel. Et surtout de toute cohérence. S’inspirant de ses paysages onirique et des particularités (caricaturées) de ses habitants pour lui donner une nouvelle image bien loin des clichés sourires et poutine traditionnels.

« Tusk » ou l’homme morse

C’est ainsi que naquit l’OVNI, « Tusk » avec en tête d’affiche Justin Long et Michael Parks. Le premier y campe un podcaster américain véreux, véritable goujat qui se rend au Canada pour y interviewer un jeune homme afin d’ajouter du contenu à son émission web. Seulement voilà, les choses ne se passent pas comme prévues. Il rencontre alors Howard Howe, un tétraplégique obsédé par les morses.
Obsédé au point de vouloir en créer un à partir d’un être humain. Logique, c’est bien connu, c’est très simple. Toujours est-il que Wallace Bryton, notre podcaster est capturé de cet homme qui n’a qu’une obsession: ressusciter à travers lui son ami morse parti trop tôt.

Complètement incongru, louffoque, barré mais aussi violent et malsain, « Tusk » joue sur un humour noir dérangé pour séduire et sortir du lot. Entre moments de rigolades et profonds moments de dégoût; le film ne peut absolument pas vous laisser indifférent. Ou alors c’est que vous même faites des morses à partir des étrangers que vous rencontrez. Si vous faites ça, parlez-en à un spécialiste, ce n’est pas une pratique normale et saine.

En plus de son histoire qui vaut le détours, l’autre particularité du film tient à son casting. On y retrouver Haley Joel Osment, le petit de « 6ème Sens » qui a pris de l’âge mais aussi Guy LaPointe, un aventurier québécois au strabisme imposant interprété par Johnny Depp himself.

« Tusk » est également l’occasion de faire jouer papa Depp avec sa fille Lily-Rose ainsi que son fils Jake. La nouvelle enfant chérie d’Hollywood y interprète l’une des deux Colleen, oui puisqu’il y a deux Colleen on va y revenir, le temps d’un rôle éclaire qui prendra tout son sens dans « Yoga Hosers ».


Chapitre 2: « Yoga Hosers » et les saucisses du mal

Et nous y voilà, le deuxième volet du Grand Nord, est encore plus barré et plus fou que son prédécesseur. A ce point? Disons que cette fois l’humour prime sur le glauque. Multipliant les scènes incongrues, se moquant des réseaux sociaux et profitant une fois n’est pas coutume d’une mise en scène « girly ».

« Yoga Hosers » est aussi et surtout l’occasion de faire jouer la famille: alors que comme dit plus haut Lily Rose Depp reprend le rôle de Colleen Collette; Harley Quinn Smith , la fille du réalisateur, qui a un prénom bien référencé et pas lourd à porter, y interprète celui de Colleen McKenzie. Les Colleen, tout le monde les appelle les Colleen, sont les meilleures amies du monde accrocs à leurs téléphones portable et jouant ensemble dans un groupe de rock. Comme elles sont super copines pour toujours, elles font même caca ensemble et partagent le même cours de yoga. Notez l’importance de ces informations comme bon vous semble. 

Un soir où elles travaillent comme d’habitude dans l’épicerie du père de Colleen C, deux beaux garçons de dernière année leur proposent de participer à leur petite fête. Les voilà prêtes à tout pour y aller. Mais au même instant, nos BFF se retrouvent confrontées à un armée de saucisses nazies bourrées de choucroutes. Oui, vraiment.
Qui eut cru que Winnipeg était une ville ayant connu un grand rassemblement nazis? Je ne sais pas moi hein et comment combattre les infernal saucisses cocktails? Comment faire gicler leur choucroute? Avec la force du yoga bien sûr…

 

 

Réunion de famille promise…

 

La famille Depp, ex inclus en profite pour se donner la réplique et introniser la princesse Lily Rose dans un premier rôle principal. La réputation du roi Depp est morte, vive la princesse Depp!
Si le duo père/ fille ne vous suffit pas, Queen L salue Jake son petit frère sur pellicule, un gamin qu’elle qualifie de « cool » dans le métrage. C’est ensuite au tours de sa mère Vanessa Paradis de taper l’incruste dans le rôle d’une prof d’histoire bien sympa. Enfin papa Depp reprend comme promis le costume de Guy Lapointe, l’un des rôles principaux du métrage.Seule frustration: ne pas avoir vu Johnny et Vanessa jouer ensemble, juste un peu, pour les années 90!

 

 


Un casting en easter eggs

Pour quiconque a un peu d’amour pour le cinéma américain, « Yoga Hosers » est une véritable pépite. On y retrouve Justin Long devenu super prof de yoga musclé, fini d’être un morse, Adam Brody ( inoubliable Seth Cohen de The OC) en musicien tatoué, Natasha Lyonne ( American Pie) en belle-mère insupportable mais aussi Haley Joel Osment en nazi-artiste ou encore Tyler Posey et Tony Hale, bref que du beau monde.

  • Ok mais ton histoire de saucisses nazies, ça fonctionne?

Globalement oui. Sans avoir la fibre jouissive d’un « Dead Snow » et ses zombies nazies aux mille boyaux, l’aspect délirant de l’oeuvre et son humour what the fuck suffisent à le porter et à prendre son spectateur pour la main. Bien que la jeune Lily Rose Depp n’est pas (encore?) une actrice hors paire, son charme suffit à lui donner une jolie présence.
Le duo de meilleures copines jusqu’au bout lui aussi fonctionne relativement bien. Leur addiction aux réseaux sociaux et leur mise en scène dans le film n’est d’ailleurs pas sans rappeler une autre oeuvre récente mettant en scène deux super copines: « Tragedy Girls » vu au PIFFF cette année. On y retrouvais de la graine de sociopathe adolescente qui kidnappent un tueur en série pour en faire de force leur mentor sur fond de filtres pastels. S’il fallait d’ailleurs choisir entre vous conseiller l’un ou l’autre, mon coeur pencherait pour « Tragedy Girls ». Au point d’éclipser l’autre? Non, vraiment pas.

« Yoga Hosers » a la fibre des nanards de séries B, ceux qui font sautiller sur son fauteuil, comme les mauvais bons films de requins ( dont on vous propose une liste ici) . Sauf que lui à les moyens de s’assumer et un scénario à la plume suffisamment fine pour ne pas tomber dans le ridicule. On rit des blagues et pas de films, cette fois contrairement aux films de requins. De quoi combler les fans d’un « Detention » par exemple, en manque de sensations absurdes. Et si vous n’avez pas vu « Detention » sachez le c’est une erreur. Réparez vite ça.

Mandatory Credit: Photo by Buckner/Variety/REX/Shutterstock (5562705be)
Kevin Smith, Justin Long, Harley Quinn Smith and Lily-Rose Melody Depp
The Variety Shutterstock Sundance Portrait Studio, Park City, Utah, America – 24 Jan 2016

 

  • Et la suite?

« Moose Jaws », le troisième et dernier volet de ce trip canadien verra revenir ses personnages pour combattre un élan-requin, un espèce de « Dents de la Mer » mais avec un élan quoi. Si vous non plus vous ne voyez pas ce que ça peut donner,nous non plus! Et pourtant qu’est ce qu’on a hâte.