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Pendant le confinement, les compères d’Isaac Delusion ont travaillé à la composition d’un nouvel EP « Make It ». Au programme cinq titres à leur sauce et reconnaissables entre tous entre électo, rock, nouvelle vague … Loïc et Jules, fondateurs du groupe ont profité de cette sortie pour répondre aux questions de Popnshot. On parle création, collaborations, libertés, confinement, concerts, science et E.T.

Isaac delusion
crédit : Paul Rousteau

Comment décririez-vous votre nouvel Ep qui sort le 23 ?

Isaac Delusion :  C’est un EP qu’on fait dans des conditions très particulières, pendant le confinement, alors que l’on devait être en tournée. Il a été fait entièrement à distance, c’est une nouvelle manière de travailler. On n’avait jamais travaillé comme ça. On a eu le temps de faire de la musique et le résultat est tel qu’on l’attendait.

Et travailler comme ça c’était pas trop compliqué ?

Isaac Delusion : C’était pas compliqué, c’était bizarre. On préfère travailler tous les deux en direct, en réel avec des vraies personnes.

Et cette période particulière vous avez voulu la retranscrire dans votre musique ? Ou plutôt mettre de côté ?

Pas vraiment, non. On a mis ça de côté. C’était un sujet que l’on ne voulait pas aborder. C’était une manière de ne pas y penser.

Le fait de pouvoir faire des concerts, sans crainte, juste pour écouter de la musique, pour passer un bon moment, c’est quelque chose d’assez primordiale pour moi.

J’ai lu dans une interview d’Indiemusic que vous trouviez votre premier album trop mainstream, le deuxième trop écrit. Vous êtes très critique sur votre travaille. Est-ce que sur celui-ci vous le remettez déjà en questions ou à l’inverse vous êtes content et fier de votre œuvre ?

Isaac Delusion : La musique c’est un apprentissage infini. On est toujours en train de se chercher, d’évoluer. Un artiste qui n’évolue pas c’est un peu un projet mort. Les mots qu’on mettait sur nos albums, nos « critiques » comme sur le premier et le deuxième, il y avait des choses qu’on n’arrivait pas à cerner, il y avait une dimension incomprise. La musique évolue en permanence, rien n’est figé. Les attentes et les goûts sont en perpétuels mouvements. On a passé un cap, on essaye de ne plus être critique sur notre travail, on essaye de produire des choses, de les sortir. Ce qui est déjà pas mal.
Au-delà de ça, on est très content de ce que l’on a fait, on en est fier. Les critiques qu’on en a faite, c’était  une manière de désavouer les choses qui sont faites, qui sont figées. On aura toujours envie de faire différemment.

Il y a un morceau, » make it« ,  que vous avez fait avec Silly Boy Blue. Vous pouvez me parler de cette rencontre artistique ?

Isaac Delusion : On évolue dans une sphère musicale, où on n’est pas nombreux à Paris et même en France à avoir le même esprit. Ce côté onirique de la musique est quand même assez large et n’a pas vraiment d’équivalent. On a trouvé une identité intéressante et originale. Des artistes qui rentrent dans le cadre de notre musicalité se retrouvent plus dans les pays anglosaxons. Silly Boy Blue on l’avait repérée avant de faire un featuring avec elle. On a le même manager, qui nous a présenté. On a accroché avec elle et on l’a fait chanter sur l’un de nos morceaux. C’était une première pour nous d’avoir quelqu’un d’extérieur. On trouve que cela a porté le morceau dans une dimension différente de ce que l’on a l’habitude de faire. C’est une super expérience que l’on va reproduire par la suite. On adore sa musique.

Isaac Delusion feat. Silly Boy Blue - Make It | A COLORS SHOW

C’est difficile de parler de musique en se détachant de l’actualité. Vous avez une tournée de prévue. Comment l’envisagez vous ? Comment l’appréhendez vous ?

Isaac Delusion : On prend les choses au jour le jour. Des dates ont déjà été annulées, d’autres devraient l’être. On a une chance assez incroyable de tourner en ce moment. On est ravis d’y arriver dans ce contexte. C’est pas facile, avec un public assis. Tout le monde préférerait plus de convivialité. Tout s’est toujours bien passé, et cela ne retire rien au plaisir.

