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mother mother inside albumGrâce à l’explosion de la plateforme TikTok l’année dernière durant le confinement, les musiques de Mother Mother sont devenues virales et le groupe de Vancouver a enfin acquis une certaine renommée européenne, jusqu’alors presque inexistante. Et pendant que des adolescents découvraient les classiques du groupe de pop-rock indé, le frontman Ryan Guldemond s’attelait d’ores et déjà à la composition d’un huitième et très attendu album. Contraint de rester chez lui, les conditions ne semblaient pas rassemblées pour écrire de nouveaux titres, mais c’est pourtant bien grâce à cette situation particulière qu’Inside a vu le jour et est disponible à l’écoute depuis le 25 juin.

Un album différent des précédents … 

Habitué à s’inspirer de ses voyages et des rencontres qui les accompagnent, le confinement n’apparaissait pas comme un milieu propice à la création pour le guitariste, chanteur et compositeur de Mother Mother : Ryan Guldemond. Mais comme beaucoup d’autres artistes l’ont expérimenté l’année passée, le musicien s’est vu confronté à son ennui et à son vide intérieur et a synthétisé ses tourments en quatorze nouveaux titres, plus sombres et introspectifs que les créations précédentes du groupe. Le ton est donné dès l’introduction, Seven, une partition hypnotisante et lugubre. De la même manière, la réussie Two et sa volonté de s’affranchir d’émotions très personnelles tout en laissant à l’auditoire la possibilité de s’y identifier s’inscrit au sein de la même ambition artistique. Seule l’interlude Breathe, aux allures de B.O de film d’horreur semble inopinée et force l’ambiance clair-obscur de l’album. 

… qui saura ravir les fans.

Car même si Inside se distingue des sept premiers albums du groupe, la même recette est conservée et l’identité si personnelle de Mother Mother est bel et bien présente. Des cris du cœur (I Got Love, qui n’est pas sans rappeler Dance and Cry, précédent album de la formation), d’altruisme et de compréhension, comme l’est Girl Alone, réjouissent les ouïes attentives. Une nouvelle fois, Mother Mother comprend les incompris et se dresse cette fois-ci face aux clichés de la femme célibataire nécessairement triste, dans une belle chanson acoustique. Le quintette de Vancouver a su se renouveler tout en conservant la dose d’espoir et d’amour qui leur est si caractéristique.

Un ensemble au rythme assez inégal

Inside est une belle réussite pour le groupe de rock canadien. Cependant, les différents titres possèdent des énergies plutôt différentes et le rythme installé au commencement tend rapidement vers l’essoufflement. Après un départ en trombe, jusqu’à Sick of The Silence, les morceaux qui suivent ralentissent nettement, à l’exception d’I Got Love qui revigore en partie l’ensemble pour finalement rechuter dans cette langueur parfois regrettable. Des titres comme Like a Child et son refrain rock accrocheur sont les bienvenus mais ne permettent néanmoins pas de dynamiser assez le tout. Il est pour autant nécessaire d’affirmer que les chansons plus calmes comme Stay Behind sont très belles mais peut-être sur-représentées ici.

Des titres très (très) réussis

Vous l’aurez compris, le rythme d’Inside n’est pas son point fort. Néanmoins, certains morceaux sont une grande réussite et témoignent d’une expérience affirmée et d’une belle maturité de la part du groupe et de ses quinze années d’expérience. Par exemple, Sick Of The Silence est un titre puissant qui reprend les exercices vocaux habituels de Ryan Guldemond et la merveilleuse symbiose avec la voix aiguë de sa sœur et camarade de scène – Molly Guldemond. Mais la meilleure chanson de l’album est celle qui le clôture : Inside. Cette pièce éponyme de plus de sept minutes est aussi complète que subtile et conclue le tout de la plus belle manière qui soit. Mother Mother peut être fier de cette épopée musicale tout à fait représentative de leur style musical. 

Inside est un album qui requiert plusieurs écoutes intégrales pour se laisser pleinement apprécier. Oui, il n’est pas parfait et ce n’est peut être pas le meilleur du groupe à ce jour, mais Mother Mother parvient à conserver l’identité qui leur est propre et qui fonctionne si bien. Toujours sincères et subtiles, les créations des icônes de la pop-rock indé sont empreintes d’amour et d’espoir comme il est bon d’avoir comme soutien au quotidien. Ce nouvel album et cette nouvelle année ont marqué un tournant pour le groupe de Vancouver qui a annoncé dernièrement une tournée à travers le globe. D’ailleurs, pour ceux qui souhaitaient voir le groupe en concert, il faudra attendre leur prochain passage en France : leur date parisienne aux Étoiles est déjà complète ! En attendant d’avoir la chance de les voir, Mother Mother offre des titres pour pleurer, rire, danser et chanter, et ce jusqu’en son for intérieur. 


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