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Printemps de Bourges

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Le vendredi 19 avril s’annonce comme la journée la plus « Printemps de Bourges ». En effet la programmation enchaine entre Inouïs, anciens Inouïs, artistes habitués et consacrés au Printemps de Bourges qui s’entremêlent sur les différentes scènes. Le festival garde année après année sa place d’institution de la musique, c’est parce qu’il est constitué de surprises toutes plus ingénieuses les unes que les autres. Le Printemps ouvre des portes que nous n’aurions jamais pensé pousser et propose pour nos yeux ébahis les prochains coups de coeur qui hanteront nos iPod (ou nos plateforme de streaming).

DESAINTEX 

Cheveux courts, lunettes rondes et petit pantalon de velours, Desaintex a une allure de gentil garçon et sa musique va dans ce sens, il susurre des paroles romantiques, douces, sur des instru électroniques comme des balades envoûtantes.
desaintex printemps de bourges 2019

EPHEBE 

EPHEBE a de l’énergie à revendre et ça se ressent : chorégraphies, drop the mic et lancé de baguettes dans la fougue de son show, EPHEBE est le premier artiste des inouïs qui subjugue aussi rapidement le public.
Ephebe Printemps de Bourges 2019

HERVÉ 

Toujours dans cette vague électro-pop, c’est seul qu’Herve convainc à l’unanimité le public du 22. Ses instrus electro nous fait penser à celle de Lescop, ses textes a du Bashung dont il reprend La « Peur des Mots ».
T-shirt blanc et jean, pas d’exubérance, des lumières en contre-jour, c’est la musique qui fait le travail. Hervé est un nom qu’il faut retenir. Côté pro beaucoup en parle. D’ici quelques mois il fera sûrement parti de la nouvelle vague et remplira des salles beaucoup moins intimiste que le 22.
Hervé printemps de bourges 2019

INUIT 

Inuit qui nous faisait déjà danser en décembre au Festival Les Aventuriers investit cette fois l’immense salle du W. Ce sont eux qui lancent les festivités de la journée pour cette salle qui accueille des milliers de spectateurs jusqu’à la nuit.
Avec un concert plus électro que celui que nous avons connu, Inuit se met le public dans la poche très vite, ils jouent leurs chansons les plus connues, la plupart sorties sur leur dernier album, Action mais aussi Dodo Mafutsi extrait de leur premier EP, l’occasion de faire chanter la salle entière sur le refrain de cette chanson qui prend des airs d’hymne que l’on chante avec fierté.

JEANNE ADDED 

Ce n’est pas sur une scène mais bien sûr un ring que Jeanne Added est montée.
Des les premières notes, elle parcourt la scène en courant pour ne plus jamais s’arrêter, un micro ou une guitare dans la main, Jeanne donne le change, sa voix reste imperturbable et son humeur électrique est communicative à commencer par les musiciens derrière elle, deux femmes et un batteur sur scène, déchainés, bien décidés à en découdre avec cette impressionnante salle qui réunit un public de plus en plus nombreux pour l’occasion.  Elle déborde tellement d’énergie qu’il est parfois difficile de la suivre du regard. Quand elle s’arrête elle jette des coups de pied dans les airs plus haut que sa tête. La veille elle reprenait Higelin. Aujourd’hui elle irradie la foule de sa présence, de sa prestance, de ses morceaux qui nous transporte et nous donne des frissons. Avec son deuxième album sorti en septembre, l’artiste à la formation jazz est devenue une des personnalités que seul Bourges sait révéler.
Jeanne Added printemps de bourges

