Marqué depuis sa plus tendre enfance par l’univers à fleur de peau de l’immense Léonard Cohen, H-Burns a décidé de rendre hommage à l’icône disparue à travers un album tout aussi sublime que l’oeuvre qui l’inspire. Intitulé « Burns on the Wire », l’opus de reprises réuni autours du musicien une troupe d’artistes tout aussi passionnés et talentueux : The Stranger Quartet qui offre les choeurs féminins de cet album mais aussi des featurings avec Pomme, Lou Doillon, Kevin Morby et Bertrand Belin. De l’excellence donc qui se dévoile note après note entre témoignage d’un amour inconditionnel pour l’oeuvre d’un grand artiste et ré-écriture sublime. H-Burns a pris le temps de répondre à nos question et se confie sur sa relation avec le répertoire de Leonard Cohen, le travail de composition et d’écriture, le live et son pèlerinage à Montréal. Interview.
– Comment t’est venue l’idée de créer « Burns on the Wire », ton album hommage à Leonard Cohen ?
H-Burns : Lors d’un voyage à Montréal en 2016, je me faisais un petit « pèlerinage » Cohen en plein hiver. Il faisait -20 degrés dehors, je passais tous les jours sur le plateau devant sa maison, les bagel shops où il traînait, avec un peu de chance je serais tombé sur lui. Quelques semaines après il disparaissait, ça a été le point de départ.
– Leonard Cohen c’est aussi une histoire de famille pour toi, quels souvenirs ce musicien t’évoque-t-il ?
H-Burns : Les premiers vinyles écoutés dans ma maison familiale, les premiers morceaux entendus et appris à la guitare avec mon père. Je pense qu’on a tous une histoire plus ou moins familiale ou intime avec Cohen, il y’a un vrai truc de transmission dans son œuvre.
H-Burns : la critique musicale en France est très comme ça, si tu essaies de rester fidèle à l’œuvre, tu es « trop sage » et si tu essaies de la bouleverser, tu es prétentieux.
– Quelles appréhensions avais-tu à l’idée de reprendre les titres d’un artiste culte comme Leonard Cohen ?
H-Burns : Ce qui est risqué c’est d’être soit dans la parodie, soit dans le « je vais retourner les morceaux et en faire quelque chose de complètement différent ». Qui plus est la critique musicale en France est très comme ça, si tu essaies de rester fidèle à l’œuvre, tu es « trop sage » et si tu essaies de la bouleverser, tu es prétentieux, comment oser ! J’ai pour ma part je crois essayer de choisir quelque chose dans le respect de l’oeuvre, tout en tachant de personnaliser les arrangements.
– Tu as sept albums à ton actif, le jeu de la reprise est-il plus évident que le travail de composition ?
H-Burns :Il était surtout très important pour moi à ce stade, 7 albums c’est beaucoup de choses dites et écrites, se mettre dans le cerveau d’un autre permet de chercher un second souffle dans ses propres créations.
-Comment as-tu transposé ton univers et ta touche personnelle dans les morceaux de Cohen ?
H-Burns : En essayant en studio d’aborder le son comme si je travaillais sur un disque de H-Burns, sans trop sentir le poids de la légende sur ma tête.
– Tu as fait le choix de ne reprendre que les quatre premiers opus du musicien. Pourquoi avoir choisi cette période de sa carrière ?
H-Burns : Parce que c’est celle qui pour moi est la plus fondatrice, elle est aussi la plus lisible dans son oeuvre, sur un laps de temps très réduit, il a écrit toute une nouvelle histoire de la folk.
-Sur cet album, tu t’es entouré de nombreux artistes comme Lou Doillon, Pomme, Kevin Morby, Bertrand Belin … pourquoi leur as-tu proposé cette collaboration ?
H-Burns : Chacun avait je crois quelque chose à voir de plus ou moins proche avec son œuvre, et l’idée était de réunir des artistes aux univers assez variés. Lou avait déjà collaboré avec Adam Cohen, Bertrand et Kevin avait déjà repris Cohen, Pomme est une artiste avec plein d’influences Folk qui passe beaucoup de temps à Montréal. Tout cela m’a paru hyper cohérent.
-Comment chacun a-t-il apporté sa vision de Leonard Cohen à ce projet ? Comment avez-vous travaillé ensemble sur cet album ?
H-Burns : C’était différent avec chaque personnalité. Mon « job » était d’essayer de sentir la sensibilité de chacun dans le choix des chansons et des méthodes de travail. Pomme, Lou Doillon et Bertrand Belin sont chacun venus au Studio CBE à Paris enregistrer leurs parties, et Kevin Morby a fait ça depuis son studio.
– Cette pluralité de musiciens rappelle aussi que la musique, malgré le décès de son interprète, unie et marque les générations. Comment expliquerais-tu l’impact que peut avoir l’œuvre d’un artiste des années après la publication de son œuvre ?
H-Burns :Je l’expliquerai par cet espèce d’aura spirituelle de poète intemporel que dégage Cohen, dans son œuvre, dans ses chansons dépouillées, et dans sa façon d’être comme au dessus, de prendre de la hauteur. On touche à quelque chose de très spirituel.
– Cet album, tu le défends également sur scène. Te sens-tu une responsabilité à garder vivante l’âme d’un artiste qui ne peut plus porter sa voix sur scène ? A quoi peut-on s’attendre quand on vient voir ce spectacle ?
H-Burns : Responsabilité lourde mais que j’endosse avec grand plaisir chaque soir. On sent vraiment un rapport intime des gens dans le public avec certaines chansons, c’est un vrai moment intense et partagé que de jouer ces chansons sur scène.
– Tu disais à Toute la culture : « j’étais arrivé à un stade de ma carrière où je voulais reprendre les chansons des autres ». Souhaiterais-tu créer de nouveaux albums hommages à d’autres musiciens qui t’ont inspiré ?
H-Burns :Pour l’instant, tous ceux à qui j’aimerais rendre hommage un jour sont encore vivants, pourvu que ça dure longtemps et que je ne me pose pas la question dans les prochaines années!
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