Pas de repos pour les justes ! Luke Pritchard avait adoucit l’hiver dernier alors qu’il officiait en Duo avec sa dulcinée. Fraîchement papa, le plus européen des rockeurs britanniques est de retour aux côté du groupe culte qui a bercé nos nuits adolescentes tout en redonnant son côté nonchalant bad boy au perfecto, j’ai nommé The Kooks.
Si l’objectivité ne peut être de mise lorsque l’on évoque le trio de brit-pop, cette première partie d’un jet à paraitre en juillet 2022 a le goût du risque. Exit le rock acide qui avait fait le succès de « Naive » ou de « The Ooh La », ce premier acte composé de trois titres touche plus à la pop entraînante. Mais il faut dire que la bande de Pritchard n’a rien perdu de sa force à faire du refrain efficace. La preuve en est donné dès le premier titre « Connection ». Sur ce dernier, cette ballade facile d’accès a le bon sens d’imposer une maîtrise du rythme construite. Avec la saveur dansante d’un « She moves in her own way », le morceau se déguste comme un air entraînant. Du registre qui pourrait bien donner des ailes et avoir cette vibe qui invite à la bonne humeur et à l’envie d’aller de l’avant. Loin de cette âme mi-blasée mi-candide, la marque de fabrique des premiers temps de l’ancien quatuor, ce morceau profite d’une grâce fédératrice et donc on ne peut plus radiophonique. Bien produit, calibré et entièrement pensé, il ouvre cette nouvelle page avec des notes qui auraient eu leur place au printemps. Fédératrice nous disions ? C’est sûrement parce que c’est l’Europe qui a poussé le groupe a agir. Alors que Pritchard souhaitait faire une pause bien méritée suite à l’immense tournée d' »Hello Sunshine », le leader de la formation a préféré débarquer en studio à Berlin. Un pied de nez au Brexit qui a sacrément mis les bollocks à notre rockeur. Le voilà donc embarqué dans des sessions de trois à quatre jours porté par l’envie de défendre le drapeau étoilé.
Un jet radiophonique et solaire
C’est « Jesse James » qui suit le mouvement. Titre certainement moins fort que son prédécesseur, il a le mérite pourtant d’avoir en ses premières notes la fougue que l’on connait aux Kooks, d’autant plus que la voix de son chanteur y est mise en avant dès ses premières secondes. Le fond de l’air y est funky et tout comme sur le premier titre il sait ménager sa montée en puissance, chouchouter son refrain et surtout s’appuyer sur quelques apartés aigues pour marquer sa singularité. Les couplets plus classiques incitent à la danse mais manquent peut-être d’une touche libertaire pour mieux convoquer l’âme du meilleur des Kooks. On ne pourra néanmoins pas lui enlever sa production efficace et pointue, son soin du détail. De là à dire que le lâcher prise des premiers temps ne manque pas serait un excès de mauvaise foie liée à un sentiment bien noble : celui d’un amour infini pour l’esprit The Kooks et toute les merveilles qu’il évoque.
Reste un dernier titre pour se faire une première idée de ce que sera l’album complet. Trois morceaux c’est bien trop court ! Cette mise en bouche ressemble de plus en plus à un premier date qui se passerait bien. Du genre que l’on passerait pourtant avec un ami de longue date redécouvert sous un nouveau jour. D’ailleurs c’est un morceau solaire qui conclut cet EP- teaser. Le rayon de soleil y est bien encré. D’ailleurs quelques intentions ça et là pourraient évoquer Bruno Mars sur ce « Modern Day » qui a bien envie justement de s’encrer dans l’air du temps. Exit donc le bon vieux rock british joué dans des caves et des petits clubs aux lumières tamisées où le sol collant sent délicieusement la bière. Ici, l’envie de faire danser semble au cœur des préoccupation de nos amis de toujours. Là encore le bridge et le refrain sont particulièrement soignés et des partis pris aigus ponctuent un refrain qui colle à la peau. La bonne humeur est musicalement de mise. Quelques notes répétées en boucle pourraient bien contenter les partisans d’un rock plus 80’s. En quelques écoutes, le titre semble déjà faire partie d’un paysage longtemps connu. Et c’est peut-être parce qu’il reprend en filigrane des rythmiques qui ne sont sans évoquer l’âme des Bee Gees.
