C’est dans un bar parisien que la troupe d’Holy Oysters avaient donné rendez-vous à l’équipe de Pop&Shot pour papoter quelques jours avant leur show aux  Nuits Claires 2017 . Retenez bien leur nom, ces petits génies de la pop psychédélique vont faire parler d’eux dans le futur. Autours de bières de Montreuil et autres cocktails exotiques aux fruits de la passion, la joyeuse troupe à aborder son point de vue sur la femme, la musique, ses futurs projets et en a même profiter pour parler d’huitre sacrée. Interview.

Holy Oysters facebook DR

P&S : Vous allez jouer aux Nuits Claires, le festival du journal féminin Marie Claire, c’est l’occasion pour nous de vous parler de féminité. Tout d’abord, quel rapport avez vous à la presse féminine ?

Max : Mon ex achetait pas mal de magazines pendant les vacances et j’avoue que je faisais tous ses tests.(rires) J’adore les tests. C’est hyper rafraîchissant.

P&S : Est ce que vous avez des artistes féminines qui vous ont influencés ?

Akim : Ouais grave. Pleins. Janis Joplin.

Max: Saint Vincent. Nao qu’on a découvert il y a pas longtemps.

Antonin : Lauryn Hill.

Akim : Janet Jackson.

P&S : Si vous pouviez choisir n’importe quelle artiste féminine, avec qui  partageriez-vous une affiche de concert?

Martin : Queen B! Carrément!

Max: Saint Vincent. Leur jeu de guitare est vraiment stylé et vraiment unique.

Akim: Haim

Antonin: Alicia Keys pour le coup.

P&S : Une question plus compliquée : il y a pas longtemps c’était le 8 mars, la journée de la Femme. L’égalité Homme-Femme, c’est un sujet qui vous parle ?

Max : C’est révoltant qu’encore aujourd’hui il faille se battre pour qu’il y ait une égalité , que les gens commencent à peine à se réveiller, alors que pour moi que ce soit Femme-Homme, Noir-Blanc, je ne comprends pas qu’il faille encore se battre. C’est révoltant. Quand on voit qu’il y a des mecs comme Trump qui sont élus quasi à la tète du Monde, on se dit que c’est la régression… (il sourit) Je pense que ça donne notre avis sur la question…

Akim : ça ne devrait même plus être des sujets, c’est assez triste que ce soit encore un sujet d’actualité…

Max: Heureusement aujourd’hui, les gens s’expriment à ce sujet et se bougent surtout grâce à Internet. Il y a quelque chose de positif avec les réseaux sociaux. Les gens sont actifs, ça les a réveillés et ils font les choses qui vont dans le bon sens.

Akim: Malheureusement, il y a des gens qui sont aussi actifs dans le mauvais sens. Il y a des gens qui se battent pour le féminisme et qui font scandale… C’est dommage, par exemple Emma Watson avec ses seins… Pourquoi l’accabler ? Elle est en accord avec son message alors pourquoi ne pourrait-elle pas montrer son corps ? Il n’y a aucune incohérence à être féministe et assumer sa sexualité. Je pense aussi par exemple, à Alicia Keys qui ne met plus aucun maquillage, elle a sorti son album et se laisse tout naturel, et je la trouve mille fois plus belle qu’avant, quand elle était sur-maquillée. Pourtant, elle a été énormément moquée et pointée du doigts pour ça.

Antonin : Le problème c’est que les cinéma et les séries n’aident pas. On continue à nous proposer des stéréotypes de meufs fragiles  qui se font sauver par le mec fort, le héros, et cette image, elle reste.

Max : Oui mais à l’inverse de ça, il y a de plus en plus de séries, comme The OA, où un femme est  le personnages principal. Regarde les derniers Star Wars! On a à faire à des héroïnes, c’est super! Mais c’est aussi ce qui a fait scandale: on a entendus des vieux machos dire « on en a marre de voir des filles »… Justement ! Non ! Après ça peut être bien traité ou non, mais l’intention est là.

P&S : Une petite dernière sur les femmes: si demain vous vous réveillez dans le corps d’une fille, quelle est la première chose que vous feriez ?

Akim : dans le corps d’une fille ? Ah je me touche les seins direct ! (rires)

Max : (Rires) Non mais ça va à l’encontre de tout ce qu’on vient de dire!

P&S: Pas forcément. Et puis c’est une réponse qu’on peut attendre. Comme une fille pourrait dire qu’elle testerait le fait de pouvoir pisser debout…

Max: Pour moi, il n’y a rien qui change à être une fille ou un mec, à part l’apparence physique ça ne change rien. Du coup, ça ne changerait rien.

P&S : Parlons de votre musique maintenant. Le deuxième EP est en préparation. Depuis combien de temps travaillez-vous dessus et où en êtes-vous?

Max : Ça va faire trois semaines – un mois. Pour l’instant , il y a 4 vrais titres. Mais autour, on est entrain de concocter , des petites interludes, des micros chansons, il y en aura 9. On est entre l’EP et l’album, ça va être un format hybride.

P&S : Vous avez déjà le titre ?

