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octobre 2024

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Pluie à grosses gouttes, mélancolie, feuilles qui tombent. L’automne est déjà bien installé. Et l’été en demi teinte n’aura même permis de faire le plein de vitamine D pour mieux vivre l’approche de l’hiver. Heureusement, côté albums, la fin de l’année 2024 permet de concocter la playlist parfaite pour sublimer cet automne. On te parle d’amour, d’intempéries qui ne s’arrête plus, d’élégance et de sensualité pour habiller tes oreilles cet automne !

Tucker Zimmerman – Dance of Love : de l’amour dans la playlist

PLAYLIST AUTOMNE TUCKER ZIMMERMANLa nature, la vie, les relations, l’amour, la beauté d’instants perçus sous le spectre de la convivialité. Il n’y a rien d’étonnant à découvrir derrière la douceur des notes de « Dance of Love », l’âme de Big Thief. Adrianne Lenker y pose sa voix alors que son groupe vient accompagner l’incroyable Tucker Zimmerman, folkman de génie, pour ce qui s’avère être l’album le plus apaisant de l’année. Comme pour ce qui est vrai pour ses compères, notre hôte nous prend par la main pour une promenade le long d’un chemin où tranquillité et apaisement règnent. Les feat avec lji et Twain viennent  ajouter leur touche de magie à l’opus de celui qui est né à San Francisco et réside aujourd’hui à Liège. Tucker Zimmerman, s’il n’est pas connu du grand public profite de la reconnaissance de ses pairs. David Bowie lui-même le disait trop qualifié pour la folk et plaçait son album Ten songs parmi ses 25 albums cultes. Ce n’est pas Adrianne Lenker qui dira le contredire, voyant en lui l’un des plus grands compositeurs de notre époque. Sa voix répond à la perfection à celle de son idole. Les morceaux y ont  l’esprit d’un feu de camps comme ce que l’on peut entendre sur « Spud Infinity » ( sur Dragon new Warm Montain I Believe in You, la dernière merveille en date de Big Thief). Ce « Dance of love » porte parfaitement son nom. L’amour multiple y prend une forme solide. On y aime tout et tout le monde sans que rien ne puisse venir éteindre ce sentiment. Avec une rentrée survoltée, un automne qui a commencé bien trop tôt, ne laissant presque aucune place au soleil, cet album résonne comme un élixir nécessaire. Un espace vital en dehors du cadre du temps et de l’espace mais surtout un rappel que l’humanité est belle et que l’amour est en réalité partout, tordant nos corps dans une danse inarrêtable.

Tucker Zimmerman - Burial At Sea (Official Video)

One True Pairing – Endless Rain : un peu de pluie dans la playlist

PAYLIST AUTOMNE ONE TRUE PAIRINGOne True Pairing c’est le projet solo de celui qui fut le chanteur de Wild Beasts. Pour qui connait le groupe de génie, l’information suffira amplement à se ruer sur la discographie de Tom Fleming de son vrai nom. Sa voix, rauque et caverneuse porte en elle une puissance qui bouleverse. One True Pairing, c’est aussi le nom que l’on utilise pour décrire l’amour parfait entre deux personnes, souvent dans le cinéma et les série. Et ce coup de cœur cinématographique c’est aussi celui que l’on éprouve à l’écoute de sa musique. Ce n’est pourtant pas la plénitude de l’amour qui lui a fait composer son dernier né « Endless Rain » paru le 25 octobre. Au contraire, le musicien s’est inspiré d’une descente aux enfers. Fin 2019,sa vie personnelle connaît de nombreux bouleversements, les finances sont au plus bas et il pleut non stop depuis une semaine en Cumbria où il se trouve. Lui vient alors l’idée de cet album qui, il faut le dire,  correspond également parfaitement à l’air du temps de cet automne 2024 beaucoup trop pluvieux. Pour nous aussi la pluie semble être sans fin. A défaut de la célébrer, nous pourrons donc la chanter aidé.es par la beauté des mélodies de One True Pairing. Sur ce dernier et à l’image du single « Human Frailty », les intempéries qui viennent illustrer nos humeurs se dessinent. Le son fait aisément naître des images dans nos esprits. Promenade complexe et pourtant accessible ce « Endless Rain » en impose par son écriture maîtrisé et cette voix, véritable phare au milieu de la tempête. Impossible de passer à côté de sa puissance, mise à disposition de mélodies douces et envolées. Il ne faudra d’ailleurs pas rater « Frozen Food Center » en fin de galette, qui réussi à créer l’équilibre parfait entre harmonie posée avec délicatesse et force vocale. Une nuage de douceur, ode à nos démons, qui viendra laver nos peurs et peines et garder nos âmes au sec.

