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septembre 2020

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Thérèse Toxic

Avec la Vague, Thérèse avait habitué son public a de la qualité, de la nouveauté et une gestion forte de son image. La chanteuse activiste et bienveillante a décidé de voler de ses propres ailes et d’utiliser son prénom pour se faire. Thérèse tout simplement comme Cher, Madonna, MIA avant elle à qui elle n’a pas à envier la posture, le professionnalisme, le militantisme, la faculté à être un personnage entier, à être une star née en somme.

Avec La Vague, la musicienne optait pour le mélange des genres, orientalisant à coup d’intrus traditionnels le rock, le hip hop, la pop et l’électro, jouant sur des rythmiques bien pensées et sur une voix puissante. Pas de doute, en solo, la styliste saura adapter ces sons world pour leur donner un coup de modernité, créant quelque chose de novateur et bien pensé qui sait que dans le monde actuel, la musique ne doit pas avoir de frontières. Rentrée en studio fin septembre pour enregistrer son premier EP, elle dévoilait les coulisses de cette expérience à ses followers à travers des vidéos baptisées « Behind the Fringe ». Un beau teasing qui promet justement l’intervention d’instrus traditionnels dans une série de titres d’une modernité sans fin.

C’est aussi ce qui fait la beauté de Thérèse en tant qu’artiste, sa capacité à s’ouvrir, à être à fleur de peau, à se dévoiler avec sincérité et à transmettre la tornade folle qui sommeille en elle dans sa musique. Avec Thérèse on communie, on parle, on vit l’art. Son premier titre T.O.X.I.C s’avère d’ailleurs être une forme de confidence prônant l’émancipation des relations toxiques avec l’autre comme avec soi-même. Entraînant, entêtant, alliant le charme de l’indé à la capacité tubesque des morceaux radiophoniques, ce premier jet va vous enchanter et vous donner la furieuse envie de bouger vos fesses. N’en déplaise d’ailleurs aux normes actuelles qui feraient de la danse le mal absolu. Thérèse offre à ce premier titre un clip tout aussi iconique, au programme des fleurs, du feu, de la puissance, de la force, de la férocité féminine (et féministe) et une mise en images très léchée. Co-produit par Adam Carpels, ce titre est une ode à la liberté, ce dont nous avons absolument besoin par les temps qui courent.

Découvrez le clip de T.O.X.I.C


Thérèse Toxic

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we hate you please die

Dès sa découverte au Printemps de Bourges 2019, une certitude s’est installée : We Hate You Please Die allait devenir un incontournable de la scène indé rock française. Il faut dire que le quatuor mixte envoyait du très lourd passant du lo-fi au screamé au court d’une performance artistique et jusqu’au-boutiste où la tiédeur était exclue.

Un premier album « Kids are lo-fi » paru en octobre 2018 allait en ce sens peuplé d’expériences musicales déjantées et de titres puissants. Un EP  » Waiting room » était quant à lui publié en mai 2020. Ces galettes, loin d’être passées inaperçues permettant ainsi à la formation de s’offrir quelques très jolis tremplins dont un prix Chorus qui lui sera officiellement remis le 1er octobre 2020. La qualité est là et elle ne trompe pas.

Il faut dire que les musiciens engagés ( que ce soit sur les causes sociétales ou écologiques) confèrent au punk rock garage une note transcendantal.  On n’écoute pas tant We Hate You Please Die qu’on ne le vit. Vibrant, moderne, dans l’air du temps, le groupe a su rapidement se faire une place évidente dans une scène riche, réinventant le rock qui commençait à sérieusement manquer au paysage musical actuel.

Un clip sous LSD pour « Figure it out »

Finalement,  le groupe a décidé de donner une nouvelle vie au morceau « Figure it out », titre à part dans sa bande son puisqu’il côtoie avec succès le fuzz psychédélique, en lui offrant un clip. Ce morceau hallucinogène de plus de 7 minutes invite à un tour de montagnes russes. On débute doucement bercé par quelques notes de ballade avant que guitare et batterie ne se déchaînent, que le psyché ne prenne le dessus sur la voix, que les 70’s ne copulent avec les années 2020. La montée semble sans fin et les loopings font loi.  Il fallait les tenir ces 7 minutes sans perdre le cap et l’auditeur, le pari est pourtant relevé haut la main.

Pour l’habiller, le groupe a choisi un cartoon aux couleurs criantes qui pourrait tout aussi bien être l’imagerie d’un cerveau sous LSD. Il est signé par le réalisateur et illustrateur Julien Brunet. En ces temps de restrictions sans fin, ce « Figure it out » sonne comme une dernier souffle de liberté nécessaire.


