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Louis Comar

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Frank Carter & The Rattlesnakes sont de retour avec un quatrième album studio : le très attendu Sticky.

Après une glorieuse tournée du Royaume-Uni, s’achevant dans le mythique Alexandra Palace de Londres en début 2020, Frank, Dean et leurs acolytes ont été stoppés net par la crise du Covid. Mais cela ne les a pas arrêtés pour autant. Les punks londoniens en ont profité pour écrire et composer un nouvel effort.

Avec cet album, Frank Carter & The Rattlesnakes proposent une rupture avec le sophistiqué d’End of Suffering. Sticky c’est un changement de registre, un disque plus énervé, révolté, énergique et sale que son prédécesseur. Et comme c’est toujours mieux de faire du sale à plusieurs, la bande s’est entourée de beau monde : Joe Talbot (Idles), Lynks, Cassyette et Bobby Gillepsie (Primal Scream).

 

Pour Sticky, Frank Carter & The Rattlesnakes se présentent avec 10 titres taillés pour live. Quoi de mieux pour commencer les hostilités que le titre éponyme de l’album, un véritable appel à la révolution scandé par le frontman de la bande. Sur Cupid Arrows, la voix de Frank Carter est à son meilleur niveau. Ce titre est enivrant et rappelle la mélancolie du précédent album de la formation.

Plus on est de fous plus on rit

Les collaborations sont légion ici et parmi les amis qui accompagnent la bande sur les titres, Lynks est l’artiste le plus présent avec des apparitions sur le furieux Bang Bang et Go Get A Tattoo. Ce dernier, moins énervé que les autres titres mais toujours aussi énergique, fait référence à la passion du groupe pour le tatouage et fait forcément penser à l’autre métier de de Frank Carter : tatoueur.

Connaissez-vous Cayssiette ? La chanteuse britannique est l’un des autres featuring de Sticky. Sa voix aux sonorités plus aiguës que celle de Frank vient apporter une dose de dynamisme qui sublime le dernier clip du groupe Off With His Head.

Le tant attendu duo

Avec des sonorités bien différentes, Joe Talbot apporte sa contribution à cette album collaboratif sur My Town. Premier titre à avoir été dévoilé en avril dernier, il est indéniablement le porte-parole des 9 autres morceaux de cet effort : de l’énergie, des riffs trépidants, une collaboration de qualité et une durée bien trop faible. C’était d’ailleurs fortement espéré par les fans du groupe qui rêvent encore d’une tournée commune entre Idles et Frank Carter & The Rattlesnakes

En parlant de durée il est important de souligner que Frank et Dean sont allés à l’essentiel en concevant Sticky : seuls trois morceaux dépassent les 3 minutes. Parmi eux, encore un titre avec un invité de marque : Bobie Gillepsie, le génial fondateur de Primal Scream. Sur Original Sin il apporte toute la classe de son talent acquis durant ses nombreuses années d’expérience.

Pour compléter ce quatrième album de Frank et ses Rattlesnakes, Take It To The Brink, Cobra Queen et Rat Race viennent apporter leur pierre à la construction de cet ensemble punk.

Avec Sticky, Frank Carter & The Rattlesnakes ne révolutionnent pas le genre punk, mais viennent proposer un album solide. Il ne surprend pas, bien que les (trop) nombreuses collaborations soient là pour apporter une touche d’inédit. Chaque invité est talentueux et reconnu, mais cela concerne la moitié des titres, ce qui enlève tout le côté exceptionnel de la démarche. Ce disque est, malgré cela, dans l’ensemble bon et demande à être vécu en live pour se faire un second avis dessus.


The-Hives-Beauregard_2019
Photo : Louis Comar

En matière de musique, la Suède est un des plus grand vivier d’artistes dans le monde : ABBA, First Aid Kit, Ghost, Miiike Snow et tant d’autres. Mais si l’on parle de rock, une des références du genre n’est autre que The Hives.

La bande formée en 1993, forte de ses six albums studio, est avant tout réputée pour ses lives dantesques. Chaque seconde d’un de leur show est rythmée par la folie et l’énergie communicative du groupe et de ses chansons.

The Hives c’est aussi une classe indémodable sur scène à l’image de leurs costumes noir et blanc ou de Pelle Almqvist, le charismatique chanteur de la formation, qui n’hésite pas à se recoiffer entre deux morceaux pour garder une coupe de cheveux impeccable.

The Hives en France, c’est pour quand ?

