Lundi 13 janvier l’attente touchait à sa fin ! Les Victoires de la Musique avaient en effet réuni la presse et quelques spectateurs pour découvrir la liste des artistes nommés qui ont marqué, selon les experts, l’année 2019 mais aussi pour assister au concert des artistes nommés dans les deux catégories révélation de l’année.
Cette année, et à l’occasion des 35 ans de la célèbre remise de prix, les changements sont nombreux. Alors que les artistes sont habituellement en compétition dans 13 catégories, ces dernières se retrouvent au nombre de 8. Cinq d’entre elles, celles basées sur le genre musical ont disparus.
De plus alors qu’habituellement seuls les professionnels de la musique étaient invités à voter, le public les rejoint aujourd’hui dans l’idée de créer une sélection au plus près des coups de cœur des français. Autre enjeux de taille et respecté haut la main pour cette édition : la parité chez les votant.
Enfin pour cet anniversaire particulier la scénographie a été repensée ainsi que le décors.
Il faudra attendre le 14 février 2020 à 21 h05 pour découvrir en direct sur France 2 la cérémonie présidée par Florent Pagny. Présents lors de la conférence de presse donnée au Casino de Paris, Pop&Shot vous dévoile la liste des artistes en lisse aux Victoires de la Musique 2020 et fait le point sur les six artistes nommés dans les deux catégories révélation de l’année.
Sans plus attendre, découvrez la liste des artistes nommés aux Victoires de la Musique 2020.
Et les nommés dans chaque catégorie sont :
Concert des artistes Révélations de l’année
La soirée du 13 janvier a aussi été l’occasion pour les révélations de l’année de proposer un show filmé, diffusé sur France 2 et à retrouver en radio sur France Inter. Chacun des artistes avait entre 3 et 5 morceaux pour convaincre public et professionnels de sa faculté à remporter le précieux sésame. On vous raconte.
Nous sommes au Casino de Paris, salle à deux étages, aux fauteuils rouges confortables propres au théâtre et à l’immense entrée qui abrite sièges et bar. Il est 20 heures 30. Si la première partie de soirée se déroule sans public, ce dernier, gagnant d’un concours lui permettant d’obtenir ses places, se positionne rapidement dans la salle parisienne au positionnement assis. Diffusion télévisée oblige les premières minutes permettent de briefer l’assistance sur le positionnement à adopter pendant les concert et à l’inviter à être le plus participatif possible tout en profitant au maximum du spectacle. Chaque artiste sera ensuite présenté à l’aide d’une courte biographie avant de monter sur scène.
C’est Hoshi qui est la première à se jeter dans l’arène. Ce soir la femme est à l’honneur puisque sur 6 artistes nommés seul l’un d’entre eux est un homme. Présentée comme une artiste aux morceaux non genrés, celle à qui l’on doit le célèbre titre La Marinière offre un show vitaminé et énergique où tenue scénique elle aussi non genrée et dans l’air du temps se confronte à une performance dansée. Le public y est réactif, il faut dire que les titres proposés, faciles d’accès et populaires ont la fougue qu’il faut pour parler à une jeunesse avide de titres entraînants. De plus Hoshi, dans sa conception du live, ses revendications et même par certains aspects, sa voix n’est pas sans rappeler une certaine Zaz. Deux de ses clips sont ensuite dévoilés avant que Pomme ne prenne sa place.
La jolie chanteuse au carré ondulant et au pantalon de velours côtelé avait déjà obtenu sa place dans notre sélection des 100 meilleurs titres de la décennie. Découverte par notre rédaction lors de son concert à la Boule Noire, elle avait immédiatement su piquer notre curiosité. Il faut dire que Pomme parle au cœur et murmure avec douceur des titres aux paroles savamment écrites. Promenade sans fin dans une France d’autrefois, elle a tous les âge et sait ajouter à sa savoureuse recette une touche de modernité bien venue. Sensible et émouvante, elle sent bon la sincérité et garde sur scène un naturel bienvenu. Sa chanson française est intemporelle, elle est indémodable, elle est le reflet d’une personne et non d’une époque. Si les années 80 ou 90 occupent aujourd’hui le devant de la scène, Pomme leur préfère des titres aux saveurs variées, tant nostalgiques que doux-amers. Sa voix atypique, sa capacité à composer en font une candidate idéale pour le poste de révélation de l’année. Si elle invite l’assistance à » Ne pas danser » puisque le titre de son morceau est « Je ne sais pas danser », elle n’hésite pas à lui proposer de chanter avec elle. Apprenez vite ses morceaux par cœur, il n’y a nul doute qu’elle s’inscrira durablement dans le paysage musical français.
