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décembre 2023

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Peter & The Roses

Peter-And-The-RosesPeter & The Roses, vous le connaissez déjà. Non pas que son nom vous soit familier, d’ailleurs il ne dévoilera pas son identité. Pourtant sa musique, vous l’avez entendue puisqu’il travaillait aux côtés de noms immenses dans la musique, à commencer par Justice, Busy P, Kungs et Nekfeu pour ne citer qu’eux. Toujours est-il que pour notre mystérieux artiste, l’année 2023 a été celle de ses débuts en solo. Au programme donc,un électro pointu mais aussi lumineux, envoûtant et positif. La faute à une liste d’inspirations aussi longue que variées allant du cinéma de Spielberg, Singh, Miller ou Nolan  à la BD de Mœbius, Caza, Jodorowski ou encore d’Ugo Bienvenue. L’artiste pluriel offre donc des visuels forts et une esthétique très soignée à la croisée des arts. Et la musique dans tout ça ? Là encore, il est question de piocher dans l’éclectisme. On prend de l’éléctronica, de l’indie pop, de la house mais aussi du rock pour créer le cocktail parfait. A ce jeu là d’autres se sont prêtés avec succès : MGMT, Jabberwocky, Phoenix aussi. En l’écoutant, on retrouve l’indie pointu des premier, la capacité tubesque des derniers. Mais surtout, faut-il le répéter, beaucoup de soleil. Chaque titre est une escapade estivale qui n’a rien à envier à l’univers de Fakear qui lui aussi pred plaisir à nous envoyer vers les destinations les plus chaudes. Le clavier s’invite, l’élégance est de rigueur. On danse sur ses morceaux comme dans les clubs selects des plus belles capitales de ce monde. On retrouve aussi la capacité à toujours frapper fort de la troupe de Pedro Winter et du label Ed Banger. Juste avant noël, le musicien dévoilait le remixe de « Breathe » avec Brondinski. Un titre plus sombre, répétitif, obsédant aux rythmiques bien plus primitives et donc instinctives qu’à l’accoutumé. Tout réussi à Peter & The Roses alors que les genres, loin d’enfermer notre artiste, sont un terrain de jeu géant sur lequel il excelle à en parcourir un maximum.  Pour s’en convaincre, il faudra attendre le 2 février et le lancement de son tout premier album. Le moment idéal pour échapper au froid qui ne finit pas, en musique.

Peter and the Roses - Breathe (Brodinski Remix)

Fiona Walden

Fiona WaldenEn 2016, la découverte de Fiona Walden  sur scène avait immédiatement donné lieu à un coup de coeur évident. Sur les planches de la Flèche d’Or, la chanteuse à la voix puissante et grave se dévoilait pour mieux rester dans les mémoires. Son titre « Cold Heart » en tête de liste, ode délicate et entêtante, était une réussite absolue. Pour preuve, elle obtenait en 2017  le prix coup de cœur du Chantier des Francos avec son EP « Wanted ». Et puis, il a fallu s’armer de patience pour suivre ses aventures musicales. En effet, elle a pris le temps de s’essayée au sound design (Givenchy, Unprint…)  pour mieux trouver de nouveaux moyens de créer. Et puis, aidée de machines, en quête de redéfinir sa direction artistique, la voilà de retour en 2023. Toujours aidée par sa voix à part, puissante et profonde, elle se réinvente et met en lumière ses sources d’inspirations de Frank Ocean à Billie Eilish en passant par David Bowie. Cette fois-ci elle compose un électro qui se pare de pop et convoque la capacité tubesque  de ses idoles. Ces morceaux ne sont pas sans rappeler l’attrait dansant de « Bad  Guy », sa force de frappe précise mais aussi la mélancolie joliment dosée de « When the party’s over ». Et puis Fiona Walden ne s’arrête pas là. Elle quitte la langue de Shakespeare, le temps de se trouver en français. De là, né un nouveau morceau « Brûler le temps » qui sera disponible dès le 12 janvier 2024. Dans sa langue, la musicienne est encore plus gracieuse, offrant au texte une envolée narrative puissante qui saura traverser les époques. Le piano et la voix s’y répondent avec douceur et sincérité. A pas de chat, comme le veut la danse classique, la musicienne touche les âmes et crée un havre de délicatesse.  L’année 2024 lui donnera l’opportunité de dévoiler encore plus de son univers divers, sensible, qui fait vibrer le spleen et le sublime.

 

 » description= »Fiona Walden – PARTIES [Official Lyric Video] » /]

 


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Après deux concerts dans la capitale plus tôt cette année, Hozier est allé crescendo. L’Alhambra, puis l’Olympia… pour atteindre le Zénith. Celui qui réinvente le mythe d’Icare dans son dernier album, Unreal Unearth n’a pas peur de s’approcher du soleil. Et on l’en remercie, car le 29 novembre dernier, son public a touché les étoiles. Retour sur un moment chargé d’émotions tout en piété, lune rousse et revendications poétiques. 

Le 18 Juillet dernier, nous avions laissé Hozier tout en haut du Mont Olympia, loin d’être redescendu, il a continué son ascension. Ce soir, c’est entre les murs rougeoyants du Zénith que nous le retrouvons. À l’intérieur, ça bourdonne, ça grouille, ça tressaute, ça s’empresse. Les fidèles se rassemblent pour la (s)cène qui se dresse devant eux.