One True Pairing - A Landlord's Death (Official Video)

Hamish Hawk – A Firmer Hand : de l’élégance dans la playlist

PLAYLIST AUTOMNE HAMISH HAWKLe parfait album automnal est paru en été. Le 16 août, en toute discrétion le chef d’œuvre  » A Firmer Hand » a pointé le bout de son nez. Il s’incorpore dans une paysage musical sublime et particulièrement développé cette année peuplé des génies Thinderstick, Bill Callahan et Nick Cave. De ce très beau panel, celui d’Hamish Hawk a l’élégance de s’offrir des percées lumineuses, aussi bien écrites que celles qui font l’immensité et la classe de Baxter Dury. Il ne faut pas croire pour autant qu’Hamish Hawk emprunte aux styles de ces musiciens de renom. Non, il se crée son propre univers, aussi mélodique que puissant, pousse une voix grave à la noirceur hypnotisante et offre sans aucun doute l’un des meilleurs albums de l’année. Cet opus est également le successeur d' »Heavy Elevator » sorti en 2021. Sans honte, sans limite, le chanteur y vide son sacs et y déverse ses mots. Il y expose tous ses non-dits. Et finalement, il y parle de ses relations avec les hommes: qu’ils soient ses amis, amants, collègues ou de sa famille famille, toutes y sont passées au crible. « Je me suis dit que c’était le corps de l’album. Le fait qu’il me rende nerveux me dit que c’était la bonne chose à faire » commente-t-il. Toujours est-il que force et tendresse s’y côtoient dans un opus à la modernité sans fin et à l’intemporalité indiscutable. Une prouesse d’écriture et de production, sophistiquée, immanquable cet automne donc, mais surtout cette l’année.

Hamish Hawk - Men Like Wire (Official Video)

Warhaus – Karaoke Moon : de la sensualité dans la playlist

PLAYLIST AUTOMNE WARHAUSS’il est une valeur sûre, qui ne déçoit jamais, ce sont bien toutes les créations des acolytes de Balthazar. En groupe, quelle maîtrise, quelle classe, quelle capacité de composition ! Mais aussi en solo. Cette année J. Bernardt gratifiait le monde d’un excellent opus, « Contigo’, une réussite de chaque titre, rappelant son génie créatif. Il manquait donc à 2024, un nouveau Warhaus, Marteen Devoldere de son vrai nom. Voilà qui sera chose faite juste avant la fin de l’année, histoire de s’assurer que 2024 soit une réussite après tout. Le 22 novembre « Karaoke Moon » dévoilera toutes ses facettes et ses 10 titres au Monde. Plus sensuel que son prédécesseur « Ha ha Heartbreak », il magnifie ses rythmiques et s’offre un périple solaire pour trancher avec la noirceur de la saison. Dessus, Marteen Devoldere explore son timbre et son phrasé-chanté. Il y crée notamment une époustouflante tirade en l’honneur de « Jim Morrison », convoquant son génie poétique et s’offrant un chœur jubilatoire sur son refrain. Les chœurs d’ailleurs, sont nombreux sur cette pépite qui convainc dès sa première minute. Si le single « No Surprise », initialement crée pour être une véritable piste disco, laisse entrevoir l’influence de Sade, il n’est que l’un des nombreux visages d’un karaoké pluriel. On y découvre d’ailleurs une piste instrumentale qui met le piano en son centre. Warhaus nous confiait en interview ne pas se laisser inspirer par la musique d’autres compositeurs.trices. Il le prouve titre après titre, mettant sa singularité au profit de ses créations. Nous voilà en train de voguer avec lui dans les airs, charmés tels des serpents à sonnette sur « Zero Code One ». Il semble impossible de comprendre comment le génie a pu frapper si peu de temps après la sortie de son dernier joyau, un album de rupture enregistré à Palerme suite à une séparation amoureuse et publié en 2022. Pourtant Warhaus a encore tellement à dire.  Chaque morceau est une épopée captivante jusqu’à « Emely », classique instantané et au démarrage lent et à l’ascension phénoménale. Un dernier cadeau pour que les couleurs ocres de l’automne vous aident à décrocher la lune.

