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Curieux bijoux que ce Décaméron sorti sur Netflix cet été sans grande promotion. Pourtant, cet objet télévisuel hors normes s’ose à mélanger les genres et les époques, situant son intrigue en pleine épidémie de peste en 1348 pour mieux lui offrir un traitement et un ton d’une grande modernité. Au milieu de sujets de lutte des classes, de survies, de sexe comme de sexualité, à travers ses actions barrées et ses drames finement écrits ressortent deux messages : l’amour est un fardeau aux visages pluriels et les histoires contées sont celles qui changent les trajectoires.

Le Décaméron NetflixLe Décaméron de quoi ça parle ?

Située à Florence en 1348, alors que la peste noire frappe fort, la série suivra une poignée de nobles qui sont invités à se retirer avec leurs serviteurs dans une grande villa de la campagne italienne et à attendre la fin de la peste avec des vacances somptueuses. Mais alors que les règles sociales s’amenuisent, ce qui commence comme une aventure sexuelle imbibée de vin dans les collines de la Toscane va se transforme en lutte pour la survie.

Le Décaméron pourquoi c’est bien ?

Le Décaméron LiciscaA l’origine, le Décaméron est un recueil de 100 nouvelles écrites en italien par Boccace entre 1349 et 1353. Du matériel d’origine il restera la peste et l’isolement de nobles dans une demeure pour fuir la maladie. Si le roman se base sur le décalage entre l’insouciance du recul d’un lieu décrit par paradisiaque et l’horreur de la peste noire, la série Netflix n’aura elle aussi de cesse de jouer sur des décalages.

Le premier est d’ailleurs le ton et le langage. Nos nobles et leurs serviteurs, en costume d’époque, retirés dans une villa de rêve alternent constamment entre tournure de phrases en vieil anglais et mot actuels, les « fuck » y allant bon train sans jamais rendre l’un ou l’autre incohérent. Ce jeu rend le tout immédiatement attractif comme le recul évident qui est pris avec la maladie dans les premières minutes. La mort étant autant quelque chose que l’on fuit qu’un sujet relayé au second plan de problématiques bien plus terre à terre ou humaines : gloire, fortune et statut social en tête. D’ailleurs l’humour est immédiatement utilisé comme une arme. Un humour pince sans rire, absurde et souvent à l’anglaise. D’un récit qui pourrait s’adresser à un public averti en quête de nourriture intellectuelle, la série va rapidement prendre le plie de s’adresser au plus large public possible sans jamais pour autant le prendre de haut. En seulement 8 épisodes, la mini série saura par ailleurs changer son discours et la trajectoire de ses personnages, à tel point qu’en fin de course, le souvenir de leur première apparition paraitra bien lointaine. Le Décaméron nous fera ainsi aimer follement ses personnages, se jouant de nos sentiments premiers à leurs égards.

La peste ou le choléra ?  La lutte des classes !

Le Décaméron - Pampinea et Misia
Pampinea et sa servante
Misia

De prime abord, la série semble traiter de lutte des classes. C’est l’un des sujets qui sera le fil rouge des premiers épisodes. Déjà parce que une servante et une noble vont par un concours de circonstance et une belle rébellion échanger leurs places. Lorsque Filomena (Jessica Plumer que vous connaissez grâce à Sex Education mais dont vous découvrirez ici une nouvelle facette) et Licisca (Tanye Reynolds) échangent les rôles, la servante au grand coeur finit par se comporter comme la noble qu’elle jugeait. Trucs et astuces pour séduire et assurer son futur se mêlent à un profond besoin de liberté. La seconde, elle, fera également son chemin de croix, mais sans jamais perdre de vue les traits qui la caractérisent s’affirmant plus en tant que personne une fois les besoins du statut mis de côté.

Sirisco (Tony Hale ) et Stratilia (Leila Farzad à retrouver au casting de l’incroyable série Kaos), privés de leur maître et devant mentir sur le sujet, deviennent eux même les « Scapin » et maîtres de la villa à leur insu, magouillant pour reproduire, malgré les circonstances extérieures, le schéma auquel ils sont habitués. L’idée de ne pas être de simples serviteurs mettra son lot de péripéties avant de leur arriver en tête. Et là encore la série questionnera, lorsqu’un peu de pouvoir vous est donné faites-vous mieux que celui qui l’avait avant vous ?

Tindaro, le malade imaginaire, renverra quant à lui une image du népo kid terrible. Auto-centré, mysogine, cherchant une attention constante. Il finira lui aussi par changer de trajectoire, grandissant à l’écran comme pour mieux prouver que même le pire d’entre nous peut s’améliorer sans jamais devenir pour autant parfait. Rédemption y es-tu ?

Le sujet de la religion est lui aussi abordé pour mieux être moqué. La pieuse Neifilie prête à tout pour être sauvée par Dieu est rapidement tournée en ridicule, cherchant Dieu jusqu’au plus absurde des comportements. Pourtant et finalement c’est bien loin de l’amour divin qu’elle trouvera sa rédemption, mais sur un chemin de vie allant à l’encontre de son éducation chez les nones. Un parcours qui lui fera d’abord questionner le péché de chaire. Puis, il lui permettra aussi d’aimer pleinement, sans jamais douter, son mari homosexuel, faisant un pied de nez magnifique au traitement habituel du religieux pour les questions LGBT +.  Mais nous y reviendrons plus tard. De leurs côté, les mercenaires, parlant au nom de Dieu sont dépeint comme les plus cruels des personnages qui, soit disant au nom du Divin, ont des problématiques bien plus terre à terre et propres à l’avarice.

Le Décaméron ou L’amour, fardeau aux nombreux portraits

Le Décaméron Panfilo Neifile
Panfilo et Neifile, l’amour a bien des visages

Mais là où le Décaméron fait fort c’est lorsqu’il parle d’amour. Oubliez l’amour romantique, il n’a qu’une petite place dans l’univers de la villa, elle même personnage à part entière de notre histoire.

Il serait dommage de ne pas d’abord parler du couple Neifile / Panfilo. Leur intrigue et leur histoire est probablement le plus beau traitement de ce que signifie aimer vu sur petit écran. Il leur suffira de quelques scènes en milieu de série pour réchauffer et serrer les coeurs. Lui, le noble malin, aux mille idées pour magouiller leur avenir. Elle, la douce et pieuse qui ne cherche qu’à obéir à Dieu. Le couple marié partage une véritable complicité mais ne partagent pas la couche. Panfilo est un homme homosexuel qui ne peut l’assumer – du moins en est-il persuadé- au grand jour. Lorsque les masques tombent et qu’enfin chacun.e apprend à s’ouvrir entièrement à l’autre, alors la plus belle des amitiés et le plus incroyable des attachements vient à se livrer à l’écran. Et ce jusque dans la toute dernière scène de nos époux qui s’aiment à la folie en son sens le plus noble.

L’amour il peut aussi être toxique. C’est le cas de la relation entre Pampinea, le personnage le plus détestable du show et sa servante Misia. Pampinea,  prête à tout pour être mariée, attachée à sa dot qui aura elle aussi une place à part dans l’histoire, l’argent y est donc personnifié, ne fera que montrer le pire d’elle même en toute action. Mais Misia lui voue une totale dépendance affective. Cette relation tient l’une des places centrales de la série. Son évolution, sa mise en place et les conséquences souvent tragiques pour tous.tes qui en découlent.

