BAMBARA n’étaient pas les seuls à faire la première partie d’Idles à l’Elysée Montmartre et une Boule Noire en leur nom au mois de mars dernier. Même parcours pour Porridge Radio, à quelques jours d’intervalles seulement. Le groupe anglais dont tout le monde commence à parler, porté par trois meufs (et un mec) indéniablement prêtes à tout exploser, a livré ce soir-là du dimanche 03 avril 2022 un sublime concert. Tellement hypnotisant qu’on a eu envie d’aller au-delà de celui-ci, et de vous parler plus globalement de cette musique capable de faire chavirer un cœur et un corps, encore et encore.
Il n’y a pas que du côté du rap que l’on trouve de bons featurings. Metronomy l’a montré il y a quelques semaines sur leur nouvel album Small World. Y figure sur la huitième piste le nom de Porridge Radio. On ne fait d’abord pas gaffe, puisque l’album défile depuis un certain temps déjà et que le morceau débute comme du typique Metronomy. Voilà pourtant qu’à la deuxième minute intervient une voix qui force l’attention. C’est celle de Dana Margolin. Elle ne lâchera pas le morceau jusqu’à sa fin, et lorsque celle-ci arrive au bout de 3 courtes minutes, la nécessité devient directement celle de poursuivre ce moment suspendu. On note le nom du feat. La dernière chanson de Small World attendra. Porridge Radio est la relève chez qui on se précipite. On ne sera pas déçu par la suite.
Elles viennent de Brighton : Dana Magolin (guitare, voix), Georgie Scott (claviers), Maddie Ryall (basse). Sam Yardley les accompagne à la batterie. Les quatre ont formé Porridge Radio en 2015, après des débuts solo de la part de la chanteuse, qui cherchait justement des partenaires pour tonifier ses interprétations. Sept ans plus tard, le groupe a de quoi se féliciter du chemin parcouru, au vu d’une reconnaissance qui ne cesse aujourd’hui de prendre de l’ampleur, jusqu’à donc mettre du leur dans la pop sexy de Metronomy. Ce n’est pas rien, même si, il faut bien le reconnaitre, ces derniers ont passé leur heure de gloire et ne sont plus aussi percutants qu’il y a dix ans. Mais Porridge sont-elles capables de récupérer le flambeau ? Et surtout, qui dit que ça n’est pas déjà le cas ?
Rice, Pasta and préparation du porridge avant explosion
En 2016, soit peu de temps après leur formation, le groupe se dévoile dans un premier album intitulé Rice, Pasta and Others Fillers. A l’intérieur : l’essence de leur style, mais non encore tout à fait percutant. On y remarque déjà cette voix à l’énorme potentiel. Il lui manque un peu de profondeur et de rudesse, ce qu’elle parviendra totalement à adopter sur l’album d’après. Les morceaux sont là, mais n’ont pas l’évidence des suivants, tandis que niveau production, on se trouve encore dans un entre-deux. Ce premier album est toutefois l’écorce d’un arbre majestueux qui ne demande qu’à se montrer.
THANK YOU FOR MAKING US HAPPY
Il faudra patienter tout de même cinq années pour le voir vêtu de 11 nouvelles branches fraîches. Celles-ci forment la preuve de sa grandeur. Plus de doutes, le groupe revient là avec quelque chose à la hauteur de son talent. Ce deuxième album s’appelle Every Badet s’impose d’ores et déjà comme une œuvre culte du genre. Cette fois, la musique y est réellement palpitante, dans un ensemble si fusionnel qu’il ne trompe pas sur l’âge et l’expérience de ses créatrices. Car seul un jeune groupe est capable d’y mettre autant du sien. Every Bad transpire la passion, le débordement, la spontanéité… Il y est tout autant question de colère que d’espoir, de mal-être que de bonheur. Cette mixture prend corps dans la musique, au travers d’un mélange des genres. Du rock ? De la pop ? Du punk ? Garage ? Alternative ? Peu importe, se dit-on, transporté dans un tourbillon qui se moque des classifications.
