Le nouvel album de Rosalía a déjà fait le tour du monde et reçu une floppée d’éloges saluant son audace et sa grandeur. Numéro 1 partout. En un temps record, tout le monde criait déjà au génie, certains allant même jusqu’à parler de révolution pop. Aujourd’hui, nous arrivons un peu après l’euphorie générale, 11 minutos tarde, mais non moins excités par cette œuvre majeure de 2025, et nous souhaitions en remettre une couche si vous le voulez bien. Alors, LUX, révolution ?
Rosalía
Déjà en 2022, soit il y a 3 ans, le nom de Rosalía était sur toutes les lèvres et sa musique dans toutes les oreilles, avec l’album MOTOMAMI, bijou de pop moderne aux mélanges de flamenco, salsa, hip-hop, soul, reggaeton… La chanteuse espagnole déjà au sommet. Une star mondiale. Comment revenir sur le devant de la scène en marquant le coup ? s’est-elle très certainement posé la question. En allant chercher ailleurs, s’est-elle très certainement dit. Et voilà qu’en cette fin d’année, ce fut l’heure de cette renaissance. Rosalía transformée en sainte, accompagnée d’un orchestre, et chantant en 10 langues différentes. Dit comme ça, on aurait tendance à penser que c’est un moove de prouveuse. Et c’est d’ailleurs ce que nous nous sommes dit, notamment à la sortie du premier single « Berghain » qui, pris individuellement, n’a pas été tant un choc, malgré l’artillerie lourd déployée. C’est seulement plus tard qu’il nous ait apparu, inscrit dans un ensemble.
Une approche qui interroge Rosalía
Mais d’abord, avant d’être convaincus, et nous allons y venir, une interrogation cruciale : qu’est-ce que tout le monde a avec les orchestres symphoniques ? Comme si c’était une étape obligatoire pour « augmenter » sa musique via une approche maximaliste… Comme si, presque en opposition avec une précédente identité plus populaire, il fallait à tout prix redonner vie à la musique, la rendre plus humaine, plus chaleureuse. C’est en tout cas ce qu’affirmait Daft Punk en 2013 sans même aller jusqu’à l’orchestre. Or, cette pensée cache un sous texte : il y est question de rendre une musique populaire plus appréciable par les classes aisées. La rendre donc plus « savante », si l’on s’en tient à cette opposition historique entre musique savante et musique populaire. Alors, lorsqu’on apprend que Guy-Manuel de Homem-Christo, une moitié de Daft Punk, aurait coproduit des titres de LUX, on espère que cette vision a évolué et qu’elle ne s’applique pas à Rosalía. Car les artistes ont évidemment le droit et le loisir d’être attirés par une démarche plus « humaine », comme ils aiment à l’appeler, sans tenter de l’opposer à leur passé pour mettre de l’ombre sur ce dernier.
A contrario, on peut aussi penser différemment et se dire : il ne s’agirait pas tant pour l’artiste de trahir son identité populaire, mais plutôt d’utiliser simplement une forme associée à la musique savante pour justement y incorporer cette identité intacte. Et d’ailleurs, en ce sens, certains férus de musique classique reprocheraient à LUX de trop simplifier cette dernière, de lui enlever sa complexité, ses variations, son « aura »… C’est bien que sa musique continue de s’adresser à un public hyper large sans chercher à atteindre forcément des classes plus élevées. Les chiffres vont d’ailleurs dans ce sens. En touchant autant de personnes, de fait, elle reste dans une certaine approche populaire qui rend son album encore plus surprenant.
Rentrons maintenant dans le vif du sujet. Car au-delà des interrogations qu’il soulève sur sa démarche, LUX a aussi été pour nous une sacré claque. Et oui, quelle œuvre riche, complexe, puissante. Son écoute constitue un labyrinthe émotionnel jouissif, d’une incroyable accessibilité. Rosalía flex, et le fait avec brio. Musique baroque, opéra allemand, chant lyrique… Jusqu’où peut-elle aller ? Rien ne semble être une barrière. Le plus étonnant étant la cohérence d’ensemble. Le tout s’enchaine magnifiquement, sans même se rendre compte des performances dingues de l’artiste. C’est toute la force de LUX, de combiner une multitude d’éléments divers en une entité compréhensible, logique, fascinante, qui jamais ne tombe dans l’effet inutilement.