Eh bien, c’est dans très peu de temps ! Ils viennent en effet d’annoncer deux dates françaises pour le mois de novembre. Il sera donc possible d’aller danser sur « Come on! », « Hate To Say I Told You So » ou  « Tick Tick Boom » le 17 novembre 2021 à l’Olympia (Paris) et le 18 novembre 2021 à L’Aéronef (Lille).

Un concert à ne certainement pas manquer tant la formation suédoise est impressionnante en live !

Pour réserver ses billets c’est par ici :

Paris : Billets

Lille : BilletsThe Hives - France - 2021


Elektric Park FestivalLorsque la fin des vacances d’été commencera à se faire ressentir et que la rentrée pointera le bout de son nez, il sera temps de profiter d’un des derniers festivals de la saison : l’Elektric Park.

Les meilleurs artistes de la scène électronique se sont tous donnés rendez-vous sur l’île des Impressionnistes à Chatou (78) pour 2 jours de fête.

Il sera ainsi possible de retrouver l’Italien Bloody Betroots, Polo & Pan, Dr Peacock, le mystérieux Vladimir Cauchemar ou encore le projet WeAreBrut de Rezone et Joachim Garraud (le fondateur du festival) pour animer la journée du 4 septembre.

Le dimanche, la fine fleur de la musique électronique française viendra embraser les festivaliers au son de Kungs, Ofenbach ou bien Bob Sinclar.  Elektric Park 2021 - line up

Alors que l’Elektric Park avait dû annuler, malgré tous ses efforts, son édition 2020, tous les feux semblent au vert pour que 2021 soit une édition exceptionnelle.

Pour en faire partie, il ne reste qu’à prendre ses billets sur le site du festival.

 

Photo : Bertrand Vergereau


Traditionnellement, le week-end est toujours plus calme  que les autres jours au Printemps de Bourges. Cette édition 2021 ne déroge pas à la règle. En ce samedi ensoleillé, pas d’Inouïs au programme, le festival donne rendez-vous aux festivaliers à partir de 16h.

Pour les professionnels, un petit espace, le French VIP, résiste et propose quelques showcases tout au long de l’après-midi. À 14h30 c’est donc Alice Animal qui ouvre ce 5e jour de festival. Dans la chronique de son nouvel album Tandem, nous disions « impossible de ne pas penser que la musique d’Alice Animal mérite d’être vécue en live. ». Ce n’étaient pas des paroles en l’air. L’artiste propose au public un beau moment de musique live et une interprétation fidèle de son album. Sa guitare et son look  aident l’audience à s’immerger pleinement dans son univers rock. La voix puissante d’Alice Animal et son énergie débordante sont les ingrédients qui composent la réussite de son show. Il est d’ailleurs difficile de quitter ce concert sans garder en tête des titres comme « Tandem » ou encore celui qui conclura la set-list : « Tes éléphants roses ».

Toujours à l’espace French VIP, un autre concert attend les quelques professionnels et médias présents sur le festival. C’est la jeune chanteuse Ferielle qui vient interpréter ses titres. L’artiste émergeante en est seulement à son deuxième concert et une forme de réserve se dégage de ses premiers instants sur scène.  Pourtant, à mesure que les minutes passent, son épanouissement est visible et elle distille des titres solaires parfaitement adaptés à l’esprit festival. Son dernier morceau, parle d’un sujet qui la touche : ses cheveux. Cette chanson très rythmée et accompagnée d’une chorégraphie, permet d’aborder au travers ce prisme, le sujet du consentement, un message  important à faire passer pour elle.

Parce que le Printemps de Bourges ne se déroule pas que sur les bords de l’Auron, c’est au théâtre Jacques Coeur que se déroule la suite des festivités. Dans un cadre somptueux, face à une salle comble, le chanteur français Petit Prince vient défendre ses titres et son nouvel album « Les plus beaux matins ». Sa psyché-pop chantée en français dégage une ambiance lunaire dans le public. La douce voix du musicien fait résonner chacune de ses paroles entre les murs du théâtre. Comme le protagoniste du livre qui lui donnera son nom de scène, Petit Prince, dévoile des morceaux où candeur et naïveté s’additionnent. Pour ses textes, il puise son inspiration dans le quotidien, son chien par exemple à qui il dédiera une ode à fleur de peau sur scène : « Chien chinois ».   Dans un univers bien à lui, l’artiste propose une chanson inédite, « Qui n’est pas encore complètement terminée », avec une message qu’il juge universel . Il décide d’y parler de « son moi du futur », de ce qu’il lui dirait, ce qu’il lui demanderait, il exprime une réelle réflexion sur notre volonté à connaître l’avenir.  Mais peut-être, explique-t-il préfèrerions nous ne pas savoir ? C’est ce qu’il détaillera d’ailleurs dans l’interview qu’il nous a accordé juste après son concert.