Porteuses de cris et de paix, les filles de Porridge Radio ne dictent pas de ressentis. Leurs chansons peuvent être d’ailleurs accueillies d’extrême en extrême selon les vécus de chacun.e.s. Cela favorisé par des paroles généralement simples, reflet d’une jeunesse à la fois lasse et pleine de vivacité, qui trouvent leur puissance d’expression dans cette manière si particulière qu’a Dana Magolin de répéter certaines phrases inlassablement, jusqu’à ce qu’elles trouvent enfin sens, contrairement à ce qu’on a l’habitude de dire. Son ancrage dans la voix, la profondeur qu’elle y met et sa justesse d’interprétation y sont assurément pour beaucoup. Sans cela d’ailleurs, Porridge ne serait pas. Mais voilà que derrière, Dana Magolin trouve enfin des morceaux de taille grâce auxquels montrer pleinement ses capacités. L’évidence qui en nait force l’admiration. Profitant de cet impressionnant équilibre, Porridge Radio fait de son deuxième album un indépassable, à l’image du morceau « Lilac » allant jusqu’à la scarification dans une fin à sensations fortes. Hurlement d’un (dés)espoir.
En concert : PORRIDGE RADIOACTIVITY
Sur scène, le groupe déploie la même force de conviction. Tension fidèlement adaptée en live, avec un son on ne peut plus clair, élément primordial. Ce dernier vient nous happer dès les premières notes de « Born Confused », génial morceau d’ouverture du deuxième album. « Thank you for leaving me, thank you for making me happy” scande Dana Margolin sur la fin, dans une charge semblable à la version studio. Mais l’entendre de vive voix procure un effet décuplé. La Boule Noire est hypnotisée devant cette performance déjà si intense. Sans surprises, la chanteuse est juste. Sans surprises, nous sommes de suite conquis. Sans surprises, elle nous sidère par sa voix à la portée radioactive.
Ce qu’il y a de bien avec les jeunes groupes, c’est leur dévouement à la musique et à elle seule. Pas de place, de temps, d’envie, de moyens à accorder au spectacle scénique. Non. Celui-ci doit être au plus simple : sur l’écran tout en largeur de la scène de la Boule Noire flotte le visuel de leur nouvel album. C’est déjà plus que beaucoup de groupes. Mais niveau jeu de scène, les filles se concentrent exclusivement sur le rendu sonore. Pas de paroles en l’air, pas de mouvements inutiles. Non. Rien que la musique, soutenue par des présences incarnées évidemment. Sinon, on ne serait pas là. Mais cela suffit amplement pour rendre le moment subjuguant.
Dana Margolin, par la force de sa voix, oblige le groupe à faire le maximum pour suivre l’intensité. Ca ne manque pas. Sur « Sweet » par exemple, le contraste entre chant harmonieux et instruments cataclysmiques est saisissant. La version studio était déjà grandiose, celle en live transperce directement nos petites âmes non préparées à telle secousse. Plus tard dans la soirée, Porridge Radio jouera également les deux singles déjà dévoilés de son nouvel album Waterslide, Diving Board, Ladder To The Sky à paraitre en mai prochain : « Back to the Radio » et « The RIP ». Ces deux nouvelles branches sont semblables à leurs sœurs : criantes d’évidence. Il est manifeste que Porridge s’est pleinement trouvé. En un sens, leurs morceaux ont la carrure de petits tubes, et cela au sein du genre pluriel et non identifiable dans lequel ils s’inscrivent. Il y a une forme de recette c’est certain, mais tel un bon Porridge (bon c’est dégueulasse mais chut, c’est pour le jeu de mot), on ne lassera jamais d’en manger.
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Il est 21h le 28 mars 2022. Alors que dans la salle, certains patientent en musique, d’autres font encore la queue aux bars du Zénith. Derrière le rideau de la scène l’équipe de L’Impératrice s’affaire. Soudain la musique s’arrête et dans la pénombre de la salle, le rideau s’ouvre lentement. Les silhouettes des six membres du groupe se dessinent au bord de la scène. Sur un fond sonore de battements, des cœurs s’illuminent en rythme sur les poitrines des stars de la soirée.