Un concert parisien en mars
Aussi frustrant qu’un premier date dont le second sera dans bien trop longtemps, cette approche du nouvel opus promet un grand changement dans la vie musicale du groupe. Plus moderne, jovial et bien plus pop que ses prédécesseurs, il signe le retour d’un groupe aux nouvelles perspectives. En attendant d’en écouter plus, la joyeuse troupe retrouvera son public français le 3 mars à l’Olympia. Sortez vos plus jolis manteaux et venez danser comme vous le souhaitez, les concerts des Kooks, sont toujours là où l’on a besoin d’être.
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Salle de concerts renégate, les Disquaires organise une soirée 100% pop rock jeudi 27 janvier.. et vous êtes cordialement invités à vous joindre à la fête ! Et…
Grandiose. A couper le souffle. Virtuose. Il ne faudrait pas plus de quelques mots, mais des mots puissants pour décrire I stand alone de la compositrice, chanteuse et actrice britannique Keeley Forsyth. La magicienne y offre l’alliance idéal entre la force d’un joyau brut et une douceur à l’emprise sincère.
A l’écoute de ce titre à fleur de peau ce qui frappe, c’est avant tout la puissance maintenue de cette voix si époustouflante. La musicienne dégage une force émotionnelle rarement égalée tout en lui offrant une retenue touchante. Le titre semble s’écrire sur le fil du rasoir, la poésie qui s’en dégage est sans appel, sans concession. Ce grand moment de musique n’est pas sans convoquer l’âme de Joni Mitchell et son morceau culte Both Sides now. Les deux musicienne partagent une force vocale qui évoque autant la douleur que la dignité. Elles semblent flotter sur les notes et lorsqu’elles poussent de quelques décibels leurs timbre, les coeurs se gorgent de cette pureté artistique. troublante
Pour son clip, la musicienne a choisi la sobriété. Une esthétique en noir et blanc, sur la pointe des pieds. Des plans rapprochés, une intimité touchante.
Il s’inscrit en marge du nouvel album de la musicienne Limbs dont la sortie est prévue le 25 février et qui fait suite à un premier album tout aussi sublime Debris. De quoi magnifier le froid hivernal et lui donner le sens d’un désespoir vif et tranchant.
Découvrez le clip d’ I stand alone de Keeley Forsyth
Certes, tout n’est pas rose en ce début d’année pour le monde de la musique. L’obligation de concerts assis pèse douloureusement sur les organisateurs de concerts, contraints d’annuler…
2021, c’est terminé ! Malgré son lot de péripéties, notamment pour le monde de la musique, qui vit un nouveau coup dure avec l’interdiction des concerts debout en fin d’année, elle aura été riche musicalement. La team Popnshot profite de ce début d’année pour revenir dessus et faire la part belles aux albums qui l’ont marquée. Chaque membre te propose son top 5 albums sortis en 2021 à (re)découvrir. Bonne écoute.
TOP ALBUMS 2021 DE Léonard
1 – Little Simz – SOMETIMES I MIGHT BE INTROVERT
La boss finale. Que dire de plus ?
Que son album est excellent ? Vous vous en doutez, puisqu’il est en première position.
Que le morceau d’ouverture est sensationnel dans tous les sens du terme ? Oui voilà je pourrais
dire ça, car c’est lui qui m’a fait comprendre à quel point j’avais à faire à quelque chose de
grandiose. La suite n’est que mouvement logique. Little Simz est immense. Son album est une
leçon.
