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mars 2023

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Hozier – Eat Your Young (2023)

Le 17 Mars dernier, l’irlandais Hozier sortait son nouvel EP Eat Your Young en avant-goût pour un LP, Unreal Unearth qui sortira l’été prochain. Quatre ans après l’excellent Wasteland Baby! Hozier revient plus sombre que jamais avec un EP dantesque et mélancolique. 

Saint-Hozier

Pour beaucoup, le 17 mars rime avec vert, bière et Patrick, mais pour Hozier, 17 et mars riment avec bougie, Dante et cannibalisme. Car sorti le jour de son anniversaire, le nouvel EP Eat Your Young fait référence au texte A Modest Proposal de Jonathan Swift dans lequel il invite les pauvres à vendre leurs enfants aux riches pour qu’ils puissent se nourrir durant les famines en Irlande. Evidemment, c’était une satire… enfin on espère.

Les trois morceaux « Eat Your Young », « All Things End », « Through Me (The Flood) » réfléchissent chacun leur tour sur la condition humaine fondant leur inspiration sur l’Enfer de Dante, le deuil et la Bible. Si cet EP devait avoir une morale, un trait : l’existence ne peut être vécue sans deuil et perte(s).

Inferno?

Chaque morceau s’inscrit toujours aussi parfaitement dans l’univers imagé et macabre de l’Irlandais. Cet univers sombre et poétique qui nous avait tous charmés déjà en 2014 avec son premier album Hozier et qu’il avait ravivé en 2019 avec le très bon Wasteland, Baby! revient en très grande forme avec Eat Your Young. 

Dans « All Things End« , le deuxième morceau de l’EP, Hozier réfléchit et se lamente sur la fin inévitable d’une relation en y ajoutant un commentaire plus optimiste de renouveau : « but we begin again »; et révélant ainsi le rythme cyclique de l’existence.  Le morceau se montre plus lent, moins enjoué que « Eat Your Young« , et mettant une emphase sur les paroles. Mais il y a quelque chose de rétro à ce morceau, une inspiration 80s plus ou moins lointaine et peut-être l’impression d’avoir déjà entendu un morceau comme celui-ci au moment du refrain.

Cet EP arrive ainsi comme un amuse-bouche qui nous fait patienter gentiment. Êtres avides et voraces que nous sommes, on aurait voulu plus, bien plus, tout de suite, plus tôt même. Mais aucune crainte, le nouvel album, Unreal Unearth, arrive ! On a juste pas la date exacte (il est question de « fin août » selon certaines sources). Une chose est cependant sûre, Hozier sait nous mettre l’eau à la bouche. Mais pas suffisamment pour en manger nos enfants.

L’artiste se produit le 18 juillet prochain à l’Olympia.


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Pistol de Danny Boyle (de gauche à droite : Anson Boon, Louis Partridge, Toby Wallace, Jacob Slater)

En juillet 2022, la nouvelle série de Danny Boyle, Pistol, sortait sur la plateforme Disney +. Si elle est passée à la trappe en France, elle  retrace de manière romancée le parcours des tantôt décriés tantôt légendaires, Sex Pistols. Est-ce qu’elle vaut le coup ? On vous dit ça avec un peu de retard. 

Pistol : de quoi ça parle ?

Même si le groupe le plus scandaleux et le plus destroy n’a pas duré bien longtemps (trois ans tout au plus), leur héritage persiste toujours, près de quarante ans plus tard. God Save The Queen, encore aujourd’hui est utilisé à tort et à travers. Il n’y a qu’à voir tous les tee-shirts, les mugs, les sacs en bandoulière et les pins sur la veste en jean d’un jeune en manque de sensations fortes, désireux de mener une révolution déjà faite. Tout cela a-t-il perdu un peu de sa valeur? Devenu une marque déposée comme la Joconde et Mickey Mouse? Peut-être, mais nous ne sommes pas là pour décaper le capitalisme.

Pistol est donc l’exemple parfait de l’héritage du groupe -et de la mode des biopics multirécidiviste qui nous attaquent depuis quelques années. La série retrace ainsi les débuts et la fin des Sex Pistols dont les “faits » sont fondés sur les mémoires de Steve Jones (guitariste) sorties en 2011, My Lonely Boy. Ceci explique ainsi la focalisation presque interne qui le place en personnage quasi-principal. Quelques personnages mythiques traversent la série : Vivienne Westwood, Malcolm McLaren, Siouxie Sioux (faut le dire vite), Pamela Rooke (incarnée par la géniale Maisie Williams) ou encore l’ombre d’un Bowie mentor et demi-dieu.

Pistol de Danny Boyle (2022)

Est-ce que c’est bien ?