Atmosphère tropicale
Face à cette montée en tension, la salle comble trépigne et manifeste toute son attente. La formation ne la fait pas attendre plus longtemps, et enchaîne directement sur Off To The Side. Le ton est donné, à l’image de leur dernier concert parisien L’Impératrice fait la part-belle à son album Tako Tsubo, l’occasion de fêter ses 1 ans de belle manière.
Le groupe ne cache son plaisir d’être sur scène. Les membres échangent des regards et sourires complices tout au long de leur performance. Des sourires communicatifs, qui, combinés avec la pop de leur répertoire, installent une atmosphère légère. Les titres se suivent sous les cris du public qui semble reconnaitre chacun des morceaux dès les premières notes. Sur les gradins, tout le monde s’est levé. Des transitions parfaitement maîtrisées permettent aux musiciens de lier les morceaux et de créer une véritable cohérence entre toute leur discographie. La salle voyage entre les deux albums du groupe, chacun très différent mais formant pourtant un ensemble homogène. L’Impératrice sait donner une véritable identité à sa musique, rendant ainsi sa discographie unique. Les morceaux s’enchainent et Anomalie Bleue devient alors Matahari, single éponyme du premier album.
Des séquences énergiques et calmes s’entrelacent pour le plus grand plaisir du public qui ne cesse d’en demander plus. Après l’interprétation de Sonate Pacifique, titre composé en 2014 alors que le groupe n’était formé que des 5 musiciens, la voix de Flore raisonne dans le Zénith de Paris sur la mélodie de Submarine. Très vite les musiciens la rejoignent et s’enflamment sur scène. Ils sautent et dansent avant que les lumières ne s’éteignent plongeant ainsi la salle dans un noir seulement éclairée par les petits cœurs allumés.
Afin d’introduire le titre suivant, Peur des Filles, Flore s’adresse à la foule : « dans chaque homme, une femme se cache en lui “deep inside” ». Ceci explique le nom du groupe : ils sont tous femmes sur scène. Comme le veut la tradition lorsque le groupe interprète Peur des filles, le public est invité à hurler au début du morceau. Trois danseurs vêtus de roses et de bob entrent sur scène à l’effigie de la performance du groupe aux victoires de la musique 2022.
L’impératrice fait briller le zénith
Le Zénith prend ensuite des allures de boîte de nuit géante avec Vacances. Le titre s’étire dans une version remixée. Une boule disco géante descend du plafond, au-dessus de la salle et éblouit l’audience de faisceaux lumineux dorés. Elle fait écho aux multitudes de petites boules disco qui tapissent le fond de la scène depuis le début du spectacle. L’impératrice aime combiner l’ambiance rétro, année 70, qui se reflète dans leurs costumes oranges, à un style aux allures parfois futuristes.
Charles quitte ses claviers un instant pour un petit moment de nostalgie. Il y a presque 10 ans maintenant, le 12 avril 2013, L’Impératrice jouait devant 90 personnes à La Loge. Ils sont aujourd’hui devant 7000 personnes au Zénith de Paris. Il est alors possible de ressentir l’émotion de l’artiste qui a parcouru un long chemin depuis la création du groupe. Son discours marque la fin du concert. Les premières notes de Voodoo? Retentissent alors. Le morceau se prolonge dans un arrangement dansant qui est suivi par le remix d’Hypnolove A la piscine. Un titre électro avec un enchainement de paroles qui se répètent tout du long pour faire monter la température de la salle. Tom, à la batterie, attrape une guitare et rejoint ses deux acolytes guitaristes / bassistes Achille et David afin d’entreprendre une chorégraphie sur le devant de la scène sous le regard amusé des autres membres du groupe.
Leur départ répond à leur arrivée. Sous les cris de l’audience, qui ne semble pas vouloir que la soirée se termine, la musique s’efface derrière des battements de cœur qui reprennent de plus belle avant de ralentir et enfin de s’arrêter. La lumière s’éteint. La foule hurle, applaudit attendant impatiemment le rappel.