Les concerts à venir

01/10/20 : Festival Chorus

Paris 02/10/20 : Festival Qui Sème Le Son

Parthenay 08/10/20 : Plein Air

Tulle 06/11/20 : Le Tangram, Evreux


Bandit Bandit Trianon 2019

Inouïs du Printemps de Bourges 2020 : top 5 de nos coups de cœur à découvrir d’urgence !

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« A Hero’s Death », le deuxième album subjuguant de Fontaines D.C.

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The Murder Capital au Café de la danse : toujours au meilleur de leur forme ?

Depuis la sortie de leur premier album « When I Have Fears », les jeunes Irlandais (James…

Du 2 au 13 septembre 2020 s’est tenue la 26ème édition de L’Étrange Festival au Forum des Images à Paris. Malgré la COVID et le climat anxiogène environnant, tout s’est déroulé à merveille pour que ce festival puisse se tenir dans des conditions irréprochables.

L’Étrange Festival 2020 : Une compétition éclectique

La compétition internationale, qui avait sacré l’an dernier l’excellent Vivarium , a débuté par le film d’ouverture Tomiris, une fresque épique kazakhe sur la reine Tomyris, libératrice de son peuple face à l’invincible Empire Perse. Un peplum avec en tête d’affiche une figure féminine forte prompte à être une source d’inspiration, il n’en fallait pas plus pour que le film récolte le Prix Nouveau Genre de cette 26ème édition de l’Étrange Festival.

Le très attendu Possessor de Brandon Cronenberg (lauréat dans la catégorie court métrage l’an dernier) aura tenu ses promesses. Un moment violent et charnier qui place l’identité au coeur de ses problématique. Le jeune Brandon marche sur les traces de son père et lui emprunte son goût pour la chaire et le raffinement horrifique. Retrouvez-en la critique complète ici.

Suscitant la curiosité dès les premières images présentés pour annoncer la programmation, le premier long métrage du réalisateur sud africain Ryan Kruger, Fried Barry, aura confirmé les premières impressions. Sorte d’OVNI autant généreux que foutraque, il n’aura pas laissé insensible les spectateurs, certains adhérant totalement à l’expérience, alors que d’autres ne se seront pas laissé prendre au jeu de cette histoire d’  » ET sous crack » déambulant dans les rues du Cap. On vous raconte tout ici.

The owners film

Beaucoup plus classiques de manière formelle, mais tout aussi plaisants, étaient The Owners, là aussi un premier long métrage, de Julius Berg (notre favori pendant une grande partie du festival) et aussi Sputnik, premier long d’Egor Abramenko. Si The Owners a fait l’objet d’un article dédié, Sputnik peut être qualifié de film réussi sur l’histoire d’un cosmonaute soviétique, dans les années 80, revenant d’une mission spatiale avec un passager bien particulier à son propre bord. Suspense, tensions, qualité de mise en scène indéniable, Sputnik est un film efficace proposant un spectacle maîtrisé. Et une superbe créature par dessus le marché !

A Dark, Dark Man, polar kazakh, aura pu décontenancer par son rythme contemplatif auquel se prête le superbe cadre dans lequel le film d’Adilkhan Yerzhanov. Avec une pointe d’onirisme rafraîchissante, le film dans ses dernières minutes prend un tour plus classique mais aussi plus universel. De quoi permettre à tout public de pleinement appréhender le cinéma de Yerzhanov et de s’offrir une touche de dépaysement.

Du dépaysement, Get The Hell Out, comédie horrifique taïwanaise à base de zombies mêlant critique parlementaire et karaoké, en aura offert ! Ne se prenant jamais au sérieux, le film de I-Fan Wang offre un joyeux bordel qui finit par communiquer sa bonne humeur au public.  Litres d’hémoglobine, gags, héroïne badass et mise en boite de politiciens véreux  se disputent le premier rôle de ce métrage qui n’est pas sans rappeler Mayhem, lui aussi diffusé à l’Etrange festival en 2017. Un divertissant rafraîchissement en somme.