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THE DECAMERON. Tanya Reynolds est Licisca et Jessica Plummer est Filomena

L’amour au sein d’une fratrie aussi torturée soit elle, la découverte du premier amour pour Liscisca qui lui servira de rédemption, l’amour d’un lieu, d’une communauté, mais aussi celui d’une mère pour son enfant, l’amitié sincère et celle qui voudrait bien devenir un lien de parenté, tous sont abordés. Mais pour mieux en parler il faudrait tout spoiler, ce que l’on évitera de faire ici.

La dernière fête avant la fin du Monde

Au dessus de l’aventure de nos personnages, le visage de la mort plane sans cesse. Il a pris d’assaut Florence et le Monde, la maladie y règne. Alors, dans un confinement qui n’est pas sans rappeler ce qu’on a pu vivre avec le COVID, on tente de garder le visage de la norme. Ne l’avons nous pas fait aussi à coup d’apéros Skype pour croire en un quotidien plus classique ?

Ici les fêtes vont bon train, on mange et on boit à plus soif alors que dehors la faim règne. Derrière les sourires, l’ombre d’une mort certaine, peut-être prochaine et le poids du deuil. Misia personnifie la perte et pourtant, celle-ci sera constamment éclipsée pour lui préférer les faux semblants et les faux drames nourrirent par Pampinea.

Le sexe est de la partie, il a de nombreux visage mais son premier n’est autre que celui de Dioneo, médecin beau gosse qui fera fantasmer et douter la villa toute entière. Il est la personnification de la liberté autant que de la tentation. C’est par lui que tout commence mais pas nécessairement que tout finit.

Ce Décaméron prend tous les visages du drame, tous ceux du tragi-comique et sert autant à déverser quantité de message qu’à divertir. Puisque, et c’est aussi là sa force, il tient surtout à mettre le récit en son coeur. C’est le récit qui peuple le livre d’origine et les histoires que se content les nobles pour passer le temps. Ce sont les récits pluriels de nos personnages qui viendront nous chambouler et nous amuser au cours d’une série hors cases. Et c’est le même récit qui conclue notre show. Celui qui rappelle que toutes les histoires sont intemporelles et que qu’importe leur temps et leur lieu, elles parleront à tous.tes pourvu qu’elles soient bien contées.


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La Chute de la maison Usher, de quoi ça parle ?

La Chute de la Maison Usher  disponible depuis le 12 octobre 2023 sur Netflix suit Roderick et Madeline Usher, des frères et sœurs jumeaux et entrepreneurs, qui ont bâti un véritable empire pharmaceutique autour d’un médicament anti-douleur. Lorsqu’une mystérieuse femme révèle au monde entier leurs secrets sordides, les membres de cette famille vont commencer à dévoiler leur vraie nature.

La chute de la maison Usher, est-ce que c’est bien ?

Chaque année, la tradition persiste. Pour Halloween, Mike Flanagan dévoile sur Netflix une nouvelle série. Voilà qui est encore plus excitant que de revoir « Love Actually » avant noël. Et chaque année la question se pose, sera-t-il aussi bon que les précédentes fois ? « Haunting of Hill House » était un chef d’œuvre sur le deuil, « Bly Manor » l’histoire d’un amour maudit, le sommet de son travail « Midnight Mass » était une lettre fascinante sur la religion et la rédemption, « Midnight Club » sorti hors saison, avait été injustement boudé alors que ce « Fait moi peur » centré sur la maladie était également une excellente histoire. « La Chute de la Maison Usher », cette fois, librement inspiré de l’œuvre d’Edgar Alan Poe promettait donc de passer un excellent moment de frissons. Et ça tombe bien, puisque, effectivement, Flanagan nous plonge une fois de plus dans une série complexe, très écrite et particulièrement brillante. Certes « Midnight Mass » gagne la palme de la meilleure série qu’il aie pu réaliser mais celle-ci vaut largement le détour.

On aurait été beaux, on aurait fait pleurer les corbeaux

C’est donc l’univers du célèbre auteur qui aura inspiré Flanagan pour ce nouveau coup d’éclat. En pratique, comme toujours la série est très bavarde. Les personnages, très bien écrits et interprétés par les acteur.rices avec lesquels il a l’habitude de travailler shows après shows. On a plaisir à retrouver ses chouchous de Carla Gugino ( à l’opposé des rôles très doux qu’elle campe habituellement), Kate Siegel, Zache Gilford et les autres … On y retrouve également les dialogues verbeux et formulations très écrites que l’on connait au réalisateur. Cette fois-ci l’intrigue se découpe en actes dont chacun s’inspire d’une nouvelle de Poe. Et comme, il s’agit ici de rendre hommage à ce géant de la littérature fantastique avec classe, nombreux sont les passages récités sous forme poétique. L’exploit que nous propose donc le réalisateur c’est de conjuguer cela à un récit fourni sans jamais tomber dans les pièges évidents de la lourdeur ou du prétentieux. Evidemment,  comme on le retrouve chez l’auteur, la présence d’un corbeau  va faire basculer l’existence dorée et privilégiée des personnages – tous abjects- que l’on suit dans un cauchemar noir qui laissera peu de place à l’émotion. Le corbeau ici, il peut aussi se lire de manière très littéraire : celui qui signe un courrier anonyme et menaçant. Sauf qu’il n’est pas uniquement menaçant, il est létal. Pas de spoiler ici, il est dit dès les premières minute que chaque enfant Usher a trouvé la mort dans des circonstances dramatiques. Chacune de ces tragédies est une nouvelle interprétation d’un conte noir, de Poe donc modernisé au possible, et remettra au goût du jour des écrits comme « Le cœur révélateur » ou « Le double assassinat de la rue Morgue », considéré comme le premier roman policier de l’histoire moderne. Le corbeau c’est la femme qui les pourchasse . Et si dans les années 1800, l’évocation de l’oiseau pouvait en elle seule paraitre effrayante, elle risquait en 2023 de vite devenir désuète. Heureusement pour nous, Flanagan sait gérer un récit et rend effrayant un oiseau donc les ailes noires paraissaient plus enclines à faire peur aux enfants qu’aux adultes. La poésie rencontre le gore, parfois extrêmement violent mais dont l’esthétique léchée fait qu’il entre parfaitement dans la dynamique construite. Les sauts dans le temps qui suivent le récit de Rodrick Usher (Bruce Greenwood) coulent avec aisance, construisant ainsi plusieurs dynamiques de suspens.  La folie dont sont pris les protagonistes se dévoile en toute pertinence. Rien n’est laissé au hasard, et un indice sur chaque mort est par ailleurs donnée en début de chaque épisode. Décors et costumes vertigineux s’ajoutent et perfectionnent une œuvre qu’il faut absolument voir.

Eh bien! Dansez maintenant

Tout ça ne serait rien sans le sens et les engagements que met Flanagan dans sa « Chute de la maison Usher ». Il y a l’évidence chute des bébé du népotisme. Critique acide d’enfants, aujourd’hui adultes, devenus monstrueux de par leur filiation. Qu’importe d’ailleurs que la découverte de leur bonne naissance eu été tardive, fut-elle à l’adolescence ou l’âge adulte, la bonne fortune arrivée les transforme. Pour se sentir exister sous l’œil de leur père mais aussi par eux-même chacun.e est amené.e à créer sa propre entreprise. Grassement payée par papa certes, mais avec l’impression d’avoir créer leur bonne fortune puisque papa juge durement et ne donne qu’une fois convaincu de la prospérité qu’engendrera l’entreprise. Hors et comme le dira Camille (Kate Siegel), les enfants Usher ne créent pas, ils font travailler d’autres pour eux. Et tout est ici question de filiation : l’héritage qui revient de droit même s’il doit être pris de force. Et cet héritage pourri jusqu’à l’os, celles et ceux qui en profitent. La méritocratie est bien plus intéressante aux yeux de notre narrateur. Dans un conte noir, l’idée parait effectivement sensée.