On aperçoit dans les coulisses, de part et d’autre de la scène, les cœurs des artistes qui produisent une faible lumière. Tom rentre sur scène, seul, ses baguettes à la main sous des applaudissements surpris. Il prend place derrière sa batterie avant d’entamer un solo endiablé. Le sourire aux lèvres, les yeux pétillants, il semble réaliser un rêve d’enfant. Le reste du groupe le rejoint afin d’interpréter Vanille Fraise, un de leur premiers succès. Ils invitent la fosse à s’accroupir afin de mieux sauter sous les confettis en forme de cœur qui tombent du plafond.
Juste avant un salut plein d’émotion, la formation fait résonner les notes d’Agitation Tropicale. Le concert s’achève sur un morceau jamais enregistré, spécialement composé pour la tournée et surtout pour faire danser la foule survoltée. Une belle manière pour L’Impératrice de dire au revoir à son public français, juste avant de partir en tournée aux États-Unis.
Reportage : Baptiste du Laurent de La Barre / Photographies : Louis Comar
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Alors que la pandémie mondiale laisse entrevoir une accalmie, elle permet surtout aux groupes internationaux de parcourir à nouveau le Monde. A peine le feu vert donné, et voilà que les fous furieux de The Hives reprennent déjà les routes. Rien d’étonnant lorsque l’on connait la réputation de la formation en live. Après un passage aux Etats-Unis, annoncé dix jours avant, les voilà qui débarquent en France. C’est à l’occasion de leur passage à l’Olympia de Paris que le groupe a invité l’équipe de Popnshot en backstages pour une interview haute en couleurs. On y a retrouvé Pelle Amqvist, le chanteur un peu malade mais ravi d’être là. L’occasion d’aborder autour d’une boisson chaude la question du ou plutôt des deux nouveaux albums à venir 9 ans après la sortie de Lex Hives, mais aussi du retour sur scène, du courant punk en 2021, d’un concert dans un sous-marin, de son esprit rebelle et de King Gizzard and The Lizard Wizard. Rencontre.
Pop & Shot : Vous revenez tout juste d’une tournée au USA. C’était comment de retourner là bas ? Vous y avez beaucoup d’influences, est-ce que vous y avez trouvé de nouvelles inspirations ?
Pelle Almqvist aka. Howlin’ Pelle Almqvist (The Hives) : Quand on était là-bas, on n’écrivait pas, on était tout le temps en tournée. Mais c’était très amusant de vivre la culture américaine. Et c’était dans le Sud, ce qui est plus exotique que New York ou Los Angeles. On est allé en Floride, à Nashville, au Tennessee dans le Mississippi.
Pop & Shot : C’était comment de voyager à nouveau après la pandémie ?
Howlin’ Pelle Almqvist (The Hives) : C’était cool ! Mais vraiment étrange, parce que nous n’avons appris seulement 10 jours avant la tournée que nous pouvions la faire. C’est donc très difficile d’en faire la promotion.
Mais c’est bon d’être de retour ! Pendant toute la pandémie, on a essayé de faire des concerts. Nous avons essayé d’en organiser et ils ont été annulés. Maintenant, du jour au lendemain, Nous avons beaucoup de concerts, une tournée américaine et une tournée européenne. C’est vraiment cool. On est presque le seul groupe en tournée actuellement. D’ailleurs, notre promoteur a dit qu’on était le premier groupe international à jouer à l’Olympia depuis 600 jours.
près les concerts, nous avions environ 1500 appels manqués. Niklas essayait de rappeler tout le monde, il parlait aux gens toute la nuit !
Pop & Shot : Vous avez fait un concert en live stream en janvier dernier. C’était comment de jouer avec personne en face de vous ?