Warhaus - No Surprise (Official Video)

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Faisant particulièrement parler de lui outre Atlantique, après un Prix du Scénario lors du dernier Festival de Cannes, The Substance sort en France le 6 novembre 2024. Porté par Demi Moore et Margaret Qualley, est ce que cette hype est méritée ? Critique. 

The Substance : de quoi ça parle ? 

Elisabeth Sparkle (Demi Moore, Ghost, Des hommes d’honneur), vedette d’une émission d’aérobic, est virée le jour de ses 50 ans par son patron à cause de son âge jugé trop élevé pour la suite de sa carrière. Le moral au plus bas, elle reçoit une proposition inattendue, celle d’un mystérieux laboratoire lui proposant une « substance » miraculeuse : si elle se l’injecte, elle deviendra « la meilleure version » d’elle-même, « plus jeune, plus belle, plus parfaite » grâce à une modification cellulaire de son ADN. 

Avez-vous déjà rêvé d’une meilleure version de vous-même ? Vous devriez essayer ce nouveau produit :

THE SUBSTANCE

Il a changé ma vie. Il permet de générer une autre version de vous-même, plus jeune, plus belle, plus parfaite. Respectez les instructions :

VOUS ACTIVEZ une seule fois

VOUS STABILISEZ chaque jour

VOUS PERMUTEZ tous les sept jours sans exception.

Il suffit de partager le temps. C’est si simple, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?

(synopsis officiel)

THE SUBSTANCE - Bande-annonce VF

The Substance : est ce que c’est bien ? 

En franchissant l’Atlantique, Coralie Fargeat a clairement changé de dimension. Son premier long Revenge était clairement prometteur (on vous en avait dit du bien ici) mais passer dès son deuxième film à une production US avec l’icône Demi Moore et la prometteuse Margaret Qualley (Once upon a time…in Hollywood, The Leftovers) ressemble à une sacrée marche à gravir. Pas effrayée pour autant, Fargeat cite sans sourciller ses inspirations du Shining de Kubrick à Psychose sans oublier, bien sûr, Cronenberg puisqu’il s’agit ici de body horror. Cela pourrait sonner comme quelque chose de prétentieux mais il n’en est rien tant les références restent à la bonne place et n’écrasent jamais le récit. 

Celui ci en forme de conte urbain ( l’endroit par lequel Elisabeth accède à “la substance” fait penser au terrier du lapin blanc d’Alice au pays des Merveilles) va venir critiquer le male gaze et parler du rapport à l’image et la façon dont celle ci peut prendre la forme d’une addiction. Évitant tout âgisme, The Substance montre la descente aux enfers d’une femme voulant repousser l’inéluctable et finissant par se perdre. Les performances des deux actrices qui occupent la quasi-totalité des scènes sont excellentes dans des registres différents. Mention spéciale à Demi Moore qui ne rechigne pas à jouer avec son image. La performance de Dennis Quaid en producteur hystérique pourrait faire grincer des dents tellement elle est outrancière, elle est néanmoins là aussi au service du récit. Celui-ci dès le début a vocation à prendre la forme d’une allégorie et non de s’ancrer dans un quelconque réalisme.  Il faut aussi préciser que le rôle était prévu pour le regretté Ray Liotta dont la disparition a forcé au re casting. Dennis Quaid l’embrasse à merveille d’autant plus que son rôle est là pour personnifier tous les travers de la machine à broyer Hollywoodienne concernant le rapport à l’image.

