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Fede Alvarez

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Avec la rentrée, c’est inexorablement la fin de l’année qui approche. Pas (encore?) de bêtisiers ou de palmarès, mais un focus sur les réalisateurs les plus prometteurs, possédant une poignée de films à leur actif et dont le meilleur ne peut être que souhaité pour les métrages et les années à venir…

La liste qui va vous être présentée n’a évidemment pas pour vocation à être exhaustive et comporte essentiellement des réalisateurs ayant fait des films de « genre ». Roulement de tambours, laissez nous vous présenter….

Celui qui a la hype : Andy Muschietti

Andy Muschietti à l’avant première de ça – DR Robyn Beck / AFP

Son nom vous dit peut être déjà quelque chose. En effet, le réalisateur argentin va sortir son deuxième long métrage le 20 septembre dans les salles françaises. Le nom du projet : Ça. L’adaptation en deux parties du livre de Stephen King. Vaguement entendu parler peut être?  Comme souvent avec Hollywood, les étiquettes se collent aussi facilement qu’elles ont du mal à s’enlever et voici donc Muschietti pressenti pour être à la production de la nouvelle tentative d’adaptation en série du génial comics book du rejeton King, Joe Hill (auteur de Horns, entre autre). En plus du tournage de la deuxième partie de Ça  qui ne devrait plus tarder, au vu des premiers résultats du box office aux Etats Unis. Muschietti, condamné à être le nouveau Mick Garris, le réalisateur des adaptations TV de Shining, Le Fléau et Sac d’os, dont King dit le plus grand bien, qui sont toutes honorables mais guère inoubliables ? Que le nom de l’Argentin soit rattaché à l’adaptation d’un des plus beaux jeux vidéos du début du siècle ( dans la forme mais surtout dans le fond) Shadow of the Colossus laisse espérer que Muschietti puisse avoir une porte de sortie pour voler de ses propres ailes par la suite, après avoir été chaperonné par Guillermo Del Toro (pour Mama) et Stephen King (qui dit le plus grand bien de son Ça ) . Muschietti se brûlera t-il les ailes à force d’être trop exposé dans la lumière ou bien parviendra t-il à se faire un chemin à Hollywood? Seules les années et ses prochains projets pourront répondre à cette question…

Celui qui en fait voir de toutes les couleurs : Jeremy Saulnier

Jeremy Saulnier sur le tournage de Green Room
DR

Pardon pour le jeu de mots tout ça… Avec la sortie de Blue Ruin en 2013, Saulnier avait mis tout le monde d’accord. Un revenge movie unique à l’ambiance et au fond d’une complexité rare avait mis en pleine lumière celui qui avait commencé par le rigolo Murder Party. Ici, la barre montait de plusieurs niveaux et en 2016, Green Room, avec le regretté Anton Yelchin se présentait comme le meilleur survival de l’année et l’un des meilleurs de la décennie. Des prix à Cannes, Sundance… Un sympathique premier long puis deux top films de genre… La suite de la carrière de Saulnier ne peut que faire saliver. Et voici qu’après Blue et Green, c’est une autre couleur qui illustre son prochain projet : Hold the Dark avec la prometteuse Riley Keough ( le plus que sympathique American Honey ou le décevant It comes at night ), Alexander Skarsgård ( True Blood, Big Little Lies, le surprenant Hidden ou bien encore Tarzan) et le solide Jeffrey Wright ( Westworld, Boardwalk Empire). L’histoire d’un chasseur traquant une jeune fille dans les grandes étendues glacées d’Alaska et dont la sortie est prévue pour 2018.