En matière de divertissement, Destruction Finale, film catastrophe sud coréen se sera posé là aussi. Sorte d’Armageddon au Pays du Matin Calme, le film sait se faire divertissant avec sa bande de quasi pieds nickelés appelée à devoir sauver leur pays alors qu’ils n’y étaient pas préparés tout en ayant un petit fond politique, léger mais déplaisant. En effet, parmi ceux mettant des bâtons dans les roues des héros on retrouve… l’armée américaine! Rejoignant en cela d’autres films de genre se permettant de critiquer la présence yankee en Asie ( The Host ou bien encore Shin Godzilla, vu au PIFFF en 2017). De plus, l’objectif final pour sauver la Corée est de mettre une bombe atomique en plein coeur du Mont Paektu. Quand on sait que le surnom de la famille des dictateurs nord coréens est « la lignée du Mont Paektu », on se dit que c’est tout sauf innocent…

Random Acts of Violence. Droits réservés : Elevation Pictures

Random Acts of Violence ayant clairement déçu par rapport au reste de la compétition, passons plutôt à Relic, long métrage de Natalie Erika James à la poésie horrifique inoubliable. Alors que d’autres s’attellent à créer des Boogeymen effrayants, Relic, rappelle que la mort peut prendre le visage plus commun de la vieillesse et du temps qui passe. La réalisatrice  australienne dépeint avec son métrage la douleur des proches de ceux qui sont dépossédés de leurs personnalités lorsque l’âge les rattrape. A l’instar d’une certain « It follows », le film s’évertue a passer par la métaphore pour créer un monstre bien plus effrayant que ceux que l’on retrouve habituellement sur grands écrans. Fin, joliment écrit, Relic redonne ses lettres de noblesse au cinéma de genre rappelant que la plus grande des horreurs se cache dans le quotidien. Drame et détresse se mêlent alors qu’une scène particulièrement claustrophobe saura glacer le sang des amoureux de grands frissons. Le final grandiose allie la beauté au malaise, évoque les sentiments avec pudeur sans jamais sortir de son cadre horrifique. Un véritable coup de coeur, à ne surtout pas manquer et qui profitera d’une sortie aux cinémas le 7 octobre 2020.

Des choses à dire Fanny Lye Deliver’d en avait aussi avec cette histoire de mère au foyer dans l’Angleterre du XVIIème siècle voyant son environnement être bouleversé par l’arrivée d’un jeune couple en fuite bien loin de toutes les convenances auxquelles son quotidien morne avait pu l’habituer. Renvoyant dos à dos toute forme d’emprise spirituelle étroitement liée par diverses formes du patriarcat, on finit par assister au véritable portrait d’une femme, s’élevant par elle même au fur et à mesure des tragiques péripéties se produisant dans sa ferme. L’occasion pour elle d’opérer une véritable mue absolument grisante dans les derniers instants du film.

Plus banale et moins fascinant que les autres métrages en compétition, Spree, s’offre néanmoins un rythme entraînant et un casting des plus sympathiques ( avec en tête d’affiche Joe Kerry de Stranger Things).  Cette critique des réseaux sociaux qui suit Kurt tuant sans remords dans l’espoir de s’attirer des followers profite d’une belle forme de second degrés, d’humour et de quelques scènes de meurtres jouissives. Lui manque néanmoins une véritable montée en puissance pour tenir le spectateur de bout en bout sans tomber dans la redite ou la facilité. Quelle plaisir néanmoins de retrouver Micha Barton et David Arquette dans des rôles où le second degrés est maître mot.

Image extraite de Kajillionaire, Prix du Public de l’Étrange Festival . Credit : Matt Kennedy / Focus Features

Cette appréciation est évidemment à contrebalancer par rapport à l’accueil plus qu’enthousiaste reçue par Kajillionaire de Miranda July, une comédie mêlant arnaques, dynamiques relationnelles et émancipation. Le formidable accueil donné par le public est tel qu’il fallut qu’une seule projection pour désigner de façon nette que le film serait le lauréat du Prix du Public de L’Étrange Festival 2020.

L’Étrange Festival 2020 : Des pépites en veux tu en voilà !

La catégorie Mondovision permet, comme son nom l’indique, de découvrir des œuvres venant d’horizons bien loin des standards auxquels le public peut être habitué. Cette édition de L’Étrange Festival aura permis de découvrir notamment…

hunted film

Hunted

Survival engagé mettant aussi bien en scène une vision bienveillante de la nature que de la femme, toutes deux maltraitées par l’Homme. Si le métrage ne lésine pas sur les effets de mise en scène et sur son relationnel en première partie, il change complètement de registre dans son dernier acte. Un moment de cinéma atypique, bien ficelé sous forme de conte noir qu’on vous raconte ici.

