hoax paradise au bus palladium ©Kévin Gombert
hoax paradise au bus palladium ©Kévin Gombert

Mardi 8 mars, les prémices d’un printemps très attendu pointaient le bout de leur joli nez dans la capitale française. Le lundi avait été marqué par un froid violent, bien trop hivernal qui laissait supposer que la chaleur  reviendrait un jour. Et puis, doucement mais sûrement quelques degrés supplémentaires ont commencé à laisser percevoir le retour des bourgeons. Bien assez du moins pour donner une note joyeuse à une soirée qui obligerait à dire au revoir au Bus Palladium. La salle mythique du quartier de Pigalle allait devoir baisser son rideau aux couleurs rock de façon – probablement- définitive à la mi-mars. Le coup de massue était tombé dans un post Facebook sans crier gare. L’annonce avait été si confidentielle qu’elle aurait pu passer pour anecdotique. Remplacer pourtant ce lieu ampli d’une histoire si riche par un hôtel n’avait rien d’anodin. Et d’ailleurs devant la salle staff et public s’en désolent, en gardant le sourire. « C’est une grande perte » peut-on entendre sous l’enseigne rouge emblématique. Il est donc temps de faire un dernier tour de bus et avec Hoax Paradise, la route promet d’être belle.

Beauté féroce

hoax paradise au bus palladium ©Kévin Gombert
hoax paradise au bus palladium ©Kévin Gombert

Le public est venu en nombre ce soir là. Et il est plus que réactif. Côté fosse,  le chanteur de Burning Jacks passe parmi la foule avec son immense « A + le Bus » écrit en rouge sur le torse. Le rock ne mourra jamais, il permettra toujours de s’amuser et ce même si on ferme ses institutions. En avant dernière partie de soirée, la folle troupe de Laura Naval s’avance sur scène. Les guitares vibrent à fond, le show promet d’être sauvage. Vêtue d’un top à paillettes et d’une veste longue, la belle hypnotise. Féline et touchante à la fois, elle lance le bal. Difficile de ne pas être pris d’un besoin incompressible de se jeter en avant scène alors qu’une marée d’énergie s’empare de l’assemblée. Un premier titre diablement rock se dévoile par couches. La voix grave de Laura inonde les lieux, l’efficacité du groupe est aussi communicative que sa sincérité. La veste tombe alors qu’un second titre se dévoile. Précis, Hoax Paradise aime à maîtriser au millimètre ses instruments. La basse de J.C ronronne joyeusement, les guitares frappent fort, la batterie suit le mouvement. Il faut deux titres pour que Laura prenne la parole face à une foule déjà chauffée à  bloc, elle remercie l’assistance d’être là, encore et encore. Cette dernière lui répond volontiers et la communion est là, palpable.

En anglais dans le texte, la troupe distille ses notes. Avec la grandeur de ceux qui savent parler au plus grand nombre, le groupe propose un set groovie aux mille facettes. Les paillettes sont de la partie, sur les vêtements et dans les yeux. La tornade Hoax Paradise semble impossible à arrêter. Le temps passe à toute allure alors que la fièvre gagne. Sa chanteuse s’ose à une danse frénétique en diable avec le corps et le cœur alors que les morceaux s’enchaînent. Quelques remerciements plus tard et la voilà dans la fosse, séduisant joyeusement ceux qui croisent son regard. Elle devient alors égérie qui rappelle que le rock est une grand messe qui ne laisse personne derrière. Captivante, elle balance ses mots sans une fausse note malgré les bons qui pourraient l’essouffler. Son souffle ne peut d’ailleurs se faire court que lorsqu’elle prend une gorgée d’eau ou qu’elle s’arrête pour à nouveau remercier le Bus et rappeler leur joie à être présents sur ces jolies planches qui manqueront au tout Paris. « Bordel que c’est bon d’être là! » balance Laura, on ne peut qu’approuver. En ce qui semble être une poignée de minutes, il faut déjà se dire au revoir et laisser le groupe quitter la scène. Certains demandent un rappel qui ne pourra malheureusement pas être joué. Des salutations clôtureront ce moment d’osmose. Une dernière cigarette est vite consumée dans ce fumoir toujours trop enfumé et dont les effluves manqueront elles aussi. Un dernier coup d’œil aux pochettes accrochés sur les poteaux, aux canapés qui ont trop vécus et à la torpeur encore présente parmi les membres du groupe qui vient de jouer. La conclusion parfaite d’un souvenir qui ne sera pas oublié.

hoax paradise au bus palladium ©Kévin Gombert
hoax paradise au bus palladium ©Kévin Gombert

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