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MaMA 2022

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MaMA 2022
La Cigale – MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

Du 12 au 14 octobre 2022, le quartier de Pigalle vit et vibre au sons de la musique indépendante. Les professionnels s’y sont donnés rendez-vous, le public y est venu en masse, chacun vient y célébrer sa vision de la musique. De mises en avant hip hop au rock, d’une part belle faite aux femmes en passant par du rock dernier crie ou de la chanson, la ballade sera dense pour qu’on y danse.

Here comes the Sun

Le metal est mort, vive le metal. Courant toujours adoré par des fans qui ne demande qu’à agrandir son public, le voilà qui fait son grand retour sur les scènes du MaMA Festival. Vous le pensiez masculin ? Eh bien vous aviez tord. Comme le rap avant lui qui s’ouvre aux femmes, le metal voit en la personne de Sun l’occasion de se refaire une réputation. Les clichés y persistent pour mieux qu’on leur torde le cou. Topo, la blonde  joue sur un ventilateur sous ses cheveux pour mieux les faire voler dans les airs. Un jogging avec une jupe en tulle par dessus vient combler le tableau alors qu’elle est accompagnée par deux musiciens. Les riffs sont acérés et vifs, en anglais dans le texte alors qu’elle pousse clairement sa voix. Inspirée par la scène US, la musiciennes remercie en anglais et français, confie ne plus savoir quelle langue utiliser et fait sonner fort sa guitare. A voir pour ce qu’il dit d’un retour entre traditions et non prise au sérieux de ses dernières.

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Sun – MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

Chaleur chez Kalika

A 21 heures 45, en ce premier jour c’est à la Cigale qu’il faut se rendre pour découvrir la sensation Kalika. Un coup d’œil dans le public permet de très vite se rendre compte que celle qui doit sont nom à Sara-la-Kali, vénérée par la communauté des Gitans de Sainte-Marie-de-la-Mer, a déjà une belle fan-base. Parmi eux Théo Lavabo, illustre chanteur de l’immense morceau « Chipolata » ( oui , c’est très drôle effectivement) se trouve dans l’assistance. Voilà qui donne le ton. En soit Kalika qui assume un féminisme affirmé balance fort dès les premières notes. Les mélodies sont r’n’b et urbaines, les paroles barrées. La chanteuse demande s’il y a des chaudasses dans la salle. D’ailleurs elle fait reprendre le mot en boucle à l’audience qui y va franchement. On peut y voir un décalage et de l’humour ou une vraie envie d’affirmer une sexualité féminine en forme de pussy power comme elle le revendique en une de Longueur d’Ondes. Le tout ne laissera pas indifférent. D’une vraie appréciation à un manque de compréhension d’un sujet qui parlera on le sait à une jeunesse qui s’appropriera cette force scénique, les avis seront variés. Quoiqu’il en soit, nul doute que ses titres seront chantés en boucle dans les cours de récré.

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Kalika – MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

Rock psychotique

On leur consacre un article entier pour autant, impossible de parler du premier jour du MaMA 2022 sans évoquer à nouveau les très attendus Psychotic Monks. Le groupe de rock psychédélique progressif livrait face à une Machine du Moulin Rouge hypnotisée un set sur le fil du rasoir où les instruments mélangés prenaient clairement possession de l’instant. Cette dernière habitait aussi le chanteur de la formation, à fleur de peau, blindé d’une sensibilité exacerbée. De quoi s’offrir un tour dans le public cathartique en fin de set. De la noirceur à la Rowland S Howard aux essais presque chimiques des chimériques Black Midi, le moment fut dense, lourd et solide. Un concert qui restera en mémoire.