 

Celui qui doit redresser la barre : Mike Flanagan

Mike Flanagan sur le tournage d’Oculus
DR

Flanagan avait une poignée de petits films au compteur quand il est arrivé sur le devant de la scène avec une double surprise en 2013. Oculus était une belle surprise mais en plus était une belle surprise venant tout droit de l’écurie Blumhouse! Une des plus belles réussites de l’année laissait entrevoir une carrière prometteuse à l’un des poulains de la fructueuse compagnie américaine. Sauf que… Hush, Before I wake ou bien encore Ouija 2 : Les origines ont été à des degrés et pour des raisons diverses des déceptions. Hush avait une histoire originale ( une jeune femme sourde est victime d’un home invasion et doit survivre malgré son handicap) mais tournait un peu rapidement à vide. Before I wake avait là aussi une bonne idée de départ (un jeune garçon adopté lutte contre le sommeil, car chaque fois qu’il s’endort du mal arrive à son entourage) mais se perdait en route. Et Ouija 2 a eu une clémence incompréhensible de la majorité de la critique tant le film manquait d’intensité et possédait des personnages inintéressants. De ces films là néanmoins, il peut être retenu de nombreux plans à l’esthétique impeccable, des bouts d’ambiance réussis, mais à chaque fois un manque de maîtrise a empêché chacun de ses films de réussir totalement son pari. Mais alors, qu’est ce qui fait que Flanagan figure dans ce focus? Son prochain projet. Jessie. L’adaptation du livre de Stephen King avec Carla Gugino ( Watchmen, Sucker Punch mais la trilogie Spy Kids… Wait what?!) et Bruce Greenwood ( Abîmes, Comportements troublants, comment ça que des références de vieux? Bon, allez Star Trek aussi). Il suffit de repenser comment Oculus arrivait à jouer avec les illusions et la folie s’installant progressivement chez les personnages pour se dire que Flanagan a ce qu’il faut pour réussir la casse gueule adaptation de l’histoire de Jessie, attachée durant de longues heures au barreau de son lit et dont l’esprit commence à lui jouer des tours… De quoi voir si le talent de Flanagan ne demande qu’à nouveau à s’exprimer ou bien s’il faut le ranger dans la catégorie des honnêtes faiseurs.

Celui et celle dont on attend la suite : Robert Eggers et Jennifer Kent

Jennifer Kent
DR The Dissolve

The Witch. Mister Badabook. 2016. 2014. Les deux premiers films ont fait parler d’eux à deux ans d’intervalle. L’histoire d’une famille de puritains dans la Nouvelle Angleterre du XVIIème siècle ployant sous le poids de la folie et des démons tant intérieurs qu’extérieurs et dont l’existence est menacée fait écho à l’histoire d’une veuve pliant sous le poids de la folie et de démons tant intérieurs qu’extérieurs et dont le petit garçon semble en danger. Le parallèle s’arrête là concernant parcours des deux réalisateurs tant il diffère. Jennifer Kent ( Mr Badabook) est une actrice de série australienne qui a eu un petit pic de carrière à la fin des 90’s. Robert Eggers ( The Witch) a fait plusieurs courts métrages, travaillé comme costume designer sur Yellow Brick Road notamment et travaillé à la production de pièces de théâtres à New York avant de se lancer avec The Witch. Mais coup d’essai coup de maître? L’avenir le dira. Et rapidement puisque Kent a fini le tournage de The Nightingale, avec Sam Claifin ( The Riot Club, Hunger Games), un drame d’époque voyant la vengeance d’une femme suite au meurtre de sa famille dans la Tasmanie de 1825. Concernant Eggers, il reviendra avec la nouvelle adaptation de Nosferatu! Passer après Murnau et Herzog pour un deuxième film, c’est assez burné. Est ce pour se rassurer que l’une des premières annonces du projet a été le cast de Anya Taylor-Joy qui perçait l’écran dans The Witch et qui continue sur sa lancée depuis avec Split et Morgane

