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balade meurtrièreDe quoi ça parle ?

Dans Balade Meurtrière, un enseignant part explorer en famille une côte isolée de Nouvelle-Zélande. La balade se transforme en cauchemar lorsque leur route croise celle d’un psychopathe et de son complice. Mais cette rencontre est-elle vraiment un hasard?

Est-ce que c’est bien ?

Et d’un premier film à la réalisation pour le Noé-Zelandais James Ashcroft qui s’offre ici une oeuvre sombre à ne pas mettre entre toutes les mains. Si les voisins australiens ont habitués les amateurs du genre à dévoiler des pépites d’une dureté sans fin où la cruauté prend des tournures plus qu’explicites, The Loved Ones et Wolf Creek ne nous ferons pas mentir, restait à voir de quel bois se chauffait la Nouvelle-Zélande pays avant tout connue pour ses paysages à couper le souffle.

Et il est bien vrai qu’en la matière, à en croire ce Balade Meurtrière, le pays aux verdures dignes des contées de Frodon a de quoi laisser les spectateurs sans air dans les poumons pour mieux encaisser les chocs qui les attendent. Il faut dire que’Ashcroft sait soigner son décors. L’affaire commence sobrement, et n’est sans rappeler le culte Funny Games du brillant Michael Haneke dans la présentation de sa famille. Sans se retrouver au coeur du bercail cliché et heureux avant le drame, c’est une famille classique que nous dépeint ici notre métrage. La mère, le père et le deux fils adolescents s’apprêtent à passer un heureux séjours dans la nature et un moment de convivialité. Jusque là, le cadre fixé s’avère être assez commun au cinéma de genre. Pourtant le rythme adopté, les plans de caméras qui filment la nature, la compréhension des personnages en quelques phrases clés notamment, sont autant de révélateurs d’un bon moment en perspective.

La quiétude va évidement être rapidement troublée par le rencontre de deux individus peu commodes aux intentions à peine cachées. Quoique et c’est finalement bien là que réside le noyau central du film, certaines de ces ambitions sont bien cachées et ne relèvent pas du simple manque de chance. C’est bien le pourquoi qui tiendra en haleine une audience estomaquée très rapidement. Puisqu’il ne faut attendre que très peu de temps pour que Balade Meurtrière ne révèle sa véritable froideur et sa capacité à aller au bout de son propos sans jamais ménager les sensibilités.

Ecouter la nature

balade meurtrière film 2021Il faudrait pourtant être bien attentif pour comprendre en moins de quelques plans la véritable ambition de ce film dont l’envie de juger et d’excuser ses personnages s’alternent sans jamais prendre le spectateur à partie. Les montagnes y sont rapidement sombres, le vert y est sapin, le beau temps est en demi-teinte. Tout ce qui est beau pourrait bien être moins éclatant qu’il n’y parait et n’est-ce point également le propre de l’humain ? C’est bien le cas du moins de notre protagoniste rattrapé par la fureur de l’homme qui le poursuit, devenu pour l’occasion boogeyman sans scrupule. A moins que ? Pourrait-on excuser au monstre d’avoir été créé ? Qui est le pire finalement entre Frankenstein et sa créature ? Une question à peine voilée clairement abordée au court de ce métrage dont les principales qualités sont évoquées dès le premier acte.

Froideur et violence

Puisque si la suite continue de se tenir et garde son ton méticuleux, polis, froid et emprunt d’une hémoglobine dosée mais viscérale, elle perd un peu de sa superbe une fois le secret dévoilé. Ce dernier, sans spoiler, est la clés de toute l’oeuvre et de tous les questionnements de notre maître de cérémonie qui tient quelque part aussi à juger l’impureté de l’homme dans sa passivité. Le complice du psychopathe se fait d’ailleurs le terrible échos du regard qui ne juge pas, qui aide et participe à moindre mesure. Reste que malgré une scène qui rappellera soyez-en certains le film Irréversible, des longueurs scénaristiques peuvent se faire ressentir, la faute à des arcs déjà vus ailleurs.

Outre ce défaut excusable, le métrage joue d’une photographie à couper le souffle, d’effets de caméras propres et soignés à l’image d’un anti-héros calculateur. Le spectateur, prisonnier comme une marionnette et témoins impuissant du pire, est autant à sa botte que ses personnages centraux forcés de subir leur calvaire. Et là, où Balade Meurtrière est une réussite, c’est bien aussi grâce à son jeu d’acteurs au poil et la performance émouvante de Miriama McDowell, criante de vérité. La performance de Mathias Luafutu est également à souligner dans le rôle du sociopathe au coeur plein.

Fable cruelle et morale

On ne change pas, le passé revient toujours vous hanter, le temps qui passe est une illusion, le Monde est un petit endroit, les malheureuses coïncidences existent ou bien ne vous promenez pas seuls dans la nature, voilà autant de mises en garde que l’on pourra imputer à ce road movie honnête et imparfait. A noter également que le film en VO s’intitule Coming Home in the Dark ce qui lui fait bien plus honneur que sa traduction française, beaucoup trop réductrice.

Ceux qui ont Canal + auront bientôt la chance de la découvrir sur la chaîne et c’est d’ailleurs pour cette raison qu’il ne fait pas partie des films en compétition à l’Etrange Festival 2021.  A découvrir donc mais pas au court d’un séjour en camping.

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