La date de sortie du nouvel album d’Hozier approche à grands pas. Le 18 août, le musicien dévoilera dans son entièreté « Unreal Unearth », son troisième né qui succède à la sortie d’un EP « Eat your young », prélude et mise en bouche de ce nouveau jet. Dans la foulée, le musicien annonçait une série de concerts avec rapidité. Un Alhambra complet, un Olympia complet puis pour l’automne un Zénith de Paris. On va crescendo et on y va à toute allure.

Nul doute que le public l’attendait de pied ferme. Les premiers albums étant largement restés gravés dans les mémoires. De « Take me to church » et son succès fulgurant, le prodige était monté dans les tours avec l’incontournable « Wasteland Baby », voyage poétique au confin de la folk qui colle au coeur autant qu’aux oreilles.

Hozier OlympiaTake me to l’Olympia

Nous voilà donc en ce 18 juillet pour applaudir Andrew Hozier-Byrne de son vrai nom. Les lettres rouges sur la façade de la célèbre salle ne trompent pas, nous y sommes. Aucun doute : on ne plaisante pas avec la musique pour Hozier. C’est entouré d’une armée de musiciens, qu’il prend d’assaut la scène. Point de chichis, point de gros décors ou de cadre de rêve, seules les notes viennent à compter. La musique d’Hozier est un périple qui s’ouvre sur « Eat your young », autant immédiatement défendre son nouveau bijou. De ce dernier, le chanteur dévoilera en milieu de set « De Selby », titre en deux partie, longue balade aux accents puissant et aux rebondissements fréquents. C’est un mot intéressant le mot balade dans l’univers d’Hozier. Il marque l’appellation de morceaux évidement. Il pourrait évoquer une certaine tranquillité, un périple facile. Et pourtant, ce serait faire mentir la musique. L’irlandais propose certes un temps calme mais emprunt de rebondissements où la force est langue maitresse. Avancer peut parfois être douloureux, le parcours peut être semé d’inattendu, Hozier s’illustre à coup de rythmes bien construits, de montées en puissance qui prennent aux tripes. Il fait marcher les sentiments.

chaleur ocre

Il n’est pas le seul mot pourtant qui caractérise le mieux le concert du musicien. C’est la chaleur douce qui s’en dégage qui marque de façon indélébile les esprits  et qui est la parfaite illustration de ce moment. Des lumières aux tons ocres et des notes rondes, une voix puissante et nous voilà plongés dans un univers dont il semble impossible de se défaire. Il faut dire que cette voix apaise, ce qui est le cas sur album est encore plus vrai en live. Elle prend par la main. Parmi les balades proposées ce soir manque à l’appel l’immense « Wasteland baby » qui donnait son nom à sa dernière galette. Pas de panique pourtant l’une des plus belles réussites de ce second jet, « Would that I » fait bien partie de la setlist faisant son entrée peu avant la fin. En live, les rythmiques changent de peau mais le décollage, lui, bien de la partie. D’autant que notre homme sait pousser sa voix dans ses retranchements sur un refrain parfaitement construit qui entre dans les sang pour modifier chaque fondement de notre être lorsqu’on l’écoute. Il est un point commun entre la folk canadienne et celle irlandaise : elles savent traduire les espaces et paysages qui peuplent ces très beaux pays. Des paysages verts où la nature est reine. Si un Half Moon Run propose un jeu peuplé de montées et de descentes à l’image des  montagnes qui les entourent, Hozier offre un voyage au coeur des vallées et des étendues vertes, la beauté est là, le chant des champs se suffit. De ces nouveaux nés, Hozier prend aussi le temps de conter « Francesca »et de prouver que le périple est toujours aussi bon au coeur d' »Unreal Unearth ».

Communion

L’artiste n’hésite pas à faire un tour du côté de son premier album. Si « Work Song » clôture le bal, c’est évidemment « Take Me to Church  » qui est le temps le plus fort de cette performance. Placé juste avant le rappel, le titre permet à Hozier de sortir un drapeaux aux couleurs LGBTQ. Impossible d’oublier la dureté du clip qui accompagnait la sortie de ce titre qui parle d’homophobie avec justesse. A l’abjecte du propos évoqué, il est d’autant plus beau de voir un Olympia conquis, chanter en choeur ce qui se dessine comme un hymne, un puissant plaidoyer. Pas une parole n’est pas récitée par l’assistance qui prend à propos de bien ressentir et penser à chaque chose qui est dite. On est bien loin du simple banger radiophonique. Ici musique, société et crie du coeur font bon ménage. Et une fois encore la chaleur est au rendez-vous, elle prend d’assaut une foule à l’unisson, main dans la main avec le berger Hozier et sa voix rauque. S’il fait nuit dehors, ici à l’intérieur, le soleil brille encore et illumine les âmes. Ce petit bout d’union, il sera celui à garder au plus près de soit en quittant l’Olympia. Il permettra de tenir le coeur plein jusqu’à la prochaine escale du voyage, le 18 août pour un tour parmi les vallées d’ « Unreal Unearth ».


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