Mais c’est finalement en fin de série que son sens le plus profond est dévoilé dans sa totalité. Bien sûr l’écologie, la limite du capitalisme, l’exploitation dans le travail sont abordés mais le cœur même du sujet c’est bien de parler de la génération précédente et de son immense égoïsme. Et si pour s’offrir toutes les possibilités, en toute impunité, il suffisait de laisser payer le prix fort à la génération suivante ? Ne serait-ce pas la meilleure manière de faire ?

Singe qui rit, single qui pleure

Pour appuyer son propos, Flanagan n’hésite pas à parler clairement des test sur les animaux. Un long discours limpide y est dédié. Appuyant sur la caractère souvent inutile de la chose, comme les tests pour les maquillages. L’humain y est également montré comme abjecte et bien plus bestial que le chimpanzé torturé pour lui sauver la vie. De nombreuses tirades viennent s’ajouter à ce propos. Celle sur les enfants exploités, les dérives de la drogue, de l’alcool, du sexe quand on a accès à tout, en tête de liste. Les tests sur les animaux ne sont pas les seuls concernés puisqu’ils sont aussi effectués sur les humains, surtout dans les pays défavorisés en mentant allègrement sur les conséquences engendrées sur les population. Et comment représenter le bourreau qui est à la tête de ces méfaits ? Eh bien simplement comme un bouffon. Flanagan ne laisse rien au hasard. Rappelant que les pharmaceutiques peuvent être d’une acidité létale et que bien mal appris celui ou celle qui ne saurait sans méfier. En ce monde obscure, la démone qui torture notre famille a plus de compassion, de douceur et d’humanité que la famille dépeinte.

Le cœur comme révélateur

The Fall of the House of Usher. (L to R) Carla Gugino as Verna, Willa Fitzgerald as Young Madeline in episode 105 of The Fall of the House of Usher. Cr. Eike Schroter/Netflix © 2023

Pour contrebalancer, deux personnages donnent un ton plus lumineux au récit : Annel Lee ( la femme de Rodrigue) et Leonor. Elles sont empruntes d’empathie. Mais attention, la beauté peut se pervertir. C’est aussi ce qui transparait lorsque l’on regarde les enfants grandir : Frederick et Tamerlane. Enfants ils sont le foyer, la candeur. Adultes, rongés par l’argent, ils sont les plus monstrueux de leur fratrie. Les conjoints, spectateurs et victimes apportent eux et elles aussi du relief et ne vient que prouver de la monstruosité de la famille Usher.

En particulier celle qui est le personnage le plus fascinant : Madeleine. La sœur jumelle magnifique, brillante, forte et hautement machiavélique.  Elle apporte avec elle la question de la quête d’immortalité. Un propos souvent abordé dans les contes sombres et y répond encore une fois par la modernité tout en questionnant l’intelligence artificielle. Elle est celle qui manipule, sorte de Gemini Cricket inversé, qui souffle les idées diabolique à celui qu’elle perverti. Madeleine a une noble cause en tête : changer le monde mais pas forcément pour le meilleur. Simplement pour son meilleur à elle.

En finalité, Flanagan s’intéresse à la question du Et si ? Avec des si on refait le monde dit-il. Si Rodrigue avait fait les bons choix que serait-il devenu ? Que seraient devenus ses enfants ? La réponse est donnée pour mieux mettre en perspective l’importance des décisions qui sont des choix de vie et pour rappeler ce qui compte vraiment.

La véritable richesse nous dit-il, est bien celle de la famille et de l’amour. C’est pour cette raison que l’homme le plus riche du monde n’est pas celui auquel on pense. Et si cette morale parait facile ou évidente, elle est amenée dans une conclusion brillamment interprétée et livre un savant écho à une vision du monde qui n’aura pas changer de 1800 à 2023.


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Alors que l’horrible année 2020 touche enfin à sa fin, voici que débarque la période de Noël ponctuée de ses films doux et naïfs. Pas de chef d’oeuvre au programme, c’est évident mais après des mois d’informations difficiles, de moments douloureux, de sentiment de perdre pieds, de pertes de repères, du moral, de proches, de foi en la vie, on peut bien avoir envie de regarder quelques nanars plein de bons sentiments et ce sans prise de tête. C’est donc ce qu’on a fait, pour ne penser surtout à rien du tout. Et si le miracle de Noël a opéré reposant enfin nos cerveaux endoloris, on en a profité pour vous faire un petit guide pratique des films proposés par le géant du streaming : Netflix. Si on ne peut pas jamais parler de grands films dans le registres, et d’ailleurs personne n’est là pour ça, les métrages qui suivent auront au moins l’avantage de vous détendre et peut-être de vous amuser si vous les regardez avec un oeil moqueur. A noter qu’on ne peut que regretter l’absence totale d’intrigues LGBTQAI+ dans les histoires d’amour racontées à Noël. Il va falloir penser à avancer de ce côté. En attendant, paillettes, joie, repos, alcool, chocolat chaud et gros repas sur vous…

Les Chroniques de Noël 1 et 2 : madeleine de Noël

Si la plupart des films de noël sont un amas de clichés sur la romance et l’accomplissement personnel hors du travail, ce « Chroniques de Noël » change la donne en mettant en scène une aventure épique réalisée par deux enfants avec le Père Noël. Et ça, ça rappelle les films des années 80/90 à la « Maman, j’ai raté l’avion » ou encore « Les Goonies » qui créaient des aventures épiques plus proches du dessin animé que du film pour adultes.  Sorti en 2018 le premier métrage suit les aventures de Teddy et Kate Pierce, orphelins de père et frère et soeur à la mauvaise entente, qui se retrouvent embarqués dans le traineau d’un Père Noël bien différent des légendes. Ils doivent l’aider à sauver Noël avant qu’il ne soit trop tard. La suite elle s’avère être une bataille au Pôle nord avec un elfe dissident C’est Kurt Russell qui campe ici le rôle de Santa Claus, dans une version non bedonnante et plus rock’n’roll qu’à l’accoutumé. Certes empli de clichés parfois un peu gênants, notamment sur les passages chantés, ces péripéties sont bien distrayantes et évoquent un véritable retour en enfance sans aucun besoin de réflexion.  Pour le clin d’oeil, c’est Goldie Hawn (la véritable épouse de Kurt Russell à la vie et la mère de Kate Hudson) qui campe le rôle de la Mère Noël un peu hallucinée qui laisse un enfant effectuer seul une mission des plus dangereuses dans le deuxième volet de cette série qui se déguste au chaud comme une madeleine de Proust.  Avec cet esprit 90’s qui vous donnera l’impression de regarder un film d’une autre époque réalisé avec les moyens actuels (enfin ceux de Flash dans l’idée, faut pas non plus s’emballer), ce métrage est l’un des plus sympathiques disponibles sur Netflix en cette fin d’année.