Howlin’ Pelle Almqvist (The Hives) : Nous avons fait un live stream pour le Mexique d’abord, qui était le concert annulé de Mexico. Donc, quand il a été annulé, les organisateurs voulaient que nous fassions un live stream. C’est donc ce que nous avons fait ! Cela nous a appris tellement de choses et aussi ce qu’on ne voulait pas faire. C’était particulier parce que c’était comme si nous jouions une chanson et qu’à la fin c’était mort. Après chaque chanson, je parlais un peu, puis nous jouions la chanson suivante, puis c’était de nouveau silencieux. Et c’était horrible. C’était le pire, c’était si difficile de faire un bon travail. Parce que la chose la plus importante manque, c’est-à-dire la foule. Alors, quand nous avons fait notre propre tournée mondiale en live stream, nous avons trouvé des solutions. Nous avions des haut-parleurs avec le bruit de la foule que nous avions enregistré dans les endroits où nous avons joué. Ainsi, le spectacle australien avait un bruit de foule de Sydney que nous avions trouvé sur YouTube à partir d’un de nos concert là bas. Le bruit était diffusé entre chaque chanson. Et nous avons vraiment eu l’impression d’un concert normal. Les gens pouvaient aussi appeler appeler en direct. Nous voulions faire ça pour prouver que c’était vraiment live. Car c’était important pour nous de faire ces concerts en direct pour le public. Et c’est pour ça qu’on jouait à des heures différentes, par exemple on se levait très tôt le matin pour jouer en Australie, on restait debout très tard le soir pour jouer aux Etats-Unis, etc. Parce que nous voulions que ce soit comme une tournée, chaque concert était à 21h, heure locale. Et je pense que c’est l’une des choses que nous avons été le plus heureux de mettre en place. C’est aussi très amusant. Parce que les gens appelaient. Après les concerts, nous avions environ 1500 appels manqués. Niklas essayait de rappeler tout le monde, il parlait aux gens toute la nuit !
Pop & Shot : Ils étaient contents de vous avoir au téléphone ?
Howlin’ Pelle Almqvist (The Hives) : Oui, ils criaient, hurlaient, discutaient. C’était vraiment une bonne idée de faire ça. Je pense que nous avons fait un excellent travail ! Après le premier concert, nous l’avons regardé et nous nous sommes dit que c’était vraiment mieux que ce que nous aurions pu espérer.
Nous ne savons pas si nous allons faire un album, ce qui serait un peu dommage, parce que nous avons tellement de bons titres.
Pop & Shot : Vous avez écrit de nouvelles chansons pendant la pandémie, est-ce que cela veut dire qu’un nouvel album est prévu ?
Howlin’ Pelle Almqvist (The Hives) : Oui. Nous en avons un de prévu, c’est un album sur lequel nous travaillons depuis longtemps. En fait, ce sont deux albums. Nous essayons de le faire, mais cela prend du temps, parce que nous avons beaucoup de chansons que nous aimons, mais nous n’aimons pas tous les mêmes chansons et nous avons un processus très démocratique. Nous ne savons pas si nous allons faire un album, ce qui serait un peu dommage, parce que nous avons tellement de bons titres. C’est pour ça qu’il devrait éventuellement y avoir deux albums. Aussi, nous prenons une trop longue pause entre les albums, surtout pour celui-ci d’ailleurs ! Mais même en temps normal, nous prenons beaucoup de temps, donc ce serait amusant d’essayer sortir un album plus rapidement à l’avenir.
Pop & Shot : Dans Lex Hives, vous aviez instauré beaucoup de règles. Est-ce que dans ce nouvel album ces règles seront toujours là ? Y en aura-t-il de nouvelles ?
Howlin’ Pelle Almqvist (The Hives) : Eh bien, il n’y a pas de règles. C’est peut-être pour ça que ça nous prend si longtemps, parce que toutes les chansons sont différentes. Et c’est difficile pour nous d’en faire un ensemble cohérent.
Pop & Shot : Comment décrivez-vous l’esprit du groupe maintenant que vous avez près de 30 ans d’expérience ?
Howlin’ Pelle Almqvist (The Hives) : C’est bizarre de penser que ça fait si longtemps. Je ne sais pas si quelqu’un a fait quoi que ce soit pendant 30 ans de suite, à part prendre son petit-déjeuner ou aller se coucher. Bizarrement, j’ai l’impression que l’esprit « The Hives » existerait même si les membres du groupe n’existaient pas. Mais c’est toujours aussi cool d’être dans le groupe, surtout quand nous faisons des concerts. On dit que c’est extatique. Les gens viennent, qu’on ait un nouvel album ou pas, c’est quelque chose de solide, ce qui est cool !
il y a toute cette politique punk qui veut décider de ce qu’on peut ou ne peut pas faire et ça ne sert à rien de s’y frotter.