Néanmoins, parfaitement maîtrisé une très grande partie du métrage et étant généreux dans son aspect body horror, le film s’égare dans des dernières minutes trop outrancières pour son propre bien, ratant de peu ce qui aurait pu faire de The Substance un très grand film. Pour autant, il reste un excellent métrage et a tout ce qu’il faut pour devenir une œuvre culte dans les prochaines années. Et Coralie Fargeat de continuer son impressionnant ascension!


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Il est franco-ivoirien et enchaine les EPs : trois depuis 2022, et un qui s’apprête à sortir. Il est l’un des espoirs du rap francophone et se produisait vendredi 18 octobre 2024 à la Machine du Moulin Rouge dans le cadre du MaMA Festival. A cette occasion, Jeune Lion, celui qui définit son rap comme spirituel, à base d’influences variées allant de la trap au reggae, et qui n’a jusqu’alors presque jamais donné d’interviews,  a accepté de répondre à nos questions !

Pop & Shot : Pour commencer, est-ce que tu pourrais nous dire d’où vient ce nom de scène, Jeune Lion ? 

Jeune Lion : Le lion représente la loyauté, la majesté. J’ai toujours été le plus jeune de tous les groupes dans lequel je me trouvais, du coup, on m’appelait tout le temps « le jeune ». « Young » en anglais, qu’ils ont juste traduits en français. Et vu que j’ai des dreadlocks, représentation de la crinière du lion, ça a donné Jeune Lion.

 

Pop & Shot : Qu’est ce qui t’a donné envie de te lancer dans le rap à la base ? 

Jeune Lion : J’appelle ça une inspiration divine, un don. Quelque chose qui m’est tombé dessus. C’est pas en mode je faisais du son depuis que je suis petit tu vois ? Un matin, je me suis levé et j’ai écrit un texte sur une prod qu’on m’avait envoyé. Ca a commencé comme ça.

 

Pop & Shot : C’était il y a combien de temps ?

Jeune Lion : Il y a trois ans à peu près.

 

Pop & Shot : Tu viens de Côté d’Ivoire. Est-ce que tu pourrais nous dire ce qui se passe musicalement parlant là-bas ?

Jeune Lion : En Côte d’Ivoire, il y a différents styles de musique : le coupé décalé, le zouglou – c’est local -, le rap que l’on appelle Ivoire, qui est beaucoup fait d’argot, de jargons propres au pays… Il y a une langue chez nous qu’on appelle « le nouchi », c’est comme un patois. On le comprend tous. Le rap Ivoire prend une grande place dans la musique en Côte d’Ivoire. Sinon à part ça, on écoute beaucoup de musique internationale : rap américain, rap français… Beaucoup d’afrobeat aussi.

Jeune Lion - MaMA Festival 2024 - Photo : Louis Comar
Jeune Lion – MaMA Festival 2024 – Photo : Louis Comar

Pop & Shot : Et toi, tu as essayé de ramener tout ça dans ta musique ?

Jeune Lion : Ma musique, c’est plus du rap francophone je dirais.

 

Pop & Shot : Comment tu qualifierais ton style ?

Jeune Lion : Rap francophone spirituel.

 

Pop & Shot : tu as ton flow bien à toi, comment tu l’as travaillé et qui t’a inspiré en la matière ?

Jeune Lion : J’écoute beaucoup de reggae. Et dans les artistes rap qui m’ont inspiré, il y a Lil Wayne, ASAP Rocky. J’ai beaucoup écouté Travis Scott même si on ne sent pas trop son emprunte dans ce que je fais. Mais le rappeur qui m’inspire le plus, ouais, c’est Lil Wayne.

 

Pop & Shot : Justement, dans l’intro de ton dernier projet  » S/O Dieu », on entend Lil Wayne si je ne me trompe pas ?

