Tag

hozier

Browsing

Après deux concerts dans la capitale plus tôt cette année, Hozier est allé crescendo. L’Alhambra, puis l’Olympia… pour atteindre le Zénith. Celui qui réinvente le mythe d’Icare dans son dernier album, Unreal Unearth n’a pas peur de s’approcher du soleil. Et on l’en remercie, car le 29 novembre dernier, son public a touché les étoiles. Retour sur un moment chargé d’émotions tout en piété, lune rousse et revendications poétiques. 

Le 18 Juillet dernier, nous avions laissé Hozier tout en haut du Mont Olympia, loin d’être redescendu, il a continué son ascension. Ce soir, c’est entre les murs rougeoyants du Zénith que nous le retrouvons. À l’intérieur, ça bourdonne, ça grouille, ça tressaute, ça s’empresse. Les fidèles se rassemblent pour la (s)cène qui se dresse devant eux.

The Last Dinner Party : Queentette en dentelle

C’est The Last Dinner Party qui ouvre le bal. Le groupe féminin (lassitude que de se sentir le besoin de le préciser) a déjà tout ce qu’il faut du sensationnel. Robes longues, dentelle, une féminité rageuse et débordante qui fait du bien, des instrus à la Queen, des prestations vocales à la Kate Bush et des paroles à la Florence + The Machine. Rien que ça. C’est beau, c’est frais, c’est énervé et ça fout un coup à la Catholic Guilt qui semble pas mal sévir en Angleterre encore. Il suffit juste d’écouter leur morceau « Sinner » pour s’en rendre compte!

Confiantes de leur richesse musicale et esthétique, le groupe a tout misé sur la théâtralité de leur performance. Leur bonne humeur est contagieuse et rameute tout le Zénith qui chante en choeur des morceaux qui feront bientôt office de cosmogonie pour le groupe.
C’est au bout d’une demie heure tristement courte que le quintette tire sa révérence. Mais pas de panique, The Last Dinner Party repasse pour son premier concert en tête d’affiche le 20 février prochain, à la Maroquinerie. Leur premier album, Prelude To Ecstasy sortira en début d’année prochaine. Marie-Madeleine n’a qu’à bien se tenir.

To Noise Making (sing)!

À 21h, Hozier arrive à son tour sur scène. On a beau l’avoir vu trois fois cette année, on ne s’y fait jamais vraiment. Vêtu de gris, plutôt statique, et une masse capillaire plutôt enviable, il dégage une énergie magnétique assez contradictoire. Sa présence est à la fois puissante et désinvolte, un romantisme et un prosaïsme liés par la terre, élément prédominant de son dernier album. Terre des aïeux, enfers de Dante, les amants condamnés.

Il débute le set avec De Selby (part 1 & 2). Les écrans géants derrière lui montre des cieux étoilés qui peu à peu descendent sous terre, auprès des vers et des racines. Véritable épopée digne de celle d’Orphée que nous sert ici Hozier dont la voix puissante nous exorcise de nos peines.

Unreal unearth à l’honneur

Si la setlist reprenait beaucoup des tournées d’avril et juillet, Hozier a incorporé de nouveaux morceaux issus de son dernier album, Unreal Unearth. L’album sorti en août, a pu se déployer sur scène et se confirmer comme l’un des meilleurs albums de l’été. Petit moment cynique lorsqu’Hozier déclare « Time to lift our spirits up with a song about a dog being hit by a car! » avant que les notes d' »Abstract (Psychopomp) » ne s’entendent dans la salle.

Plus bavard que sur les précédentes dates, il n’hésite pas à s’adresser au public, un sourire radieux où les dents étaient de sortie. Difficile de s’imaginer que celles-ci ont croqué la terre.

