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Le 13 septembre dernier, le chanteur américain Porches sortait son nouvel album, Shirt. Aaron Maine de son vrai nom, s’inspire de sa jeunesse, et des premières désillusions qui viennent avec la vie adulte. Un album intime donc qui laisse lieu à de nombreuses réflexions personnelles. Rencontre. 

Porches (Aaron Maine) par Penelope Bonneau Rouis - Juillet 2024
Porches (Aaron Maine) par Pénélope Bonneau Rouis – Juillet 2024

Nous avons rencontré Porches dans les locaux de son label, Domino, à Paris. Jean déchiré, casquette et un pull gris qui nous fait hausser les sourcils tant la chaleur parisienne se fait étouffante en ce mois de juillet 2024. Assis sur le rebord de la fenêtre, il hoche la tête comme pour signifier un « bonjour. » qu’on lui rend. « J’en ai pour une seconde » dit-il, en levant sa cigarette.

UN RENOUVEAU musical

Cela faisait trois ans depuis le dernier album de Porches, All Day Gentle Hold, un album riche aux influences rock, presque grunge. Shirt, quant à lui, est une toute nouvelle approche, un nouveau départ pour le projet Porches. Plus saturé, sa qualité presque composite lui donne une atmosphère aussi familière que déroutante. « Pour moi, c’est un album dérangé, cru, presque dramatique, » explique-t-il. Shirt est une ode à son adolescence, ses premières fois et ses découvertes, ses désillusions avec le passage à l’âge adulte. « Le thème m’est venu un peu par hasard, à mesure que j’écrivais. Ça n’a jamais été un processus conscient. » 

À la première écoute des albums de Porches, un détail nous frappe : la répétition de certaines phrases ou de certains mots. Incantation sur fond de guitares saturées. « J’ai l’impression que la plupart des paroles que j’écris ne sont pas faites pour être lues de manière littérale. C’est un état d’esprit, qu’il faut ressentir. Mes paroles sont plus des émotions crues que des analyses linéaires de ce que je traverse. Chaque répétition prend une nouvelle signification. » souligne-t-il.

RONALD PARIS

En parallèle de Porches, Aaron Maine se produit également sous le nom de Ronald Paris. Un projet annexe qui lui a permis d’expérimenter davantage musicalement. « Ça m’a libéré de certaines impasses où je me pouvais me retrouver parfois. Ça me permettait d’avancer sans avoir à abandonner Porches ou vice-versa. Tous ces projets sont des extensions de moi-même. » 

Quand on lui demande si la transition entre chaque projet se fait naturellement, il est catégorique : « Quand je crée, certaines choses ne ressemblent pas au projet au cours et ont carrément besoin d’un nouveau nom, un nouveau projet dédié. »

UN ARTISTE aux multiples facettes

Avant de se consacrer à la musique, Aaron Maine est passé par une école d’art où il a étudié la peinture pendant trois ans, sous les conseils de sa mère. « J’adore peindre, mais je me suis vite rendu compte que je ne voulais pas y consacrer ma vie. C’est plus un hobby. » concède-t-il, « mais ça m’a donné une vraie structure de travail, et une plus grande sensibilité. »

En tournée à partir du printemps 2025, Porches et son groupe seront de passage au Point Éphémère le 18 avril prochain.


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Hot-Chip_Olympia-Paris_2022
Crédit photo : Louis Comar

En ce samedi 8 octobre 2022, la météo est clémente. Pas au point de passer des heures en terrasse, certes, mais suffisamment pour percevoir un avant goût d’un automne qui fait virevolter quelques feuilles au sol tout en laissant le temps de s’habituer aux températures qui baissent et aux nuit qui tombent trop tôt. Pour autant, le besoin de se réchauffer et de conserver au creux de nos mains un peu de la chaleur des beaux jours se fait sentir. Quoi de mieux donc qu’un concert d’Hot Chip pour faire entrer un peu de soleil et beaucoup de dance alternative dans notre soirée ?

C’est pour défendre son nouvel opus « Freakout/ Release » paru en août que la troupe londonienne pose ce soir ses amplis à Paris dans la salle de l’Olympia. On pourra dire que cette dernière a quand même perdu, les années passant de sa superbe. Loin du mythe qu’elle a créé et de son image de salle où l’on allait voir les Beatles, elle laisse tout le monde se produire sur sa scène, jusqu’à Wejdene. Il est donc plaisant de revoir en son sein des artistes à la belle notoriété dont le nom est toujours écho avec qualité, comme c’est le cas avec Hot Chip.