2 – Black Midi – CAVALCADE
Imaginez mixer tous vos genres musicaux préférés : et bien cela donnera Black Midi. Pourquoi
s’embêter à écouter autre chose tout compte fait ? Tout de même très orienté rock, avec une
influence marquée jazz et métal, Cavalcade est le deuxième enfant devant lequel on a d’abord
un mouvement de recul. Arrivé à maturation, il est celui qui vous ramène des 20/20 de l’école,
même si vous ne savez toujours pas très bien ce qu’il traficote dans sa chambre le soir. Dans un
mouvement psychédélique, cet album joue à un jeu de catch dangereux avec ses auditeurs, mais
que c’est jouissif.
3 – Lil Ugly Mane – VOLCANIC BIRD ENEMY AND THE VOICED CONCERN
Album indescriptible. Tombé dessus par hasard, et tout de suite conquis par la démarche. Il doit
y avoir du CBD là-dedans, ou carrément de la weed, pour être emmené aussi loin. 19 morceaux,
relativement courts et simples, et chacun dotés de sa magie propre. En ressort une certaine
étrangeté, mais aussi une sorte d’impressionnante évidence. Les tranches de guitare du dernier
morceau sont une énorme claque.
4 – Black Country, New Road – FOR THE FIRST TIME
Les dix-sept, euh pardon, sept jeunes anglais que sont Black Country, New Road ont montré
qu’un album rock de six titres avait tout autant de potentiel qu’un autre de douze. For the first
time est sacrément sexy dans sa forme. Attendez d’entendre la voix du chanteur, et les
morceaux. Car quels morceaux. On tient là quelque chose d’exquis, entre la classe de
l’expérience sonore et l’exigence de composition.
Leur second album sortira en février 2022.
5 – Eddy Woogy – TUTTI QUANTI
Eddy Woogy TUTTI QUANTI top album 2021
A côté des sorties mastodontes du rap fr chaque année, lesquelles furent marquées en 2021 par
le très abouti L’étrange histoire de Mr Anderson de Laylow et l’autre album que vous avez tous
en tête mais qu’il m’ennuie presque de dire, vous trouverez le dernier Eddy Woogy : Tutti
Cuanti. L’artiste est hors-du commun. On le compte parmi les membres de l’Animalerie, un
collectif de rap basé à Lyon qui brille plus ou moins secrètement sur le milieu.
Tutti Cuanti, c’est un peu la saveur bouleversante d’un plat qui n’annonçait de prime abord rien
de sa superbe. Bizarre légèreté, légère bizarreté. L’artiste signe un premier album, il faut le dire,
parfait dans son geste d’exécution. A savoir qu’Eddy n’est pas à son coup d’essai. EPs et
featurings lui avaient déjà permis de révéler son talent excentrique. Car sa musique n’a rien de
normale. Et c’est ce qui la rend aussi onctueuse. Prod et compos au rendez-vous, l’album touche
exactement là où il faut. Et c’est un vent frais nécessaire (peut-être pas à cette période, il fait
assez froid comme ça, je vous l’accorde).
TOP ALBUMS 2021 DE Adrien
1- I’m not here to save the world – Lulu Van Trapp
Avec leur pop baroque et leur « rock libre », les Lulu Van Trapp s’imposent définitivement comme une des plus grande réussite de cette année. Leur musique est géniale, leur univers original aussi – ils sont tout simplement géniaux et ingénieux alors courrez les écouter.
2- The battle at garden’s gate – Greta Van Fleet
Avec son deuxième album, Greta Van Fleet a su dépasser la (prestigieuse) analogie à Led Zeppelin qui leur était constamment attribuée. Et surtout, les pré-adultes du Michigan ont créé une heure de pur délice rock qui enchaine solos cosmiques et performances vocales orgasmiques. Un incontournable de 2021 et de cette décennie.
