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No money Kids
No money Kids -dr

Le nouvel album de No Money Kids, « Factory » est en préparation.  Le groupe nous a appris à faire des grands huits émotionnels : du rock lo-fi au blues sombre en passant par l’électro, il ne se refuse rien, créant sur son sillon une esthétique poignante et visuelle. C’est avec un titre sombre « Why I’m so cold » qu’il a choisi de présenter sa nouvelle galette.

Pour son clip réalisé par les frères McKeith, la formation explore la thématique de la maternité solitaire. De la fin d’une histoire à la redécouverte de la vie par une naissance, d’un berceau entouré de noir. Pour personnifié la détresse de la mère que l’on suit avec intimité à l’aide de plans serrés, un objet tenu comme un trésor : un synthétiseur pour enfants. Il devient le centre de l’image, l’objet auquel on s’accroche.

Un nouvel extrait poignant

Si l’image est forte, le titre en anglais, l’est encore plus. Avec une introduction puissante qui plonge immédiatement dans l’univers glacial qu’il dépeint, il prend immédiatement aux tripes et au coeur. La voix, presque chuchotée à demis-mots accompagne une instru lo-fi où douceur et intensité se côtoient avec aisance. C’est d’autant plus le cas sur le refrain composé comme des vagues se sentiments, qui frappent et frappent sans cesse. La voix se fait sensiblement aiguë, entraînant l’auditeur dans un tourbillon écrit, brillamment composé et à fleur de peau. Cette balade indie-rock illustre à la perfection la douleur sourde que l’on croyait disparue, celle qui rampe sous la peau et ne sort son visage qu’occasionnellement. Mais il sait aussi se faire apaisant comme un secret qu’on confierait à demi-mot. Une belle réussite donc qui tranche avec le ton donné par le premier extrait de cette nouvelle galette « Crossroads » dévoilé au mois de février qui n’était pas sans rappeler l’univers blues rock d’un autre duo talentueux : The Black Keys. Ce quatrième opus promet d’explorer le rock et l’électro et de se renouveler à chaque titre. Forcément, on a hâte!

Découvrez le clip de « Why I’m so cold »

 


HERVE VICTOIRES DE LA MUSIQUE 2021On n’arrête plus la tornade Hervé. Révélé au Printemps de Bourges 2019, la musicien a depuis su fédérer autour de lui un public friand de son univers atypique et sensible. Pendant le confinement de mars, le chanteur dévoilait une vidéo décalée dans laquelle faire des crêpes pouvait devenir un véritable moment de danse et d’art pour le titre « Si bien du mal ». Son premier album « Hyper » sorti en juin a tout pour redorer l’image de la musique francophone en marchant dans les pas d’Angèle, Carla Luciani et surtout d’Eddy de Pretto qu’il cite volontiers. A l’instar de ce dernier, Hervé mise sur le franc-parlé et les morceaux où chanson, french touch, électro et textes se côtoient. Une belle prouesse qui lui vaut d’être nommé aux Victoires de la Musique 2021. Une place bien méritée pour celui qui innove sans cesse tout en faisant de son naturel un atout maître. Rencontre avec un véritable artiste.

L’interview d’Hervé pour les Victoires de la Musique


Niandra Lades

Si la scène indépendante française regorge de pépites, il est parfois difficile de toutes les écouter, de toutes les découvrir. Il suffit pourtant de tendre l’oreille, d’arrêter de courir quelques secondes pour tomber sur un album d’une qualité indéniable et se laisser imprégner par un travail construit de bout en bout. Et si l’objet album est aujourd’hui remis en question, personne n’en écouterait plus parait-il , la musique se consommerait comme au fast-food, en zapping, avec urgence et sans prendre le temps de poser un nom sur les saveurs, il serait hérétique de traiter la musique de Niandra Lades avec si peu de respect. Certains titres se dégustent en menu intégral et méritent de prendre le temps d’être savourés. Peut-être est-il temps d’arrêter là l’analogie avec l’alimentation mais cette dernière semble remporter plus de suffrage sur les réseaux sociaux que la culture pourtant riche en sources d’émerveillement et de réflexions.