Note globale : 8/10   – Taux de sucre d’orge : 6/10 

comédie romantique de Noël

 

A Christmas prince : le plus cliché (1,2,3)

Il avait fait beaucoup parlé de lui lors de sa sortie en 2018. Et pour cause, « A Christmas Prince » réuni en trois films tous les clichés du registre pour une bonne dose de sucre qui fait plaisir en cette période estivale. Au casting on retrouve Rose McIver que vous avez pu voir à l’affiche de la (mauvaise mais tellement agréable à regarder) série « IZombie ». Ici on ne lésine sur rien : le prince d’un pays imaginaire célibataire qui tombe follement amoureux de la journaliste sous couverture venue chercher un scoop. La petite soeur espiègle et handicapé, le roi (lion) décédé laissant son trône à un prince pris aux doutes entre son deuil et son futur règne, la reine mère sympathique et même quelques enquêtes et complots au château comme dans tous les meilleurs contes pour enfants sont de la partie. Alors certes, l’épanouissement de l’héroïne consiste à abandonner tous ses repères, son travail de journaliste se transforme à mesure des films en un emploi de blogueuse qui se contente de raconter sa vie (mais avec beaucoup de sérieux hein?), l’amour c’est avant tout le mariage puis le bébé (comment être épanoui(e) sinon ?) et on a même droit à une scène de bal avec le pimpage d’Amber la protagoniste en robe longue qui devient de fait magnifique dès qu’elle l’enfile  (Dans « Pimp my ride » sur MTV ils lui auraient collé des écrans de télé partout pour un même résultat) face à un prince au caractère inexistant et de moins en moins existant à mesure des suites. Mais, il faut avouer qu’à grossir le trait comme ça, on ne peut que savourer ce plaisir coupable où les sentiments sont plus lourds que le combo foie gras, saumon, dinde aux marrons, double bûche et pas glacée on y va à la louche. La trilogie idéale pour la soirée du 25 décembre histoire de dessouler et péniblement digérer les repas des deux jours qui précèdent. A noter que la « princesse » fait une apparition dans le deuxième volet de « La Princesse de Chicago », clin d’oeil à la « Inception ».

Note globale : 8/10 – Taux de sucre d’orge : 10/10

A CHRISTMAS PRINCE Bande Annonce VF (2017) NETFLIX

Noël à Snow Falls : The Simple Christmas

Vous vous souvenez de « The Simple Life » quand Paris Hilton et Nicole Richie allaient vivre en milieu rurale pour se moquer du décalage entre les héritières et les personnes qui les hébergeaient ? Globalement « Noël à Snow Fall » part du même postulat : l’héritière d’un grand groupe de jouets qui vaut des millions de dollars, le papa qui va partir à la retraite et lui laissera les clés du business si elle prouve qu’elle peut retourner dans le petit village où tout à commencer pour apporter des lettres destinées à l’autre créateur de l’énorme entreprise. Elle prend donc le bus, débarque en talons dans la neige avec ses 4 valises, s’habille en petite tenue légère dans la neige et découvre les vraies valeurs de la vie, comprendre les vrais gens et l’aide à autrui. Au passage, elle tombe amoureuse de l’aubergiste du coin qui a du mal à se remettre d’une rupture et justifie sa débauche de fêtarde par un passé douloureux parce que l’alcool c’est mal m’voyez, personne ne boit autre chose que du chocolat chaud s’il est sain d’esprit c’est connu. Et d’ailleurs qu’est ce qu’ils peuvent en boire des chocolats chauds dans ces films de Noël, c’est improbable. Le final laisse sur tout un tas de questions notamment concernant celles des relations longues distances tout en s’offrant la présence d’Andie MacDowell qu’on pensait oubliée et sans carrière aujourd’hui, ce qui confirme cette impression. Certes dégoulinant de principes et cherchant à tirer la larme facile, ce film reste un moment agréable dans les catégorie nanars de Noël en plus la ville s’appelle Snow Falls, rien que pour avoir osé y penser, ça vaut le visionnage.

Note globale : 7/10 –  Taux de sucre d’orge : 10/10

NOËL À SNOW FALLS Bande Annonce VF (2017)

the Holiday Calendar : Où est le calendrier ?

Sorti en 2018, « The Holiday Calendar » a eu la bonne idée de mettre à son affiche la sublime Kat Graham que vous connaissez surtout pour son rôle de Bonnie dans « Vampire Diaries« , le personnage qui meurt globalement toutes les saisons pour mieux revivre dans la saison suivante en toute logique. A priori d’ailleurs, la logique d’un scénario n’est pas un critère de choix pour notre actrice qui campe ici le rôle d’une photographe dont la carrière ne décolle pas. Alors que son meilleur ami qui a un crush secret et vraiment discret sur elle, revient d’un tour du monde, son grand-père lui offre un calendrier de l’Avent magique dont les cases sont en fait une fenêtre sur son coeur. L’idée de traiter pour une fois d’un métier artistique et de ses déconvenues peut sembler pertinent tout comme le fait de, pour une fois, ne pas se contenter d’un casting intégralement blanc , voilà pour les points forts du film. Mais qui dit petit film de noël dit toujours gros défauts, ceux-là sont encore nombreux. A commencer par cette histoire de calendrier qui prédit l’avenir et qu’on voit à peine dans le film. Les étapes passent trop vite et oublient de donner de la matière aux spectateurs qui ne s’attachent à rien. La magie qui devrait pourtant être présente n’est pas vraiment de la partie alors qu’on peine à comprendre les motivations des personnages. Alors certes, on n’attend pas grand chose d’un téléfilm de noël mais bon un peu de magie ne ferait pas de mal. Reste à se dire que l’happy end est plutôt bien fait et pour une fois ne fait pas la distinction gênante entre la carrière de l’héroïne et sa vie sentimentale.

Note globale : 5/10 / taux de sucre d’orge : 7/10

THE HOLIDAY CALENDAR Bande Annonce VF (2018) Romance

L’ambassadrice de noël : la gênance

Imaginez le tableau : on parle de films de Noël et s’il est bien une chose qui est au coeur de ce genre de métrages y compris sur la plateforme de streaming, c’est bien l’amouuurrr ( dans son sens le plus hétéronormé  hein).  Le but de ces films c’est donc bien de faire se rencontrer deux personnes qui réalisent que l’amour c’est plus important que de bosser et que les factures on s’en fout. Et bien dans la catégorie, celui-ci entre dans le top du panier du pire du pire. Un architecte surbooké reçoit pour la première fois chez lui pour les fêtes sa famille : comprendre sa gentille mère qui veut le caser, son père qui à priori n’a aucune réplique pendant 1h30 de film, sa soeur, son époux et son adorable nièce de 17 ans qui a un rêve (comme Raiponce).  Désemparé il embauche la décoratrice de fêtes de son entreprise et lui demande d’organiser une semaine de noël parfaite pour sa famille. La suite vous l’imaginez, les deux héros vont tomber amoureux sous l’oeil bienveillant de la famille intrusive mais supposée attachante. Sauf que : la meuf n’a en réalité que trois idées pour garder l’esprit de Noël une semaine entière et encore les plus bateaux (en moins de 10 minutes, nous en avions bien plus qu’elle en tête), la petite nièce timide décide d’abandonner les grandes études pour apprendre le chant parce que voilà elle chante juste à priori pour faire sa vie dans une chorale, les tourtereaux remettent en question toute réussite professionnelles parce que les vraies valeurs c’est de faire des choses à petite échelle quitte à tout planter dans un pays où il n’y a pas de chômage (ça peut être vrai mais une carrière ne devrait pas être constamment diabolisée) et enfin et cerise sur le gâteau la famille s’attache beaucoup mais alors beaucoup trop à l’ambassadrice. Topo en fin de métrage arrive une scène hyper gênante où tout le monde débarque chez elle pour fêter noël et lui balance un bon gros « Tu fais partie de notre famille maintenant que tu le veuilles ou non ». Vous vous connaissez depuis une semaine, il s’agirait de se détendre, les films d’horreur commencent avec les mêmes répliques…