Une valse grandiose Rosalía
Tout est parfaitement maitrisé, d’une folle précision. Et quand vient « Berghain » par exemple, qui ne nous avait pas tant marqué en tant que single, là, à ce moment précis dans l’album, le morceau prend tout son sens, par son entrée majestueuse. Il faut dire qu’il arrive après le sublime « Mio Cristo Piange Diamanti » et que l’enchainement des deux relève de la perfection. Varier les ambiances, les rythmes et les manières de chanter, est une des forces implacables de LUX. Parfois, comme sur les géniaux « De Madrugà » et « Dios Es Un Stalker », Rosalía met un temps de côté le lyrisme pour mieux retrouver son identité pop, avant de refaire un pas en arrière (ou en avant ?) comme prise dans une valse avec elle-même sur le morceau d’après, l’incroyable « La Yugular » dans lequel elle prend son temps jusqu’à un final grandiose. LUX est en mouvement constant, dans une avancée rotative hypnotisante. Ses sons électroniques au service du classique le rendent tout particulièrement moderne, sans aller jusqu’à parler de révolution. Björk est passée par là avant, et Rosalía le sait, puisqu’elle la convie sur l’album, comme pour lui rendre hommage et la remercier. Le choc de leurs deux voix sur « Berghain », toutes deux organiques, mais l’une plus texturée et âpres que l’autre, est une merveille.
Histoires de femmes religieuses Rosalía
LUX est aussi un hommage à plusieurs femmes, figures saintes associés à la religion comme Santa Rosa de Lima (« Reliquia ») ou encore Ryonen Genso (« Porcelana »), une moine bouddhiste japonaise. Rosalía met en avant leurs histoires, dans la langue d’origine de ces femmes, sans se les approprier, mais en faisant un parallèle avec ses propres expériences. D’où le fait qu’elle se mette en scène en tenue religieuse sur cette magnifique cover.
Avec cet album, l’artiste espagnole signe donc l’œuvre musicale la plus écoutée et saluée de l’année 2025, provoquant l’excitation générale. C’est la preuve qu’elle est parvenue à satisfaire ses fans inconditionnels tout en arrivant à atteindre un nouveau public. Et, de prime, faire rager les puristes de musique classique. On trouve ça magnifique. On ne peut qu’applaudir.
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Leur premier albumFaux Ever sort ce vendredi (11/10), un concentré pop où se rencontrent plein d’influences. Une musique survitaminée faite par deux frères franco-américains, qui se déploie au travers de performances lives subjugantes, où, seuls en scène, le duo habite corporellement ses morceaux. Voici Faux Real, le groupe dont vous allez entendre de plus en plus parler, ayant déjà tourné aux côtés de Metronomy et bientôt de Los Bitchos, et avec qui on a eu la chance de s’entretenir pour parler de leur démarche artistique et de ce premier album. Virgile et Eliott Arndt nous attendent dans les locaux de leur label. Leur attitude à la fois cool et nonchalante (surement amplifiée par l’enchainement des interviews) a quelque chose de sympathique. Les deux frères n’ont aucun mal à s’exprimer et dans leurs réponses transpire une joie sincère de faire ce qu’ils font.
Faux Real – Crédit : Megan Hullander
Pop & Shot : Hello les gars, merci de nous accorder cet entretien ! Je sais que vous habitez à Los Angeles, mais ça vous arrive souvent d’être passage à Paris j’imagine ?
Eliott Arndt – Faux Real : Depuis le début de l’année, c’est assez souvent et on va revenir à l’automne. On est moitié français moitié américains.
Pop & Shot : Vous êtes nés en France ?
Les deux en même temps : Oui, à Paris tous les deux !
Eliott Arndt – Faux Real : On a grandi au Luxembourg surtout. Virgile a habité à Paris pendant une dizaine d’années et moi à Londres. On a beaucoup de potes ici et nos parents habitent encore en France.
Virgile Arndt – Faux Real : Paris comme Londres restent des endroits assez importants pour nous.
Pop & Shot : J’ai lu que vous aviez enregistré l’album dans plusieurs villes, dont Paris et Londres justement.
Eliott Arndt – Faux Real : Oui, un peu partout à on est passés…
Virgile Arndt – Faux Real : … au gré des différents déménagements plus ou moins volontaires. On a atterri à Los Angeles pour deux bon il y a deux ans et demi à peu près !
Pop & Shot : Votre duo a créé son propre courant artistique que vous appelez le Faux Réalisme. Vous pouvez nous dire ce que c’est avec vos propres mots ?
Eliott Arndt – Faux Real : Courant artistique, c’est un mot fort. On veut pas sonner aussi prétentieux. En réalité c’est marrant parce que c’est plus quelque chose que les gens nous ont attribués. On disait ça pour rigoler au début. C’était une espèce de doctrine inventée.
Virgile Arndt – Faux Real : C’était un peu pour se déclarer, comme quand on se dit dadaïste par exemple…
Eliott Arndt – Faux Real : C’est en tout cas un truc dont on parle beaucoup et auquel on réfléchit de plus en plus. En tout cas, il y a de plus en plus de choses qui viennent influencer cette pensée. Si on devait définir le faux réalisme aujourd’hui, ça serait trouver autant de beauté, d’émotions et de réalité dans ce qui est faux que dans ce qui est vrai, que ça soit par de la contrefaçon, par de la copie ou du sample par exemple… Et ça s’applique un peu partout : dans le cinéma, la mode, la musique… Ca a aussi à voir avec l’humour et l’ironie, dans le sens où c’est pas parce que quelque chose est drôle que ça ne peut pas être pris au sérieux.