Shakespeare’s Shitstorm

Le titre du film devrait à lui seul donner une idée du type de métrage ici diffusé. Le dernier film du barré Lloyd Kaufman tient toutes ses promesses et va même au delà. Au programme des seins, des excréments ( d’orques entre autre), beaucoup de sang et des blagues sur les pets. Le délirant métrage ne s’arrête pas là et se permet d’être la satire du monde contemporain alors que les social justice warriors en prennent pour leur grade à coup de blagues franchement déplacées et franchement drôles. C’est lourd, certes, mais c’est fait pour. Ce nanar assumé saura satisfaire un public déjà conquis à l’estomac bien accroché. Pas la peine néanmoins de chercher une diffusion en salles obscures, la bande-annonce vous aura prévenu, il ne sera diffusé que dans trois cinémas !

The trouble with being born avait déjà fait parlé de lui avant cette diffusion à l’Etrange Festival. Il avait notamment été au coeur d’une polémique l’accusant d’avoir un propos volontairement pédophile. Il est facile de nos jours d’ailleurs d’attaquer toute oeuvre qui pourrait déranger, le récent « Mignonnes » en étant un exemple criant de plus. Le film qui nous intéresse lui traite avec une certaine finesse de l’intelligence artificielle mais aussi et surtout de la solitude humaine qu’aucune machine ne saura réellement combler. La réalisatrice Sandra Wollner  dresse le portrait d’une petite machine aux traits humains, à l’identité bafouée et flouée qui ne fera que revivre les erreurs du passé qui lui ont été transmises. Délicat, humain, The trouble with being born pourra avoir des images dérangeantes mais ne manquera pas de questionner l’homme, ses envies, ses troubles et ses complexes.

Impetigore est un film d’horreur indonésien  très joliment exécuté. Sur fond de village perdu, de malédiction familiale, d’origine trouble et de sorcellerie, Joko Anwar tisse un long métrage doté d’images fortes et marquantes. Notamment, son plan final extrêmement efficace et glaçant…

L’Étrange Festival 2020 : les séances spéciales et autres confiseries

Faisant le buzz depuis sa présentation à Cannes l’an dernier, la dernière oeuvre de Gaspar Noé, le moyen métrage Lux Aeterna réunit Béatrice Dalle et charlotte Gainsbourg au court d’une oeuvre en roue livre où l’improvisation est de bon ton.  Un film à l’hystérie prononcée, aux couleurs violentes et aux femmes fortes violentées dont on vous fait la critique ici. 

Image extraite de Teddy, des frères Boukherma

Une autre oeuvre ayant fait parlé d’elle lors de sa présentation, que ce soit à Deauville, à l’Étrange ou à Venise ( dans la même semaine!) est le long métrage des frères Boukherma intitulé Teddy. Du nom de son personnage principal, un jeune homme déscolarisé précocement qui assiste aux exactions commises dans sa petite ville pyrénéenne par ce qui semble être bien plus qu’un loup… Aussi quand, il finit par être mordu, tout va finir évidemment par déraper. Quand P’tit Quinquin rencontre Hurlements au pays de Jean Lassalle, cela donne un mélange des genres savoureux au possible! Mention spéciale à l’épatant Anthony Bajon dans le rôle de Teddy mais globalement à l’ensemble du casting, Noémie Lvovsky en tête, donnant vie à une galerie de personnages sortant de l’ordinaire!

Parmi les œuvres proposées lors de la carte blanche de Marjane Satrapi, réalisatrice notamment d’un The Voices acclamé à l’Étrange Festival il y a quelques années, se trouvait Milla mis en scène par Shannon Murphy. Le moins étrange des films présentés à l’Étrange ne l’aura pas empêché de provoquer de nombreuses émotions dans la salle, les reniflements embués de larmes se faisant pleinement entendre à la fin de la séance. Pourtant, on pouvait redouter les gros sabots avec cette histoire d’une idylle entre une cancéreuse adolescentine et un junkie SDF la manipulant plus ou moins. Mais point de lourdeur pachydermique à la Love Story ici, Shannon Murphy réussissant à désamorcer tout les pièges dans lesquels son premier film aurait pu tomber pour livrer une oeuvre sensible et touchante. Profondément belle même dans ses deux dernières séquences. Une très belle réussite!

Parmi les courts métrages proposés cette année, si évidemment, il y a de tout au niveau qualitatif comme toujours, mention spéciale à Ik, Moordenaar du néerlandais Kim Kokosky Deforcheaux, glaçante variation sur un enfant violent qui rencontre un écolier similaire à lui qui évoque L’Autre de Robert Mulligan.