C’est ensuite à l’homme de la soirée de se présenter sur scène. S’il a pour lui l’originalité du genre, il est également le patriarche de la soirée. A 41 ans, ( ce qui est jeune entendons-nous) Malik Djoudi est un battant. Il y a bien longtemps qu’il entretient et attise son rêve de vivre de sa musique. Une rêve qu’il mérite amplement de réaliser puisqu’il a su prendre le meilleur de la pop aérienne anglo-saxonne pour nous l’apporter ici, en France et prouver à nos voisins d’Outre-Manche qu’on n’a rien à leur envier (sauf s’il y avait une réunion d’Oasis, mais ceci est un autre débat ). Ses titres aussi envoûtants que dansants ont su séduire un public pointu et devraient également convaincre le plus grand nombre. A cela s’ajoute, la personnalité du chanteur, naturel, un brin réservé qui remercie chaleureusement les Victoires de la Musique de l’avoir sélectionné avec une humilité toute à son honneur. Sobrement, il dévoile sa voix androgyne, ses textes comme un périple au cœur de ses rêves, ses compositions envoûtantes. Elles appellent immédiatement à tendre l’oreille, deviennent des alliées naturelles de nos rêveries, portent nos pensées. Si la télévision ne sait retransmettre la beauté d’un live, si les circonstances ici ne lui rendent pas une justice intégrale, il est vous ai fortement conseiller de découvrir Malik Djoudi lors de l’un de ses concerts. Il avait laissé un souvenir ému à notre équipe lors de son passage au festival les Nuits Secrètes. En espérant qu’il interprétera pour vous Au Cinéma, un titre brillant laissé de côté ce soir au Casino de Paris.
Les révélations s’enchaînent et ne se ressemblent pas puisque c’est maintenant au tour de la douce Maëlle de se présenter sur les planches. Plus sobre dans sa tenue jean taille haute, chemise que ses comparses féminines du soir, la chanteuse propose des titres de chanson française tout en douceur. Estampillée The Voice où elle s’est d’ailleurs faite connaître, la musicienne profite d’une jolie voix et sait gérer son plateau. Incroyablement à l’aise sur scène, elle séduit grâce à sa candeur et son charme. S’il ne serait pas surprenant de la voir remporter le prix, elle propose néanmoins des compositions plus classiques aux couleurs des candidats habituels des télé-crochets.
Moins intemporelle et plus dans l’air du temps, Suzane pourrait assurer la succession de la belge Angèle. Il faut reconnaître à la jeune femme au carré tendance et à la combinaison bleue sa capacité incroyable à créer de la chorégraphie. Son CV de danseuse, anciennement classique, ne laisse d’ailleurs aucun doute sur le sujet. Lookée jusqu’au bout des ongles, énergique à souhaits, la musicienne est le reflet d’une génération engagée et portée par deux thématiques fortes : l’écologie et le féminisme. Au point peut-être de marteler via ses titres un message largement repris sur les réseaux sociaux tout comme avait pu l’être le célèbre Balance ton quoi d’Angèle. A l’instar du titre de la sœur de Roméo Elvis, les morceaux de Suzane ont la capacité de devenir des singles immédiats, ils rentrent facilement en tête, s’y nichent délicatement. La comparaison s’arrête ici puisque la nommée aux révélations des Victoires de la Musique 2020 s’offre un set bien plus dansant et énergique que celle qui est aujourd’hui en tête des charts. Véritable tornade pop, elle va chercher jusqu’au plus réticent spectateur de la soirée pour l’inviter à se déhancher sur ses compositions. Une expérience à vivre en live dans son intégralité à voir comme à écouter et qui on en est certains se glissera rapidement dans les playlists de vos soirées festives. En martelant les paroles qu’elle y chante, ses titres pourraient même facilement prendre le statut d’hymnes générationnels.
Dernière candidate en liste et véritable coup de fouet avant de comme elle le dit « Rentrer dormir » voilà que débarque sur scène le tourbillon Aloïse Sauvage. Si le décors d’un plateau de télévision peut pousser un artiste à se transformer, à jouer un jeu de séduction avec la caméra et fausser la partie, il n’en est rien pour cette dernière. Femme énergique, virtuose et sans concession, la chanteuse avait déjà fait l’unanimité au Printemps de Bourges en avril dernier alors que toute la sphère professionnelle ne parlait que de son incroyable performance. Les bruits de couloirs la désignait même comme le meilleur live de cette édition 2019. Ainsi la retrouver dans la liste des révélations de l’année n’est pas si surprenant puisque la musicienne qui croise l’urbain, la pop comme la chanson a su se créer un univers complet. Sur scène, elle n’hésite pas à décoller dans les airs, littéralement, offrir des chorégraphies bluffantes, faire chanter les foules. Ses morceaux imprègnent naturellement une assistance qu’elle sait challenger sans se compromettre. Aloïse Sauvage porte bien son nom: c’est une force de la nature indomptable. Une boule d’énergie créatrice, un raz-de-marée, à voir, écouter et revoir.
Reste à attendre le 14 février pour départager cette jolie sélection.