Note globale : 4/10 – on s’attendait à rien et on a quand même été déçu / Taux de sucre d’orge : 8/10

Christmas Made to Order | Trailer (2018) | Alexa PenaVega, Jonathan Bennett, JoMarie Payton

A Cinderella Story CHRISTMAS WISH : aller au bout de son sujet

Ce qu’on attend des films dont parle cet article, ce n’est pas qu’ils soient bons mais qu’ils aient une saveur d’enfance et qu’ils assument d’être de petits plaisirs coupables. Finalement c’est comme pour les nanars de requins, personne n’attend un chef d’oeuvre, non, ce qu’on veut voir c’est un sujet complètement assumé en passant par toutes les pires idées possibles. Et bien en voilà un qui réussi haut la main ce pari. A « Cinderella story » comme son nom l’indique ré-écrit l’histoire de Cendrillon à la sauce moderne. La méchante belle-mère est là tout comme les horribles soeurs. La Cendrillon de Netflix, elle, rêve de devenir chanteuse, en attendant sa majorité et d’arrêter d’être maltraitée par sa belle-famille, elle travaille comme petit lutin dans un parce de Noël où elle chante. C’est là qu’elle rencontre le prince, héritier d’une grosse fortune qui joue le Père-Noël dans ce même parc appartenant à son père (parce que pourquoi pas finalement, la logique hein ho c’est surfait).  Il tombe amoureux d’elle malgré le fait qu’il ne la voit jamais sans son déguisement et ne sait donc pas à quoi elle ressemble. Oui et on le comprend, elle porte une perruque rose et de fausses oreilles. Oui c’est tout. Le mec si on le parachute en 2020 avec le port du masque, il va payer sa galère. Mais bon, l’histoire d’amour de ce conte moderne et plein de chansons de pop stars est présente tout comme la super copine marraine et même un chien handicapé. C’est plein de pralines et forcément ça fait le boulot attendu.

Note globale : 9/10 – Taux de sucre d’orge : 10/10

A CINDERELLA STORY CHRISTMAS WISH Trailer (2019) Teen Romance Movie

Broadcasting Christmas : le retour des années 90

Les téléfilms de Noël c’est aussi l’occasion de retrouver les stars de notre enfance et de se rendre compte qu’ils ont vieillis, que nous aussi, qu’ils n’ont pas eu de carrière mais que tant pis. La preuve d’ailleurs avec ce Broadcasting Christmas qui regroupe et Dean Cain (Superman dans Loïs et Clark) et Melissa Joan Hart (Sabrina l’apprentie sorcière). Tous deux journalistes (enfin vite fait ça fait du sujet de presse régionale qui n’intéressent personne mais bon c’est du reportage), ces deux ex amoureux se retrouvent en compétition pour co-animer une matinale très regardée aux Etats-Unis et allez pourquoi faire dans la dentelle dans le Monde même, voilà les USA c’est le Monde, c’est connu. En sort un film sans enjeux, qui oublie un peu Noël par moment mais vise toujours à trouver l’amour et à s’accomplir professionnellement et humainement. Tout y est prévisible et cliché donc il n’est pas nécessaire de toute suivre à la minute, difficile de ne pas comprendre ce qui se passe. Pour autant, ce petit film sans saveur se regarde tout seul, c’est comme manger une pizza de super-marché finalement, ça passe et ça reste un petit plaisir difficile à justifier.

Note globale 6/10 – taux de sucre d’orge : 7/10

Broadcasting Christmas | Trailer 2016 | Melissa Joan Hart, Dean Cain, Jackée Harry, Cynthia Gibb

Jingle Jangle : boite à musique

Envie de croire en un peu de magie et de retrouver des films pour enfants dans cette sélection ?  Jingle Jangle pourrait presque être ce qu’il vous faut. On y suit un conte pour enfants magique lu par une mamie à ses petits-enfants juste avant Noël. C’est pourtant au coeur du récit d’un inventeur, le meilleur inventeur de jouets qui soit, arnaqué par son associé et perdant alors tout, que se déroule notre histoire. Magie, jouets vivants et très jolis décors sont de la partie et donnent à cette fable une touche bien au-dessus du simple téléfilm réalisé en deux deux l’été avec beaucoup de fausse neige. Le soin du détail donné aux effets visuels est hypnotisant et en ça, le film est une petite réussite. Reste quand même à se rappeler ses nombreux défauts : la récurrence absurde de ses moments chantés façon comédie musicale. La première fois, un peu comme dans un Disney, on peut se dire, si on aime le registre que c’est plutôt bien fait et que les chorégraphies sont travaillées. Et puis… le premier morceau ne finit jamais. Et voilà que quelques minutes plus tard débarque le deuxième, tout aussi long et le troisième. A force, on perd pieds dans l’histoire au grès de titres pas forcément cultes qui contrairement à ceux de Disney n’arrivent jamais à se terminer. La personne en charge de la bande-originale voulait à priori vraiment s’approprier le moment et refusant de laisser la place aux autres et a choisi de faire des chansons de 10 minutes chacune à coup de « Et j’ai pas fini ». Ou alors c’est simplement le sentiment que ça donne. Dommage, le reste est plutôt joliment mis en scène et l’histoire fait écho aux contes de notre enfance.

Note globale : 7/10 – Taux de sucre d’orge : 7/10

Jingle Jangle : Un Noël enchanté | Bande-annonce officielle VF | Netflix France comédie romantique de Noël

Dash et lilY : la série qui remonte le niveau

On va tricher un peu cette fois puisque si Dash et Lily est bien une romance de Noël Netflix, il ne s’agit pas là d’un film mais bien d’une mini-série qui ne devrait, normalement, ne pas avoir de suite. Alors bon, quelque part une mini-série c’est un peu un film long et ça compte. Loin des autres films souvent à petits budgets dont nous avons pu vous parler, la série, elle a de nombreuses qualités est s’avère plus à la page que le reste du catalogue Netflix. on y suit le blasé Dash qui tombe amoureux de l’atypique et humaine Lili qu’il ne connait pourtant pas, au grès d’échanges dans un carnet et de jeux grandeur nature dans New-York. Non seulement cette histoire d’amour adolescente évoque avec douceur le meilleur des teen movies des années 2000 mais aussi des romans jeune public. Si tout est simple et léger, les scènes sont joliment écrite et transportent dans un monde où les correspondance existent et sont empreintes d’histoires à raconter. Bien que toujours au second plan on notera la présence du frère de Lili et de son compagnon qui apportent une toute petite touche de diversité aux stéréotypes des films de noël. On attend toujours le film qui mettra en vedette une histoire d’amour queer pour les fêtes qu’on s’entende mais c’est un timide début. Pour le reste, la série se regarde avec facilité sans donner l’impression d’avoir été écrite à la va vite sans aucune forme de réflexion. Dash et Lili est de loin la meilleure chose que l’on peut vous recommander cette année pour vous mettre dans l’esprit de Noël.

Note globale : 10/10 – Taux de sucre d’orge : 7/10 et une pointe d’acidité, la formule idéale.