Pop & Shot : Vous avez beaucoup été décrits comme un groupe de punk, surtout au début. Aujourd’hui en 2021, est ce que vous pensez que le punk représente toujours quelque chose ?
Howlin’ Pelle Almqvist (The Hives) : C’est un peu comme le jazz maintenant. Ça dure. Comme si c’était une force culturelle. Je pense qu’à cette époque nous apprenons à jouer de la musique. Donc le punk fera toujours partie de notre ADN, mais je ne suis pas sûr que ça m’intéresse de m’y référer. C’est plus facile de se dire « groupe de rock n roll », on peut tout se permettre. Alors que si on se dit groupe punk, il y a toute cette politique punk qui veut décider de ce qu’on peut ou ne peut pas faire et ça ne sert à rien de s’y frotter. Donc oui, nos influences ont toujours été principalement le rock and roll et le punk rock. Quelque part entre les deux.
Pop & Shot : Vous dites qu’il y a des politiques punk, ce qui est vrai. À une époque vous vouliez vous rebeller contre tout. Mais vous vous rebellez aussi contre le punk.
Howlin’ Pelle Almqvist (The Hives) : Au début, il s’agissait plutôt de se rebeller contre le punk, car les seules personnes pour qui on jouait étaient des punks. Et ça nous a toujours paru bizarre de jouer pour des punks et de se rebeller contre la société alors la société n’était pas là. Donc si nous voulions embêter quelqu’un, cela devait être les punks. Alors on a commencé à porter des costumes et d’autres trucs classes. Et nous étions devenus des snobes. On faisait comme si on était nés riches. Les punks détestaient ça, ce qui était très amusant. Mais on adore la musique punk, c’était ça le truc, mais c’est tellement drôle quand les gens ne comprennent pas ce que nous faisons et qu’ils s’énervent.
Pop & shot : Est-ce que vous vous rebellez contre d’autres choses aujourd’hui ?
Howlin’ Pelle Almqvist (The Hives) : Je pense que j’ai toujours été un peu rebelle. Je suis né rebelle. C’est comme si j’étais contre tout ce que les gens avaient, pensaient. En vérité, ça craint un peu. ça rend la vie très dure. Parce qu’il y a un coût à être un rebelle. C’est assez cher, émotionnellement, d’être contre tout ce que les gens pensent. On devient très solitaire. C’est un travail difficile parce que tout le monde essaie toujours de te convaincre de quelque chose. Quand j’ai eu 15 ans, j’ai fait un effort pour m’intégrer davantage. Mais ce côté rebelle est toujours en moi, je crois. Ma première réaction est généralement non.
Pop & Shot : Dans une interview, vous avez dit que The Sonics avaient changé votre vie. Y a t il d’autres groupes qui ont changé votre vie ? Influencé votre musique ?
Howlin’ Pelle Almqvist (The Hives) : Il y en a un beaucoup, surtout dans ce que j’écoutais plus jeune, parce que les choses que tu trouves au début te frappent le plus fort je pense. Donc, quand j’avais 6 ou 7 ans il y avait AC/DC. Vers 11 ou 12 ans, il y avait quelques groupes de punk comme les Misfits ou des groupes de punk suédois. Mais les Misfits et les Dead Kennedys ont eu une grande importance pour moi. Plus tard, il y a eu The Sonics, vers mes 17 ans. C’était quelque chose d’important, parce qu’avant ça, on jouait une musique influencée par le punk des années 70 et le rock and roll des années 50, comme Little Richard. Nous aimions la musique des années 60, comme les Yardbirds, parce que nous trouvions ça dans la collection de disques de nos parents, mais avec The Sonics, Nous avions l’impression que quelqu’un avait déjà mélangé ces deux choses, le punk des années 70 et le rock’n’roll des années 50, et c’était The Sonics, et j’aimais vraiment la façon dont ça sonnait.
J’avais un ami qui aimait la musique psychédélique et il m’a donné l’album de The Sonics parce qu’il pensait que ce serait de la musique psychédélique, ce qui n’était pas le cas, mais il m’a dit : « Oh, tu aimeras probablement ça ». Et c’était vraiment le cas, ils ont été une grande influence. Plus tard il y a eu d’autres groupes comme Mitch Ryder, The Detroit Wheels et The Saints, mon groupe préféré depuis longtemps. Bien sûr j’aime vraiment les Ramones et les Stooges.