A en croire la biographie de Niandra Lades, nul besoin de courir pour être créatifs. Le quintet originaire de Clermont-Ferrand semble comme Grand Blanc avant lui, s’être inspiré d’une ville qui laisse au temps le loisir de s’écouler, à la nature de frétiller, pour mieux se plonger dans l’apprentissage musical. Si le TGV ne passe pas par chez eux, les bandes sonores elles sont bien présentes. Alors, ces cinq garçons « imaginaires » ont pris le temps de s’imprégner des 90’s de The Cure à Chokebore, de digérer ces références et puis d’innover. Exit une entrée en matière folk sur ses deux premières galettes, il est temps de laisser place au rock. Ce « You drive my mind » s’ouvre d’ailleurs sur le très puissant « Wrong Way Men » et ses guitares excitées. La pop sombre s’invite à une partie à toute allure alors qu’un refrain aussi instinctif que rythmé résonne en une mimique vocale inoubliable. Une claque d’entrée qui permet de poser ses valises, d’arrêter tout, le temps, la vie, et les obligations pour se concentrer sur l’objet ici en écoute. A 2 minutes 15, guitares et batteries s’emballent, on se surprend à hocher la tête comme sur un bon vieux Nirvana, le tourbillon est lancé, la machine prend de l’ampleur.

Voyage dans le temps entre pop et rock

Pas le temps de se reposer que la formation casse déjà sa dynamique donnant vie avec une logique implacable à une pop sombre qui sent bon Robert Smith. « You Drive my mind » qui donne d’ailleurs son nom à cette galette sait sublimer ses mélodies. Comme toujours lorsque la pop est bonne, qu’elle rencontre le rock, les riffs s’enchaînent naturellement. Le cocon est créé alors que le spectre de Blur règne maintenant sur l’album.

Fluidité toujours lorsque « The Same Boat » dévoile ses premières notes. Là encore pop entraînante et rock mélodique sont de la partie. Les accords se font gimmicks, la voix invite l’auditeur -déjà conquis- à rejoindre cette fête entre ombre et lumière comme les 90’s savaient si bien en créer. On descend d’un ton, et pourtant l’intensité augmente. Avec « #Untitles W/ Bass », on flirte avec la ballade. La fluidité des accords est à noter. Le titre s’avale d’une traite, s’intègre comme un classique, entre dans notre répertoire doudou en à peine quelques secondes. Niandra Lades ne joue jamais la carte des fioritures, n’est jamais grandiloquent. Non, sobriété, aisance et pop instinctive lui suffisent amplement. Nul besoin de casser les genres, de chercher à flirter avec des références 90’s dans l’air du temps et se faire mousser pour créer des titres efficaces au format relativement court (3 à 4 minutes en moyenne) qui donnent une envie compulsive d’appuyer sur repeat en boucle.

Il serait pourtant dommage de se contenter de répéter puisque chaque titre s’inscrit dans une continuité bienvenue et bien écrite où synthé, guitare, basse et batterie se donnent facilement la réplique. D’ailleurs voilà que « Malvo » fait la part belle à la basse, donne à sa pop un léger accent psyché, une batterie obsédante et une noirceur  en tourbillons. Voilà qui est vrai, les années 90 étaient puissantes, le rock avait alors une patte. D’ailleurs vous vous souvenez la bande originale des teen movies américains de ces années-là?  Tôt ou tard, une grosse fête se profilait et si on n’y twerkait pas, on s’y déhanchait sur du rock entêtant et qualitatif. Nous voilà enfin arrivés à ce passage particuliers avec « The Witches », sa voix filtrée et ses riffs percutants. Le voyage touche bientôt à sa fin, plus que trois titres avant d’appuyer sur repeat. « Where is your Smile » plus aérien pourrait être un titre « coming of age » comme on dit au cinéma tant il inspire l’aventure et le road trip.

