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Sylvie Kreusch - La Maroquinerie - Crédit photo : Pénélope Bonneau Rouis
Sylvie Kreusch – La Maroquinerie – Crédit photo : Pénélope Bonneau Rouis

Étrange et magnétique artiste que Sylvie Kreusch. Encore relativement anonyme, elle cultive déjà une jolie petite aura. Sa pop aussi colorée que poétique, offre un vent de fraicheur au monde de la musique européenne. Ses inspirations à la croisée de l’enfance, du western et de la bande-dessinée, constituent un univers aussi charmant qu’enchanteur. Elle se produisait ce mercredi 4 décembre à la Maroquinerie.

Sylvie Kreusch : Une Voix familière

Son nom ne vous dit peut-être rien (pour l’instant) mais, si vous lisez Pop’n’Shot, vous avez très certainement déjà entendu sa voix. Ancienne amoureuse de Warhaus, elle a collaboré à de nombreuses reprises sur ses albums. Leur premier projet en duo We Fucked a Flame Into Being est une merveille de romantisme à la Belge. Et la voix gracile et douce de Sylvie apporte à la voix Leonard-Cohen-esque de Warhaus tous les ingrédients nécessaires à une petite pépite musicale. Le pelage doux d’un chat qui ondule contre nos chevilles qui sortirait, sans prévenir, les dents. Voilà le contraste de leur voix.

Deux ans après Montbray, un album de rupture, elle revient avec Comic Trip, infiniment plus joyeux et coloré. La chanteuse belge troque ici le chagrin pour une bonne humeur contagieuse. Près de deux ans après son dernier concert à Paris, il nous tardait de découvrir ce nouveau projet en live.

Findlay, Oiseau de nuit

Lorsque l’on passe les portes de la Maroquinerie un peu avant 20h, toutes les tables de la terrasse sont prises. Malgré le froid qui commence à mordre, lui aussi, nos extrémités, les gens se sont déplacés en nombre pour voir Sylvie Kreusch. Un public hétérogène à l’image de l’artiste caméléon que l’on s’apprête à voir sur scène : des jeunes, des moins jeunes, des franges (très) courtes et de longs manteaux de couleur. La grande dame belge n’a qu’à bien se tenir, la foule, elle, ne tient plus en place.

20h sonnent! Il faut descendre parce que Findlay monte sur scène. La première partie de Sylvie Kreusch était déjà venue quelque fois à La Maroquinerie en tête d’affiche. Anglaise, en duo avec son frère, elle offre une pop rock habitée portée par une voix puissante. Sa reprise de « Seabird » des Alessi Brothers met tout le monde d’accord, réchauffant au passage nos mains et nos cœurs. Une bien jolie découverte.

A trip to the moon

À 21h, sans se faire attendre, Sylvie Kreusch apparaît, accompagnée de six musiciens. Salle comble, donc, sur la scène de la Maroquinerie. Elle démarre le set avec « Ding Dong » et ce n’est qu’une montée en puissance à partir de là. Vêtue d’une veste de costume couverte de boutons et de breloques, de bottes de cuirs à talons et cheveux rouges, Sylvie Kreusch fait preuve d’une énergie débordante tout le long du concert.

Cette image féline mentionnée précédemment s’applique aussi à Sylvie Kreusch seule, qui dès son arrivée sur scène, bondit, toutes dents dehors. Cette énergie animale, comme un lion en cage, un chien fou ou, encore, un chat qui ferait le dos rond, l’accompagnera tout le temps du concert. Son attitude quasi punk et sa voix qui évoquerait presque Lana Del Rey créent ce contraste pendant toute la soirée, et ce n’est pas pour nous déplaire. La beauté de l’instant réside dans sa fugacité. Ce concert s’impose à nous, humbles spectateurs, comme une flamme aux reflets bleutés que l’on a envie de capturer pour mieux la regarder danser, encore et encore, bien après la fin du spectacle.

The french (and belgian) connection

Effort viscéral que celui de la création. Quand un artiste chante, peint, écrit ou danse, iel met ses tripes sur la table. Et le moins que l’on puisse faire en tant que spectateur.rice, c’est de lui rendre, tripes, cœur, et cordes vocales comprises. S’oublier pour mieux se retrouver. Dans la salle, ça ne fait pas exception, les yeux brillent et les franges courtes, si bien coiffées en début de soirée, se retrouvent complètement en pagaille. Ça saute, ça chante, ça crie et ça s’étreint. Malgré cette folie constante, la chanteuse n’hésite pas à offrir des moments de redescente en milieu de set avec « Wild Love », titre aux allures fantasmagoriques et du Velvet Underground.

Le concert se finit en apothéose, atteignant son acmé avec « Walk Walk », l’un de ses morceaux phares. Prise d’euphorie, elle ira jusqu’à finir le prochain morceau « Comic Trip » dans la foule, sautant partout (ce qui, avec des talons, est très impressionnant). « Falling High » issu de Montbray, dans lequel elle évoque Notre Dame de Paris, vient boucler ce concert. Et quel final, en ce jour de réouverture de la Cathédrale. Une chose est sûre, Esmeralda n’aura pas dansé seule ce soir.


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