Dash & Lily | Official Trailer | Netflix comédie romantique de Noël

Bonus : Klaus, si tu veux regarder un vrai bon et beau film de Noël

Si ce petit guide pratique s’aventure plutôt du côté des joyeux navets de Noël et des comédies romantiques à regarder sans penser, on a jugé utile d’y glisser on vrai bon conseil. Klaus est donc un bonus, presque hors sujet mais absolument indispensable pour les fêtes. Ce dessin-animé poétique raconte les frasques d’un grand héritier de la Poste, habitué à se la couler douce aux frais de son papa. Pour lui apprendre la vie, ce dernier l’envoie dans le cercle Arctique pour un an, là il devra travailler et s’il n’y arrive pas : plus d’héritage. Là-bas, tout n’est que désolation, froid et guerre de deux familles. Il rencontre finalement un homme des bois, Klaus et avec lui petit à petit crée le mythe du Père-Noël changeant à jamais la vie des habitants de l’île. Et c’est bien à un véritable voyage magique qu’invite le réalisateur Sergio Pablos à travers ce conte noir pas forcément destiné aux enfants. Désespoir et beauté se côtoient dans cette réussite intégrale, pleine de messages inspirant. Bien écrite, peuplée de personnage qu’on aurait pu découvrir dans un Tim Burton de la grande époque, cette frasque surprend de bout en bout et se déguste alors que le Noël 2020 pourrait bien avoir le goût doux-amère de la première partie de ce métrage poignant. L’émotion est maîtrisé, les références et explications très joliment amenées. Rien n’est forcé, tout coule de sens, s’additionne parfaitement. La lumière vient de la noirceur, un acte désintéressé en appelle d’autres rappelle le film. Dans une période où il est de plus en plus difficile d’avoir foi en l’humain, Klaus devient un visionnage essentiel. Joyeuses fêtes, malgré tout.

Note globale : 10/10

Klaus | Bande-annonce VF | Netflix France

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Sharp Objects

de Jean-Marc Vallée

L’histoire : 

Camille Preaker, journaliste spécialisée dans les affaires criminelles récemment libérée d’un hôpital psychiatrique après des années d’automutilation, retourne dans sa ville natale de Wind Gap, Missouri, pour enquêter sur le meurtre d’une jeune fille et sur une disparition. Elle est hébergée dans la maison de son enfance sous l’œil critique de sa mère, la mondaine Adora. Camille va devoir affronter ses vieux démons.

Pourquoi vaut-elle le détour ?

Si elle commence seulement à faire parler d’elle en France, la sublime série avec Amy Adams s’avère être l’une des séries télévisées les plus abouties et complexe vue ses dernières années.. On parle de binge-watcher, celle-ci est d’une telle qualité qu’il parait inconcevable de la regarder d’une traite sans risquer de finir le souffle coupé. Inspirée par le livre de Gillian Flynn, à qui l’on doit l’excellent « Gone Girl », ce Sharp Objects s’aventure dans la noirceur d’une petite ville américaine, se fait le juge d’une classe aisée, l’échos de violences faites aux femmes et celle faites par des femmes. Son héroïne, Camille porte sur ses épaules les maux d’un drame passé qui l’a marquée psychologiquement et sur sa peau. Elle poursuit une quête à la fois introspective, la forçant à confronter les démons du lieu dans lequel elle a grandit , son envie de s’en émanciper  et à la fois professionnelle, enquêtant sans relâche pour découvrir le meurtrier des jeunes-filles assassinées. Alcoolique, auto-mutilée, fragile, Camille est pourtant pleine de nuances, elle porte ses démons, les affronte. Si Amy Adams livre une performance à couper le souffle (le poids de son personnage a été tel que l’actrice a catégoriquement refusé de lui prêter à nouveau ses traits dans une suite), elle donne la réplique à deux actrices tout aussi incroyable Patricia Clarkson, l’impitoyable Adora et Eliza Scanlen qui interprète la fascinante demie-soeur de Camille, Amma, une adolescente brisée et dérangée. Sharp Objects livre une ébauche sans concession d’une certaine Amérique, laisse le temps à ses personnages d’exister, nous fait découvrir des femmes brisées, de celles qui sont si réalistes que l’on pourrait les rencontrer. La fiction semble flirter avec la réalité, les angoisses y sont décuplées, intelligibles, alors que la force prend ici les traits de la faiblesse et de l’abandon de soit. Un moment télévisé essentiel dont vous ne sortirez pas indemnes.

The OA

de Brit Marling et Zal Batmanglij

the OA

 

L’histoire :

Prairie Johnson, une jeune fille aveugle adoptée, réapparaît brusquement sept ans après avoir été enlevée. Elle s’identifie désormais comme étant « L’AO » (l’Ange Originel). La disparition de sa cécité ainsi que la nature de sa disparition provoquent bien des questionnements chez les autres…

Pourquoi vaut-elle le détour ?

Difficile de parler simplement de l’OVNI The OA, l’une des plus belles propositions que Netflix ait pu apporter. Je vous parle d’un temps que les spectateurs ont peut-être déjà oublié. Puisque si aujourd’hui la célèbre plateforme fait la part belle aux séries faciles à regarder et souvent adressées aux adolescents, elle fut aussi celle qui prenait des risques en offrant des contenus à part, qu’aucun autre n’aurait su offrir. Brit Marling, créatrice de la série, parlait récemment de Prairie et plus largement du rôle de la femme dans le cinéma actuel. « Je ne veux pas du rôle de la femme forte » scandait elle alors qu’il de bon ton de proposer aux femmes des rôles badass et de leur prêter des attributs masculins. Si de fait, l’envie de montrer que les femmes peuvent aussi part d’un noble intention, faire de l’empathie et de la douceur ( des traits qui peuvent être prêtés à un grand nombre de femmes ) des attributs à gommer ne tendent pas à magnifier nos héroïnes. « Lorsque nous tuons des femmes dans nos histoires, nous ne faisons pas qu’annihiler les corps féminins sexués. Nous annihilons le féminin en tant que force, où qu’il réside – chez les femmes, chez les hommes, dans le monde naturel. Car ce que l’on veut vraiment dire quand on dit que nous voulons des rôles féminins forts, c’est ‘Donnez-moi un homme, mais dans le corps d’une femme que je veux encore voir nue » poursuit-elle.  Cette doctrine, elle l’applique dans sa série et dans l’écriture de ses personnages, variés, différents, atypiques.  The OA ne s’arrête pas à l’écriture de personnages hors-normes, sa trame narrative elle aussi regorge d’originalité et de poésie. Sa saison 1 s’avère être un magnifique acte de foi qui ne prend réellement sens que dans son dernier acte. Pour se faire, The OA s’offre même un deuxième générique alors que Prairie commence à raconter son histoire à ses disciples, de merveilleux paumés. Le spectateur croit-il en ce qu’on lui raconte alors  ? Libre à chacun de faire son chemin personnel au détour de cette fable profondément humaine. La saison 2 tout aussi magique, s’aventure au confins du fantastique, ose jusqu’à une scène mémorable de communion avec la nature (et un poulpe) prend une tournure mystique et s’offre une fin complètement inattendue. L’arrêt de la série par Netflix est une grande perte pour le monde artistique. Mais même si l’absence de fin écrite en frustrera plus d’un, le voyage lui vaut largement la peine d’être fait.

Big little Lies

de David E Kelley

BIG LITTLE LIES

L’histoire :

Madeline Martha Mackenzie est une mère de famille à la vie apparemment parfaite. Elle rencontre le jour de la rentrée Jane Chapman, la jeune mère célibataire d’un petit garçon prénommé Ziggy. Madeline lui fait rencontrer sa meilleure amie, Celeste Wright, une femme d’apparence fragile, et les trois femmes se lient d’amitié. Mais à la fin de la rentrée, un accident se produit ː Ziggy est accusé d’avoir étranglé la fille de l’une des mères les plus influentes de l’école. Cet incident, qui semble pourtant sans conséquence, va bousculer le quotidien de la petite ville de Monterey jusqu’au jour où un meurtre se produit lors d’une soirée caritative organisée par l’école.

Pourquoi vaut-elle le détour ?