À la belle étoile

L’un des moments forts des concerts d’Hozier c’est lorsque seul sur scène, il joue « Cherry Wine » issu de son premier album. Cette fois-ci, l’expérience est immersive. Entouré d’un halo rouge, une pleine lune rousse se lève derrière lui. Dans la salle, les gens l’accompagnent en choeur, tranquillement, tendrement, amoureusement. Si la scène n’était pas aussi haute, on se serait imaginé au beau milieu d’un champ, un soir de pleine lune avec sa voix comme seule guide sous la pâleur douce de la lune.

La nuit paisible passe au soir d’orage quand les premières notes de « Take Me To Church » débutent. Soudain, la messe passe à la manie, la sérénité à la frénésie. Dans la salle, ça s’empoigne, ça se dresse, ça pleure et surtout ça hurle. L’irlandais brandit fièrement un drapeau LGBTQIA+ donné par un des fidèles du premier rang. Le moment est d’une telle force que l’on s’oublie complètement. On se laisse entrer dans la danse, hypnotisé par la communion qui est train de se produire. Hozier pasteur qui guide son public vers le soleil. Le soirée est à son zénith.

People have the power

L’apogée n’est pas finie puisqu’au moment du rappel, Hozier parlera de Mavis Staples, présente sur l’excellentissime « Nina Cried Power ». Pour lui, le mouvement social aux États-Unis des années 60 a directement inspiré celui d’Irlande. C’est au peuple que revient le pouvoir. C’est le peuple qui fait bouger les choses. Une révolution ne peut être complète sans son expression poétique. C’est ce qu’Hozier célèbre dans ce morceau. Sur les écrans géants où apparait son visage, on semble voir des larmes perler au coin de ses yeux.

Comme à chaque date, il nommera et remerciera toute son équipe. Chose rare pour un artiste que de prendre le temps de remercier tout le monde, de son guitariste à l’ingé-son.

Après une performance émouvante de « Unknown/nth » et de « Work Song », Hozier quitte la scène sous les clameurs d’un public dont les joues et les mains sont aussi rouges que les murs de la salle. On ressort de là avec un début de coup de chaud et un soupçon de syndrome de Stendhal. Hozier a encore frappé et s’impose ainsi comme le seul homme capable de me faire crier Amen. En public.


PJ Harvey - Tournée 2023

PJ Harvey à l’Olympia : Apparition divine sur le Mont Olympia (report)

En plein MaMA festival sur le boulevard Rochechouart, certains se sont octroyés un moment hors…

Florence + The Machine à l’Accor Arena : messe cathartique par la grande prêtresse

Lundi 14 novembre 2022, Florence + The Machine s’est produit sur la scène de l’Accor…

clip engagé

Sélection de clips engagés sociétaux aux messages importants à (re)découvrir !

Hozier : Take me to Church En 2014, impossible de passer à côté de l’immense…

Lors d’une tournée de dernière minute, le chanteur irlandais Hozier est passé par l’Alhambra le 21 avril 2023. En 1h30 de concert, Hozier a réussi l’exploit de subjuguer une foule constituée aussi bien de fidèles que de fraichement converti.es. Revenons sur ce très beau moment. 

a concert for tea-time

Il est 19h quand on entre dans la salle et 19h02 quand les lumières s’éteignent. Les plus couche-tard froncent déjà les sourcils, la salle n’est pas encore tout à fait remplie. Mais pas de panique, il s’agit de la première partie.  Áine Deane, jeune londonienne seule avec sa guitare, nous entraîne dans son univers doux et poétique (et qui veut en découdre avec son ex). Une bien jolie découverte.

À 19h30, Áine Deane quitte la scène et la salle est déjà un peu plus remplie. Il y a dans l’air une électricité quasi tangible qui se crée, une excitation gonflée d’appréhension et d’impatience. Voilà presque quatre ans que Hozier ne s’est pas produit dans la capitale. Et ce concert, programmé semble-t-il en dernière minute, réunit un public hétérogène où chacun semble être tombé sur l’annonce de cette date un peu par hasard. Car Hozier n’a fait aucune promotion pour cette tournée sur ses réseaux sociaux et en a annoncé une autre, ultérieure, en juillet 2023. Un concert de mise en bouche, comme diraient les français.