Max : Oui on l’a mais on préfère le garder pour nous pour l’instant.

P&S : Ok, on attend de le découvrir avec impatience. Concrètement, comment travaillez-vous sur sa création?

Max : Je fais les chansons, de mon coté chez moi. J’ai un petit home studio, avec pleins de claviers et tout. Et là on est entrain d’enregistrer chez mon ami , Marcus Linon ( NDLR : il prend le dictaphone et redit le nom à voix haute, le reste de la bande rit. Et nous avec). Avec qui je travaille beaucoup, que ce soit pour Holy Oysters ou pour d’autres projets. On va mixer le deuxième EP ensemble. Antonin va faire les batteries avec Quentin qui n’est pas là. On va faire basse-batterie en live, je récupère le tout et je vais bidouiller ça,. On est encore en phase de prod’ et ça se passe bien pour l’instant, c’est cool.

 

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P&S : Holy Oysters est un groupe multimédia, il y a de la vidéo, de la musique, une image visuelle marquée… C’est important pour vous? Comment ça se travaille ?

Max : J’ai fait un Master de graphisme, de direction artistique et aujourd’hui pour exister il faut avoir une vision à 360°, peu importe le projet artistique, il faut voir le projet sur tout les supports possibles. On essaie de développer un concept et une identité globale et comment on va développer les performances scéniques à partir de ça.

P&S : On parle beaucoup de musique psychédélique concernant votre musique, c’est comme ça que vous le définiriez ?

Max : Non pas forcément. C’est vrai que ça fait beaucoup partie de nos influences, les années 60-70, mais plus ça évolue j’ai l’impression que moins on sera catalogués comme ça… Quand j’écris une chanson je ne me dis pas comment je pourrais la rendre psychédélique. Il faut dire que quand il est sorti le premier EP avait déjà été écrit il y a trois ans. Le deuxième EP quand il sortira, sera plus expérimental et beaucoup moins  psyché. Il va avoir des influences plus larges. Il y aura du RNB des années 90, du gros rap et du funk aussi…. C’est aussi excitant car il va y avoir des expérimentations et du changement, même au niveau du live.

P&S : Tu parles de nouvelles influences, mais est-ce que vous avez les mêmes influences ?

Max : Je ne sais pas… Je pense qu’on aime tous globalement les mêmes trucs…

Antonin : On a tous des références en commun, mais chacun a son univers. Déjà, je dirais les Beattles. (le reste du groupe acquiesce). On aime pas forcément les mêmes groupes, mais on aime le même univers quand on se fait écouter des trucs, généralement tout le monde adhère. En ce moment, on est tous sur Anderson Paak. Le dernier Bon Iver.

Max : Rien de psychédélique donc. Les 4 titres vont être vraiment pops et les petits interludes , eux, seront beaucoup plus expérimentaux.

P&S : Vous parliez de cohérence visuelle tout à l’heure ? A quoi ça ressemble un concert d’Holy Oysters ?

Max : Il faut venir tout simplement (grand sourire).

P&S : On va le faire dès la semaine prochaine pour les Nuits Claires.

Max : On a donc déjà cinq symboles, les cinq médaillons, que j’ai fait pour renforcer l’identité visuelle du groupe. J’ai développé quelque chose visuellement, une application – qu’on ne pourra pas faire au Yoyo ( club du Palais de Tokyo ou se produira Holy Oysters le 22 mars 2017)- qui est audio réactive, une petite forme organique qui va réagir différemment en fonction des notes jouées par les différents instruments.

P&S : Et pourquoi vous appelez-vous Holy Oysters ?

Max : Un jour j’ai failli me noyer. Une expérience de Mort Imminente. Et j’ai été sauvé par une huître, qui en me ramenant sur la plage m’a raconté son histoire, l’histoire de leur civilisation. Qu’il y avait cinq grandes huitres, qu’ils choisissaient leur religion, que ça n’avait pas toujours été facile mais que maintenant ils vivaient dans la paix. Du coup, j’essaie de prêcher la parole de l’Huître.

P&S : Tu as regardé The OA, non ?

Max : (éclats de rires) Mais ouais carrément ! Sauf que cette histoire date d’il y a beaucoup plus longtemps.

P&S : En fait c’est la série qui a pompé ton histoire ?

Max : (Rires) J’ai rajouté l’EMI il y a pas longtemps mais l’histoire date d’il y a longtemps…

Akim: tu étais en école à Melun à l’époque…

P&S : Une dernière question : Vous allez jouer avec Pete Doherty ? Comment vous l’appréhendez ?

Akim : Je fais partie des gens qui écoutaient Libertines dans ma jeunesse et on avait raté son live à Etretat au Hello Birds où on était monté sur scène un an avant lui et donc là c’est sympa , c’est un très joli clin d’œil  à mes 14 ans.

 

Retrouvez Holy Oysters sur scène aux Nuits Claires de Marie-Claire le 24 mars 2017 au Yoyo de Paris.

Pour plus d’infos sur le groupe rendez-vous sur leur site officiel et sur cette chouette interview/ découverte.

 

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