3- Magic mirror – Pearl Charles
Quel plaisir de découvrir puis d’écouter en boucle la pop seventies de Pearl Charles. Un rayon de soleil enchanteur inévitable qui marque la montée d’une superbe artiste prête à nous faire danser tant que les paillettes et les pattes d’eph seront de la fête.
4- Blue week-end – Wolf Alice
Plus qu’un excellent album, Blue Week-end est une réussite totale. Wolf Alice parfaire son rock indé avec brio dans un disque intelligent maîtrisé de bout en bout.
5- This is this – Grouplove
Grouplove a su régaler les ouïes avec ses neuf morceaux rock et parfois presque punk de leur 5ème album studio. Un vrai concentré d’amour et de joie qui réjouit et duquel il ne faut surtout pas passer à côté.
TOP ALBUMS 2021 DE Louis
1- C̶R̶O̶S̶S̶ ̶O̶U̶T̶ – S+C+A+R+R
Le groupe repéré et produit par Dan Levy (The Dø) frappe fort avec son premier EP et se fait une belle place sur la scène électronique française. La formation s’applique à faire de cet opus une véritable expérience auditive et visuelle (en live et dans les clips).
2- Back In Love City – The Vaccines
Avec ce cinquième album les rockeurs britanniques sont de retour sur le devant de la scène. Le groupe explore des sonorités pop rock efficaces pour notre plus grand plaisir. Mention spéciale pour les titres « Wanderlust », « XCT » et « Paranormal Romance » dont l’intensité annoncent de beaux moments live.
3- Can’t Wait ToBe Fine – We Hate You Please Die
S’il y a un bien un groupe qui est sur toute les lèvres des amateurs de punk-rock français, c’est We Hate You Please Die. Avec ce deuxième album, les rouennais montrent toute l’étendu de leur talent. Les titres sont percutant et les textes touchant, permettant au groupe de faire un très bon concert parisien au petit bain.
4- Forever Isn’t Long Enough – Alfie Templeman
Il fait parti des gros noms de la scène indie émergeante britannique. Avec Forever Isn’t Long Enough, Alfie Templeman propose un album résolument « feel good » et entrainant qui s’écoute en boucle !
5- Mydriaze Remixes – Contrefaçon
Pour 2021 les quatre compères de Contrefaçon se sont offert les meilleurs pour remixer leur album Mydriaze sorti en 2019. Même Pogo Car Crash Control a mis la main à la pâte pour le titre « DETER ». C’est Bagarre qui se sort le mieux de cet exercice avec le détonnant « Rave à Versailles », un titre aux airs de révoltes pour une collaboration parfaitement réussie.
TOP ALBUMS 2021 DE Julia
1 – Crawler – Idles
Et d’une nouvelle galette pour les fous furieux d’Idles. Ceux qui ont du reporter leur tournée à de nombreuses reprises et devraient se produire chez nous aux beaux jours, ont profité de la fin d’année pour sortir une nouvelle pépite inspirée par l’accident de voiture de leur chanteur. Le punk s’y fait métallique, c’est sombre, guttural, prenant et forcément magnifique. Moins lumineux que sur ses précédents succès, le groupe plonge corps et âme dans un rock garage poisseux où le post punk gagne en puissance émotionnel. Un moment acéré.
2 -Joie – Vikken
Révélé par le Printemps de Bourges 2021 qui en fait même un lauréat, Vikken frappe fort dès ses premières notes. Le musicien français profite de son opus « Joie » pour redéfinir les codes de l’électro français. Soutenu par des textes incisifs à fleur de peau et une voix grave, prenante, étouffante, il ensorcelle et prend aux tripes. Il ne faut pas attendre bien longtemps pour découvrir l’excellent « Pour une amie », et son narratif retracent avec justesse les difficultés d’un homme trans dans le monde actuel. Pamphlet nécessaire et mélodies révolutionnaires peuplent cet opus vrai, novateur, inspirant.
