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Julia Escudero

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mama 2019

On l’attendait, le voici enfin! Comme chaque année, le mois d’octobre rime avec le MaMA Festival. L’évènement parisien fait ainsi et depuis maintenant 10 ans, vibrer toutes les salles du quartier de Pigalle aux grès de découvertes, de valeurs montantes et même d’artistes confirmés.

Outre les nombreux concerts, ce festival pour le moins indispensable est l’un des plus beaux rassemblements professionnels de la musique en France. Entre les lives, rencontres, échanges, ateliers et conférences s’adressent à ses participants.

Du 16 au 18 octobre 2019 se sont donc 130 concerts auxquels seront conviés les festivaliers. L’occasion de déambuler dans ce magnifique espace urbain, d’être séduit au grès de performances et rencontres artistiques, de pouvoir jouer les avant-gardistes, d’écouter des auteurs pointus de la scène actuelle et ce tous genres confondus.

Côté convention 150 conférences sont prévues, elles traiterons entre autre d’intelligence artificielle, de low tech, de la place des femmes dans la musique, de transition écologique mais aussi de la place des artistes dans la société.

 

MaMA 2019: demandez le programme!

 

Mercredi 16 octobre:

 

5Y, Aedan, Antoine Pesle, Anwar, Beras’s towers, Béesau, Blick bassy, Calling Marian, Carinz Bonnefoy Duo, Di#se, Eli rose, Elisa jo, Faada Freddy, Ha The Unclear, Hervé, Imany, Indian Queens, It it Anita, Joanna, Joseph Chedid, La Jungle, Liv del Estal, Lord Esperanza, Morgane Imbeaud, Nebraska, NSDOS, Oh mu, Paper Plane, Pierre Kwenders x Petit Piment, Praa, Rara akuma, Sally, Silly boy blue, Someine, Sooma, Tessa B, Tessa Dixson, The Pier, WILDES, Yaya Minté, YellowStraps…

 

Jeudi 17 octobre:

Awir Leon, Aziz Sahmaoui & university of Gwana, Black sea dahu, Bobby Oroza, Bon Entendeur, Bruno Belissimo, Clara Peya & Vic moliner, CORPS, Dewaere, Enchantée Julia, Feadz, Glauque, Gunwood,  Imako, Irma, Jaïa Rose, Kub Live, La Caution, Le SuperHomard, Le Gordon Live, Lola Marsh, Madison Mcferrin, Mauvaise Oeil, Pongo, Quentin Sauvé, Ramo, Sônge, The Supermen lovers live, Tsew The Kid, Venga Venga, XIXA, Yseult, Yugen Blakrok, Yuma Guma Live…

 

Vendredi 18 octobre:

Aamourocean, ABD, Ada Lea, Alice et Moi, ascendant vierge, ATOEM, Bandit Bandit, Barry Moore, Best Youth, Big Zuu, Dampa, Danyl ( Hashley Sen), DNGLS, ebony Frainteso, Everyone you know, Fatal Walima, Hyacinthe, Julien Granel, June Coco, Kandia Nakano, La Chica, Lala &ce, Laze Viking, Lean Chihiro, Louis Aguilar, Lyre le temps, Maud Geffray, Mélodie Lauret, Moesha & », Molécule, Mottron, Nyoko Bokbaë, Paul seul, Paus, Pedro Mafama, Poté, Rakia, Sein, Sentimental Rave, Süeür, (thisis) Redeye, Tiny ruins, Von Bikräv…

Bonus: La liste des immanquables de la rédac’

Le mercredi il faut absolument voir hervé, valeur montante sûre aux accents à la Eddy de Pretto, un concert sincère et dansant vous y attend. Si ce n’est encore fait, on ne peut que vous conseiller d’aller voir la jolie Silly Boy Blue, sa pop enivrante et sa voix cristalline. Antoine Pesley devrait également convaincre avec ses riffs pointus et les amateurs de bon gros rock pogoteront sans problèmes devant IT IT Anita.