FLAVIEN BERGER 

Après le ring, Flavien Berger nous propose de visiter son laboratoire expérimental dans lequel il confronte ses titres les plus connus aux possibilités de ses synthétiseurs.
C’est un drapeau à la main et ses lunettes sur le nez qu’il entre en scène pour se placer derrière deux claviers et plusieurs micros. Il prend la parole, créé un lien avec le public qu’il entretient tout au long du concert. Et il s’avère qu’en plus d’être bon, il est drôle !
Le nouveau Sebastien Tellier arrive sur scène, retire le drap qui recouvre ses instruments et entame plusieurs minutes de sons électroniques. Sur les côtés, 4 piliers, eux même recouvert de tissus bleu encadrant l’artiste. Ils font office de chorégraphes, tournoyant au rythme des morceaux, tel des derviches tourneurs modernes. Il propose tout de suite la mise en place d’un petit jeu qui fait craquer le public : quand il décrochera son micro de façon non-chalante, le public devra « manifester son contentement » pour que les auditeurs qui suivent le concert à la radio en soient informés.
Il reprend ses titres, Océan Rouge, Pamplemousse, Brutalisme… et les pousse à leur paroxysme, les réarrange, ajoute des paroles, il joue et s’amuse avec ce qu’il fait de mieux : innover.
De son côté le très en vogue Flavien Berger, lunettes greffées sur les yeux en impose.  Avec une sobriété et  un calme exemplaire, il communique régulièrement avec un public d’adeptes qui danse dès les premières secondes du set. Sa voix grave et ses incantations en français dans le texte captivent. Il y a du Katherine du début dans ses morceaux. Un trip élitiste qui s’adresse néanmoins à un public averti.
Flavien Berger Printemps de Bourges 2019

CLARA LUCIANI 

La scène plongée dans le noir, la voix céleste de Clara Luciani entame un prologue. Quelques mots et une histoire : celle d’un combat contre le cancer du sein semble-t-il. Ces mots comme un poème nous rappelle à la vraie vie et jette un petit froid dans la salle.
Puis Clara Luciani apparaît avec ses musiciens qu’elle prend le soin de présenter devant des faux vitraux tendus. La messe peut commencer et les messages d’amour à Clara Luciani avec.
Un public ou un barre-terre d’admirateurs, la frontière est mince !
La nouvelle étoile, que l’on voyait déjà partout l’année dernière a pris en assurance. Elle racontera à la radio qu’elle était aussi stressée qu’à l’Olympia. Ce qui est passez totalement passé inaperçu.
Clara propose un spectacle résolument plus rock que son album avant de proposer un tête-à-tête avec le public sur la chanson Drôle d’Epoque quand ses musiciens la quitte. Clara joue avec la performance de son compagnon guitariste qui se déchaine autant qu’à un concert des Gun’s. Un moment qui amuse la chanteuse.
Elle invite le public à chanter avec elle, un public de connaisseurs qui n’avait pas déjà hésité à chanter a tue tête avec elle avant qu’elle le leur propose.
Très rapidement elle annonce qu’elle va jouer un morceau qu’on attend tous. Quelqu’un dans la foule qui avait du apprendre la setlist des précédents concerts crie « eddy ». Elle répond simplement « non, les fleurs ». Le premier single fait l’humanité dans le Palais. Elle conclura par son réintreprétation de « The Bay » de Metronomy et comme une réponse à l’ouverture de son spectacle, Clara termine son spectacle par le désormais incontournable titre La Grenade.

THÉRAPIE TAXI

Thérapie taxi prend d’assaut le W devant un public très jeune qui visiblement les attendait depuis longtemps. Le groupe affirme une fois de plus qu’ils n’ont pas de limites, ni la bienséance ni la morale ne dictent leurs lois. Distribution de whisky-coca, service à même la bouche par un Raphael torse-nu… Ils n’hésitent pas pour faire vivre un vrai moment inoubliable à leur public et hésitent encore moins quand il s’agit de faire chanter un magistrale « Joyeux Anniversaire » pour la chanteuse du groupe, Adélaïde. D’ailleurs cette célébration se conclut par un douche au champagne et une danse avec un lapin rose.
therapie taxi printemps de bourges 2019