Pop & Shot : Ce nom de groupe, faux real, il vous est venu après avoir réfléchi à tout ça ?
Eliott Arndt – Faux Real : Non du tout ! Le nom est vraiment venu parce qu’on le trouvait cool
Virgile Arndt – Faux Real : Il sonnait parfaitement parce que c’est français et anglais à la fois. Faux, c’est un mot qui s’utilise en anglais aussi. On trouvait ça bien que ça passe dans les deux langues, c’est toujours quelque chose auquel on pense, parce qu’on est bilingues et qu’on a grandi comme ça. On aimait aussi l’idée de pouvoir monter sur scène et dire we are faux real (prononcé : for real), donc pour de vrai quoi. C’est parti de là.
Pop & Shot : Vous incarnez des personnages assez haut en couleurs sur scène. Est-ce qu’ils ressemblent à qui vous êtes dans la vraie vie ?
Eliott Arndt – Faux Real : Depuis le commencement de ce projet, on a enclenché une nouvelle aire personnelle aussi je dirais.
Virgile Arndt – Faux Real : Faux Real, ça a été une manière pour toi comme pour moi de clamer haut et fort nos personnalités, notre vision artistique et de s’affirmer en tant que personnes et artistes. Ça a été assez libérateurs dans ce sens-là mais je dirais que les personnages qu’on incarne, c’est la version la plus nous de nous même qui existe.
Eliott Arndt – Faux Real : Après avoir passés des années dans des autres groupes où on était à l’arrière-plan, à servir d’autres projets, c’était vraiment une manière de mettre tout ça de côté et de se lancer véritablement. C’était enfin nous, version brute. Et plus les gens réagissaient positivement à la proposition, moins on essayait de masquer.
Pop & Shot : Votre musique fait partie d’un ensemble, aux côtés d’un travail de recherche visuel et de prestations scéniques originales. C’est important pour vous d’être protéiforme et de ne pas être seulement focus sur la musique ?
Eliott Arndt – Faux Real : Oui carrément. Je pense surtout que pour le style de projet qu’on mène, c’est difficile de faire sans. Tu peux de plus en plus difficilement séparer l’art et l’artiste, et la vie personnelle…
Virgile Arndt – Faux Real : En tout cas, nous, au niveau où l’on opère, je pense que c’est très vrai.
Eliott Arndt – Faux Real : Je pense qu’on cherche à être nous-mêmes dans notre projet, à ne pas être un personnage. Cette honnêteté, cette spontanéité, c’est aussi ce qui permet aux gens de comprendre le projet profondément, dans une forme d’identification.
Pop & Shot : Et vous vous êtes trouvés progressivement j’imagine, parce que j’ai vu que vous avez commencé avec une esthétique plus rock dans vos précédents groupes, si je ne me trompe pas ?
Virgile Arndt – Faux Real : Oui, on vient de ce milieu-là, des groupes à guitares, batteries etc. Beaucoup de la musique qu’on écoute et avec laquelle on a grandi est celle-ci. On a mis un peu de temps… Disons simplement que ça a évolué. Plus on affinait ce groupe, plus c’est devenu personnel et moins identifiables aux codes de la musique rock ou indé. Le premier EP était quand même aussi enregistré avec une batterie, dans un studio, avec plus de « vrais » instruments, pas softwares. Le son était nourri par cet aspect mais assez vite, la performance scénique a poussé la musique dans une direction particulièrement électronique.
Pop & Shot : Vous avez fait beaucoup de concerts avant de sortir des choses ?
Virgile Arndt – Faux Real : Oui et le maitre mot dès le début, quand on a réfléchi au projet pour le rendre viable et transportable, ça a été de pouvoir faire des trucs au pied levé, retrouver cette excitation de la spontanéité, cette énergie adolescente. Grâce à un minimalisme extrême et assumé.
Pop & Shot : Et sur scène, vous n’êtes que tous les deux…
Eliott Arndt – Faux Real : Oui, c’est des backing tracks. C’est juste nous deux, de la chorégraphie, des costumes, de la performance.
Virgile Arndt – Faux Real : On habite nos chansons corporellement.
Pop & Shot : C’est le cas de vos clips aussi. Je pense à celui de « Faux Maux ».
Virgile Arndt – Faux Real : Tous nos clips partent de ce qu’on fait sur scène et on les retranscrit de manière plus imagés, plus travaillés parce qu’on a plus de temps. Mais ça va dans les deux sens parce qu’il y a des morceaux qu’on a enregistré et qu’on a sorti avant de les jouer sur scène. Pour les besoins du clip, on a imaginé une chorégraphie qui, par la suite, a terminé sur scène. C’est marrant parce qu’on vient pas du tout du monde de la danse. En tout cas, on a pas cette formation. La partie danse est inventée. Comme tout Faux Real, c’est créé de toutes pièces.
Pop & Shot : J’ai vu que vous avez déjà performé dans des endroits insolites, comme des jardins, des maisons de retraite… C’est quelque chose qui est encore possible aujourd’hui pour vous, avec cette notoriété grandissante ?
