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Thom Sonny Green

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Alt-J the dream pochetteLe 11 février, Alt-j signe son retour sur album avec « The Dream »,  le digne successeur de « Relaxer » paru en 2017. Le trio mené par Joe Newman dévoile cette fois un opus fascinant aux nombreux rebondissements et aux changements de registres aussi travaillés que déconcertant. Ils en profitent pour narrer des crimes réels  et les récit d’Hollywood et du  Château Marmont. Une pépite à l’imagerie cinématographique à ne pas manquer. On vous raconte track by track.

Décryptage

C’est sur « Bane » que le groupe débute sa nouvelle galette, un son de boisson ingurgitée, comme un choc rock vient appeler l’oreille de l’auditeur. C’est pourtant un tout autre monde qui attend les fans d’Alt-J. Ce titre qui signifie fléau en français plonge immédiatement dans l’univers cinématographique d’Alt-J, derrière la guitare travaillées, les premières notes qui s’éternisent à l’infinie évoque la B.O revisitée d’un western moderne. Le combo n’a de cesse de parcourir les périples Hollywoodien. A contre pied de ce qui est demandé via Spotify et autre plateforme de streaming, Alt-J prend le temps. Son exposition est dense, lente, les notes aériennes de sa pop euphorisantes ne s’invitent que doucement. Ceux qui avaient excellé sur leur première galette pour finalement perdre en superbe plus tard donnent ici le ton : « The Dream » s’écoutera les yeux fermés mais les oreilles grandes ouvertes et promet un périple onirique sur fond de pellicule retransmises par le son.

Pour son voyage, Alt-J nous emporte très loin, le deuxième titre « U&Me » serait un classique Alt-J s’il n’empruntait pas aux sonorités world  pour se donner l’étoffe d’un charmeur de serpents. Nous voilà pris dans le cocon, le portrait se précise.

Road movie pop

Il est temps de reprendre les routes, c’est d’ailleurs la bande son idéale d’un road movie que propose ensuite Alt-J sur « Hard drive gold », les rythmiques changent régulièrement. Le titre coloré et joviale invite à danser avec une vibe délicieusement rétro 80’s. Pour le parfaire, le groupe prend le temps de faire des pauses, d’inviter des voix à déclamer quelques intonations, pour mieux repartir. On pense à une version pastel de « Footlose » alors que les voix enfantines s’invitent sur quelques chœurs rapides avec la précision d’un « The Wall ».

Alt-J sait ménager ses effets, après cette promenade endiablée, nous revoilà plongés dans une vague aérienne sur « Happier when you’re gone », une balade bien plus classique du combo. Le titre profite néanmoins de chœurs et de bruitages, les crépitements d’un feu notamment,  pour prendre en force et en puissance sur sa seconde partie. Cet instant gospel rappelle que la pop se sublime via ses multiples facettes.

Les changements de rythmes font partie de ce périple sauvage. Le coup d’envoi de « The Actor » est d’ailleurs lancé par un appel de cuivres. Cette même sonorité organique se retrouve surprenant là où les envolées lyriques pourraient toucher au classique. Le rock vient du blues et la pop peut bien y trouver un chemin. Si Joe, le chanteur avoue avoir à ses débuts trouver son inspiration en prenant des champignon hallucinogènes, cette fois-ci le mot « cocaïne » se fait entendre sur une base régulière comme un let motiv.

Clin d’œil au classique

alt-j deluxe edition« Get better » propose une pause le temps d’une ballade en quasi a capella. Les instruments y sont minimalistes. Là encore le titre ne cache pas son amoure pour le septième art. Seules quelques notes de guitare viennent sublimer la voix posée du frontman. A contre pied des tendances, Alt-J n’hésite pas à prendre 5 minutes et 51 secondes pour développer cette balade sur la pointe des pieds qui alterne entre la légèreté d’une ballerine et la douceur d’une histoire contée près d’un feu de camp.

C’est sur un coup de tonnerre que débute l’arrêt à « Chicago », le puissance de cette entrée en matière tranche indubitablement avec  avec la douceur de la voix qui se fait ici plus aiguë que jamais. Pourtant comme bien souvent sur « Dream » rien n’est ce qu’il y parait. D’ailleurs, le morceau prend le temps de marquer un silence, une évidence dans le classique mais une rareté dans la scène actuelle avant de changer radicalement de registre pour devenir carrément psychédélique. L’album construit en montagne russe n’a de cesse de surprendre, se réinventer, donner une piste pour mieux la brouiller quelques minutes plus tard. Si certains, peuvent parfois perdre la boule au milieu de changements de registres qui ne donnent plus sens à leur mélodies, c’est sans compter la prouesse d’Alt-J, qui sait donner une logique entière à ces identités multiples.

« Chicago » c’est bien mais « Philadelphia » est tout aussi agréable, nous nous y rendons donc avec un pas pressé et surtout une nouvelle insertion classique. Les envolées pop, secouée, presque rock sont alors confrontées à la présence d’une cantatrice qui scande quelques paroles de sa voix puissante. Queen avait défini l’opéra rock, Alt-J, des années plus tard, s’ose à l’opéra pop. Sur sa finalité, la pop reprend ses droits, et introduit des accords digne de The Verve. La barre touche maintenant le ciel.

Perdre la raison en terres américaines

On délaisse la voiture, pour mieux « Walk a mile » dans les chaussures des musiciens comme ils l’indiquent. Un chœur de barytons indique le chemin à suivre. A travers les notes, il est facile de se laisser aller à la contemplation du chemin. Comme toujours la formation crée des sonorités qui sonnent comme des images, le parcours est tracé, les odeurs sont présentes, la route est longue et introspective.

Alt-J est un delta, un triangle, c’est de là que vient son nom qui en avait, pour la petite histoire, par ailleurs changé deux fois auparavant. Voilà donc que le groupe s’offre un clin d’œil en intitulant son dixième titre « Delta ». Un hymne d’une seule minute, aux échos dignes d’une église, à la sobriété aussi maîtrisée que sublimée.

Après s’être retrouvés, quel plaisir de pouvoir perdre la tête. « Losing my mind » s’annonce être un détour embrumé de presque 5 minutes. La voix y est enregistrée sous plusieurs tonalités et la rythmique est mise en valeur à coup de répétitions. « I’m losing my mind » annoncent-ils avec la sérénité d’un secret partagé et le vague à l’âme propre aux opiacés.

Un dernier instant complice

C’est sur un éclat de rire que débute le dernier titre de l’album « Powders ». Comme une synthèse de l’album, le titre perd pied, s’ose aux envolées pop avec la grâce de ce qui pourrait être un bœuf improvisé. Et pourtant, il n’en est rien. Le combo nous invite une dernière fois dans un périple dans le sud américain entre notes et chuchotements d’équipe.

Ces dernières notes ne font que renforcer la force d’un opus qu’on voudrait ne jamais quitter. Il est aussi pluriel que maîtrisé, aussi posé qu’envolé. La route est belle en compagnie d’Alt-J. Reste à espérer que ceux qui ne sont pas réputés pour leurs lives, sachent cette fois sublimer cette galette quand il sera temps de prendre les routes pour la défendre.


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