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The Psychotik Monks – MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

Urban Feminisme

Grande gagnantes des Inouis du Printemps de Bourges, Eesah Yasuke n’a laissé personne indifférent.e en cette deuxième journée du MaMA Festival. Alors que la veille, les rappeuses en liberté donnaient une touche de féminité au courant urbain usuellement masculinisé, la musicienne aux textes précis et engagés a poursuivi le mouvement. Testant pour la première fois une configuration scénique incluant un danseur à ses côté, elle a sans nul doute créé une véritable osmose au Backstage by the Mill. Son flow maîtrisé, chanté, mélancolique et inspiré a su se frayer un chemin parmi les cœurs et les oreilles. A tel point que dans l’assistance il était aisé d’entendre qu’elle « est la musicienne qui méritait le plus de gagner les Inouis ». Malgré ses morceaux viscéraux et douloureusement justes, Eesah Yasuke a su fédérer à coup de communication bien sentie avec l’assistance. « Qui est plus chaud ? la droite ou la gauche ? » a-t-elle lancé en demandant aux deux côtés de crier l’un après l’autre. « C’est chaud, la droite est plus forte que la gauche. » Une petite phrase bien sentie qui prête au franc sourire au milieu d’un moment intense et essentiel.

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Eesah Yasuke – MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

DE LA Chanson A GRANDES GORGEES

Digne représentant d’une nouvelle version de la chanson française, c’est vêtu de noir que s’est présenté St Graal sur la scène du Backstage By The Mill. Le musicien qui officie dans la même veine qu’Odezenne ou encore Hervé pousse de la voix au gré de riffs entraînants et entêtant. Avec une énergie folle, le musicien joue dans les pas d’Orelsan lui empruntant parfois son timbre sur les couplets pour mieux voler en éclat sur ses refrain. La performance dansante a su conquérir la salle entière. Toute ? Oui puisque le chanteur n’oublie pas de remercier comme il se doit son équipe technique. Et les plus récalcitrants au fond de la salle ? Eh bien, le musicien bordelais part à leur conquête les enjoignant comme la fosse à s’asseoir avec lui pour mieux sauter dans les airs. Un show festif a réveillé les « Pulsions » les plus joviales comme son bien nommé EP.

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St Graal – MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

Danser seul avec vous

Les couches-tard ont été largement récompensés en cette nuit du jeudi soir. En effet, il fallait tenir jusqu’à 1 heures 30 pour retrouver sur scène la grand messe en forme de club que seul Bagarre sait proposé. Les 5 musiciens givrés ont en profité pour inviter à les rejoindre sur scène une Drag queen pour une performance à l’image d’un groupe engagé et inclusif. Un joyeux bordel lancé par le titre « Ecoutez-moi ». Une fois l’écoute attentive, voilà la bande lancée dans une fête barrée, portée par l’un de ses chanteur en pyjama et au bras cassé. Les tubes s’enchainent de « Béton armé » à « Diamant » qui parle de masturbation féminine. L’occasion de mettre une bonne claque sur « Claque le » à l’intolérance et de refaire du club un espace de liberté. « AU REVOIR A VOUS » arrive en bout de parcours qui voit également toute l’assistance monter sur scène. Un sprint en fin de marathon pour promettre un lendemain difficile mais une tête pleine de beaux souvenirs.

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Bagarre – MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

Aucun groupe ne ressemble à Astereotypie au MaMA

S’il y avait un album à ne pas manquer cette année c’était bien l’incroyable « Aucun mec ne ressemble à Brad Pitt dans la Drome ». Cet opus hallucinant met en vedettes cinq artistes neuroatypiques et les musiciens qui les accompagnent. Au programme un son d’une modernité sans faute, des textes à fleur de peau parfois douloureux, parfois amusants construits comme une promenade dans le quotidien de ses interprètes. Il va donc de soit que leur performance à la Cigale en cette dernière journée de festival était celle à voir de l’édition. Et comme toujours l’émotion est au rendez-vous. Nombreux.ses seront celles.eux qui sortiront de la salle les larmes aux yeux. Avec leurs titres qui frôlent le post-punk on fait du « vélo à Saint-Malo, du kayak à Saint-Briac » pour mieux plus tard écouter une confidence sur la prise de médicaments et leurs effets sur les consciences. Nos hôtes se racontent chacun leur tour, s’écoutent entre eux d’une oreille aussi attentive que celle de la salle. Comme toujours Claire s’attire l’amour de l’assistance lorsqu’elle chante le titre éponyme de l’album. Personne ne ressemble à Brad Pitt dans la salle non plus mais on y est tout de même beaux sous ses lumières tamisées.  La Cigale devient un cocon où la bienveillance est maîtresse et où les coeurs vibrent. Lorsque Yohann conclut le set, il descend dans la fosse pour s’offrir un bain de foule. Un petit groupe le soulève alors dans les airs, lui offre un slam tout en douceur, une ovation personnelle. Les salutations suivent et les remerciements face à une Cigale au visage humide et au sourire sincère.