Si la féminité plurielle devait être illustrée en une série, Big Little Lies pourrait être celle-ci. Outre un générique magnifique qui ne peut que séduire, le show s’offre un casting 4 étoiles réunissant Nicole Kidman, Reese Witherspoon, Shailene Woodley, Alexandre Skarsgard ou encore Zoë Kravitz. Tout comme Desperate Housewives avant elle, la série s’attache à suivre l’amitié d’un groupe de femmes relativement aisées, qui courent vers un drame. Mais à l’instar de son aînée bien plus humoristique qui emprunte volontiers le chemin du soap, Big Little Lies offre avec lumière un drame savamment écrit. Les violences conjugales tout comme le viol y sont portés à l’écran avec finesse et pudeur, il en va de même du questionnement du corps adolescent, de l’envie de suivre ses convictions et ce jusqu’au bout. Les ressemblances de femmes que tout oppose, l’amitié au-delà des apparences et des classes sociales, les fragilités de la femme d’apparence fortes, les traumatismes des violences sur l’enfance, tout est ici présent. La saison 2 de la série est elle bien en dessous de sa saison 1, se perdant au détour de non intrigues et questionne sur le besoin de créer une suite face à un acte 1 parfait qui allait au bout de ses problématiques. Il n’y aura pas de saison 3 mais l’oeuvre qui est ici proposée reste une pépite qu’il faut avoir vue.

I Am not okay with this

de Jonathan Entwistle, Christy Hall

i am not okay with this

L’histoire :

Les tribulations d’une adolescente qui doit faire face à ses relations avec ses camarades de lycée. Elle doit composer aussi avec sa famille quelque peu étrange et appréhender la découverte de sa sexualité. Parallèlement, elle découvre les pouvoirs résidant au plus profond d’elle.

Pourquoi vaut-elle le détour ?

I Am not okay with this pourrait être la petite soeur de The End of the fucking world. On y retrouve le même rythme, plutôt lent, l’adolescence blasée et atypique. Pourtant cette fois ce n’est pas un couple barré qui crève l’écran mais  bien une adolescente seule interprétée par l’excellente Sophia Lillis connue pour son rôle dans  » It« .  Si la comparaison devait être faite avec une autre héroïne, Sydney pourrait largement se frotter à Carrie le personnage central du premier livre de Stephen King. Comme elle, Carrie souffre de l’absence d’un père et de difficultés à gérer un don de télékinésie qui pourrait bien être la métaphore des changements que provoquent l’adolescence. Les changements pour Sydney sont nombreux et loin d’être l’histoire horrifique d’un personnage à fleur de peau. I am not okay with this  se focalise également sur des histoires adolescentes. De son amour naissant pour sa meilleure amie, en passant par la découverte de sa sexualité, la série suit son héroïne dans son deuil, ses rapports familiaux et sa vie de lycéenne. Si l’on en croit son créateur, le père de -ho surprise –The End of the fucking world, qui s’est ici inspiré d’un roman graphique signé Charles Forsman, la série prend le parti de dévoiler les premiers pas d’une sorte de super-héroïne. Cet axe est d’ailleurs largement développé à travers de nombreuses références à la pop culture et l’univers héroïque qui est souvent cité par le personnage de Stanley Barber ( Wyatt Oleff lui aussi vu dans « It »).  Loin d’être une simple et banale origin story et l’histoire de quelqu’un qui chercherait à apprivoiser ses pouvoirs pour faire le bien, la série à l’humour noir traite avant tout la psychologie d’un personnage perdu, de ses aspirations et de ses peurs sans jouer des clichés. On y découvre une jeune-fille à fleur de peau à qui il sera aisé de s’identifier. Le genre de personnage principal dont on a besoin adolescent puisqu’il n’a pas la réponse absolue à toutes ses problèmes, qu’il doute et échoue : il est bon parfois de rappeler qu’il n’y pas de réponse absolu dans la vie, qu’on peut tous se tromper, qu’on a le droit de douter. A cela s’ajoute une scène finale mémorable et gore, clin d’oeil à notre chère Carrie et qui nous fait souhaiter une saison 2 au plus vite.

Ally McBeal

de David E Kelley

ally mcbeal

L’histoire :

Charmante, romantique, hystérique, excessive et passionnée, Ally McBeal n’en reste pas moins une brillante avocate qui défend farouchement les intérêts du Cabinet Cage & Fish en suivant ses sentiments.

Pourquoi vaut-elle le détour ?

S’il m’était demandé aujourd’hui de citer mes séries cultes, Ally McBeal serait probablement en tête du classement. C’est en regardant cette série aussi drôle que touchante que j’ai eu envie de boire mes premiers verres de Martini, mais aussi d’accepter tout ce que mon Monde imaginaire avait à offrir. Il faut dire qu’outre un humour impeccable et des blagues joliment écrites  ( certaines auront peut-être pris de l’âge), Ally McBeal s’avère être une expérience profondément humaine abordant au détour de procès incongrus des éléments tangibles auxquels on peut encore s’identifier aujourd’hui. Doit-on mentir aux enfants pour leur bien et leur faire croire au Père-Noël ? Peut-on parler d’euthanasie ? Une femme peut-elle harceler sexuellement ses collègues ? Les intrigues y sont nombreuses.  Le show tient aussi à ses personnages à commencer par son héroïne centrale : la rêveuse Ally, qui voit des bébés danser dans ses pensées, qui entend de la musique dans sa tête, romantique et sensible à l’excès. Outre cette femme au charme incroyable, nombreux sont les personnages à s’éloigner des caricatures pour mieux surprendre et se rendre attachant. Que serait le show sans l’exubérante Hélène, la secrétaire du cabinet, ses gadgets improbables, sa sexualité affirmée et son besoin de reconnaissance ? Les femmes ne sont pas les seules à y avoir des rôles marquants, John Cage, l’attachant patron d’Ally, ses bizarreries et ses chorégraphies sur Barry White resteront une ode aux atypiques et aux originaux, sublimant le grain de folie bien plus que le physique. Une série essentielle donc pour tous ceux qui aiment vivre dans leur tête mais n’oublient pas qu’un monde humain les entoure. Si un argument supplémentaire est nécessaire, il est bon de rappeler que Robert Downey Jr y joue un rôle central dans la saison 4 ( Larry Paul, l’homme idéal) et offre même une très jolie reprise de « River » de Joni Mitchell que certains auront découvert sur le tard dans « The Politician ». Rappelons également que la série met en avant la musique, le transformant en personnage central. Vonda Shepard y joue ainsi la chanteuse du piano bar que fréquente l’équipe, en tant que rôle récurent, et ce sans jamais faire autre chose que de chanter. Sting lui-même s’offre une apparition. Culte on vous dit.

Cadeau bonus, Robert Downer Jr chante « River »

 

Roswell New Mexico

de Carina Adly MacKenzie

roswell new mexico

L’histoire :

Liz Ortecho, une jeune femme née de parents migrants sans papiers, retourne à contrecoeur dans sa ville natale : Roswell. Elle y découvre alors que son amour de jeunesse, Max, désormais policier, est un extraterrestre ayant caché ses origines et ses pouvoirs toute sa vie. Tandis qu’ils se rapprochent à nouveau l’un de l’autre, une violente attaque prouve que les aliens sont bien plus présents sur Terre que le monde ne l’imaginait…

Pourquoi vaut-elle le détour ? 