Enfin, cette 26ème édition de l’Étrange Festival s’est conclue par la diffusion du thriller d’espionnage sud-coréen L’Homme du Président de Min-Ho Woo. Rien à voir avec le nanar de Chuck Norris multi-rediffusé dans les années 90-2000 mais la narration des derniers jours de la présidence tyrannique du président Park en 1979. Bénéficiant d’un rythme enlevé et d’un suspense de tout les instants, L’Homme du Président aura su captiver le public de l’Étrange Festival et apporter une excellente conclusion pleine de retournements de situations pour cette édition s’étant déroulée dans un contexte plus que difficile…

L’ÉTRANGE Festival 2020 : PALMARÈS complet

Grand Prix Nouveau Genre : Tomiris , de Akan Satayev

Prix du Public : Kajillionaire, de Miranda July

Grand Prix Canal + du court métrage : Amandine, de Juan Carlos Mostaza

Prix du Public du court métrage : Nuage, de Joséphine Darcy Hopkins


lux aeterna

Lux Æterna de Gaspar Noé : La passion de l’actrice (avant-première à l’Etrange Festival)

Si l’Étrange festival qui touche à sa fin dimanche 13 septembre a vécu nombre de…

Fried Barry : Le plus étrange n’est pas celui qu’on croit ( critique L’Étrange Festival 2020)

Fried Barry, premier long métrage de Ryan Kruger, est présenté en première européenne dans le…

possessor film 2020

Possessor : Brandon Cronenberg signe un film viscéral à fleur de peau

Très attendu par les aficionados de cinéma de genre, « Possessor » s’est joué pour sa deuxième…

Fried Barry, premier long métrage de Ryan Kruger, est présenté en première européenne dans le cadre de la 26ème édition de L’Étrange Festival. Au programme, un « ET sous crack » comme le décrit son réalisateur déambulant dans les rues du Cap. Le prétexte à un miroir déformant de notre société ? Critique.

Fried Barry : De quoi ça parle ?

Au Cap, Barry (Garry Green, habitué jusque là à des rôles de figuration, comme dans Escape Game par exemple ) est un héroïnomane qui, malgré les supplications de sa femme, persiste désespérément dans la même voie. Après une violente dispute et une nouvelle injection, il est enlevé par des extra-terrestres. Un alien ayant pris possession de son corps va en profiter pour déambuler dans la ville et partir à la rencontre de cet amas hétéroclite qu’on appelle l’espèce humaine.

Fried Barry : Est ce que c’est bien ?

A la base, Fried Barry était un court métrage d’une petite dizaine de minutes montrant le fameux Barry, déjà campé par Gary Green, dans une sorte de transe ou la frontière entre bad trip et possession était bien mince. Un parti pris, une promesse pour le long métrage qui, après 57 sélections et 12 prix dans divers festivals, ne pouvait qu’arriver ! Avec plusieurs dizaines de court métrages et clips à son actif, Ryan Kruger signe pour l’occasion son premier long métrage.

Tourné sur une période d’un an et demi, la faute à une absence de moyens, le premier point qui ressort du visionnage de Fried Barry est sa qualité plastique, l’expérience de Kruger dans le filmage étant indéniable. Une autre qualité du film est sa très grande, voire trop grande, générosité. En voyant le verre à moitié plein, ce qu’on peut dire du film est qu’il regorge d’idées et des bonnes pour présenter de multiples péripéties dans lesquelles se trouvent Barry tout au long de son odyssée. Car comme l’explique le réalisateur en interview, ce coté foisonnant du récit est clairement voulu! Mais qui trop embrasse mal étreint et à force, l’un des défauts du film est que l’on peut finir par perdre le fil du récit à force d’intrigues secondaires très vite résolues. Fried Barry est une farce qui sait se faire grave mais avec un propos flou.

Ce qui est dommage, quand on voit la profondeur qu’arrive à prendre le film en dépeignant par exemple les divers interlocuteurs de Barry qui se contrefichent de son absence de réponses ou de réponses stéréotypés, l’alien le possédant ne parlant évidemment pas notre langue. Chacun fait la conversation qu’il a envie de faire sans se préoccuper de son interlocuteur… Il y aurait aussi beaucoup à dire sur cet alien qui, au final, tout au long de son odyssée fait ressortir les vices et étrangetés de chacun de ses interlocuteurs. Bref, le potentiel de Kruger est clairement là et on a hâte de voir ce qu’il nous réserve pour la suite!

Que dire de ce Fried Barry si ce n’est qu’il démontre clairement une énergie de son réalisateur impressionnante qu’il a eu du mal à canaliser mais qui a permis de livrer un premier long métrage généreux et très sympathique ! Et pour ceux l’ayant manqué, son second passage à l’Étrange Festival est prévu le 12/09 à 21h15 ! 

Et voici la bande annonce !