Le jeudi: Pour se dépayser, comptez sur Mauvais Oeil et leurs sonorités orientales remises au goût du jour. Amateurs de folk et de belles voix graves, on se donne rendez-vous au concert de Gunwood. Ne manquez surtout pas le duo israélien Lola Marsh et leurs tubes instantanés, leur mélodies puissantes et savamment écrites.

Le vendredi: Précipitez vous au concert de Süeür, les bruits de couloirs disent qu’il va vite devenir un incontournable de la scène hip hop made in France. Pour une dose de féminité et de modernité, pensez à passer voir Alice et Moi. Curieux passez jeter une oreille au live de Bandit Bandit et son rock hypnotisant. Enfin pour de la chanson française revisitée, il faudra compter sur Julien Granel.

 

 

La 19 août 2019, la déjà très rock salle du Point Éphémère s’apprête à redonner au genre ses lettres de noblesses et à pousser les décibels à leur apogée. Point besoin d’une grosse pointure connue de tous pour ça, le rock sauvage existe dans la découverte et dans les clubs sombres qui semblent exister hors espace temps. Avec sa vue imprenable sur le canal de l’Ourcq, sa terrasse et son lieu d’exposition, la salle parisienne tient office de Q.G pour les amateurs de musique. Lives à petits tarifs, ambiance tamisée que l’on imagine retrouver dans les bars de Londres et de New-York où les plus grands auraient fait leurs premiers pas, la salle parisienne donne le ton d’une soirée de folie.

Terry & The Bums

Si quelques minutes avant l’allumage des projecteurs elle parait bien vide, ce n’est qu’illusion. Dès que Terry & the Bums fait sonner ses premières notes la voilà qui se remplie à ras-bords. Quatre jeunes musiciens se positionnent sur scène. Un guitariste au cheveux longs, au total look années 70 attire le regard. Le chanteur, lui, plus sobre à un petit quelque chose de Patrick Stump de Fall Out Boy à ses débuts.

Le groupe lance les hostilités en jouant de longues notes étirées, les accords s’enchaînent, prennent en énergie, ils préviennent: avant eux le néant, après eux, le ras-de-marée. Le premier titre rappelle (énormément) le culte « Are you gonna be my girl » de Jet. Le nom de cet artiste, sera souvent dans les esprits au court de ce live composé à n’en pas douter par certains de ses adeptes. Pourtant, loin d’être un groupe qui emprunte à un autre Terry & the Bums ressemble plus à une confrérie d’amoureux de la musique qui au grès de sa plume cherche à toucher à tous les registres du rock. Montant en puissance, jouant des guitares et d’un timbre de plus en plus énervé, la formation se cherche et se retrouve accord après accord. Face à un public amical et bienveillant, la formation convainc rapidement. D’ailleurs il est facile de découvrir qu’une bonne partie de l’audience ne s’est déplacée que pour l’applaudir. Les musiciens en profitent pour jouer avec elle, allant jusqu’à remercier Plague Vendor de « leur avoir prêté le matériel puisqu’on n’a ni guitares, ni amplis, ni basse, ni batterie ».  Blague à part, cette première partie sent les débuts en tant que formation, mais les débuts prometteurs de ceux qui savent gérer leurs compositions et leur scène et ne demande qu’à plus d’affiches pour se parfaire, se trouver et se créer un public aficionados.

