On ne présente plus Léo et Vickie, iconiques fondateurs, auteurs, compositeurs et chanteurs du groupe The Pirouettes, aujourd’hui considéré comme l’un des acteurs majeurs de la scène électro-pop-variété-française. Leur nouvel album Monopolis est une fois de plus l’occasion de rappeler leur attachement à la variété française qui a rythmé notre enfance. Plus encore : l’intégralité de leur spectacle semble tout droit sorti de la chanson éponyme de Michel Berger. The Pirouettes ont ce je-ne-sais-quoi qui leur donne l’air d’arriver tout droit des années 90 et de fantasmer, comme s’il n’existait pas encore, le monde d’aujourd’hui.
Laissez-vous aller, The Pirouettes ont posé leurs bagages aux confins d’un monde qui n’existe pas et ils vous ouvrent les portes.
Le 29 novembre 2019 c’est un véritable voyage vers Monopolis que The Pirouettes propose aux spectateurs venus à l’Olympia.
La première partie n’à pas pris le même train
20h, première partie, deux hommes devant le rideau rouge fermé, l’un derrière un clavier, en jogging et haut jaune fluo, l’autre, en jean et veste de blazer trop grande, micro à la main offrent un bouquet de larsens et de paroles absurdes, faussement chantonnées. C’est Dodi El Sherbini.
Alors à ce moment là on se dit tout naturellement que Tes Pirouettes sont des petits rigolos. Timidement, mon voisin et moi nous échangeons un regard interloqué avant de sonder la salle qui semble unanime sur le sort de ce spectacle qui se déroule devant nous. Alors qu’au même moment, un audacieux se laisse aller à crier « Moins fort ! ».
Quarante minutes plus tard, l’homme au micro franchit le rideau rouge, fin du concert, c’est parti aussi vite que c’est arrivé et c’est sûrement mieux comme ça.
En éternels optimistes, nous avons donné à Dodi El Sherbini une seconde chance et découvert, sans être pour autant convaincus, un album de dix titres plus propres et une voix plus sure d’elle toujours avec ce brin de nostalgie.
Quand l’avion se pose sur la piste
Le public fait un tonnerre d’applaudissement et tape frénétiquement des pieds avant même que Léo et Vickie n’apparaissent sur scène, accompagnés par l’artiste Bumby à la batterie et Vaati du groupe Nusky & Vaati et quelques secondes suffisent que pour la salle (pleine qui plus est) soit sous le charme. Ce n’est pas à Rotterdam ni à Rio que nous débarquons mais bien à Monopolis. Une galaxie ou l’imagination de The Pirouettes semble redynamiser les règles et c’est pour le mieux.
Devant un écran géant, le groupe entonne sagement le titre Si léger. Très vite, Léo investit le clavier, Vaati reprends la basse, Vickie bat la cadence un tambourin à la main. Puis Léo prends le temps de partager son émotion et d’annoncer que cette soirée sera un peu particulière et parce que le public est nombreux, ils joueront aussi bien leurs dernières chansons que celles présente sur les précédents albums.
Instantanément, le public se révèle être composé de grands fans : pas un de mes voisins n’a eu de doute sur les paroles des chansons. D’ailleurs, ce public fait tout autant le grand écart entre les générations que The Pirouettes : une grande majorité est très jeune, mais impossible de ne pas remarquer tous ces parents, visiblement tout aussi entrainés que leurs enfants.
Tu peux compter sur moi, Medina, Un mec en or, L’escalier, Baisers volés, Jouer le jeu, Dernier métro, Ce paradis, Si léger, Héros de la ville… Pas un titre ne manque à l’appel et le temps file à toute allure. Tandis que de ces quatre corps sur cette scène se libère une énergie enivrante et entrainante et que derrière eux, des images colorées, rappelant les univers des chansons et ceux des clips plonge la salle dans une osmose. Pluie d’étoile, la Terre vue du ciel et autres astéroïdes, dégradés de couleurs, formes géométriques. Et puis les mêmes escaliers blancs que ceux du clip vu plus d’un millions de fois sur YouTube. Un titre qu’ils ont réussi à faire chanter presque entièrement au public avant de reprendre le flambeau.
Après une heure trente de concert, il est temps de retrouver les rues de Paris, des souvenirs de Monopolis plein la tête.
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