Hot-Chip_Olympia-Paris_2022
Crédit photo : Louis Comar

Il est 21 heures lorsque la troupe débarque sur scène et ouvre son set avec son titre éponyme « Freakout / Release », le plus Daft Punkien d’ailleurs de ce jet porté par ses voix robotiques. Il n’est certes pas le plus représentatif de l’album mais a le mérite de plonger dans le bain. La foule est relativement compacte côté fosse. Les concerts du groupe font surtout office de dancefloor géant et c’est bien ça qu’introduit le titre. Comme toujours avec un nouvel album surtout pour un groupe qui a plus de 20 ans, les attentes se focalisent sur les titres les plus anciens. Le live est l’occasion de varier les plaisir et de prouver que les nouveaux titres eux aussi ont ce qu’il faut pour devenir cultes. C’est donc « Eleanor » qui succède et devient rapidement celui des derniers nés qui prend le mieux en concert. Clameur du concert oblige, premiers instants aussi , la foule y réagit franchement. Si le son pèche dans un premier temps, laissant des basses trop fortes pour bien profiter des qualités mélodiques d’un groupe de touche à tout, la situation se stabilise à mesure des morceaux qui défilent. Le troisième morceau « Flutes » issu d' »In our heads » paru en 2012 permet de se mettre pleinement dans l’ambiance. Déjà parce que son intro construite en boucles répétitives augmente à mesure que les notes défilent et invite clairement à suivre le traditionnel pas de danse chorégraphié proposé par le groupe. Mais aussi parce que les mouvements prêtent à l’amusement autant qu’à l’envie de les suivre. La soirée est clairement lancée, la foule est hypnotisée. La boucle a fonctionné. La temporalité se brouille maintenant. Le moment passe à toute vitesse comme il en est coutume quand le temps est bon. Il fait chaud, on dirait le sud…

Extravagante sobriété

Côté mise en scène, le groupe, équitablement réparti sur l’espace dédié, mise sur la sobriété. Point de grands effets, mais beaucoup de jeux de couleurs et de lumières. Les mélodies sont pastels, c’est aussi le cas du cadre qui varie sans cesse, vert, bleu et rose, le paysage s’alterne comme une boule de disco. Les tenues sont également au plus sobre sauf pour Alexis Taylor, le chanteur qui change par trois fois de chemise, toujours rose, toujours ample, comme dans un dessin animé. Outre ses tenues, ses intonations lyriques changent elles du tout au tout, passant du grave à l’aigu comme habité de plusieurs personnalités vocales. Les remerciements sont là, la joie de retrouver Paris exprimée mais là encore, le groupe et ses sept musiciens y consacre peu de place. La musique avant toute chose et la musique seulement. Et il faut dire qu’à elle seule, elle est un matériau riche pour la formation. Comme avec ses lumières, Hot Chip change de ton, de registre à mesure des titres qui passent. Du carrément soul, du profondément pop, de la french touch, de la synthpop, les riffs oscillent comme la foule sous forme de vagues. Les titres se dessinent parfois comme de gros rouleaux. Et la fosse, qui retrouve ici le bon goût des vacances saute comme des enfants essayant de monter plus haut que la mer. C’est lorsque la groupe prend ses couleurs nu-soul qu’il est pourtant le meilleur. C’est le cas sur « Down », que l’on retrouve aussi sur le nouvel album. L’occasion de rappeler que si la formation mise sur une teinte festives dans ses compositions, ses paroles bien plus douloureuses jouent sur les émotions et les cordes sensibles. Avec nos hôtes anglais on danse sur les douleurs et les souffrances, on les chante ensemble pour mieux peut-être les rendre moins effrayantes. Les voilà dominées.

New release, new set

Le public attend ses titres cultes se sont pourtant en écrasante majorité les compositions issus du nouveau jet qui priment ce soir. « Hard to be funky » et sa construction pop déroule particulièrement bien. Pour mieux contenter les attentes, les gros hits se glissent dans une set list soignée. A chaque note connue, une explosion de joie. Le bien aimé « Hungry Child » single phare issu d' »A bath full of Ecstasy » paru en 2019 se place en milieu de concert. Cet avant dernier album profite d’une aura toute particulière pour les amateurs de la formation qui y voit l’un de ses plus grands accomplissements. Une cover se glisse aussi, celle de « Dance » du groupe de no wave new-yorkais ESG. Une dernière montée en puissance avant de balancer clairement sur « Over and over » l’un des hits massifs sorti en 2006. Toute l’assemblée chante encore et encore et encore. L’Olympia est très très hot.

Ce serait dommage de se laisser comme ça, un rappel vient donc s’ajouter au tableau. Côté bar, ça ferme ses portes à 22 heures. Le groupe lui compte bien pousser un peu plus tard. Il reprend sur le très smooth « Huarache lights » avant de mieux redonner une grosse gorgée de son dernier opus avec le titre « Out of my Depth ». Deux de passés déjà,  il n’en reste donc plus qu’un. Comme une confidence, une promesse, comme pour personnifier le booster qu’a été le concert, la performance s’achève sur « I feel better ».  « When you hold me I feel better » disent les paroles. Quelques part portés dans cette foule, avec les visages lumineux de ceux avec qui on a choisi d’assister à ce moment, elles deviennent particulièrement vraies. Les oreilles bourdonnants et les cœurs sont chauds, on peut poursuivre la fête dans les rues tièdes de la capitale.


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