Pop & Shot : Le punk garage fait son retour en ce moment. Avez-vous entendus de nouveaux morceaux excitants ?
Howlin’ Pelle Almqvist (The Hives) : J’aime vraiment les Viagra Boys. Je pense qu’ils sont géniaux ! Et j’aime vraiment King Gizzard and The Lizard Wizard. J’aime tous leurs albums. Non, peut-être un sur trois ou quelque chose comme ça. Parce qu’avec King Gizzard, il y a tellement de sorties que c’est difficile à suivre, surtout pour quelqu’un comme moi qui en sort si lentement.
Je me souviens que j’étais dans un studio à Los Angeles en train de travailler sur autre chose. Ils étaient aussi là. J’y étais donc allé la veille et ils avaient enregistré trois albums en un jour. C’est vraiment impressionnant. J’aurai tellement de mal à faire ça. Je suppose que la seule façon de le faire est de sortir des morceaux et de ne pas avoir d’autocritique. Mais je les aime beaucoup.
la salle la plus bizarre dans laquelle j’ai joué était un sous-marin en France
Pop & Shot : Aujourd’hui vous jouez à Paris en France. Un de vos concert en France s’est déroulé dans un sous-marin ! Est-ce que vous avez un souvenir de ce moment ?
Howlin’ Pelle Almqvist (The Hives) : Oui, c’est vrai. Je ne me souviens plus dans quelle ville c’était. Mais nous avons joué dans un sous-marin garé dans l’eau. Et on devait passer par une tourelle pour arriver sur scène. C’était la salle la plus bizarre dans laquelle j’avais joué. Il n’y avait que 50 personnes là-bas, ce n’était pas idéal, mais c’est la salle la plus bizarre dans laquelle nous avons jamais joué !
Nous avions été programmés pour un concert, et quand nous sommes arrivés c’était un sous-marin. Nous étions surpris, c’était bizarre. Mais à ce moment-là, on s’est dit : « Ok, c’est le concert. On branche nos amplis et nous jouons ». C’était cool.
Pop & Shot : Pour votre show d’aujourd’hui, vous avez de nouveaux costumes. Dites-nous en plus.
Howlin’ Pelle Almqvist (The Hives) : C’est la fille (Ingrid Berg) de mon voisin qui les a fait, ils brillent dans le noir et c’est plutôt cool. On joue quelques chansons avec la lumière, puis on éteint toutes les lumières et le costume brille. C’est vraiment sympa.
Pop & Shot : Quels sont vos projets pour le futur ?
Howlin’ Pelle Almqvist (The Hives) : Tout d’abord nous avons la tournée européenne. Ensuite deux gros concerts en Suède juste avant noël et après nous ferons un album j’espère.
Pop & shot : Et donc, le studio c’est pour quand ?
Howlin’ Pelle Almqvist (The Hives) : Nous avons un studio où nous avons enregistré une partie du dernier album. Nous avons aussi essayé d’aller aux Etats-Unis pour enregistrer mais c’est très compliqué. Cela fait deux ans que nous essayons de venir, mais avec le COVID c’est impossible. Donc maintenant, nous allons probablement commencer à enregistrer en Suède, juste parce que nous aurons moins de risques d’être annulés ou reportés. Donc il me semble que nous allons commencer à le faire en janvier. Nous verrons combien de temps cela prendra. Cela dépend des chansons qu’on veut enregistrer. Parce qu’il y a beaucoup de chansons !
Pop & Shot : Une dernière question, quelle chanson que vous écoutez en ce moment décrit le mieux votre état d’esprit ?
Howlin’ Pelle Almqvist (The Hives) : Aujourd’hui je suis malade, je me sens mal. Donc je ne sais pas quelle serait cette chanson. Eh bien, mon état d’esprit est probablement quelque chose de Nick Drake, mais j’aimerais que ce soit une chanson de Little Richard. Par exemple « where I’m at » de Nick Drake. Mais j’aimerais que ce soit « rip it up » de Little Richard.
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