Jeune Lion : Exactement, c’est la même intro que « Mr Carter » dans « Tha Carter III ».

 

Pop & Shot : Tu es l’une des étoiles montantes du rap français, comme le prouve ta présence dans les « 11 à suivre » de Booska P et aujourd’hui ici au MaMA, qu’est-ce que ça représente pour toi de jouer à ce festival ?

Jeune Lion : Ca prouve que je suis considéré et respecté. Ca me permet d’avoir des bons contacts avec les médias et les professionnels de la musique, les gens qui me connaissent pas, qui ne m’ont jamais vu sur scène et qui n’ont jamais écouté ma musique. Que j’arrive à leur servir quelque chose de bien. Il y a des artistes qui ont des bonnes chansons mais sans forcément avoir une bonne présence scénique, et inversement… Ca veut dire que des gens qui ont déjà écouté mes chansons sans forcément les aimer les apprécieront peut-être plus sur scène en live.

Jeune Lion - MaMA Festival 2024 - Photo : Louis Comar
Jeune Lion – MaMA Festival 2024 – Photo : Louis Comar

Pop & Shot : J’ai l’impression que tout est allé assez vite pour toi. Tu enchaines les EPs, trois en trois ans à peine. Ton dernier date de mars 2024 et tu as déjà annoncé un nouveau à venir. C’est quoi ton rythme de composition et d’enregistrement ?

Jeune Lion : Tout se fait naturellement. Je me dis jamais : ouais cette semaine je dois faire dix sons. Quand j’ai une instru qui me parle et que j’ai envie de poser dessus, je le fais.

 

Pop & Shot : Et tu peux nous dire deux trois mots sur le projet qui arrive ?

Jeune Lion : Ca sera une version premium de ce que j’ai pu sortir, en termes de sonorités, de paroles. C’est de plus en plus mature et sérieux. La qualité sonore est meilleure, aussi la cover. C’est vraiment très travaillé, et c’est la suite logique de tout que j’ai déjà fait.

 

Pop & Shot : Ca sera un EP ?

Jeune Lion : Oui, neuf titres, comme je fais d’habitude.

Jeune Lion - MaMA Festival 2024 - Photo : Louis Comar
Jeune Lion – MaMA Festival 2024 – Photo : Louis Comar

Pop & Shot : Tu travailles avec qui au niveau des prods ?

Jeune Lion : Je bosse avec beaucoup de beatmakers d’origines différentes : un norvégien, un vietnamien, un libanais, des beatmakers aux Etats-Unis aussi. Le reste ils sont Ivoiriens, ils sont de Paris. Mais ceux avec lesquels j’ai le plus bossé, c’est le beatmaker Norvégien, et celui vietnamien, qui a fait les prods de « Pas Râ », « Molly Dolly », et le dernier single qu’est sorti « Rozin ».

 

Pop & Shot : Tu as sorti beaucoup de clips, c’est lequel dont tu es le plus fier ?

Jeune Lion : C’est pas facile *réfléchit*. Je dirais celui de « Pas Râ ». Parce que ça s’est fait simplement. C’était fluide. C’était carré. Ca matchait bien avec le son qu’était sorti quelques jours avant. J’avais fait le son en exclu sur scène et ça s’était super bien passé.

Pop & Shot : Il a été tourné où ce clip ?

Jeune Lion : A Paris. A la Défense.

Pop & Shot : Si tu devais conseiller deux sons à nos lecteurs/lectrices qui ne te connaissent pas, tu choisirais lesquels ?

Jeune Lion : Bon déjà avant de répondre, je tiens à dire que les goûts et les couleurs ça se discute pas. Donc si je dois donner une réponse, c’est vraiment par rapport à moi. Je dirais « Big Mission » et « Pas Râ ». Le premier est plus une ambiance chantée, évasive, cloudy tandis que « Pas Râ » est plus dans une ambiance concert.

 

Pop & Shot : Merci beaucoup ! Bon concert tout à l’heure. 