Virgile Arndt – Faux Real : Oui, c’est quelque chose qu’on essaie de garder quoi qu’il arrive. C’est hyper excitant. Ca nourrit un côté un peu challenge. Ca nous plait d’explorer. C’est ce que je disais sur l’aspect transportabilité, de pas vraiment annoncer les choses… L’idée au départ c’était de dire oui à tout et de jouer autant que possible. On a fait des concerts où on avait pas de micros. Absurde *rires*
Bon maintenant qu’on a joué beaucoup, qu’on a un public et qu’on a sorti de la musique, si les gens achètent des places pour voir un concert, une performance, voilà, on a aussi une obligation de présenter quelque chose qui tient la route. Mais on essaie toujours de garder l’esprit ouvert pour ces propositions hors normes, notamment ces concerts en maison de retraire qu’on a commencé à faire il y a quelques années à New-York. C’était dans un quartier portoricain de Brooklyn avec des gens qui pour la plupart ne parlaient pas vraiment anglais. On a adapté des trucs pour chanter en espagnol. C’était génial, on y est retournés deux ou trois fois. C’est devenu un peu un pèlerinage.
Eliott Arndt – Faux Real : Et on y retourne dans deux semaines ! Les tournées, c’est les tournées mais voilà depuis le début, on a toujours voulu garder le fun en faisant des trucs improbables comme ça. C’est là où les gens réagissent beaucoup, quand ils voient qu’il n’y a pas de règles fixées.
Virgile Arndt – Faux Real : Et puis pour nous, ça permet de maintenir quelque chose de vivant et d’excitant. On peut encore faire des trucs bizarres dernière minute.
Pop & Shot : A propos de l’album, j’ai remarqué que vous mettiez beaucoup d’attention dans les sonorités, toujours dans une recherche de trituration, notamment sur le refrain de « Hi tension » ou encore sur le dernier morceau « Scratch » que j’aime beaucoup. A quel point c’est important cette recherche sonore ?
Virgile Arndt – Faux Real : Comme je le disais, sur le premier EP, on a commencé avec une formule un peu plus classique, orienté groupe. On s’est vite rendus compte que notre manière de travailler à deux était…
Eliott Arndt – Faux Real : …un peu plus spéciale et unique ouais.
Virgile Arndt – Faux Real : On vient pas du tout du monde de la prod musicale donc ça a été un challenge de pouvoir s’exprimer de plus en plus précisément à travers le choix des sonorités et des textures. On a toujours des outils de travail très minimales. On a pas beaucoup de matos, on reste assez dans l’instinct.
Eliott Arndt – Faux Real : Un truc qu’est arrivé avec le temps aussi, sans forcément le chercher, c’est qu’en apprenant à produire nos démos etc, on s’est familiarisés avec beaucoup de matériaux de base. On a pas cherché à aller beaucoup plus loin. L’idée c’était plutôt : comment on va prendre le son de base et le rendre intéressant, le tordre… Y’a beaucoup de sons qui reviennent dans l’album, que ça soit des synthés, des sonorités de drums ou encore le micro qu’on a utilisé. On aime ce truc autoréférentiel, où l’album a un son bien spécifique.
Virgile Arndt – Faux Real : Y’a aussi beaucoup de sound effects. Ça a été un élément clé dans la constitution de notre son : quand c’est abrasif, quand ça surprend, quand c’est pas là où on l’attend.
Pop & Shot : Vous vous êtes d’ailleurs entourés de grands noms pour ce premier album, Geoff Swan au mix (Caroline Polacheck, Charli XCX), Heba Kadry au mastering (Depeche Moche, Bjork, Gossip etc)…
Virgile Arndt – Faux Real : On travaille avec Geoff depuis quelques années maintenant. Il a adoré le projet et on adore son travail.
Eliott Arndt – Faux Real : Ca a grave matché. D’avoir ces sonorités très basiques avec un côté presque cheap, mais de les travailler une attention et précision, c’était un défi. Je pense que les deux ensemble, ça crée quelque chose de particulier.
Virgile Arndt – Faux Real : On a constitué cette équipe pour l’album d’une manière lente. Ça s’est vraiment fait au goût et parce qu’il existait un intérêt mutuel pour le travail des uns et des autres. C’est le meilleur cas de figure possible. On est super contents de cette team.
Pop & Shot : Des morceaux « Sketches of pain » et « Love on the ground » fonctionnent super bien ! Quand vous composez, vous êtes dans quel état d’esprit ? Vous cherchez le tube ou vous laissez sortir comme ça vient ?
Virgile Arndt – Faux Real : Je pense pas qu’on cherche pas à faire des tubes.
Eliott Arndt – Faux Real : Ouais, c’est ça, on se pose pas trop de questions sur la forme du truc. Quand y’a un truc qu’est cool, on fait en sorte que ça cool
Virgile Arndt – Faux Real : On a tous les deux un vrai goût pour la mélodie, le song-writting pop. En terme de prod, on essaie aussi de faire rentrer toutes les autres influences, parce qu’on écoute des trucs du top 40 aussi bien que de l’avant-guarde chelou des années 70, de la musique expérimentale, de l’ambiant, de la techno… On ratisse large et tout ça nourrit évidemment les sonorités
Pop & Shot : Selon vous, c’est quoi les conditions idéales pour écouter votre album ?