3 – Drunk Tank Pink – Shame
Belle année pour le post punk et le rock underground. La France n’a pas été en reste avec de nombreuses sorties à la force indéniable de We Hate You Please Die à Servo en passant par W!zard mais l’Angleterre a su maintenir son niveau d’excellence. Comme pour canalisant un tourbillon d’énergie torturée et révolutionnaire qui colle autant à la peau qu’à une époque où résilience et douleurs se côtoient, Shame a sorti en janvier un nouveau jet incontournable. Quelques titres lumineux qui sentent bon les pogos (March Day en tête de liste) la dispute à des morceaux sombres et puissants (Born in Luton et ses riffs métalliques). La fougue des britannique fait chaud au cœur et convoque un évident passé punk et son nouveau souffle aussi brutal que beau.
4 – In the blue – Magon
A la croisée d’Israël et de Paris, on découvre Magon. Avec le charme aérien d’Eyedress, une fausse nonchalance dans le ton et un production léchée, notre producteur basé à Paris fait des miracles. Les riffs sont travaillés, construits, d’un rock qui sait flirter avec le psyché, faire des clin d’œil au garage, perfectionner l’indé et se hisser sous la peau. Parfois solaire, souvent évident, notre artiste a l’aisance naturelle des grands. Il faudra absolument tomber amoureux de « The Willow » et ses rythmiques pointues. Magon est de ceux qui entrent aussi bien en tête que dans les cœurs avec une facilité déconcertantes comme s’il avait toujours fait partie du paysage.
5 – How long do you think it’s gonna last ? – Big Red Machine
Machine indie folk bien huilée portée par une voix aérienne qui fait frissonner, Big Red Machine avait déjà prouvé ses vertus sur son premier essai sorti en 2018. Sur son second enfant, publié en août, la troupe se pare de ses plus beaux atouts et invite au jeu du featuring bon nombre des artistes qui comptent aujourd’hui Outre-Atlantique. Anaïs Mitchelle est de la partie comme tout comme Ben Howard, La Force ou encore Taylor Swift. Cette dernière ne signe pas pour autant les meilleurs temps de cette galette les édulcorant probablement trop. Pourtant niché au creux de l’opus l’immense « Ghost of Cincinnati » qui convoque l’âme d’Elliott Smith suffit à tout perfectionner et à hisser ce deuxième jet au sommet de ce qu’il faut retenir de 2021.
TOP ALBUMS 2021 DE Kévin
1 – WELFARE JAZZ – VIAGRA BOYS
Qui aurait imaginé que le mélange de post punk et de jazz serait un courant aussi prometteur en 2021 ? Après Black Midi, les Viagra Boys démontrent que cette fusion s’accorde parfaitement. Welfare Jazz est un album loin des clichés parfois crasseux du genre, plus élaboré, qui pour autant ne renie pas ces origines. Avec cet album, Les Viagra Boys s’annoncent comme un groupe à suivre et à découvrir en live pour un moment de partage qui,on l’espère, sera à la hauteur de leurs compositions.
2 – Things Take Time, Take Time – Courtney Barnett
La jeune australienne a pris le temps d’enregistrer instatement ce nouvel album. Une phrase qui semble bien contradictoire mais pourtant bel et bien réelle. Things Take Time, Take Time est une compilation de d’enregistrements réalisés de manière spontanée. A l’image d’une vie, et surtout pendant une année 2020 en dents de scie, les morceaux s’enchainent et reflètent différentes réalités tout en gardant ce ton si particulier, esquissé par Courtnet Barnett. Une œuvre qui résonne en chacun de nous.
3 – MONTERO – Lil Nas X
Un album urbain, à la frontière de la pop, du rock et de la trap. Le single « Call me by your name » est un véritable hymne à l’acceptation de l'(son)homosexualité. Lil Nas X brise les chaines et rassemble dans un album salutaire, libérateur, où le rappeur met en avant l’intégralité de son talent et de sa personne. Cet LP marquera le monde et un renouveau du Hip Hop, encore bien ancré dans un univers hétéronormé, et très souvent cliché.