Plague Vendor

Dehors, il fait doux. Alors quand ce premier set s’achève, une heure après avoir commencé, la salle se vide. On prend l’air quelques minutes. C’est finalement une bonne chose, Plague Vendor ne compte pas laisse le public souffler une seule minute.

plague vendor point ephemere.001

Voilà d’ailleurs la bande de Brandon Blaine qui débarque sur scène. Le chanteur capte immédiatement son public, quelques notes suffisent pour que l’audience soit conquise mais surtout pour faire monter la température. Il faut dire que sa chemise léopard et son attitude, habile croisement entre Sid Vicious et Mick Jagger y est pour quelque chose. Si le premier titre balance son condensé de punk bien senti, ce n’est que pour mieux annoncer la suite. Notre chanteur a la bougeotte, d’ailleurs il ne lui faut que quelques minutes pour venir se jeter dans la foule, la traverser, s’installer recroquevillé sur le (petit) bar, toujours en chantant, et en profiter pour se faire servir une bière par une barmaid qui proposait de l’eau. De l’eau et puis quoi encore ? Punk is not that dead.

Et qu’il est bon de retrouver parfois la bonne odeur de transpiration et de bière d’une petite salle obscure. De se rappeler que le monde, même à Paris, n’est pas que quinoa, chou kale et considération sociétales. Que parfois, on peut juste s’amuser, on peut encore boire de la bière, on peut encore se lâcher, faire n’importe quoi, s’en foutre royalement. D’ailleurs et comme pour illustrer ce fil de pensée, un premier courageux tente un slam dans une foule encore peu compact. Il est envoyé sur scène, salut le chanteur, retente l’expérience, tombe à moitié, qu’importe. Venu défendre sa nouvelle galette « By Night », la formation ne compte pas, même pas un peu, laisser le public être plus déchaîné qu’elle.

Plague Vendor Point Ephemere 2019

Le chanteur se jette de fait dans un nouveau slam et va chanter dans une nouvelle partie de la salle. Le voilà en sueur, conscient d’un certain charisme, il abandonne sa chemise pour révéler au monde tatouages et abdominaux, apparemment non marqués par les bières que se suivent sur scène. Un jeune homme propose d’ailleurs au front man de trinquer, ce qu’il accepte volontiers. La sauce a pris et voilà que le Point Ephémère pogote plus sérieusement. Plague Vendor fait d’ailleurs tout pour engrainer le phénomène. Le temps défile a tout allure, avant tout en raison d’une performance scénique bordélique à souhaits et donc forcément remarquable. Impossible de s’ennuyer, de s’évader de ce moment ne serait-ce qu’une minute puisque et quitte à avoir une pensée pour Still Water dans « Almost Famous », le frontman va chercher jusqu’à la dernière personne dans la salle pour lui mettre le feu. L’énergie est puissante, la voix monte, les guitares s’enragent sur une ligne de basse qui contient l’anarchie.

« Le nom du groupe vient d’un conte folklorique mexicain » confiera plus tard le chanteur.

Côté musique cette envie d’emprunter à l’ancien et culte se fait tout autant sentir. Réinterprétant et donnant une nouvelle vie au punk des années 60, 70, le groupe jouit d’une jeunesse éternelle. C’est sûrement sa plus grande force: dans la salle, le public a 20 ans à l’infini, encore et encore et encore. Tout lui est permis, toutes les erreurs de la jeunesse et le regard candide que l’on retrouve dans les yeux des jeunes groupies (ou groupeuses). Ses fans, la formation viendra d’ailleurs les saluer après son live, le temps de dédicaces et autres photos souvenirs. God save the punk, let there be no futur.

 

Après deux saisons devenues iconiques en un temps records, rappeler Le Professeur et sa clique à noms de villes paraissait couler de source. Et qu’importe si finalement les deux premières saisons de la série télévisée espagnole se suffisaient amplement narrant une histoire du début à la fin. Ce que le public veut, le public devra l’avoir. Voilà donc que débarque sur Netflix le 19 juillet, la suite plus qu’attendue de la Casa de Papel. Alors, ce retour vaut-il le coup? Verdict.

casa de papel saison 3

Attention, cet article contient des spoilers évidents concernant les deux premières parties de La Casa De Papel, pour ceux qui ne veulent rien savoir, il serait judicieux de ne pas lire. En revanche, les secrets de la saison 3 seront quand à eux conservés dans la mesure du possible.