Jeune Lion : Merci à toi.


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MAMA 2024 _ LOUIS-COMAR
MaMA Festival 2024 – Photo : Louis Comar

Tous les ans et presque quoi qu’il arrive (on n’a pas oublié le COVID), une certitude persiste : nous nous retrouverons pour les grands rassemblement musicaux. Les festivals, d’été ou non, bien sûr, des plus indés aux plus gros. Chacun a son rôle, sa part, à jouer. Parmi eux, l’un a une place bien spéciale : le MaMA Music & Convention. Vitrine géante déployée à Pigalle et les quartiers alentours, elle permet à toute une profession de venir se rencontrer et de présenter un nouveau panel musical qui compte bien inscrire son nom dans l’histoire de la musique en France. Et tous les ans, public, pro et médias courent les rue de Pigalle et alentours pour venir voir jouer ces nouveaux visages. Ils répondent sans cesse à un bruit de couloir omniprésent qui promet de faire LA découverte à ne pas manquer..

Oui mais, à force ne perd-t-on pas de vu le pourquoi ? Pourquoi le musique est importante? Pourquoi écouter tous ces noms , voir ces nouveaux visages ? Quel est l’enjeu derrière ? C’est en fin de journée que Léman, programmé à la Boule Noire répondra finalement le mieux à ces questions. Une salle comble le regarde alors que l’entrée à son spectacle aura été particulièrement compliquée. Trop de queue, beaucoup d’attente, de la pluie. Après tout le musicien s’est fait connaître sur Tik Tok et de nos jours, la réseau social est roi. Le voilà donc qui s’élance sur scène pour un ultime titre. Les oreilles se braquent sur la scène …

Leman - MAMA 2024 _ LOUIS-COMAR
Leman – MaMA Festival 2024 – Photo : Louis Comar

Adieu la musique ?

Le chanteur nous raconte alors avoir obtenu un rendez-vous dans un grand label, un rendez-vous difficile à obtenir. Avant d’y aller, il était emballé, mais sur place le rendez-vous se passe mal, très mal. Les mots échangés sont mauvais, son travail, dans lequel il met son âme est entièrement remis en question. Il pense à tout arrêter, écrit un dernier titre qu’il intitule « Adieu la musique ». Il y décrit l’amour qu’il met dans ses compositions, la crainte d’un avenir qui s’efface, les difficultés à s’insérer dans ce monde, la compétition rude, les nombreux talents qui se côtoient pour si peu d’élu.es.  Il le fait en poussant sa voix dans ses retranchements, ses mélodies qui évoquent la pop de Tim Dup pour arme. Son texte, il faut le dire très littéral , a la grâce d’une honnêteté à fleur de peau, la candeur de la jeunesse et le besoin de sortir ses mots tels qu’ils le touchent.

Leman - MAMA 2024 _ LOUIS-COMAR
Leman – MaMA Festival 2024 – Photo : Louis Comar

Et finalement, loin de faire ses adieux à la musique voilà que Léman est là, face au public du MaMA, et des programmateurs de grands festivals  qui si on croit leurs dires dans la trop longue fil d’attente sous la pluie, pensent à  mettre son nom à l’affiche de leur festival. Alors au delà de l’aspect rendez-vous professionnels, au delà d’années entières de musique qui se construisent ici en cette période, une chose vient frapper les esprits. Le MaMA sert à réaliser les rêves de celles et ceux qui font rêver les autres sur scène . Il aide à lancer les carrières, redonne à la musique ses lettres de noblesse, rend la découverte immense. Et finalement d’adieux, il n’y a pas. Il y a au contraires bien des manières de la faire vivre la musique et elles se dévoilent ce soir !