4 – Delta Kream – Black Keys
2 matinées, 10 heures d’enregistrement. Voilà ce qu’il aura fallu aux Black Keys pour sortir Delta Kream. Un album de reprises de morceaux de blues qui revisitent les meilleurs compositions des bluesmen du XXème siècle issus du delta du Mississippi à Nashville. Une performance proche du live qui permet de redonner vie à des artistes comme John Lee Hooker à Robert Lee Burnside. Un must have pour tout fan de blues ou mélomane digne de ce nom.
5 – Le cirque de consolation – Léonie Pernet
La pop électronique, synthétique de Léonie Pernet, révélée en 2018 avec Crave progresse vers un univers plus mixte dans ce 2ème opus. Une influence plus large, incluant des sonorités africaines, révèle la mélancolie douce de son œuvre. Une composition romantique et sombre, abyssal, rêveuse, qui transperce l’âme.La création est mise en valeur par le son/ton monotone de la langue français et contraste avec les tracks dans la langue de Shakespeare , rendant une partie du LP accessible.
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Perle rare, live incontournable, Léonie Pernet excelle aussi sur album. Avec sa pop française emplie de nuances française aux accents aussi métissés, la musicienne tord et mélange les registres au court de 11 titres à la mélancolie ambiante. La voix aérienne y emprunte à l’électro qui devient une ritournelle triste et suave. Chaque note dégage son lot de poésie. Percussions africaines s’accouplent à une boite à rythmes entêtante portée par des mots à la puissance tranchante. Inspirée par les textes de l’écrivain et philosophe Edouard Glissant, la musicienne n’hésite pas à toucher aux coeurs avec grâce et à y ajouter un lot de modernité. Ce « Cirque de consolation » saura vibrer en chacun. Chaque titre y a une force lyrique, n’imite pas, se définie en interne. Si « Il pleut des hommes » peut avoir sa touche sombre, « Les chants de Maldoror » crie ses mots et se compose comme un phare dans une nuit sombre. « Hard Billy » n’oublie pas de monter en gamme avec son introduction puissante que seule la voix si particulière de Leonie Pernet sait casser et sublimer. Le rythme hypnotique s’y fait presque techno. La musicienne tape au court de cet album là où on ne l’attend pas. Un must have.
Belle and Sebastian : If you’re feeling sinister (25TH Anniversary)
Dans la famille indie pop britannique, la troupe de Belle and Sebastian fait souvent partie des grands oubliés. Pourtant la groupe écossais a sa place bien méritée au pays des plus grands. Leur premier album « Tigermilk » leur permet d’être repérés. Désireux de garder leur indépendance créative, ils choisissent parmi la multitude de labels qui souhaitent les signer, de s’engager au près de Jeepster Records. Leur deuxième opus « If you’re feeling sinister » est donc publié en novembre 96. Véritable bijoux, il emprunte aux meilleurs. Il y a la sensibilité des Smiths qui s’invite. Celle qui fait chaud au coeur sur « Girlfriend in the coma » fait écho à la candeur pop travaillée de « Seeing other people ». Moins sombre pourtant que la troupe de Morrissey, les copains profitent d’une beauté singulière aux notes solaires. Une mélancolie douce s’invite aux partitions mais avec une finesse dont il est facile de se délecter. La formation culte sera de passage à Paris le 27 avril pour un concert au Casino de Paris. D’ici là, se procurer la ré-édition d' »If you’re feeling sinister » s’avère être la meilleure façon de réviser ses classiques.