Jesus is back and he’s Irish

À 20h, heure à laquelle Catherine Laborde, dans le temps, annonçait la météo de la semaine, Hozier monte sur scène. Il est très grand. Le public hurle et sans lui laisser le temps de reprendre leurs esprits, Hozier débute son set avec « Eat Your Young », issu de son dernier EP du même nom sorti le 17 mars dernier en prévision de son premier album qui sortira l’été prochain, Unreal Unearth. 

Les chansons s’enchaînent, de morceaux plus récents aux tubes de ses premiers albums, le public est conquis et chante en choeur avec lui. Il ne chantera cependant que deux morceaux inédits dont « Francesca » qui devrait sortir très bientôt.

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par Andrew Hozier-Byrne (@hozier)

L’homme aux mille guitares

Il n’est pas inhabituel à un concert de voir une connexion entre le public et l’artiste sur scène. Ce concert ne fit pas exception à la règle et fut particulièrement fort sur ce plan-là. En effet, dans le public, ça chantait, ça pleurait, ça dansait, ça se prenait dans les bras, et pour d’autres, ça ravivait une petite nostalgie de 2014… Hozier, plus chanteur que bavard, nous remercia dans son français approximatif et son accent irlandais.

Sur scène, il n’y a plus beaucoup de place. Trois guitaristes – dont Hozier lui-même qui change de guitare pour chaque morceau- une violoncelliste, une claviériste, un violoniste -aussi guitariste-, un batteur… Au beau milieu du set, le groupe laisse d’ailleurs Hozier respirer et prendre un peu plus de place sur la scène. Le voilà seul, avec sa (l’une de ses) guitare acoustique, à chanter « Cherry Wine ». Le public, pour quelques minutes à peine, restera silencieux, pour mieux l’écouter. L’instant est d’une beauté pure.

Hozier took us to church

En dernier morceau avant le rappel, Hozier chante celui que tout le monde – consciemment ou non- attendait : « Take Me To Church« . Cette chanson avait  propulsé l’irlandais sur l’avant-scène folk en 2014. Il y avait quelque chose d’assez inoubliable dans sa prestation. L’émotion de la soirée était à son climax. Pour la première fois depuis le début du concert, Hozier lâche sa guitare et déambule sur la scène, s’approche du public, regarde dans les yeux les gens du premier rang, frappe sa poitrine du poing, s’époumone. On sent dans cette performance, l’émotion d’un artiste encore incrédule du succès colossal qu’une seule chanson lui a permis d’acquérir.

Le temps de la reconnaissance

Il quitte la scène sous les clameurs d’un public encore sonné par ce qu’il vient d’entendre. Lors du rappel, Hozier remerciera et présentera toute son équipe, ses acolytes de scène, son manager, les techniciens. Tout le monde sera remercié et nommé et on ne peut que saluer cet acte.

Il terminera son set en soulignant que le drapeau irlandais tricolore a été offert au révolutionnaire irlandais Thomas Francis Meagher par trois femmes françaises. Les sources sont à revérifier, mais l’air assuré d’Hozier fonctionne aussi comme source sûre et fiable.

Hozier repasse à Paris le 18 Juillet prochain à l’Olympia pour un concert à guichets fermés.


The Kooks - Olympia Paris 2023

The Kooks : Inside nostalgia, Inside l’Olympia (Report)

Comme le temps passe vite. Quinze années nous séparent de la sortie de « Inside In…

Tamino au Trianon : un moment de fascination totale (reportage)

Le lundi 21 novembre 2022, Tamino jouait la première de ses deux dates au Trianon.…

Florence + The Machine à l’Accor Arena : messe cathartique par la grande prêtresse

Lundi 14 novembre 2022, Florence + The Machine s’est produit sur la scène de l’Accor…