Virgile Arndt – Faux Real : Moi, la première fois que je l’ai écouté en entier, masterisé, c’était sur le toit de mon immeuble à Los Angeles, un soir avec une belle lune. Je me suis allongé, j’ai regardé le ciel, j’avais mes écouteurs et je l’ai mis à fond. Je me suis bousillé les oreilles mais c’était génial ! Ça valait le coup *rires*
Eliott Arndt – Faux Real : Moi, la première fois que je l’ai écouté, c’était au même moment sauf que j’étais à Dallas au Texas. C’était un soir avant de prendre l’avion. J’étais à l’hôtel de l’aéroport. Dans ma voiture de location en train de boire une bière sur le parking *rires*
Virgile Arndt – Faux Real : Je pense que c’est justement un album qui s’écoute bien en voiture. C’est peut-être une déformation parce que je l’ai moi-même beaucoup écouté en roulant. En tout cas, on sait dans quelles conditions il ne vaut mieux pas l’écouter, du genre soirée romantique à la bougie. Non, faut le mettre à fond ! Mais ça sera au public de nous dire. On est impatients de savoir.
Faux Ever – Premier album de Faux Real (sortie le 11/10)
Le groupe se produire en première partie de Los Bitchos le 12 novembre prochain à la Cigale (Paris)
Il est 21h le 28 mars 2022. Alors que dans la salle, certains patientent en musique, d’autres font encore la queue aux bars du Zénith. Derrière le rideau…
Elle nous avait ensorcelé en 2018 avec son étrange et sublime premier album Crave. Il y a quelques mois, elle dévoilait le deuxième témoignage de son humble talent :…
Cats on Trees au Trianon – Crédit photo : Louis Comar
En ville, le monde, parfois, tourne bien trop vite. Les gens passent, les modes avec, les actualités s’enchaînent et il devient alors impossible de se rappeler de respirer. Il faut faire un effort de concentration alors, pour (re)vivre. Avec la fin de nombre de restrictions liées au Covid 19, vivre à nouveau est pourtant devenu une priorité. Un seul objectif : rattraper les mois, attraper les moments, les vivre à saturer, à s’oublier. Alors, il faudra compter sur l’art pour appuyer sur le bouton pause et enfin se délecter de l’instant présent, sans en perdre une seule seconde. Inspirer, expirer et écouter. Vivre oui, mais dans le creux même d’un moment hors temps. Si rien ne laissait supposer que le concert de Cats on Trees signerait cette parenthèse si particulière, il était pourtant de ceux dont on se délecte, en cherchant à le garder le plus longtemps possible au creux de son coeur.
Triton et Trianon
Cats on Trees au Trianon – Crédit photo : Louis Comar
Cats on Trees au Trianon – Crédit photo : Louis Comar
Cats on Trees au Trianon – Crédit photo : Louis Comar
Cats on Trees au Trianon – Crédit photo : Louis Comar
C’est au Trianon de Paris que la magie opère. Un brin de printemps promet de s’installer en extérieur. Dans la salle, cette touche de chaleur se dégage du public. C’est pour défendre son nouveau jet « Alie » paru fin janvier 2022 que le groupe de Nina Goern et Yohan Hennequin a fait le déplacement ce 17 mars. Rien ne laisse dans un premier temps présager de la beauté de l’instant que le public va être invité à vivre. La salle n’est pas complète mais nous sommes suffisamment à respirer en ses lieux pour la faire battre comme un coeur partagé. Le premier titre ne tire pas son épingle du jeu, trop chanson peut-être pour hypnotiser. Mais les débuts peuvent mentir. Comme en amour, il s’agit d’abord d’apprendre à se connaître, à s’appréhender pour tomber sous le charme. Et comme en amour, c’est à nos âmes que souhaite parler la formation. Pour s’en faire le plus beau reflet, le combo a installé deux immenses surfaces, sortes de miroirs opaques aux reliures dorées. Devant eux, le duo vedette, derrière, des musiciens ballerines, qui ensorcellent. Deux titres et puis, le silence fut. L’instant devient un coup de coeur qui fait rêver, la pop se fait onirique et délicate. On inspire. La salle se fait écrin. Comme par magie, des méduses blanches s’invitent à l’instant, elles virevoltent dans les airs de haut en bas. Les esprits s’apaisent, le temps peut s’arrêter. Maîtresse de cérémonie, Nina Goern aime à communiquer avec son public. Voix apaisante, elle devient un repère, phare dans une nuit opaque et divine. Elle dépeint ses morceaux, qu’elle porte avec douceur au piano. Très vite « Jimmy » est jouée, single emblématique, bouffée d’air printanière en intérieur, les notes s’enchaînent et les paroles sont scandées par une foule maintenant conquise. Un faux départ s’invite avec légèreté à ce moment suspendu. « Non ce sera celui d’après » s’amuse la chanteuse. Celui-là même sera « Sirens call », l’un des morceaux majeurs de Cats on Trees. Un titre à l’image du concert tant il appelle à se laisser porter dans les vagues. Et qu’importe finalement si l’on doit s’échouer sur les rochers, perdre quelques gramme de raisons. Le monde dehors après tout va si vite, n’est-il pas plus fou que le bateau tanguant du sol du Trianon et ses yeux tous rivés sur la scène ? Les capitaines de la soirée ne laisseront personne se noyer, pris pourtant dans un tourbillon bienveillant. La pop est belle, en live, elle a la pureté des écumes.
