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Créée en 2024 et chorégraphiée par Julien Lestel, cette nouvelle version de Carmen, l’opéra de tous les opéras, était présentée au Théâtre Libre à Paris avant de partir en tournée dans toute la France.  L’ambition de cette énième mise en scène est d’entrer « en résonance avec la prise actuelle de la place de la femme dans notre société, son émancipation » et de soulever « la question du féminicide ». Respectant la trame d’origine, la création d’1h10 se lance le défi de faire résonner Carmen dans la modernité, notamment par l’intégration de danse urbaine et de musiques actuelles composées par Iván Julliard. Verdict !

PANTOMIME CHORÉGRAPHIÉE

À mon humble avis de prosélyte de la danse, le défi n’est que partiellement relevé pour le Ballet Julien Lestel. L’arc narratif est compréhensible dans ses grandes lignes et Mara Whittington fait une Carmen surpuissante donnant une couleur brute, consistante et féministe au personnage. Toutefois, la mise en scène s’efforce de signifier le récit dans un ensemble séquencé qui manque de fluidité. La pantomime chorégraphiée peine à trouver l’équilibre entre danse et récit, alternant des scènes fractionnées dans un découpage qui ne parvient pas à trouver une cohérence globale. L’ensemble se tient mais résiste à la simplicité inégale de la forme.

Teaser de Carmen - Ballet Julien Lestel

CARMEN EST MORtE, VIVE CARMEN

Le sans faute du spectacle réside en Mara Whittington, interprète rayonnante qui monopolise les regards. Sa Carmen pleine d’assurance et de détermination jouit d’un jeu qui n’a d’égal que ses talents de danseuse. Car là est le principal défaut de la création, la partition théâtrale est relativement mal interprétée par la branche masculine du ballet. Un jeu caricatural et viriliste émane de ces messieurs qui en font des caisses : torse bombé et moue jalouse accaparent une interprétation trop faible. En dépit de chorégraphies très réussies et mélangeant danse urbaine, contemporaine et parfois classique, le jeu des danseurs gagnerait à plus de sobriété et de simplicité – surtout face à leur collègue toujours juste et poignante dans son rôle.

Carmen – Ballet Julien Lestel

ENTRE TRADITION ET MODERNITÉ

Dans l’ensemble, la création de Julien Lestel n’est pas mauvaise mais aurait gagné en radicalité. La musique oscillant entre Bizet et Iván Julliard est manifeste de cette hésitation qui marque l’ensemble de la proposition (sauf du traitement de Carmen donc). Les costumes très classiques n’évoquent en rien la modernité du propos (sauf – encore et toujours – Carmen dans ce tailleur rouge marqueur d’empowerment). En somme, même la dimension féministe reste assez convenue, buttant sur des considérations que d’autres lectures récentes de l’opéra n’avaient pas manqué de faire valoir avec brio (pensons à la mise en scène très réussie de Jeanne Desoubeaux). Le tout n’est pas désagréable mais fait de Carmen  une oeuvre en demi-teinte peinant à répondre à ses ambitions de modernité.


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