CATASTROPHE 

Catastrophe nous reçoit dans le palais Jacques Coeur, dans un bâtiment riche en histoire du XVeme siècle en pierres blanches.
C’est aux pieds de la cheminée que la scène est installée, un piano à queue placé discrètement sur la droite de la scène. Les spectateurs, assis, sont une poignée de privilégiés accueillis dans cette petite salle.
Le concert débute, chacun vêtu d’un costume de couleur, le spectacle débute et promet d’être étourdissant ! Ils adaptent ingénieusement leur débit de concert au lieu, en faisant le point de départ de l’histoire qu’ils vont nous raconter pendant l’heure de spectacle. Ils rappellent la majestuosité du lieu et offrent une chanson inédite qui se prête à la situation à merveille. Un tour de passe passe qui démontre une fois de plus leur esprit d’adaptation et leur inventivité.
Blandine propose son traditionnel tour sur elle-même, vertigineux qui dure assez de temps pour nous donner le tournis alors même que nous sommes assis sur nos chaises. Puis nous les voyons traverser la salle en courant, monter sur les chaises restées vides. La narration qui sert de fil conducteur au concert laisse place à des vrais moment d’échange avec le public qu’ils fait se lever pour faire se rasseoir dans un premier temps ceux qui croient que leur horoscope influe sur leur vie, puis ceux qui croient que les animaux communiquent entre eux… Jusqu’a devoir faire plier ce monsieur qui reste intangiblement debout mais forcé de s’assoir pour avoir un jour vu la mer. Un moyen astucieux de permettre à Blandine de se faufiler parmi le public et de faire reprendre le spectacle au plus près du public. Et des idées comme celles-ci, ils en ont tellement qu’il est impossible de toutes les citer.
Même la seconde fois, Catastrophe surprend et subjugue. Jusqu’ou peuvent-ils aller pour nous faire passer un moment inoubliable ?

Skip The Use

De retour avec sa formation initiale, Matt Bastard plus en forme que jamais a fait trembler le W et son public. L’hyperactif qui occupe la scène comme un enfant qui ouvre des cadeaux de Noël, prend sont le temps d’interagir avec la foule. Dès le deuxième morceaux il s’excuse par avance aux personnes qui vont « mourir ou finir blessés ». S’en suit un 1-2-3 Soleil géant avec 6 000 festivaliers qui suivront les indications de Matt, oscillant dans l’esplanade de droite à gauche. Le caméraman sur scène perd le jeu et est condamné à payer une tournée à tout le monde. Sa bonne humeur et sa manière de parler qui rappelle David Boring, instaure une ambiance détendu dans la foule. Certains morceaux au contraire poussent à l’agitation. Comme à Shaka Ponk, mieux vaut avoir les genoux solides pour finir entier quand on est dans les premiers rangs. Le temps s’enfuit, mais Skip ne vieillit pas et continue des shows à vivre une fois (et une dernière pour certains ahah) dans sa vie.

Skip The Use printemps de Bourges 2019

Texte : Philippine Berda Et Kévin Gombert

Photo : Kévin Gombert

Le printemps de Bourges n’est pas un festival comme les autres. Avec Caro (notre nouvelle photographe ) on découvre cette ville et surtout ce grand rassemblement autour de la musique. Et quel événement incroyable! C’est toute la cité berrichonne qui est en fête. En effet, en dehors du festival officiel, il y a des orchestres qui circulent dans les rues, des concerts dans les bars, la FNAC affiche une liste de showcases impressionnante et des événements pros sont organisés en off aux 4 coins de la préfecture du Cher.

C’est par un de ces rassemblement que l’on commence : le Rock in Loft. Et c’est dans une charmante petite église que s’enchaînent les Head on télévision, I ME MINE, Comme John, La Bronze, Nans Vincent, Où est Charlène? et Red Money. Mais nous y reviendrons dans une autre chronique.

Après cette parenthèse dans le festival, nous rejoignons le lieux des festivités. Première impression: waw mais put**n c’est immense ! « oui c’est Bourges » me dit Julia, déjà habituée depuis plusieurs années.

Alors pour se mettre en jambe direction le « W ». Je ne sais pas ce qui m’a le plus ébloui : la taille de cette tente (aussi grande qu’un Zenith de Paris) ou la jolie Hollysiz,toute de blanc vêtue avec une combinaison pleine de sequins (bon des paillettes pour le reste du monde). Entourée de musiciens talentueux, la chanteuse accapare toute l’attention. Elle bouge, elle danse, elle se trémousse et surtout elle chante merveilleusement bien. Et le public le lui rend bien et s’accumule beaucoup autour de cette grande scène.

 

Mais l’envie de découvrir d’autres artistes nous prend. Nouvelle scène nouvelle ambiance.

Après la pop de la demie sœur de Vincent Cassel, nous allons découvrir le reggae d’Hollie Cook. Fille du batteur des Sex Pistols et d’une choriste de Culture Club, la musique est un véritable héritage familiale. Son reggae très doux est loin des rythme binaire de son kepun de père.