Danser et s’écouter
Cats on Trees au Trianon – Crédit photo : Louis Comar
Cats on Trees au Trianon – Crédit photo : Louis Comar
Cats on Trees au Trianon – Crédit photo : Louis Comar
Cats on Trees au Trianon – Crédit photo : Louis Comar
Cats on Trees au Trianon – Crédit photo : Louis Comar
Cats on Trees au Trianon – Crédit photo : Louis Comar
Les compères ont prévu une surprise et invitent Erza Muqoli, participante de La France a un incroyable talent, à se joindre au voyage le temps d’un titre. Les voix cristallines se font échos l’une de l’autre. Il est fréquent en concerts, quand on en fait souvent, de regarder sa montre, attendant la fin du live pour se laisser à nouveau subjuguer par le monde. Cette fois-ci le temps passe bien trop vite. Le chant des sirène, c’est certain, qui fait perdre pieds. Pourrait-on rester ici et laisser le reste de l’univers se presser ? Après tout, ici, tous flottent. On expire. « Keep on Dancing » est joué par les toulousains. Sa pop a une saveur aussi festive que mélancolique. On danse sur la pointe des pieds. En haut, au balcon, une bande de copines s’est levée devant ses sièges. Cinquantenaires aux visages découverts, elles ont le même sourire qu’à 20 ans, le même empressement à partager, leur joie discrète ondule et se répercute aux quatre coins de la salle. Comme dans toute vague, il arrive de s’envoler lorsqu’elle est haute. Pour autant, son creux se vit avec le même plaisir, un apaisement entre deux respirations iodées. Ici, la musique se fait quasiment a cappella. Dans la salle, le silence se fait, aussi fragile que la flamme d’une bougie. Il n’est de moment de beauté qui ne saurait durer éternellement. L’éternité, argueraient certains, serait synonyme d’enfer. Et l’escapade maritime au coeur de Paris, ses rues pavées, ses immeubles et ses vestiges historiques, doit ici prendre fin. Il faut retrouver la nuit agitée, éclairée de mille lumières et percée par les rires des piétons. Non sans se sentir, au moins un temps, soulagés, d’avoir pensé à respirer.
Certes, tout n’est pas rose en ce début d’année pour le monde de la musique. L’obligation de concerts assis pèse douloureusement sur les organisateurs de concerts, contraints d’annuler…
Le support numérique a radicalement changé les habitudes de consommation de musique. Fini l’attente d’un album pensé dans son intégralité. Bonjour le zapping, les morceaux écoutés jusqu’au refrain,…
Le 26 mars 2021, le groupe de pop français L’impératrice a dévoilé « Tako Tsubo« , son deuxième album. Alors qu’ils effectuent un marathon de prestations lives décoiffantes à travers toute la France, Flore Benguigui et Charles de Boisseguin se sont entretenus avec Pop & Shot
Quelques heures avant leur concert au Printemps de Bourges 2021, au coeur du bruyant espace interview du festival, les deux compères se livrent avec beaucoup de franchise sur leur nouvel album, le marché de la musique et leurs engagements.
Flore et Charles de L’Impératice
marquer encore le coup en montrant qu’on arrive à exister
Le 26 mars dernier vous avez sorti « Tako Tsubo », est-ce que vous pouvez nous en parler, comment vous le décrivez ?
Charles : Déjà c’est notre deuxième album, c’est toujours le plus difficile à sortir je trouve. Parce que le premier c’était assez spontané, on voulait explorer le format chanson. Avec le deuxième, l’idée c’était de créer vraiment une rupture par rapport à ce qu’on a fait avant. Une rupture à la fois dans le fond, dans le message, dans les textes, parce que « Matahari » était un disque très « hors sol » qui jouait beaucoup sur la sonorité des mots, les images, l’univers un petit peu flou mais poétique, etc. Maintenant, l’idée c’est d’être un peu plus utile, plus conscient dans la façon dont on parle de certaines choses. Rupture aussi dans la composition, l’arrangement, le style de morceaux. Il y a beaucoup de « breaks », avec des changements de direction dans les morceaux, c’était une envie de se diversifier et d’illustrer le propos du titre « Tako Tsubo ». C’est un album qui a beaucoup plus de concept que « Matahari ». C’est aussi un album sur lequel on a décidé d’assumer beaucoup plus nos influences, là où on était très franco-français, assez pop française sur l’album précédent, là on explore beaucoup plus le hip-hop, la soul, le funk, le jazz, les couleurs harmoniques ont changé, tout a un peu changé, même la production.