Sur votre album Rust & Gold il y avait le titre  » Voyager ». Si vous pouviez voyager aujourd’hui, où est ce que vous  iriez ? Le voyage vous inspire?

Isaac Delusion : C’est une de nos grosses thématiques. C’est inspirant pour n’importe qui. Si on pouvait voyager où est-ce qu’on irait ? A la mer !
Moi je suis déjà à la mer ahah (Loïc).
Dans un endroit chaud avec la mer, comme Bali ou Le Sri Lanka (Jules)

Vous avez fait un live à la Cité de Sciences et de l’industrie. Il avait la particularité d’être une médiation scientifique. Pour vous comment l’art et la science peuvent-ils cohabiter ? Et comment c’était de jouer là-bas ?

Isaac Delusion : (Loïc)Pour ma part c’est un endroit où j’ai grandi. Ma mère m’emmenait souvent à la Cité des Sciences découvrir pleins de choses, faire des expériences. C’est rempli de souvenirs. Le fait de faire un concert là-bas je l’ai pris un peu comme une consécration.
(Jules) Je suis d’accord avec toi, j’ai les mêmes souvenirs d’enfance et c’était très cool de bosser là-bas.
Concernant le lien entre les sciences et la musique, on est dans une époque où les sciences impactent beaucoup la musique, on est dans un monde digital, où il se passe beaucoup de choses. Il y a plein de nouveaux instruments de musique qui sortent tous les jours, qu’on avait jamais vu avant. Il y a des nouvelles méthodes de travail, presque révolutionnaires, où tout est possible de faire même dans des tout petits objets. Il se passe quelque chose de très intéressant dans la musique. On fait une musique assez synthétique, on est très friands de ces nouvelles technologies qui sortent et qui changent la donne, la manière de faire de la musique et qui font évoluer cet art.

Isaac Delusion
crédit Paul Rousteau

Si on pouvait envoyer un morceau à une forme de vie extraterrestre, lequel choisiriez-vous pour vous présenter ?

On choisirait « Midnight Sun ». C’est notre premier morceau composé ensemble. Cela a été un succès immédiat. Il a marqué le début de l’aventure pour nous. C’est un morceau très simple, minimaliste, très dénudé, qui va vraiment à l’essentiel. L’essence du projet se trouve dans ce morceau. C’est vraiment ce morceau là qu’on enverrait à E.T..

L’art c’est déjà liberté. Le fait de pouvoir en vivre c’est la liberté absolue

Dernière question, en ce moment on parle beaucoup de liberté, que ce soit d’expression ou de mouvement. Pour vous la liberté en tant qu’artistes, qu’est-ce que c’est ?

Isaac Delusion : On a plusieurs façons d’interpréter la liberté en tant qu’artiste. L’art c’est déjà liberté. Le fait de pouvoir en vivre c’est la liberté absolue. On est « très mal placé » pour expliquer ce que c’est que la liberté vu que notre métier c’est déjà une liberté énorme.
Il y a une part de liberté à prendre concernant les réseaux sociaux. Les artistes contemporains, on attend d’eux qu’ils se dévoilent, qu’ils montrent leurs vies privées, qu’ils expliquent ce qu’ils font. On attend d’eux qu’ils mettent tout le temps du contenu, finalement sans profondeur. La liberté de tout artiste c’est communiquer ce qu’il souhaite communiqué quand il souhaite le communiqué de la manière qu’il le veut. De ne pas se sentir obligé de tout le temps communiquer avec les gens de façon très creuse, comme maintenant devenu la norme.
Pouvoir continuer à vivre en tant qu’artiste et de communiquer que de l’art.

Des projets pour l’avenir ?

Isaac Delusion : Faire le plus de concerts possibles. Sortir de cette période qui complique la vie de tout le monde. Le fait de pouvoir faire des concerts, sans craintes, juste pour écouter de la musique, pour passer un bon moment, c’est quelque chose d’assez primordiale pour moi.


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