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Beach Bunny par Alec Basse

À l’occasion de son concert à la Maroquinerie lors de sa tournée pour promouvoir son dernier album, Emotional Creatures, nous avons discuté avec Lili Trifilio, chanteuse et parolière de Beach Bunny.

Bonjour Lili, félicitations pour ton nouvel album, Emotional Creature, pourrais-tu le décrire en quelques mots ? 

J’ai envie de dire émotif – c’est dans le titre – ambient, et pourtant familier… très personnel !

Sur instagram, tu as une esthétique très féerique et portée sur la nature et pourtant la pochette de l’album et les clips ont un côté un peu science-fiction. Quelle était l’inspiration derrière ces visuels ? 

Au début de la pandémie, je ne regardais que des films de SF et j’écoutais beaucoup de Grimes, ça m’a donné envie de faire un album dans cette esthétique. Et comme l’album est sorti un an après, j’étais déjà passée à autre chose donc à toute cette esthétique un peu féerique. Mais à l’époque, tout ça résonnait vraiment avec ce que je vivais : la science fiction et ma déprime.

Tu as sorti deux clips qui font écho l’un à l’autre. Aimerais-tu un jour faire un album auquel s’attacherait un film ?

J’adorerais, mais c’est vraiment une question de budget et si je l’avais, je l’aurais déjà fait ce film. Dans tous les cas, je compte bien refaire des vidéos connectées comme ça plus tard.

Déjà sur ton premier EP, tu t’inspirais des émotions un peu cathartiques et du côté un peu prosaïque de la vie. Avec Emotional Creature, tu t’es encore plus affirmée là-dessus. Pourquoi est-ce que ça te parait important de parler de ces sujet-là dans ta musique ? 

Il m’est assez difficile d’être vulnérable sur certains sujets, et en tirant d’experiences personnelles et en écrivant dessus, ça a un effet assez thérapeutique pour moi. J’en retire beaucoup plus que si j’écrivais de la fiction et ça me permet d’aimer encore plus les chansons. Elles deviennent jamais ennuyeuses parce que je serai toujours attachée à l’expérience.

Et tu n’as jamais la crainte de sortir certains morceaux et d’avoir l’air vulnérable aux yeux d’inconnu.es ? 

Je pense que j’ai dépassé cette crainte et surtout les émotions que je ressentais en écrivant ces chansons. Mais pourtant, je garde quelques difficultés avec ma santé mentale, particulièrement l’anxiété. Je travaille toujours sur ma manière de la gérer mais le fait d’avoir une plateforme et l’admettre publiquement peut créer beaucoup d’anxiété aussi.

Et pourtant ta musique a un côté très joyeux, peu importe le sujet que tu abordes. Comment ça se fait ? 

C’est avant tout par goût personnel. J’écoute très peu de chansons lentes et plutôt du rock ou de la pop. C’est toujours des morceaux rapides et joyeux et peut être que ma capacité de concentration est trop courte pour apprécier les chansons lentes. Donc quand j’écris une chanson j’ai envie de la réécouter plusieurs fois sans m’ennuyer donc ça vient assez naturellement.

Dans plusieurs interviews, tu as affirmé que « Weeds » était ton morceau préféré sur cet album. Pourquoi ? 

J’aime beaucoup ce morceau parce qu’il y a un côté un peu « empowering » à la chanter. Dans mes autres morceaux, j’ai tendance à blamer les autres ou des choses extérieures pour mes problèmes mais avec « Weeds » j’ai plus l’impression de me responsabiliser pour mes problèmes et de travailler sur l’amour de soi. C’est un message que j’essaye d’apprendre mais je pense que c’est important de le chanter.

Est-ce que tu vois la musique comme une moyen d’exorcisme ? 

Je pense, oui. Avec « Weeds », c’est très agréable mais aussi utile pour mon esprit de parler de séparation et tout ça. J’ai envie d’écrire une chanson où je me laisse plus aller sur le moment présent et un peu moins pessimiste. J’aimerais bien écrire des chansons plus heureuses à l’avenir.

Tu as écris cet album pendant le confinement, est-ce que la période a eu un impact sur ton processus créatif?

Oui, il y a vraiment eu une influence. La pandémie, surtout en 2021, a été assez terrible pour moi. Je traversais une phase difficile et je pense que les thèmes des chansons viennent directement de ce que je ressentais à l’époque. Si la pandémie n’avait pas eu lieu, l’album aurait été complètement différent, donc j’imagine que c’est positif.

Certaines de tes chansons ont rencontré un certain succès sur TikTok. Est-ce que cette célébrité émanant des réseaux sociaux a eu un impact sur la création de l’album ? Par exemple dans ta perception de la musique et de la célébrité.

Je ne pense pas que ça ait eu un effet sur l’écriture des chansons, mais je pense qu’il y a eu un impact sur ce que je ressentais quand l’album était sur le point de sortir. J’étais beaucoup plus nerveuse parce que je savais qu’il y avait un public plus grand, prêt à comparer avec ce que j’avais fait avant. Donc ça a été un obstacle difficile à dépasser. Je voulais surtout que tout soit parfait.

Tu es la seule femme du groupe et pourtant l’esthétique du groupe reste très féminine. Est-ce que cette position a pu créer (notamment avec les médias, le public, plutôt qu’au sein du groupe) une dynamique particulière par le passé ? 

Je pense oui. J’ai surtout remarqué que les gens aimaient bien comparer des groupes avec ce genre de formation. Le plus intéressant, c’est que souvent, effectivement il y a une chanteuse et le reste des membres sont des hommes, mais d’un point de vue du genre musical c’est complètement différent. C’est un peu bizarre et j’ai trouvé ça intéressant mais c’est ni bien ni mal. Après, ça fait tellement longtemps qu’on joue et j’ai vu peu d’articles qui nous décrivaient comme un « groupe de femmes ».

L’année dernière, tu as collaboré avec ta chanteuse préférée, Marina (anciennement Marina and the Diamonds), comment c’était ? 

Un rêve qui se réalise ! Je pourrais pleurer rien qu’en y repensant. Mais c’était intéressant parce que c’était durant la pandémie donc on ne s’est jamais rencontrées ou ne serait-ce qu’échanger quelques mots. Elle m’a juste envoyé un fichier audio et je devais y ajouter ma partie. C’est super cool et j’adorerais collaborer avec elle à nouveau.

Et est-ce qu’il y a d’autres artistes avec tu aimerais collaborer ou c’était déjà la collaboration de tes rêves ? 

Ça l’était ! Peut-être que j’aimerais bien écrire une chanson avec elle parce que là, c’était sa chanson et j’ai juste pu écrire ma partie. Sinon, pour une autre collaboration, peut-être Paramore ou quelque chose avec Hayley Williams.


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