Vous voilà avertis, allons-y. Deux ans ce sont écoulés depuis le braquage qui aura coûté la vie à Moscow, Oslo et Berlin mais aura rendu riche le reste de la bande. Chacun en suivant à nouveau le plan du professeur, vît une vie d’oisiveté et de richesse dans un pays ensoleillé du globe. Seulement l’arrestation de Rio par les autorités espagnoles, visiblement décidées à ne pas respecter ses droits civiques, force la petite équipe à se rassembler pour un nouveau braquage. Normal, me direz-vous, c’est bien ce que les spectateurs sont venus chercher au cours des 8 épisodes qui constituent la 3ème partie de l’intrigue, suivie de près par une quatrième et – espérons le – ultime partie qui devrait clore le sujet.

Pourquoi souhaiter une conclusion à la série en un quatrième act? Et bien tout simplement parce que cette saison 3 souffre de ce que l’on pourrait appeler le syndrome Prison Break. Qu’est-ce donc me demanderez-vous? Souvenez vous, il y a plus de dix ans, Prison Break faisait découvrir Wentworth Miller et Dominic Pursel, frères à l’écran qui réalisaient ensemble la meilleure évasion de prison vue sur petit écran, à l’aide d’un plan magistralement orchestré. La saison 1, un honnête divertissement réussissait ses paris et cochait toutes les cases du succès. Rappelée par le public pour une saison 2 moyenne, 3 mauvaise, 4… pire encore, l’intrigue avait complètement perdu de son panache à force de vouloir étirer un concept qui finalement était écrit pour un (bel) act unique. La Casa de Papel subit-elle le même naufrage scénaristique? Dire oui serait mentir, retrouver l’équipe au complet est un plaisir dès ses premières minutes, la sauce prend facilement et cette saison est un plaisant objet à binge watcher sans remords. Pourtant…

Un casse grandiloquant

Pourtant, si les tenants et les aboutissants de cette réunion semblent un peu forcés mais pas trop, le charme de ce petit objet espagnol se perd bien vite. Comme rachetée par les puissants américains, la série reproduit les clichés qui peuvent pécher dans certaines productions outre-Atlantique. Loin du bouton placé là pour faire incriminer Berlin, de la voiture non détruite, du changement de masques des otages et du micro discrètement posé sur Angel, cette fois-ci les braqueurs voient les choses en grand. Le budget est là et voilà qu’on en fait des tonnes, laissant de côté toute forme de finesse de cette partie d’échec tendue pour se concentrer sur les plus gros coups. On attend presque les « ET BIMMM » des scénaristes à chaque séquences. Les problématiques sont vite réglées, bien prévues par le plan et maintenant qu’ils ont de l’argent nos braqueurs sont suréquipés.

casa de papel saison 3

L’autre perte majeur de cette partie trois, ce sont ses nuances. Les premières parties nous présentaient une équipe de braqueurs aux grands principes. Il n’étaient pas « les gentils », leurs rapports avec les otages et les fréquents débordements le rappelait d’ailleurs régulièrement. Cette fois, la partie s’annonce simpliste: d’un côté les gentils braqueurs et de l’autre le méchant gouvernement représenté par de méchants agents un brin cliché qui ont aussi une longueur d’avance. Exit donc, les accros au plans à priori parfait, les petits dérapages et les gros suspens, nous voilà au milieu d’une guerre. C’est bien d’ailleurs ce qui est dit dans les premières minutes non? Le masque de Dali vous a parlé ? On va lui donner le sens Robin des Bois que vous lui aviez attribué.

