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Preacher’s Daughter

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Ethel Cain à la Bellevilloise par Thalia Gajicic

Le 4 Décembre dernier, l’artiste américaine Ethel Cain se produisait pour la première fois à Paris dans la salle de la Bellevilloise (Paris 20). Pour sa toute première tournée, en promotion de son excellent album Preacher’s Daughter, Ethel Cain fait salle comble sur toutes les dates. 

Qui es-tu Ethel Cain ?

Preacher’s Daughter retrace la vie d’Ethel Cain, fille d’un prêtre décédé. Tout au long de l’album, les péripéties s’enchaînent. Après avoir fui sa famille et traversé le pays, elle se retrouve dans l’estomac de son amant cannibale. Pour le dire proprement.

Aujourd’hui, Ethel Cain est morte et sa première tournée européenne est sold-out. Hayden Anhedönia, alter-ego d’Ethel y chantera sa vie, ses peines et -surtout- sa mort. Il est difficile visuellement de séparer les deux femmes et il faut avouer que cette intro d’article est trouble. Mais pour citer Hayden dans son interview pour Vogue US d’Aout 2022 : « Nous sommes très différentes : j’aime m’amuser et Ethel est morte. »

Les thèmes majeurs de l’album sont la religion et l’hérédité. L’idée de famille semble prendre une place primordiale dans l’univers de Preacher’s Daughter. Et Hayden semble d’ailleurs s’être inspirée de son propre passé pour écrire celui d’Ethel. Elle-même étant fille d’un diacre dans une église baptiste de Floride, elle fuira son héritage pour mieux l’expier en chanson plus tard.

Preacher’s Daughter – Ethel Cain (2022)

Family Tree (intro)

Sorti en mai dernier, Preacher’s Daughter a suscité l’intérêt de nombreux nouveaux fans. Surnommée Mother ou Meemaw par ses fidèles, Ethel a déjà obtenu le titre de Prêtresse du Mal. Avec son esthétique qui est à la croisée du religieux et du blasphématoire, de l’austère et du burlesque, Ethel propose un univers unique, au coeur du Sud pieux des États-Unis.

Maintenant qu’Ethel est morte et digérée, Hayden a d’autres projets en tête. La suite de Preacher’s Daughter se concentrera cette fois-ci sur la mère du personnage d’Ethel Cain, de sa grossesse et de sa vie antérieure. Un cycle se crée. 

Pogo sur chants grégoriens

Bien qu’encore relativement anonyme, Ethel Cain installe peu à peu son mythe. D’abord programmée pour jouer à la Boule Noire, l’engouement est tel que deux mois avant le concert, elle a dû changer de salle, pour accueillir ses fidèles. C’est ainsi qu’à 19h30, le 4 décembre dernier, une foule compacte fait la queue rue Boyer, attendant patiemment de passer les portes de la Bellevilloise

À 21h, après un DJ set en première partie, Ethel Cain monte sur scène avec un sourire presque timide. Dès son arrivée, les cris fusent et les téléphones se brandissent dans cette marée humaine. On croirait presque à l’apparition de monstres du Loch Ness, épars et multiples.

Puis ça s’enchaîne bien vite, le set débute avec « Strangers » soit le dernier morceau de l’album. Drôle d’illusion que de commencer ce moment hors-du-temps par la fin, sa mort. Les yeux brillent au premier rang, des coeurs battent la chamade et des mains se tendent en espérant attraper celle tatouée de leur idole venue les gracier de sa présence.

Ethel Cain à la Bellevilloise par Thalia Gajicic

L’étoile ethel

Dans la salle, tout le monde a revêtu son habit du dimanche, ou de Sabbat (de sorcières, hein). Du blanc, du noir, du rose pâle, du brun. De la dentelle, du velours (tantôt côtelé tantôt feutre), de la mousseline, du polyester. Les chemises à jabots rencontrent les jupes longues et plissées : entre vampires et évangélistes.

L’aspect presque cérémonial de ce concert est extraordinaire. On assiste à la naissance d’une étoile. Il est impossible d’en détourner le regard. Ethel est hypnotisante et nous arrache quelques larmes. Sa voix est riche, pure et profonde. La lumière embrasse les contours de son visage de manière divine. Ses longs cheveux lisses tombent sur ses épaules comme un lourd voile de velours brun.

Ethel Cain à la Bellevilloise par Thalia Gajicic

Un album hybride et hétéroclite

Au moment de « Thoroughfare », morceau de quand même 9 minutes, Ethel sortira d’ailleurs un harmonica, qui viendra donner un côté un peu americana au set. Car il faut le dire, la musique d’Ethel Cain alterne entre l’alt country, le stadium rock, du chant grégorien et même sur certains morceaux de la bedroom pop. Le mélange est parfaitement dosé, et en live, sa musique se déploie avec aisance et offre un instant de partage d’une beauté rare. Sa communion avec le public est si pure qu’elle donne l’impression de regarder une à une les personnes présentes dans la salle.

La courte durée du concert (58 minutes à peine) n’apaisera peut-être pas entièrement la soif du public, mais il ira vite se consoler au stand de merch près de la sortie, pensant déjà à revoir Ethel Cain, cette fois-ci dans une salle encore plus grande.

Ethel Cain à la Bellevilloise par Thalia Gajicic

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