Pour terminer cet avant-dernière journée de festival, le Printemps de Bourges a mis à l’affiche le  rap français avec des concerts de Georgio et PLK. Il faut dire que chaque année à Bourges, le samedi, la jeunesse est à l’honneur et la soirée est consacrée aux artistes qu’elle affectionne. Printemps particulier ou pas, la règle est encore respectée cette année. Le show de Georgio au Palais d’Auron a retourné la salle. Littéralement. Le public et l’artiste ont fait fi des règles sanitaires pour vivre un concert comme avant. La foule est compacte, les pogos sont là.  Invités à le faire par le chanteur, le public se rue dans la fosse, les chaises ne leur posent pas de problèmes, elles volent tout simplement au dessus d’une foule qui slam, pogote, danse et crée maintenant des circle pits. Et les chaises s’envolent. Lorsque PLK débarque à son tour sur scène, la salle est transformée.

C’est dans une ambiance survoltée que le jeune rappeur lance les festivités L’artiste a su se fédérer une véritable troupe d’aficionados et déchaîne les passions. La preuve la foule en émoi, portable rivés face à la scène pour diffuser sur ses réseaux sociaux la preuve qu’elle se trouve au fameux concert. D’aucun pourrait douter des qualités musicales du performer, puisque sa composition reste plutôt simpliste, mais personne ne saurait remettre en cause sa capacité à galvaniser une foule. Après des mois de restrictions, il est fascinant de voir une fosse à nouveau vibrer à l’unisson. L’intensité est telle que quelques minutes après le début du concert, il faut l’arrêter pour sortir une personne ayant fait un malaise de l’assistance.  La soirée se termine sur l’un de ses récents titres « Petrouchka » qui est repris en cœur tel un hymne par la jeune audience en sueur. Le respect des gestes barrières n’est pas là, le festival n’aura pas pu lutter contre une jeunesse déchaînée, en manque de vie.

Le dimanche est, sur le papier, plus tranquille. La moyenne d’âge de la salle n’est pas la même non plus. Pour les deux derniers concerts de cette semaine festive, ce sont Alain Souchon et Tryo qui viennent enflammer le Palais d’Auron.

Du haut de ses 77 ans, le chanteur originaire de Casablanca regorge d’énergie et se déhanche pendant les 60 min de concert qui lui sont accordées. Il débute son show avec le célèbre « Allo maman bobo » repris en coeur par la foule, lançant parfaitement les hostilités. Entre quasiment chaque titre, Alain Souchon prend le temps de parler à son public, de lui raconter des anecdotes et de plaisanter sur ses fils Ours et Pierre Souchon. Ses deux enfants le rejoignent d’ailleurs sur scène pour interpréter un titre. Les trois hommes sont particulièrement ravis de partager ce moment ensemble. Même Roseline Bachelot, présente pour le concert, a semblé apprécier le cet instant.

Pour terminer la représentation, l’artiste et ses musiciens jouent le très connu et fédérateur « Foule Sentimentale ». Dès les premières notes la salle se lève et quelques personnes se dirigent vers le devant de la scène, entrainant le reste du public avec eux. C’est donc dans une grande communion que monsieur Alain Souchon clôture ce très beau concert.

 

Alain_Souchon-Printemps_de_Bourges-2021
Photo : Louis Comar

L’heure du dernier concert arrive pour les festivaliers et c’est avec Tryo que le Printemps de Bourges a décidé de terminer cette semaine riche en musique. Le groupe aux fortes influences reggae a pour mission de partager sa bonne humeur . La formation fait même l’honneur au public d’inviter Gauvin Sers le temps d’un morceau.

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Photo : Louis Comar
Tryo-Printemps_de_Bourges-2021
Photo : Louis Comar
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Photo : Louis Comar

L’humeur est bon enfant sur scène comme dans le public du début à la fin du show . Lorsque les dernières notes résonnent, c’est avec une certaine émotion que les festivaliers du Palais d’Auron se dirigent vers la sortie, disant au revoir à cette édition 2021 du Printemps de Bourges, si particulière. Dans les têtes un seul mot d’ordre : qu’il était bon de se retrouver !

Les organisateurs ont réussis leur pari d’organiser le festival en pleine crise sanitaire, ils ont fédéré les gens autour de la musique. Et le public a répondu présent par son nombre et sa motivation à s’amuser pendant cette semaine de juin.