Leman - MAMA 2024 _ LOUIS-COMAR
Leman – MaMA Festival 2024 – Photo : Louis Comar

Faire vivre la musique

La musique, elle vit à travers un premier coup de coeur, une jolie histoire d’amour qui se dessine. Celle de notre rencontre avec The Haunted Youth. Le groupe du belge de Joachim Liebens dévoile à la Cigale des titres aussi hantés que le nom qu’il porte. Faire vivre la musique, oui et même la faire respirer à pleins poumons, serait-on tenté.es de se dire en écoutant l’indie pop aérienne que proposent nos hôtes. On pourrait évoquer si l’on souhaitait les comparer, l’âme lumineuse de Big Red Machine, mais aussi ce sentiment d’être pris par la main pour un grand voyage que sait promulguer José Gonzàlez ou pourquoi pas la précision de composition d’Half Moon Run. La musique de The Haunted Youth est une boule d’énergie, pure et vibrante, la voix douce de notre leader vient à apaiser les spectateurs.trices. Inspirez, expirez, laissez vous porter. The Haunted Youth, boule d’oxygène scénique s’occupe d’alimenter votre cerveau, il fait ensuite le chemin jusqu’à vos coeurs. Il fait  mouche, rappelle que la Belgique a bien des talents et que l’indie rock parle à tous.tes.

Le corps de la musique

Le corps alimenté, les muscles doivent l’être aussi. Rien de telle qu’une petite course à travers les salles pour se faire. On leur donne au détour un peu de crêbanini (pourquoi choisir entre les propositions de plats à emporter histoire de ne jamais s’arrêter ?) et on va développer son cardio. Avec Madam à la Machine du Moulin Rouge par exemple. Trio de rock féminin énervé et survolté. Madam le revendique, la musique, elles la font avec leurs tripes. Et ce soir, elles seront celles du MaMA, imprimant leurs mélodies au plus profond de nos entrailles, déchirant tout sur leur passage pour mieux laisser vivre le rock.

Madam - MAMA 2024 _ LOUIS-COMAR
Madam – MaMA Festival 2024 – Photo : Louis Comar

Kids Return, si cinématographique sur albums sera nos yeux le temps d’une performance à la pop réellement populaire. Avec eux, ce soir à la Cigale, nous pourrons voir trois de leurs nouveaux morceaux, une réussite, avant un  premier extrait de l’album officiellement dévoilé au mois de novembre prochain. Avec Kids Return, les mélodies intemporelles, fixent des images dans les esprit. On les écoute avec les yeux ou bien on les voit avec les oreilles.

Et nos jambes ? Elles se déhanchent maintenant à la Nouvelle Eve alors que les performances défilent pour la soirée Alias qui y invite Adrien Soleiman, BelleJazzClub, Livaï & Cosmo. La salle c’est aussi celle où « Emily in Paris » a été tourné, offrant au personnage de Mindy une résidence. Voilà qui devrait parler aux expert.es mais aussi mieux évoquer l’aspect cabaret luxueux qu’est la salle. Une partie du public, assis à des tables, assiste aux concerts en tenue de soirée. Le lieu un poil guindé déborde de bouteilles de bières, preuve d’une soirée du MaMA. Deux univers s’y croisent et le jazz rassemble les époques, derrière les instruments de nos musiciens de blanc vêtus.

Nouvelle Eve - MAMA 2024 _ LOUIS-COMAR
Nouvelle Eve – MaMA Festival 2024 – Photo : Louis Comar

Enfin nos mains, elles sont sur nos bouches alors qu’on admire la prestation d’Inès Souki à la Boule Noire. Puis dans les airs et en train d’applaudir la pop urbaine de notre musicienne ce soir vêtue d’un ensemble blanc et de collants rouges. Ravie d’être là, elle entraîne le public dans une proposition nouvelle de chanson pop, radicalement tournée vers le futur. Elle mélange les genres avec audace, et on lève les mains, encore et encore pour mieux la remercier.

INES SOUKI - MAMA 2024 _ LOUIS-COMAR
INES SOUKI – MaMA Festival 2024 – Photo : Louis Comar

On dit avec eux tous.tes des chaleureux bonjour à la musique. Ce soir, tout son corps aura été sollicité. Demain et après-demain encore, nous lui dirons encore et encore bonjour et nous écrirons à nouveau son futur. Quelle période incroyable pour être en vie !


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