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Jessica Kingdon

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Du 21 au 28 Juin dernier, s’est déroulé le Champs-Élysées Film Festival, et notre équipe s’y est rendue et a sélectionné quelques très jolis films issus du cinéma indépendant franco-américain à voir. On vous prend par la main pour mieux vous raconter nos coups de cœur.

ATLANTIC Bar – fanny Molins

Atlantic Bar – Fanny Molins (2022)

Le premier long-métrage a avoir été projeté dans le cadre de la compétition est Atlantic Bar de Fanny Molins.

Ce documentaire suit le quotidien de Nathalie, Jean-Jacques et des habitués de leur bar Atlantic, à Arles avant sa fermeture en 2022. S’il apparaît de premier abord comme un portrait intimiste et amusant, grâce aux nombreuses répliques (ou plutôt paroles) de Nathalie, ce documentaire cache de nombreuses facettes. Il mêle assez brillamment l’humour, la légèreté et les drames qui ponctuent leur quotidien. C’est avant tout ce petit ton bien franchouillard qui lui donne son charme particulier. Il donne une voix à ceux que l’on croise, à qui l’on ne parle pas forcément mais que l’on a pourtant l’impression de déjà connaître.

QUANTUM COWBOYS – GEOFF MARSLETT

 Quantum Cowboys, second film de notre sélection, est un western psychédélique ambitieux et très expérimental. Le réalisateur originaire d’Arizona, Geoff Marslett, a fait appel à 12 illustrateurs différents pour créer un film d’animation des plus inédits. Les deux personnages principaux, Franck (Kiowa Gordon) et Bruno (John Way) explorent le désert américain des années 1870, y rencontrant des personnages étranges les menant vers de nouvelles quêtes, comme Linde (Lily Gladstone). Sorte d’Odyssée revisitée mais sans cyclope et des multiverses à la place. Ce film fiévreux est le premier d’une trilogie dont les prochains opus se concentreront tour à tour sur des personnages présents dès le premier. Cependant, ce film exigeant n’est pas « facile d’accès pour tous ». Film d’animation, certes mais pas film pour enfant. Comme le disait d’ailleurs le réalisateur à la fin de la projection : il faut savoir se laisser porter par l’incompréhension du visionnage. C’est fait.

ASCENSION – JESSICA KINGDON

Ascension est très certainement le long-métrage le plus glaçant de cette sélection, le plus perturbant. Il s’agit d’un documentaire, retraçant les différentes classes sociales chinoises. Ce long-métrage – dont la bande-son est signé Dan Deacon, invité d’honneur du festival –  est très structuré, souple dans sa progression et esthétiquement saisissant. La réalisatrice offre aux spectateurs la possibilité de grimper l’échelle sociale chinoise, inspectant chacune des catégories. Cela commence dans les usines de production et se termine à un diner de l’élite chinoise. Ce qui est frappant, c’est que malgré l’écart social, les discours servis et avalés y sont les mêmes. Comme le dit la productrice, Kira Simon-Kennedy, présente lors de la projection, si ce film peut nous mettre mal à l’aise, il est aussi préventif. Un pareil système ne serait pas impossible en France et ailleurs.

Happer’s Comet – Tyler taormina 

Happer’s Comet – Tyler Taormina

Hanté, éthéré, intrigant, mystérieux. Tels sont les adjectifs qui nous viennent après le visionnage de ce petit ovni qu’est Happer’s Comet. Pour son deuxième film, le réalisateur Tyler Taormina est revenu là où il a grandi, la banlieue de Long Island, où il a filmé ses habitants, tenus éveillés par une frénésie silencieuse. Aucune musique n’habite ce film. Il n’est illustré que par les bruits de la nuit, ceux de ces personnages solitaires, désireux de quelque chose d’inextricable. Et dans la froideur de la nuit, tout est exacerbé. Un spectateur ne sachant à quoi s’attendre peut cependant facilement se retrouver déboussolé face à ce film.

strawberry mansion – Kentucker audley et albert Birney 

Strawberry Mansion – Kentucker Audley et Albert Birney

Deuxième collaboration entre Kentucker Audley (qui s’octroie aussi le premier rôle) et Albert Birney, Strawberry Mansion aura fait indéniablement voyager le spectateur. Il était précédé du court métrage Skin of man dont le compositeur, Dan Deacon est l’un des deux invités d’honneur du festival cette année avec Ari Aster. Ce que l’on peut dire de Skin of man c’est qu’il n’aura pas franchement réussi à instaurer l’ambiance glauque qu’il visait, la faute à une saturation de l’image pour le moins exagérée et ne servant pas le propos. Strawberry Mansion réussit le pari sur lequel beaucoup de cinéastes ont pu échouer par le passé, à savoir réussir à retranscrire l’univers des rêves. Dans un monde où le gouvernement enregistre et taxe les rêves, un modeste contrôleur fiscal de rêves est entraîné dans un voyage cosmique à travers la vie et les rêves d’une vieille dame excentrique. Si le sens final du film peut sembler nébuleux, indubitablement le duo Audley-Birney aura réussi à émerveiller le spectateur et à rendre un message positif sur l’amour tout en se permettant une charge (qui aurait pu être un poil plus élaborée) sur la société de consommation. Un agréable film.

the integrity of joseph chambers – robert machoian 

The Integrity of Joseph Chambers, deuxième long métrage de Robert Machoian nous parle d’aliénation dans laquelle le diktat de la masculinité peut pousser. Craignant l’apocalypse, un vendeur  d’assurances part dans les bois pour une expérience solitaire. Clayne Crawford, révélé par le bijou Rectify, il y a quelques années et dont l’ascension avait été freinée suite à son éviction de la série L’Arme Fatale (il retrouve sa partenaire du show, Jordanna Brewster pour l’occasion) porte le film – sans surprise pour qui le connaît – de façon impressionnante. il n’a aucun mal à montrer les doutes, les contradictions, les rêveries d’un homme dont la journée de chasse va le conduire de plus en plus à découvrir les parties les plus insoupçonnées de lui-même. Excellemment filmé avec un travail sur l’ambiance sonore impressionnant The Integrity of Joseph Chambers captive de bout en bout jusqu’à un final assez déconcertant où l’on finit par se demander quel message Machoian voulait vraiment passer.

But I’m a cheerleader – Jamie Babbit 

But I’m A Cheerleader – Jamie Babbit

Autre film des plus agréables la projection de But I’m A Cheerleader dans le cadre de Freed From Desire, quatre films des années 90 dépeignant le female gaze. L’histoire est simple : Megan est pom pom girl et a un petit ami. Seulement voilà, il se pourrait qu’elle soit lesbienne. Ses parents décident donc de l’envoyer en école de « réorientation sexuelle » afin qu’elle réapprenne l’hétérosexualité. Là-bas, elle rencontre la belle Graham… Coup de nostalgie de revoir sur grand écran à leurs débuts, Clea DuVall, Natasha Lyonne ou bien encore Michelle Williams au service d’une comédie romantique des plus sympathiques malgré son sujet qui aurait pu donner quelque chose de plus grave comme The Miseducation of Cameron Post diffusé il y a quelques années au Champs Elysées Film Festival. Mais le film de Jamie Babbit sait faire passer ses messages en ridiculisant ce à quoi il s’oppose tout en faisant passer un bon moment au spectateur.

écrit par Pénélope Bonneau-Rouis et Alexandre Bertrand

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