Heartbreakers : L.A.M.F (The found 77 master)
Vous les connaissez. Si vous êtes fans du courant punk et de ses origines, Heartbreakers n’aura pas de secrets pour vous. Si ce n’est pas le cas, permettez nous de récapituler rapidement. Nous sommes en 1975, Johnny Thunders et Jerry Nolan sont dans l’avion qui les ramène de Miami à New-York. Tous deux viennent de quitter les cultissimes New York Dolls. Ils recrutent deux musiciens et lancent l’aventure Heartbreakers. Cette aventure qui les conduit à jouer au fameux CBGB et même, pour leurs derniers lives, aux côtés du célèbre Sylvain Sylvain (lui aussi figure incontournable des New York Dolls dont on ne saurait que vous conseiller de jeter une oreille à son ‘Syl Sylvain and the Teardrops’). Heartbreakers peine à se faire connaître hors New York, la faute à leur réputation de toxicos acquise avec Les New York Dolls, mais c’est finalement Macolm Mac Laren (le manager des Sex Pistols) qui les prend sous son aile. Si L.A.M.F ( pour Like a mother fucker) reste dans les mémoires c’est avant tout grâce à ses deux singles cultes : le premier « Chinese Rocks » est signé Dee Dee Ramones, le second « Born to lose » devient vite incontournable. Tout comme cet album. Le plus important de la formation donc, qui sort en cette fin 2021 sur un master datant de 77. Impossible de se constituer une belle discothèque sans l’avoir.
Magon : In the blue
Changement de registre, changement de pays avec une petite perle issue de la scène française. Le musicien originaire d’Israël et basé à Paris apporte une touche expérimentale au rock actuel. Avec une certaine désuétude dans la voix et de très grandes prouesses instrumentales, le monsieur excelle et bonifie tout ce qu’il touche. Cette force indé qui caractérise notre Magon n’a rien à envier aux excellents américains d’Eye Dress. « In the blue » se révèle être une pépite suave avec en son coeur la magnifique « The Willow », ses gimicks répétés à la perfection, ses riffs lancinants, sa voix parfaitement calée, sa guitare qui rentre sous la peau, ses phrases prononcés comme des slogans. Un diamant brut dont il faudra se délecter note après note pour saluer la prise de risques, la révolution à contre courant des tendances, la capacités de production parfaite, d’arrangements sublimes et ce petit timbre nonchalant bien plus beau que celui d’Orelsan.
King Gizzard and the Lizard Wizard : Teenage Gizzard
On les connait les King Gizzard and the Lizard Wizard. Le groupe de rock psyché australien, formé en 2010 est sûrement l’un des plus prolifiques de tous les temps. Chaque album profite en plus d’une unité magique, redéfinissant ses codes à chaque fois pour mieux surprendre. Au point d’être même cités par le chanteur de The Hives lui-même comme une référence actuelle incontournable au court de notre interview avec les suédois. Alors pour son opus « Teenage Gizzard », l’un de ses premiers enregistrements mais seulement publié en 2021, la qualité est encore au rendez-vous. Cette édition profite en plus de tirages limités et de pochettes plurielles. Côté musique, le psyché enragé reprend ses droit, la folie est communicative. En un titre « Hey There » le groupe donne tout de suite le ton. La fête sera folle. les guitare se déchainent et s’intensifie, le grain est omniprésent, les rythmiques répétitives débarques et les petits cris aigus rock’n’roll complètent le tableau sur « Ants and bats ». Entre rock calibré et délire expérimentale, la formation n’a de cesse d’émerveiller. Chaque titre s’y déguste comme un trip sous acide. Les guitares battent leurs plein, la voix accompagne le tout dans un tourbillon complètement barré. Il vous faut du King Gizzard and the Lizard Wizard, alors pourquoi ne pas adopter celui-ci ?
Il s’en est allé. A seulement 58 ans, l’immense Jean-Marc Vallée nous a quitté. Réalisateur sensible de génie, le cinéaste est mort soudainement d’un arrêt cardiorespiratoire dans son…
Imaginez un peu. Nous sommes en 1996, une époque aujourd’hui jugée incroyablement cool par le marketing et les boutiques de vêtements. La pop culture est à son apogée.…