En parlant de punk on a va se glisser dans le 22 Ouest pour les anglais de Queen Zee. Un véritable retour à la fin des années 70 début 80, plus qu’influencé par le glam rock des New York Dolls. Le chanteur, affublé d’un corset de cuir façon SM très saillant, s’essaye au français et conclue son set sur un morceau qui parle de drague. Car d’après lui en Angleterre les mecs ont du mal à draguer et à trouver un-une petit(e) copain(ine). Un set bien brut de décoffrage qui enchante le gentil petit rockeur en moi.

Dans la même lignée on passe au 22 East pour les Dream Wife. Le trio très girl power revient au source de du rock féminin des Riot Girls. Un moment qui nous rappelle les Pink Kink.

Mais très vite on doit abandonner notre power combo pour rejoindre le Palais d’Auron.

Aucun de nous ne veut louper Mat Bastard, qui réalisera la performance de la soirée.

Pour ceux qui l’ont déjà vu, vous savez ce qu’un concert avec Mat Bastard veut dire. Un fou furieux qui court et jump partout sur scène, qui finit torse nu, trempé car il a donné tout ce qu’il a. Mais surtout on se souvient des ses interactions permanentes avec les spectateurs. Il appelle la foule pour les faire chanter, hurler, changer de côté dans la fosse, sauter un même temps. Le public devient partie entière du spectacle. Il demande à se qu’on relâche le dauphin, un joyeux ballon gonflé à l’hélium de la forme de ce même cétacé. Le public le suit volontiers à chacune de ses propositions. Les majeurs sont dressés en l’air pour la fin d’un refrain. Des signes poétiques qui sont adressés au FN. Le groupe finit intégralement, batterie incluse, dans la foule pour scander avec la foule son traditionnel « la jeunesse emmerde le Front Nationale ».

 

Un grand moment qui restera gravé dans les mémoires de beaucoup .

Il est tant de fuir le palais pour rejoindre le « W ». On arrive à temps pour entendre le tube des Polo & Pan!, Canopée. On redemande encore de cette electro-pop qui rappelle un peu « La femme » mais avec des sons qui sentent plus l’Amérique du sud. Un trio qui laisse la place à Shaka Ponk. Pas le droit de déborder pour installer la prochaine scène au décor et au matériel toujours plus grand.

Après plus de 30 minutes d’attente, le W plein à craquer d’une jeunesse très éméchées se déchaîne instantanément aux premiers sons de guitares. Peu être un peu trop. Très vite les secouristes évacuent des jeunes et des moins jeunes, surement pas habitués à l’agitation des concerts de Shaka Ponk.

 

De leur côté Sam et Frah font le show. Un spectacle nouveau, plus tribal, plus sombre mais qui reste à l’image de ce que l’on connait de Shaka Ponk. Un jeu avec les écran, une scénographie millimétrée, Frah qui se jette dans la foule, et Goz, le primate numérique du groupe sont toujours de la partie. Rien de très neuf mais un spectacle toujours aussi impressionnant à voir et surtout à découvrir.

Il est 1:05. Il faut partir pour circuler entre le W et palais d’Aubron qui ressemble un peu un chemin de croix. On circule entre la foule, les stands divers et variés, les controles pour atteindre la salle.

On arrive pile à 1:15, tout juste pour le début de nos chouchous de Thérapie Taxi. Un concert un peu tard pour ce genre de musique, mais c’est pas grave. La salle déborde de 20tenaires qui connaissent par coeur les morceaux. Les parisiens aiment leur ville, mais encore plus le quartier de Pigalle. Ce qu’ils nous rappellent avec leur morceau éponyme. La chanteuse est à l’image du groupe et de leur tracks. Habillée avec une veste de course des 90’s, sexy, provoque et captive le public (surtout le masculin, mais pas que)

Le chanteur ne manque pas de finir torse nu, d’aller dans la foule, de partager avec des bouteilles de rhum et reste tout de même le maître de cérémonie.

Ils finissent sur les très attendus Hit Sale et Salope que les festivaliers chanteront a tue tête tout le long de leur trajet vers Feder ou vers la sortie.

Il est 2:15, il faut rentrer. Demain on attaque nouvelle journée, mais surtout il faut écrire cette chronique.

Heureusement notre gentille logeuse (merci Chrystelle 🙂 ) nous réveille avec croissants et pains au chocolat et nous prépare une blanquette. Et un joyeux compagnon, Ninja,  m’aide à me concentrer après cette courte nuit.

 

Photo : Carolyn.C