Cette nouvelle saison est également marquée par l’arrivée de nouveau membres, enfin surtout d’un, Palerme,  supposé être le nouveau « Berlin » de la bande, regretté anti-héro tant attachant qu’imprévisible, parti trop tôt mais ressuscité à coup de flash back sans fin. Ces derniers font d’ailleurs certes plaisir, l’équipe perd en panache sans Andrès, mais sentent un peu le fan service. Qui dit nouvelle équipe dit nouvelle tensions. Ces dernières s’expriment à travers de longues scènes de disputes au goût douteux de thérapie et étalage de vérités/ sources de motivation cachées, un peu comme les dialogue de Dawson’s Creek mais balancés en criant. Admettons, mais de là à vraiment avoir sa place ici.

Une saison féminine (dans l’air du temps)

casa de papel saison 3

Toujours dans cette envie de parler au plus grand nombre, cette nouvelle aventure fait le pari de mettre très en avant ses personnages féminins, Nairobi en tête de liste, Tokyo un peu moins, Raquel (devenue le plus un du professeur) et Monica (que fait-elle là?). Si l’envie est tout à fait louable, le rendue paraît parfois beaucoup trop gros. On parle patriarcat en s’engueulant autour d’un verre, les répliques sur les petits culs s’enchaînent pour mettre très en avant ces femmes fortes et leur faire dire en continue  » coucou, je suis une femme mais je suis forte ». Rien de bien nécessaire, la force de nos héroïnes était plus que prouvée par le passé. Ressasser en continue que les femmes peuvent être fortes et ce malgré leur statut de femme semble être contreproductif et moins appuyer le propos défendu. Faire un personnage féminin « bad ass » suffit largement sans besoin de le souligner à longueur d’épisodes pour montrer que les femmes elles-aussi peuvent tout faire.

A cela s’ajoute les histoires d’amour sans fin de personnages qui tombent comme un cheveux dans la soupe. Cela donne-t-il de la matière à nos héros ? A petite dose certainement, mais pas lorsque le sentiment amoureux est à ce point utilisé. Quelques discours néanmoins intéressant se détachent de ces moments personnels, notamment face à un Denver papa touchant qui cherche à ne plus se ressembler pour devenir le modèle de son enfant.

Avec tout ça, on regarde quand même ?

La réponse reste malgré ces défauts, un grand oui. Il est facile de trouver les faiblesses attendues d’un scénario. Il était évident qu’il serait impossible de faire aussi fort que les deux premières parties du show, la boule au ventre crée par le suspens, la belle utilisation de « Bella Ciao », les rebondissements et ses enjeux. Pour autant et en un temps d’écriture probablement trop court pour être vite réalisée, La Casa de Papel garde ses charmes et ses atouts. Une équipe bien construite, son accent révolutionnaires, ses rebondissements nombreux, son leader charismatique et son braquage grandiose que l’on souhaite suivre et qui fait faire des bons sur son canapé. Plus que jamais honnête série B, elle s’offre même le luxe de nombreux clins d’œil aux fans, est bien consciente des attentes et dévoile une intrigue qui tiendra en haleine jusqu’à ses dernières secondes et sa très attendue saison 4. Retournez à Madrid pour l’été, vous y passerez toujours un bon moment.

casa del papel saison 3 trailer

Premier jour des Déferlantes Sud de France et le soleil est déjà au rendez-vous à Argelès-sur-mer. Là-haut, sur les collines, le magnifique domaine de Valmy qui surplombe la mer s’ouvre aux festivaliers. Le château contemple les scènes et quelque part dans un espace privilégié, Bigflo & Oli se livrent au jeu de la conférence de presse avant de monter sur scène.

Le duo en profite pour confier être heureux de retrouver le chemin des Déferlantes après leurs Victoires de la musique, un festival qu’ils affectionnent particulièrement. Voilà qui ne peut qu’être une vérité à en juger par leur performance bluffante sur la Scène Mer ce vendredi 5 juillet 2019.

Face à un décor en 3D représentant notamment une salle de cinéma qui diffuse  La vie la vraie, titre de leur album, les compères déchaînent les foules. «On adapte le show selon le public. Si celui-ci est plus ou moins jeune, on jouera différemment. on fait aussi attention à l’horaire. Plus, il est tard et plus et plus le public est alcoolisé, on ne jouera pas de morceaux tristes en Bretagne à 23 heures par exemple » confiait les frangins amusés aux médias plus tôt dans la journée.