Flore : Je rajouterai aussi une rupture dans la production, l’enregistrement de l’album. « Mathari » c’est un album qui avait été enregistré live, alors que « Tako Tsubo » c’est un album qui n’a pas du tout été enregistré en live et qui en plus a été extrêmement retravaillé par Charles pendant le premier confinement. On avait tout enregistré avant, sauf « Submarine » qui a été enregistré pendant le confinement. C’est donc une autre approche, on est allé beaucoup plus dans les détails, on s’est penché sur les moindres petits détails dans l’album.
Charles : On a essayé d’aller beaucoup plus loin dans le process, on a essayé de faire attention à tout, parce qu’on a eu le temps de le faire.
Flore : Alors que d’habitude on n’a jamais le temps !
Charles : Je dirais aussi que c’est un album hors format par rapport à ce qui se fait maintenant. C’est toujours une fierté, on n’essaye pas d’être différents, je pense qu’on l’est de base par nos influences, en étant un groupe. L’idée, c’est de marquer encore le coup en montrant qu’on arrive à exister en sortant des sentiers battus, c’est ce qui rend le groupe pérenne. (Ndrl : Cela va bientôt faire 10 ans que le groupe existe)
les gens ne veulent pas se mouiller à signer un groupe
Justement, dans « L’équilibriste » vous dites « J’aurai voulu être un rappeur, ou musicien d’ordinateur » « Un disque d’or en moins d’une heure ». Est-ce que vous trouvez ça plus facile de faire comme tout le monde ? Le « succès facile »
Flore : C’est très ironique, je me moque dans ce morceau. L’idée ce n’est pas de tirer dans les pieds de nos confrères. Non seulement nous sommes un groupe, mais en plus on est signé en indé chez Microqlima et c’est génial. Je pense que pour rien au monde on changerait notre modèle et on n’a pas envie d’être des rappeurs. Mais c’est que l’on ne vit pas la même chose que des types qui sortent des productions comme ça, qui sont signés en major. Nous, on a beaucoup plus d’étapes à passer, on fait beaucoup plus les choses nous-même, un peu avec des bouts de ficelle parfois, c’est beaucoup de travail. Le fait d’être un groupe c’est de plus en plus rare, parce que ça coute beaucoup plus cher. Donc les gens ne veulent pas se mouiller à signer un groupe alors qu’ils peuvent signer un chanteur ou rappeur solo qui leur coutera beaucoup moins cher.
On disait ça dans le morceau pour se moquer, mais au fond on est très bien dans ce qu’on est. Ce qui fait notre force avec L’Impératrice c’est qu’on se sent tous à notre place là où on est et il n’y en a aucun qui a envie de faire sa carrière solo, en tout cas pour l’instant (rires). On est une vraie équipe très soudée, on est vraiment une famille quoi.
ce système ne laisse pas la possibilité à de jeunes artistes de se diversifier
Charles : Je reviens sur cette idée d’ironie. C’est plus une façon de pointer du doigt les tendances et cette façon dont les médias vont essayer de prolonger à chaque fois ces tendances, les nourrir jusqu’à les épuiser. Il ne suffit pas d’une grande culture musicale ou socio-culturelle pour remarquer que tout est cyclique. On pointe du doigt ce système qui ne laisse pas la possibilité à de jeunes artistes de se diversifier, parce que y a un message très clair qui est donné par ces tendances : si tu veux marcher faut rester dans la tendance et pas faire autre chose. Et c’est dommage.
en tant qu’artiste indépendant on devrait boycotter Spotify
Dans une interview, vous disiez que « la manière de consommer de la musique avait beaucoup changé », est ce que cela influe votre manière de faire de la musique ?
Flore : Je ne sais pas si ça influe ce que l’on fait, évidement la manière de consommer la musique a changé, les gens n’écoutent pas les albums en entier par exemple. Le streaming fait que les gens écoutent le top 5 d’un artiste, un morceau, un single, mais pas un album dans sa totalité. Alors que nous par exemple on a fait un album concept (« Tako Tsubo ») où tout est lié, tout se répond, donc si on avait composé un album en fonction de comment le public consomme la musique on n’aurait pas fait ça.
Charles : On aurait sorti des EP, on aurait sorti des morceaux par deux ou trois tous les deux mois.
Flore : Avec un gros clip à chaque fois ! Nous, on ne compose pas en fonction de ça, sinon on se serait perdu.
soit tu prends le train en marche soit tu te fais rouler dessus.