Mou-vement- Stache

C’est avec son titre « Coeur Meringue » que Stache tourne actuellement sur les plateformes de streaming. Côté tournée, le chanteur officie en solo ce dernier jour de festival à la Boule Noire. Le musicien pose une ambiance bienveillante sur son set et joue sur de nombreuses interactions pour conquérir la Boule Noire offrant par exemple un titre pour que l’on puisse rappeler notre ex. De quoi amuser régulièrement et mieux s’approprier l’instant. Côté mélodies, le chanteur se dévoile sur un terrain populaire entre phrasé et chanté. Le registre varie et touche des airs latinos à la Kendji Girac, de l’urbain accessible comme chez Keen V, de la chanson française qui entre en tête comme le fait Vianney. Le tout pourrait facilement se retrouver sur les ondes des grandes radios, d’autant que le set profite du sourire de son interprète qui mise sur son esthétique solaire. Un tour au Club Med l’été en somme.

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Stache – MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

Saint Makoto

Chaque année, le MaMA Festival est l’occasion d’une découverte ultime qui émerveillera l’évènement et sera celle  dont on parlera longtemps. Cette année les inclassables Makoto San raflent la mise et gagnent le titre de l’OVNI qu’il fallait découvrir. Avec des tenues à la « Squid Game » et des masques sur les visages, le groupe distille une atmosphère asiatique en mélangeant les influences du continent. En créant un électro savamment travaillé, en lui injectant des percussions au bambou, des lanternes en papier en décors, le combo brouille les pistes. Le renouveau de la musique passe aujourd’hui par des expérimentations et des mélanges entre musiques traditionnelles « world » (un mot bien trop fourre-tout, on convient) avec celles de la scène actuelle européenne. Une réussite ici, moderne, surprenante mais surtout très prenante. La salle est hypnotisée par ce jeu millimétré, cette véritable proposition. De quoi finir cette édition en beauté et tomber en grâce.

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Makoto San – MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

Le Bilan

Cette nouvelle édition du MaMA Festival s’achève dans un tourbillon d’effervescence. Malgré la pluie, l’évènement a rassemblé public et professionnelle derrière une scène indépendante forte, des conférences, rencontres et laisse des souvenirs magique en tête. Quelques chiffres pour conclure. Le MaMA 2022 c’était :

• 6823 professionnel·le·s présent·e·s sur l’édition 2022 avec 51 nationalités représentées
• 2512 structures présentes
• 432 intervenant·e·s
 461 accréditations médias délivrées
• 497 personnes pour mener à bien ce marathon
• Un budget global de 1,5 million d’euros
• 5428 pass publics délivrés
• 153 artistes/groupes programmé·e·s sur les 9 scènes du festival, représentant 451 artistes et musicien.nes.

Vivement l’année prochaine !


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The Psychotik Monks – MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

Lancement des festivités dans le quartier de Pigalle pour une toute nouvelle édition du MaMA Festival, le plaisir épuisant de la rentrée musicale. En ce mercredi 12 octobre, il fait bon dans les rues de la capitale. Les trottoirs et terrasses sont donc investis par les professionnels de la musique qui s’y croisent et y débriefent les concerts à faire et voir sur les trois journées denses à venir.