Somme toute, la série se regarde vraiment bien et assez vite. Dès les premières scènes, l’imaginaire sombre de Danny Boyle (Trainspotting, 28 Jours Plus Tard…) apparait à l’écran. Des images d’archive d’une Angleterre pauvre inscrivent la série dans un contexte social au bord de la révolution. Les filtres utilisés créent une atmosphère fumeuse et rétro qui entraînent plutôt bien le spectateur dans un univers imaginé des années 70. Je dis « imaginé » parce qu’en soit, cela reste une série, avec des failles autant narratives que techniques.
En effet, le déroulement de la série est peut-être un peu trop linéaire et traditionnel. On aurait espéré une prise de risque un peu plus audacieuse, un saut un peu plus fou dans l’univers punk. Les scènes de concerts peignent davantage un tableau chaotique où se mêlent cris de furie et concours de crachat. Mais ça reste modeste.

Pistol de Danny Boyle (2022)

Mis à part ça et quelques facilités narratives que nous ne relayerons pas ici, les acteurs y sont assez bons. Notamment Thomas Brodie-Sangster (le petit garçon amoureux dans Love Actually) qui joue à la perfection le rôle du manager/escroc. Toby Wallace qui campe Steve Jones s’en est plutôt bien tiré, là où Anson Boon, qui en soit n’est pas mauvais, campe un Johnny Rotten un peu trop excessif, plus pile électrique que mauvais garçon.

Un héritage contesté ?

Johnny Rotten n’a pas été consulté pour la série et il n’a pas hésiter à trainer en justice ses anciens camarades pour « éviter le massacre de changer leur histoire en conte de fées ». En vain. Ce n’est pas la première occurence avec Disney +. On se rappelle de la série Pam and Tommy où Pamela Anderson n’avait jamais été consultée pour la narration. 

Comme souvent dans les histoires de groupe de rock, les femmes sont reléguées au second plan. Ben oui, tout le monde sait bien que c’est une affaire d’hommes le rock. Imaginez donc l’effroi de Chrissie Hynde (la vraie) quand elle se voit représentée à l’écran comme la maitresse revêche de Steve Jones plutôt que comme une musicienne à part entière. De son côté, Vivienne Westwood (disparue en décembre dernier) apparait ici déterminée et pourtant effacée par son compagnon McLaren. On aurait aimé un développement plus approfondi et plus logique de LA figure majeure du punk.

Il faut regarder cette série comme une œuvre de fiction partiale, une tentative de biopic vraiment sympa à regarder mais n’espérez pas y trouver un documentaire véridique. On est chez Disney là, n’oubliez pas comment se termine leur version de La petite Sirène.


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En février 2022, Big Thief publiait une petite merveille au nom épique « Dragon New Warm Mountain I Believe in you ». Au programme une pépite de 20 titres, rien que ça, emprunts d’un univers magique où la folk et le rock font bon ménage. On s’y sentait comme au coin d’un feu de camps, avec l’aisance que l’on a avec de bons amis. En confiance, en harmonie.Au creux de cet opus, de la diversité : parfois entraînant  « Spud Infinity », d’autres fois porté par des cassures de rythmes « Little Things », de la folk bien écrite « Certainly » ou les balades accrocheuses « Simulation Swarm ». Le tout porté par la voix inimitable de sa chanteuse, aérienne, profondément touchante. De quoi satisfaire un public exigeant, féru de folk rock mais pas que.

Big Thief - La Cigale - 2022
Big Thief à La Cigale – Photo : Louis Comar

Depuis la troupe d’Adrianne Lenker a parcouru le monde pour le défendre. La tournée américaine touchant à sa fin c’est vers l’Europe que les 4 inséparables s’envoleront pour y passer le printemps. Aucun passage français n’est pour autant programmé, parce que la vie est injuste tout simplement. Toujours est-il qu’au milieu des dates et des tours bus, Big Thief a pris le temps de composer et de tester ses nouveautés en live. Si les groupes de fans partagent quelques extraits captés ça et là au téléphone portable, laissant juste entre-apercevoir ce que pourrait donner le prochain opus du groupe, c’est finalement grâce au Late Show qu’il a été possible d’en écouter un peu plus.

« Vampire Empire » : vol au dessus d’un nid de chœurs

Intitulé « Vampire Empire » ce tout premier nouvel extrait convoque le meilleur de Big Thief. Partant d’un démarrage très folk rock, le titre dose à juste titre son envolé. L’aisance indé du groupe est toujours saisissante. Comme dans un « Little Things », les rythmiques et les voix s’y enter-mêlent, les éléments se mélangent. Le dialogue est là entre les instruments et le chant. Le groupe a le don de créer des morceaux planants où l’osmose est maîtresse. Ici, l’impression de voler entre les notes domine. La voix aérienne d’Adrianne Lenker y est pour beaucoup. Elle s’accélère, se pousse dans ses retranchement, d’abord aiguë, elle finit par se dévoiler plus grave allant jusqu’à pousser un cri bien senti à la « Contact » en fin de morceau. Léger comme les ailes d’un oiseau, ce titre promet un nouveau voyage enchanté pour le prochain album qu’on espère écouter au plus tôt.


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