The Last Dinner Party : Queentette en dentelle

C’est The Last Dinner Party qui ouvre le bal. Le groupe féminin (lassitude que de se sentir le besoin de le préciser) a déjà tout ce qu’il faut du sensationnel. Robes longues, dentelle, une féminité rageuse et débordante qui fait du bien, des instrus à la Queen, des prestations vocales à la Kate Bush et des paroles à la Florence + The Machine. Rien que ça. C’est beau, c’est frais, c’est énervé et ça fout un coup à la Catholic Guilt qui semble pas mal sévir en Angleterre encore. Il suffit juste d’écouter leur morceau « Sinner » pour s’en rendre compte!

Confiantes de leur richesse musicale et esthétique, le groupe a tout misé sur la théâtralité de leur performance. Leur bonne humeur est contagieuse et rameute tout le Zénith qui chante en choeur des morceaux qui feront bientôt office de cosmogonie pour le groupe.
C’est au bout d’une demie heure tristement courte que le quintette tire sa révérence. Mais pas de panique, The Last Dinner Party repasse pour son premier concert en tête d’affiche le 20 février prochain, à la Maroquinerie. Leur premier album, Prelude To Ecstasy sortira en début d’année prochaine. Marie-Madeleine n’a qu’à bien se tenir.

To Noise Making (sing)!

À 21h, Hozier arrive à son tour sur scène. On a beau l’avoir vu trois fois cette année, on ne s’y fait jamais vraiment. Vêtu de gris, plutôt statique, et une masse capillaire plutôt enviable, il dégage une énergie magnétique assez contradictoire. Sa présence est à la fois puissante et désinvolte, un romantisme et un prosaïsme liés par la terre, élément prédominant de son dernier album. Terre des aïeux, enfers de Dante, les amants condamnés.

Il débute le set avec De Selby (part 1 & 2). Les écrans géants derrière lui montre des cieux étoilés qui peu à peu descendent sous terre, auprès des vers et des racines. Véritable épopée digne de celle d’Orphée que nous sert ici Hozier dont la voix puissante nous exorcise de nos peines.

Unreal unearth à l’honneur

Si la setlist reprenait beaucoup des tournées d’avril et juillet, Hozier a incorporé de nouveaux morceaux issus de son dernier album, Unreal Unearth. L’album sorti en août, a pu se déployer sur scène et se confirmer comme l’un des meilleurs albums de l’été. Petit moment cynique lorsqu’Hozier déclare « Time to lift our spirits up with a song about a dog being hit by a car! » avant que les notes d' »Abstract (Psychopomp) » ne s’entendent dans la salle.

Plus bavard que sur les précédentes dates, il n’hésite pas à s’adresser au public, un sourire radieux où les dents étaient de sortie. Difficile de s’imaginer que celles-ci ont croqué la terre.

À la belle étoile

L’un des moments forts des concerts d’Hozier c’est lorsque seul sur scène, il joue « Cherry Wine » issu de son premier album. Cette fois-ci, l’expérience est immersive. Entouré d’un halo rouge, une pleine lune rousse se lève derrière lui. Dans la salle, les gens l’accompagnent en choeur, tranquillement, tendrement, amoureusement. Si la scène n’était pas aussi haute, on se serait imaginé au beau milieu d’un champ, un soir de pleine lune avec sa voix comme seule guide sous la pâleur douce de la lune.

La nuit paisible passe au soir d’orage quand les premières notes de « Take Me To Church » débutent. Soudain, la messe passe à la manie, la sérénité à la frénésie. Dans la salle, ça s’empoigne, ça se dresse, ça pleure et surtout ça hurle. L’irlandais brandit fièrement un drapeau LGBTQIA+ donné par un des fidèles du premier rang. Le moment est d’une telle force que l’on s’oublie complètement. On se laisse entrer dans la danse, hypnotisé par la communion qui est train de se produire. Hozier pasteur qui guide son public vers le soleil. Le soirée est à son zénith.

People have the power

L’apogée n’est pas finie puisqu’au moment du rappel, Hozier parlera de Mavis Staples, présente sur l’excellentissime « Nina Cried Power ». Pour lui, le mouvement social aux États-Unis des années 60 a directement inspiré celui d’Irlande. C’est au peuple que revient le pouvoir. C’est le peuple qui fait bouger les choses. Une révolution ne peut être complète sans son expression poétique. C’est ce qu’Hozier célèbre dans ce morceau. Sur les écrans géants où apparait son visage, on semble voir des larmes perler au coin de ses yeux.

Comme à chaque date, il nommera et remerciera toute son équipe. Chose rare pour un artiste que de prendre le temps de remercier tout le monde, de son guitariste à l’ingé-son.

Après une performance émouvante de « Unknown/nth » et de « Work Song », Hozier quitte la scène sous les clameurs d’un public dont les joues et les mains sont aussi rouges que les murs de la salle. On ressort de là avec un début de coup de chaud et un soupçon de syndrome de Stendhal. Hozier a encore frappé et s’impose ainsi comme le seul homme capable de me faire crier Amen. En public.


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