Parmi les bons tuyaux, celui des Pyschotic Monks, le soir même est dans toutes les bouches. « Tu vas voir les Monks ? » « Évidemment, comme tout le monde. » L’appel est unanime, c’est le concert de la soirée, comme d’autres l’ont été les années passées de De Pretto à Süeur en passant pas Thérèse ou encore Structures. C’est d’ailleurs dans la même salle que ces derniers que se produisent les Monks (comme il est de bon ton de les surnommer affectueusement) : soit à la Machine du Moulin Rouge. Il est 22 heures 45, le public et les pros ont été chauffés à bloc, les esprits embrumés par quelques vapeurs alcoolisées tournent un peu. Il est temps de prendre une dose de rock.

Trip psychotique

En attendant la sortie de « Pink Colour Surgery », le nouvel album du groupe prévu pour le mois de février prochain, le combo a de quoi balancer fort. Sa configuration scénique est à l’opposé de ce que l’on a l’habitude de voir. La batterie est à côté du chanteur, au même niveau que que la guitare, les machines et synthé. Le groupe est uni, ensemble, rien n’appartient à l’ombre sauf certainement le son. Parce que c’est bien sur une sensibilité à fleur de peau et une vraie incarnation du rock progressiste qui continue invariablement d’augmenter et de tester qu’existe la formation. Ce sont d’ailleurs les limites d’un courant que le groupe au son post punk glacé et glaçant aime à repousser. Avec eux, la continuité n’est pas de mise, la torpeur animale si. La bestialité est là, servie à grosse cuillères dans un jus lourd, costaud, solide. Un peu comme il est aisé de le dire de Black Midi. Comme eux d’ailleurs, ils ajoutent des instruments, comme de la trompette sur certains de leurs titres. Ces derniers s’étirent à l’infini, encore et encore, parfois brouillons, parfois bruyants souvent bouillants. Le chanteur déchainé, débardeur très moulant sur le corps, se noie dans ses morceaux. Il les crachent, joue sur la répétition des mots, tord les syllabes et les douleurs, s’agenouille, met en transe et entre dans le même état. Malgré la similitude de renouveau du rock français, la cours qui peut sembler être identique, on est loin du set de Structures l’an dernier qui avait mis le public en émoi. Celui-ci était plus vif et bestial, d’un rock qui fait bondir et sauter. Et d’ailleurs Pierre Seguin, chanteur de Structures, observe ce soir d’un œil bienveillant le concert de ses potes en compagnie des membres de Lulu Van Trapp qui prenaient également possession de la même scène un an plus tôt.

Nuit glacée et riff acérés

Le rock des Pyschotic Monks n’est pas là pour mettre à l’aise. Au contraire. Il hypnotise et parfois endort l’esprit. Il fait appel aux sentiments sur le fil du rasoir. Les cris se multiplient à mesure que les guitares se font aigües. Il faut arrêter de le nier Fontaine D.C a clairement une vibe The Smiths, ses envolées tristes évoquant clairement la bande de Morrissey. Chez les Monks, il y a un peu de la profondeur de Fontaines, il y a aussi parfois l’envie de puiser dans le puits de noirceur du génie qu’est Nick Cave mais aussi quelque part l’urgence douloureuse d’un Rowland S Howard. Cette profonde transe, elle se conclut dans la fosse pour le chanteur pour mieux être partagée. Il va y crier ses mots, face à un cercle qui se créé autour de lui, les instruments résonnent, se délient les uns des autres pour mieux former un tout. Il est 23 heures 45, le set devait finir à 23 heures 30, la magie n’a fait que se prolonger. Avant de quitter la scène, les remerciements permettent de retomber et de reprendre une forme de normalité calme. Les Pyschotic Monks donnent rendez-vous à la Maroquinerie de Paris l’an prochain, le MaMA lui continue demain.

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The Psychotik Monks – MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

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