Robert Eggers en agréable compagnie
DR R.Eggers

Celui qui t’en fout plein la tronche : Gareth Evans

Gareth Evans sur le tournage de The Raid 2
DR Akhirwan Nurhaidi

L’un des réalisateurs les plus prometteurs en provenance d’Asie est originaire du Pays de Galles! Gareth Evans, après un p’tit film (Footsteps) dans son Royaume Uni natal s’est révélé à partir du moment ou il a changé de continent. Et a mis les pieds en Indonésie en particulier. Si son film « Merantau » était un film d’arts martiaux taillé pour le champion de silat Iko Uwais ( qui a depuis eu un petit rôle dans l’Episode VII et jouera dans la suite de Skyline et dans Triple Threat, rassemblement de gros bras du ciné d’arts martiaux), c’est avec The Raid que le talent d’Evans a été mis en lumière. Un film fort au concept simple mais efficace( un groupe de flics d’élite doit arrêter un mafieux local en haut d’une tour dont ils montent les étages un à un). Un film d’action superbement chorégraphié à un rythme d’enfer. La barre était d’entrée hautement placée. The Raid 2 a déçu. Plus long mais une histoire plus confuse. Peut être, mais si on voit The Raid 2 comme une carte de visite, une démonstration sur grand écran de ce qu’est en mesure de réaliser Evans, sa carrière ne pourra que décoller. Combats, courses poursuites, fusillades. Pas une scène n’est à jeter et même les scènes coupées de cette suite à The Raid sont suffisants pour donner une leçon à 90% des réalisateurs de scènes d’actions hollywoodiens. Pour preuve. Gareth Evans juste un gros bras? Et bien non! Car si Evans a sa place dans ce focus c’est aussi car en plus de maîtriser l’action comme pratiquement personne actuellement le Gallois est aussi responsable de « Safe Heaven« . Kezaco? Safe Heaven est un des segments de V/H/S 2, anthologie de found footage sortie en 2013. Et en un quart d’heure, encore une fois, Evans a étalé tout son talent et son savoir faire. Histoire maîtrisée, personnages existants, bonne gestion d’un bestiaire fantastique ( zombies et démon sont au rendez vous, notamment), cette histoire d’un reportage occidental au sein d’une secte indonésienne qui tourne mal, écrase de la tète et des épaules tout les segments de cette suite… et aussi ceux du 1 et du 3! Son prochain projet ? Apostle. L’histoire d’un homme qui essaie de sauver sa sœur de l’emprise d’un culte religieux, avec Michael Sheen (Masters of sex, Twilight, Passengers) et Dan Stevens ( Legion(la série, pas la bouzasse), The Guest). Tourné dans son Pays de Galles natal, le retour aux sources sera t-il une réussite pour Gareth Evans ? Réponse en 2018

Celui qui doit confirmer son potentiel : Fede Alvarez

Fede Alvarez sur le tournage de Evil Dead
DR Kirsty Griffin

L’histoire ressemble à une success story à l’américaine. En 2009, un réalisateur de courts métrages uruguayen poste sur le Net un petit film de cinq minutes décrivant l’attaque de Montevideo par des robots géants. Panic Attack!  réalisé avec des bouts de ficelles (numériques) par le prometteur Fede Alvarez fait le tour de la planète. Hollywood, toujours en recherche de talents, met le grappin sur l’Uruguayen et le voilà en Amérique. Au programme pour lancer sa carrière avec son premier long métrage : le remake de EVIL DEAD! Plus casse gueule tu meurs. Mais Alvarez réussit à limiter la casse. Pas la peine de se demander s’il arrive au niveau de l’original, poser la question c’est déjà y répondre. Mais formellement, Alvarez réussit à tirer son épingle du jeu et confirme qu’il est un nom à suivre… La suite arrivera avec Don’t Breathe sorti en 2016. Le résultat ? Globalement décevant. Comme pour un Flanagan, voire encore plus, Alvarez a ce qu’il faut pour mettre en scène un grand film et a tout d’un potentiel grand. Mais il n’est pas encore arrivé à être associé à un projet ou il peut mettre totalement son talent en valeur. Jamais deux sans trois? Son prochain projet se trouve être… The Girl in the Spider’s web.La suite de Millenium, la version américaine de l’histoire scandinave du même nom précédemment mis en scène par David Fincher avec Daniel Craig et Rooney Mara... Mais d’ores et déjà annoncé sans Daniel Craig ni Rooney Mara. Alvarez réussira t-il là ou le grand Fincher n’avait pu accoucher que d’un film mineur? Si c’était le cas, Alvarez prouverait son potentiel. Si ce n’était pas le cas, on pourra toujours se consoler en se disant que la prochaine fois sera la bonne…