Et bien ici, l’horaire choisie, 20H15 semble leur convenir à la perfection. Une entrée en matière à base d’électro bien lourd permet de braquer les yeux sur la scène. Taquin, Oli s’amuse à quitter la scène le temps de s’assurer que tout le monde donne le meilleur de lui. Les cris et sauts le rattrapent. On entre dans le vif du sujet à tout allure. Le duo propose un échange, tantôt amusant tantôt touchant en musique. Si l’un des premiers morceaux s’excuse « On a tué le rap français, mais on n’a pas fait exprès », le reste fait un pied de nez à la célébrité et à l’image que Bigflo & Oli véhicule.

bigflo & oli deferlantes 2019

« Il y avait plus d’ambiance, il y a trois ans ». lance l’un des protagoniste, la foule le contredit pour son plus grand plaisir. Très réactive, elle apprend à chanter et se voit qualifiée de «  chorale des Déferlantes ».  Le temps est bon mais le soleil lui est toujours trop chaud, alors comme un leit motiv, les rappeurs proposent un slogan pour la soirée « Canicule on t’encule ».  il s’étire et revient sans cesse, profite du comique de répétition, entre en tête et dans toutes les bouches… jusqu’à devenir un véritable titre au piano en fin de set. «On fait croire que l’on improvise mais on aime écrire nos shows. » confiaient les deux frères en conférence de presse. Un petit mensonge qui passe à la perfection tant tout semble s’écrire à mesure que le live avance.

Pas de place au faux pas pourtant. Les voilà qui invitent leur père sur le morceau « Papa », pas impressionné pour un sous, ce dernier vient prendre un bain de foule et chante en espagnol.

Puisque selon eux, ici à la frontière, les gens devraient comprendre la langue. L’écran diffuse les paroles à toute allure en profitant pour offrir à la famille présente côté fosse quelques clichés de la jeunesse de ses idoles. Impossible d’avoir alors ne serait-ce qu’une note de retard. Le flow est fluide et coule avec la même aisance que les nombreuses plaisanteries. Fun fact, Fabian Ordonez, le fameux papa, va d’ailleurs bientôt sortir un album en espagnol, une idée que lui ont inspiré ses fils. ces derniers n’hésitant d’ailleurs pas à en faire la promotion en off.

« On aime rien de cette région… en fait c’est faux on aime tout! »

Gros évènement local oblige, la question est posée de savoir ce que le groupe aime et déteste de la région. Oli en profite pour plaisanter,  « On aime rien d’ici » avant de se rattraper « On aime tout de cette région même si malheureusement en festival, on a peu le temps de venir la visiter. »

Voilà qui se ressent sur scène, puisque les toulousains d’origine n’hésitent pas à mettre en avant le lieu et ses habitants. Les voilà qui se lancent dans une imitation de l’accent local appuyant sur le « GNAN » de Perpignan face à une nuée de « Ouh ! ». «  Ça va, à Toulouse, on n’est pas mieux. ».

 

bigflo & oli deferlantes 2019

Un petit concours tente de déterminer si les habitants de Montpellier ou de Perpignan ont la plus belle ville et le drapeau catalan est même brandi. Si les locaux ne se sentent pas encore conquis, les rappeurs ne lâchent rien: « On ne dira jamais pain au chocolat! » Voilà qui est clair.

Ce moment sudiste se conclut par un jeté de confettis face à une foule en délire, chauffée à bloc pour accueillir la suite du programme: Jain, -M ou encore Feder. Il fait encore beaucoup trop chaud, malgré la tombée de la nuit quand les compères quittent la scène. Le public quant à lui n’en démord pas « canicule, on t’encule! »

Texte : Maud Ferrari

Photos : Kévin Gombert