Charles : Ça me fait penser au patron de Spotify (Ndrl : Daniel Ek) qui a décidé de mieux rémunérer les artistes les plus prolifiques, et il encourage à ça. Il va réorienter les versements en fonction des artistes qui vont sortir le plus de disques par an car c’est ça qui va alimenter et créer de la nouveauté sur la plateforme. En soit c’est dégueulasse comme système et d’ailleurs en tant qu’artiste indépendant on devrait boycotter Spotify pour cette raison-là. On ne le fait parce que c’est bien plus fort que nous. Mais on est dans une tendance où il y a des espèces de gros tracteurs qui avancent et qui te roulent dessus, soit tu prends le train en marche soit tu te fais rouler dessus. On a quand même décidé de sortir un album, ce qui est complètement illogique en 2021 comme format. Mais traditionnellement, les médias veulent des albums pour pouvoir en parler, le public veut un objet aussi.
Flore : Il y avait vraiment une cohérence entre tous ces morceaux de « Tako Tusbo », ça aurait été absurde d’en sortir qu’une poignée…
Charles : Tu ne vends pas un bouquin par chapitre sur un an par exemple.
Flore : Par exemple on a un amour pour le vinyle, c’est quelque chose qui pousse à écouter les albums en entier.
Charles : Mais il y a une démarche différente. Les gens font la démarche d’acheter un vinyle. Tu sais pourquoi tu y vas, c’est un objet qui prend de la place chez toi, un objet auquel tu donnes une place de choix. Avec Spotify on t’a suggéré un morceau, tu n’y portes pas la même attention. Par exemple, je n’ai pas du tout le même rituel avec un vinyle qu’avec un album digital sur Spotify.
Sur « Tako Tsubo », je voulais raconter des choses
Vous parlez aussi d’engagement, vous êtes plus engagés sur cet album, est-ce que c’est une sorte de maturité qui vous le permet enfin ? Est-ce que c’est quelque chose que vous vouliez faire avant ? Des idées qui sont venues dans le groupe au fur et à mesure ?
Flore : Non, ce n’était pas quelque chose qu’on voulait faire avant. Justement, avant on était très clair sur le fait qu’on voulait rester en retrait et on voulait faire des chansons qui sonnent. J’ai commencé à écrire en français quand on a fait « Matahari », donc je n’étais pas à l’aise avec l’idée de raconter des choses, je voulais plutôt que ça sonne et que ça groove. Ça allait beaucoup plus avec l’utilisation de ma voix qui était beaucoup plus utilisée comme un instrument à cette époque. Sur « Tako Tsubo », je voulais raconter des choses, c’était un vrai parti pris que les textes aient du sens. C’est le travail avec Fils Cara qui m’a permis ça, il m’a apporté beaucoup lui, qui, en tant que rappeur a l’habitude d’avoir du son et du sens alors que moi je n’avais que du son.
ça brouille les pistes.
Vous parliez du vinyle tout à l’heure. Pour « Tako Tsubo », la pochette a été faite par Ugo Bienvenu. Qu’est-ce qui vous a plu dans cette identité graphique, pourquoi ces trois personnages ?
Charles : Ugo nous avait contacté il y a longtemps à l’occasion du festival d’Angoulême, il avait proposé de nous dessiner pendant qu’on jouait, mais finalement ça ne s’était pas fait. Il n’était pas encore très connu à cette époque, c’est d’ailleurs à ce festival là qu’il a gagné le grand prix pour sa bande dessinée « Préférence Système ». On l’a relancé plus tard parce qu’on voulait échanger avec lui du format de la pochette de l’album, on trouvait que c’était une
Tako Tsubo – L’impératrice
bonne manière d’aller voir quelque chose de différent. Ugo a un univers qu’on aime beaucoup, un peu science-fiction, rétro futuriste. Il a donc eu l’idée d’illustrer l’album en représentant les trois Moires. Avec ces personnages de la mythologie grecque, il y a une métaphore du fil de la vie, avec une des Moires qui tisse le fil, une qui le déroule et une qui le coupe. Ugo trouvait ça assez malin d’illustrer l’album comme ça, sachant que « Tako Tsubo » c’est un album de rupture.
Flore : Ce que je trouve intéressant c’est que ça brouille les pistes, encore. Déjà qu’on est six, on s’appelle L’Impératrice, les gens ne savent pas si c’est une personne, six personnes, etc. Et là le fait de mettre trois personnes sur la pochette, je trouve ça chouette, ça offre des couches de lecture différentes, ça brouille les pistes.
« Tako Tsubo » c’est le syndrome des cœurs brisés, vous parlez aussi de burn-out. Est-ce que c’est quelque chose que vous avez aussi dans la musique, parce y a beaucoup d’artistes qui parlent de burn-out dans la musique, de difficultés. Est-ce que c’est quelque chose que vous vivez aussi ?
Flore : Évidement que c’est quelque chose que l’on vit, on travaille beaucoup et le fait que l’on fasse beaucoup de choses nous-même ça nous surcharge. Par contre ne n’était pas du tout ça qu’on voulait exprimer dans l’album. Le « Tako Tsubo » c’est vraiment un truc qui touche des gens, mais c’est pas la même chose, c’est plus une émotion trop intense.
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