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Le mardi 6 octobre, il fait très froid dans la capitale française. Les jours de pluie se suivent et se ressemblent un peu, morose à l’air du Covid et de ses restrictions. Alors que les concerts se font très rares, celui d’Alexandrie et de Grand Palladium aux Trois Baudets s’annonce comme une bénédiction. Un brin de découvertes francophones, fera plaisir à voir et entendre. D’autant que, si le protocole sanitaire est respecté à la lettre, l’ambiance s’approche plus des concerts du temps d’avant avec la possibilité de prendre un verre au restaurant à l’étage entre deux sets et une convivialité palpable dans la petite salle. L’enjeu n’est plus aujourd’hui de prouver qu’il est possible de s’offrir un live en salle mais bien de retrouver le spectacle vivant.

Alexandrie

Le chanteur venu dévoiler pour la première fois à Paris son projet solo donne le La à la soirée. Au synthé, Antoine Passard ne cache pas sa joie d’être sur scène et de pouvoir s’offrir ses premiers pas parisiens. Il faut dire que le voyage est partie intégrante de son premier essai en solo intitulé « Loin ». Et s’il est difficile de voyager en ce moment, pouvoir le faire en musique à travers les notes du chanteur s’avère être un instant de répit bienvenu. Le voyage, le passage des grandes étendus aux grandes villes se déclament à travers ses paroles où les rimes sont nombreuses.

Avec sa chemise féline et son visage angélique, le musicien distille une électro-pop qui sent  la nouvelle vague française. On pense à Pépite, forcément, dans ce côté rétro-actuel qui connait parfaitement ses classiques et qui lui aussi invite à lever les voiles et à suivre les courants marins. Un clin d’œil qui  parait d’autant plus logique qu’Alexandrie publiait le 30 septembre le clip de son dernier single intitulé « Le Phare ». En cette nuit parisienne, alors que les concerts s’annulent à la chaîne et que le MaMA venait d’officialiser avoir lui aussi renoncé à son édition 2020, le phare n’est-il pas le simple fait de profiter d’un concert et d’un peu de musique ? On pourrait presque pousser les festivités assises bien après 22 heures pétantes, nous autres mélomanes devenus Cendrillon. Les grands artistes Antoine Passard et son musiciens les convoquent sur scène à coup de notes calibrées qui rentrent en tête et de voix aigue très joliment maîtrisée. Pas de surprise donc quand il balance une reprise de Balavoine : « Vivre ou survivre ». Question d’actualité me direz vous, d’ailleurs vous êtes plutôt team vivre ou survivre ? Ce soir là on vit. On vit en respectant les gestes barrières, on fait attention, tout le monde souhaite garder la petite étincelle allumée, s’assurer que les salles de concerts reste un lieu sécurisé. On vit pourtant dans la salle chaleureuse, on rit même des blagues d’Alexandrie  » Et là vous pouvez danser… ah non ». Non, on n’y pense même pas, on se concentre sur ses morceaux rétro-modernes.  Et peut-être qu’on danse un peu au fond de nos têtes seuls ou même avec toute la salle.

Grand Palladium

Même salle et pourtant changement de décors avec Grand Palladium. Cette fois-ci la folk s’invite dans la petite salle. Fait rare, cette dernière se décline en français dans le texte. Si les deux hommes orchestres présents devant nous ce soir là sont souvent comparés à Bob Dylan et autres Simon & Garfunkel ( rien que ces deux monuments), ils ajoutent une touche frenchy à cette grande histoire musicale et donc changent complètement la donne. Déjà parce qu’autour d’instruments traditionnels, les  compères chantent en chœur poussant leurs voix à l’unisson. Cet aspect de leur musique rappelle que la folk française, elle, passe aussi par une tradition bien à nous. Forcément , le duo convoque la puissance des chants bretons, leur faculté à unir et à se faire facilement hymne collective. Le tout est agrémentés de belles influences anglo-saxonnes. Grand Palladium a du talent, les instruments s’enchaînent avec fluidité, les voix sont belles, l’émotion est palpable. Les paroles, elles sont au centre des préoccupations des deux amis dont la complicité scénique fait plaisir à observer. Leur show ce soir là est un véritable moment convivial. Pour peu, il serait facile de se croire invités chez deux potes. Ils parlent de la vie, font rire, font pleurer, le tout avec une bienveillance chaleureuse. Les mets sont excellents chez les copains de Grand Palladium, ils se déclinent en notes tantôt sucrés tantôt chaudes toujours pleines d’harmonie.

Point de fioritures inutiles, Grand Palladium compose ses mélodies avec efficacité et va droit au but, droit au cœur même. Les interactions sont nombreuses, le duo interpelle son audience, dialogue avec elle, raconte ses morceaux, le sourire aux lèvres. Aujourd’hui assister à un concert est un moment précieux, un acte quasi-militant. Grand Pallidium rappelle avec justesse que ce genre d’évènements sont nécessaires et que la musique, même masquée est la plus belle des sources de frissons et de communion.


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