Au milieu de cette liste, ce reboot de Roswell fait office, à juste titre de plaisir coupable. Ecrit par l’une des scénaristes de The Originals, on y retrouve tous les ingrédients qui ont fait le succès et les aberrations de Vampire Diaries. La fratrie soudée par exemple qui s’exprime en se criant dessus en permanence, les amours torturés, le surnaturel qui va au-delà du logique, la petite ville américaine, tous les ingrédients sont ici réunis. Son aînée, Roswell, bien qu’ayant eu à son actif peu de saisons, avait su rester culte dans le coeur de fans. Cette nouvelle version s’avère bien différente et profite des années 2020 pour faire de son héroïne une chercheuse en biologie ( ou quelque chose de scientifique dans cet esprit).  Elle est aussi le prétexte à aborder avec une certaine simplicité la question du racisme anti-mexicains qui sévit aux Etats-Unis. Outre le personnage de liz qui est serveuse et scientifique et qui, malgré son absence de pouvoirs aliens est loin de jouer le rôle de la demoiselle en détresse, une intrigue permet de faire ressortir cette série pyjama de son lot. En effet, la question de l’avortement y est traitée de façon non jugeante pour le personnage qui souhaite y avoir recours quitte à se mettre en danger. Un écho aux avortements clandestins, assez rare dans l’univers de la série américaine (ou du film) qui ne l’envisage jamais comme une option en cas de grossesse non désirée. A cela on peut ajouter la thématique du traumatisme de guerre ou de l’homophobie. Aucun de ces thèmes ne sont aborder avec finesse, on en convient mais le tout reste un moment plaisant à apprécier comme un show adolescent mettant en scène des adultes.

Skam (version Norvégienne Original)

de Julie Andem

skam

L’histoire :

La série suit la vie quotidienne des adolescents de la Hartvig Nissens skole (no) (l’école Hartvig Nissen) à Oslo. Chaque saison suit un personnage différent, Eva pour la première, Noora dans la deuxième, Isak dans la troisième et enfin Sana dans la quatrième et dernière. Les téléspectateurs peuvent suivre les personnages de la série sur Instagram ou Facebook et rester en contact avec eux. Tout au long de la semaine, différentes scènes de l’épisode suivant ainsi que des SMS envoyés entre les personnages sont postés en ligne sur le site web officiel de Skam en temps réel. L’épisode complet, diffusé chaque vendredi sur NRK3, est une compilation de clips postés précédemment.

Pourquoi vaut-elle le détour ?

En France, le reboot de Skam connait un immense succès auprès surtout d’un public adolescent.  Pourtant sa version originale norvégienne est bien mieux écrite et bien plus intéressante à suivre que la longue liste de versions ré-écrite pour chaque pays ayant acheté ses droits ( Italie, USA, Allemagne … tous ont leur version de SKAM ).  Ce qui fait la saveur de ce matériel d’origine n’est autre que sa grande capacité à toucher le réel et à s’approcher au maximum de la vie d’adolescents norvégiens. On y découvre le Russefeiring, célébration de la dernière année de lycée qui consiste à louer/ acheter des bus par groupe d’étudiants pour y faire des fêtes énormes où l’alcool coule à flot. Sur les quatre saisons que comporte la série, trois ont pour personnages centraux des femmes. La saison 3, elle, porte à l’écran la romance entre Isak et Even, en profitant pour parler de la découverte de son homosexualité et créant ainsi l’une des plus jolies histoires d’amour destinées aux adolescents vues sur petits écrans. Si les trois premières saisons ont cette candeur lycéennes qui pourrait bien donner un élan de nostalgie à tous ceux qui ont leur bac en poche depuis maintenant trop longtemps, la saison 4 s’avère tout particulièrement pertinente en raison de son personnage central : Sana. Jeune fille musulmane au caractère bien trempée, amie fidèle qui porte fièrement son voile, son histoire parle avec une dose de vérité bienvenue de ses déboires adolescents, de ses différences, de son envie de s’intégrer en restant fidèle à ce qu’elle est. Alors que l’alcool coule à flot, alors que le regard de l’autre est un enjeu à cet âge charnière, Sana elle, ne boit pas, respecte ses traditions  religieuses sans souhaiter se détacher de celles de la Norvège. Elle fait des erreurs comme tout le Monde. Une scène particulièrement pertinente reste le centre de cette saison alors qu’Isak et elle discutent ensemble de leurs différences et des rejets liés aux clichés.  Ainsi sont mis dans une même discussion les difficultés d’un jeune-homme gay et d’une jeune-femme musulmanes à vivre dans la société actuelle. La version original de Skam, clairement écrite pour coller à la réalité profite d’une finesse bienvenue et apporte son lot de fraîcheur. Pas étonnant donc que beaucoup de pays aient souhaités la réadapter en y ajoutant leurs codes culturels. La seule chose regrettable est donc son nombre de saisons limité, il y avait encore beaucoup à dire.

Sense8

de Lilly et Lana Wachowski

Sense8

L’histoire :

Huit individus éparpillés aux quatre coins du monde sont connectés par une soudaine et violente vision. Désormais liés, ils se retrouvent capables du jour au lendemain de se voir, de se sentir, de s’entendre et de se parler comme s’ils étaient au même endroit, et ainsi accéder aux plus sombres secrets des uns et des autres. Les huit doivent dès lors s’adapter à ce nouveau don, mais aussi comprendre le pourquoi du comment. Fuyant une organisation qui veut les capturer, les tuer ou faire d’eux des cobayes, ils cherchent quelles conséquences ce bouleversement pourrait avoir sur l’humanité.

Pourquoi vaut-elle le détour ?

La série écrite par les soeurs Wachowski est un véritable bijoux d’humanisme et d’empathie. Sa saison 1  donnait à l’évolution humaine sa plus belle dimension et offrant de véritables axes de réflexion sur nos différences et nos ressemblances. S’il est une série qui met de côté les genres de ses personnages c’est bien celle-ci tant elle s’évertue à rappeler que qu’importe nos origines, notre sexe, notre sexualité, une communion est possible entre tous les hommes. Parmi nos protagonistes, les personnages féminins ont tous leurs forces, et profitent d’une écriture sensible. Sun, la Sud-coréenne a une force mentale et une capacité à se battre sans limite pour autant ses fragilités, ses douleurs sont souvent portées à l’écran. Le personnage de Lito, l’acteur mexicain expérimente les règles d’une des sensitives dans une  scène hilarante. Son ami Dani, elle, est la représentation de fans girls qui prennent plaisir à suivre les relations amoureuses. Elle est savamment écrite, jamais tournée en ridicule. Noomi est une femme trans tout comme l’actrice qui l’interprète. En plus de former avec Amanita l’un des plus beaux couples du show, la sensibilité de ses pensées, ses épreuves permettent de la comprendre et invitent ainsi le spectateur à revoir sa vision de la transexualité, loin des clichés et balayant au passage toute forme d’intolérance. L’indienne Kala aborde la question du mariage arrangé et se révèle dans sa douceur et sa discrétion. Riley, la Dj torturée unie son clan tout en faisant face à ses démons et est la clés de scènes magnifiques où la musique règne. Sense8 est un spectacle indispensable tout comme son propos. Son arrêt brutal est une grande perte pour le monde du petit écran. Reste à revoir ses deux saisons en boucle en en gardant la substantifique moelle.


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Lettre ouverte à Netflix suite à l’annulation de The OA

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J’ai vu le dernier épisode de Sense8 et voilà pourquoi ce chef d’oeuvre méritait d’être renouvelé

(sans spoils du final) Sense8. Ces quelques lettres ont fini en quelques années par devenir…

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The End of the Fucking world: Suis-moi, je te tue ( critique de la série de Netflix dont tout le monde parle)

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