Omoh c’est un duo. Celui de Clément Agapitos et Baptiste Homo qui commence à faire pas mal de bruit sur la scène électro-pop. Avec leurs sonorités acidulées, pas étonnant du coup que la bande qui prépare son album ait su s’attirer les bonnes grâces de Julien Doré.

Assis au soleil dans une petite cour parisienne proche du Père Lachaise, les deux compères ont la blague facile. L’occasion de parler de l’histoire d’Omoh, à commencer par la plus récente.

L’album est actuellement en préparation bien qu’il soit encore difficile de lui trouver un nom, « On est pas encore sûrs de l’histoire globale » confient-ils.

Pourtant, la majorité des chansons sont déjà prêtes : «On prend un nouvel axe, plus solaire. Pour l’instant, on a 12, 13 titres. Le nombre n’est pas définitif, on essaie des choses, il y en a qui rentrent, qui sortent.»

Pour ceux qui sont habitués aux EP, la création d’un album est très différente. « Sur un EP, j’ai l’impression de maîtriser mon sujet alors que sur l’album, ce sont les chansons qui nous maîtrisent. » raconte Clément. Baptiste le complète : «  On part dans tous les sens dans la prod mais il faut trouver une cohérence. »

Omoh, avant d’être un groupe. C’est à la production qu’ils excellaient. Maîtres des arrangements à l’oreille fine, le duo a choisi de ne pas se focaliser sur une seule possibilité en musique: « On voulait être des producteurs mais on avait personne à produire, du coup on a produit nos propres chansons. On a plus de libertés quand on travaille pour nous même que pour un artiste. C’est un peu la récré.» s’amuse Baptiste.

A l’origine du projet, la rencontre de deux gars originaires de Nîmes. Les compères avaient chacun leur propre groupe de rock. Clément devient alors l’ingénieur son du groupe de Baptiste, il l’aide également à faire ses enregistrements. Ce dernier apporte sa touche créative aux compos qui lui sont proposées. Le résultat séduit la paire qui décide de pousser l’expérience et de bosser ensemble sur un nouveau projet.

Très vite, Omoh devient un jeu de réflexion et de reflet entre deux personnalités. Baptiste dans la composition, Clément dans la technique, se complètent, échangent et s’intervertissent. «Au début c’était un échange et aujourd’hui, il n’y a plus de rôle attribué.» Cette dualité en miroir, elle se retrouve jusque dans le choix du nom du groupe. Omoh, le nom de Baptiste Homo lu dans miroir, homo qui veut dire le même en latin.

Les deux inséparables n’officient pourtant pas seuls. Marie-Flore les rejoint rapidement pour apporter une touche féminine à l’édifice. Ce dialogue leur « permet de rendre les chansons encore plus réelles. L’amour c’est une rencontre entre deux personnes et c’est important de retranscrire cet échange dans la musique. Parce qu’écrire une chanson d’amour ça peut devenir rapidement macho. Ça élargit le champ de ce qu’on raconte. » explique Baptiste. Clément poursuit : « On veut raconter un maximum de choses, des histoires d’amour, les contradictions, l’euphorie. On fait de la pop après tout. Pour composer, il faut se nourrir de ses expériences et ajouter la petite touche de magie. »

En grandissant, le groupe habitué à composer dans la langue de Shakespear a choisi de passer au français le temps d’un titre, « Amour 3000 », avec la spontanéité qui les caractérise. « On fait les choses naturellement et cette chanson est arrivée naturellement, c’était très cohérent. L’écriture, l’enregistrement se sont passés en une journée. Petit à petit, des choses apparaissent en français.»

Omoh devient une bête de live

Aujourd’hui, le groupe devient également un groupe de scène malgré son inclination pour le studio. «On était pas des front men à la base » concèdent-ils. « Aujourd’hui, on est même arrivé à tester des titres qui n’étaient pas sortis sur album en live avant de les ré-enregistrer. » Leurs racines scéniques acquises lorsqu’ils avaient leurs groupes de rock servent dans ce sens. Un premier concert leur apprend à dompter les foules en juin 2015. Depuis cet International, le combo s’offre des Zénith en première partie de Julien Doré. La super star est en effet leur ami et prend conseil auprès des musiciens pour ses morceaux.

Julien Doré et Omoh, une grande histoire d’amitié

« On a co-produit et composé sur son album « Love » et sur « Esperluette », il nous a donc naturellement invité a jouer avec lui en live. Il veut tourner avec ses potes, donc partant de ce principe là…» Il est vrai qu‘Omoh, c’est un peu la face cachée de Julien Doré, ses conseillers et amis.

Le chanteur barré ne manque jamais de surprendre la paire. « Parfois il écoute un titre et il te dit ‘ce son, je veux exactement ça’. Il nous fait tenter des trucs qui nous font sortir de nos habitudes. » poursuit Clément. Et Baptiste d’ajouter : « Parfois, il propose quelque chose et je me dis ‘ouh la! ça va être un peu kitsch’ et puis l’écoute d’après c’est déjà acquis, c’est déjà dans ma tête.»

Cette touche de magie pop, cette capacité à créer le titre qui rentre instantanément en tête, Omoh l’a aussi. Pour s’en persuader, il suffit d’écouter ne serait-ce qu’une fois le brillant « Amour 3000 » et se surprendre à le chanter en boucle pendant les jours qui suivent.

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