A un morceau de la fin, la rage adolescente d’un groupe à la maturité indéniable refait surfasse, n’y aurait-il pas un fond de Nada Surf dans ce « Don’t throw your Rights » ? Titre pertinent s’il en est, le rock est une révolution nécessaire, la culture un vecteur de réflexion vital, ne l’oublions pas. Les guitares s’emballent, montent en puissance et comme lorsqu’un bon concert va se terminer, alors que les oreilles bourdonnent et que les larsens résonnent, l’osmose est à son apogée. « It’s Time » de se dire au revoir sur une note plus apaisée, toujours aussi entêtante, toujours très bien réalisée.

Produit par Pascal Mondaz, cet opus paru en avril 2020 alors que les oreilles et les esprits étaient occupés à combler le néant extérieur par une anxiété bien trop naturelle, devrait être la bande originale de ton automne, de ton année et même de ta décennie. A écouter comme une amulette en souhaitant fort qu’il pourra faire revivre la candeur des années 90, son talent et son esprit de « Desintegration ».

Bonne nouvelle, le groupe est en tournée 2020 du  1er août au 14 novembre avec une date parisienne le 13 novembre. Ne les manque pas !

Viens acheter « You Drive my Mind » ici, tous les frais sont reversés à des artistes talentueux !

 

« You Drive my mind » de Niandra Lades à écouter ici


 Comme chaque année maintenant, Jean-Louis Murat s’apprête à sortir un nouvel album ! Quelle joie et satisfaction pour ses fans et admirateurs que d’être attaché à un artiste aussi prolifique. Ils sont servis, et surtout presque assurés de bénéficier d’une œuvre à la hauteur des espérances. Car Jean-Louis Murat fait partie de ceux qui déçoivent rarement, et surtout qui ne se font pas attendre. Qu’est-ce que cela fait du bien dans cette époque où cinq années de pause entre deux projets sont devenues presque banal, et où les prestations live/tournées s’étendent de plus en plus, laissant aux artistes l’opportunité de ne pas retourner en studio.

Plus rien à prouver, mais toujours aussi présent et intéressant

 Le chanteur auvergnat, qui comptabilise maintenant près de 30 albums studios, est bien au-dessus de tout cela et fait les choses comme il l’entend. Il n’en a pas terminé de nous surprendre. Car l’une de ses particularités est de toujours savoir se renouveler, malgré un style déjà longuement exploré. Rien ne l’arrête, rien ne lui fait peur, et il a surtout le courage et le mérite de ne jamais perdre en créativité.

BABY LOVE

 « Baby Love », son nouvel album qui paraîtra le 06 mars prochain, a tout l’air d’un énième projet aux multiples facettes, facilement abordable mais rempli de mystères intimes. Deux extraits déjà disponibles, ainsi que la pochette au look très kitch et flashi (que l’on apprend à l’apprécier avec le temps), nous prouvent bel et bien que l’artiste est reparti pour une nouvelle exploration ! Son précédent album studio, « Il Francese », lors de tentatives expérimentales alliées à un style toujours aussi maîtrisé, m’avait déjà agréablement surpris. Et je n’ai aucun doute sur la qualité de ce nouveau projet à venir.

 

« Troie » et « Si je m’y attendais », deux titres déjà disponibles

 « Troie » engage des sonorités connues, converties au style Muratien, dont la voix, le ton et les paroles, qui ne perdent jamais de leur force malgré leur éternelle répétition, permettent de se raccrocher à l’identité unique d’un artiste reconnaissable parmi des millions. Il en va de même pour le deuxième extrait « Si je m’y attendais », qui rejoint davantage l’ancien Murat, plus classique, mais toujours aussi plaisant et pertinent.

 En attendant l’album complet, voici d’ores et déjà sa pochette ainsi que sa tracklist, qui ne seront certes pas suffisants jusqu’à la sortie de « Baby love », mais qui on l’espère vous donneront l’envie folle de vous (re)plonger dans l’univers d’un véritable artiste qui a encore tant à donner. Rendez-vous le 06 mars !

Album "Baby Love" Jean Louis Murat

Tracklist:

01 – Troie
02 – Le mec qui se la donne
03 – Le reason why
04 – Réparer maison
05 – Montboudif
06 – La Princesse of the Coco
07 – Rester dans le monde
08 – Xanadu
09 – Ca c’est fait
10 – Si je m’y attendais
11 – Tony Joe