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massacre at two pinesCette longue et pénible année 2020 ne pouvait pas apporter que de mauvaises choses. On en a eu un lot, et c’était amplement suffisant. Heureusement, la scène indé avec la force qu’on lui connait n’a cessé de créer et ce malgré les conditions désastreuses qu’ont été les siennes depuis le mois de mars.

Fin novembre, l’affaire se vérifiait encore grâce à l’excellent premier album de Massacre at Two Pines et ses influences psyché blues. Originaire de Paris, c’est un duo Simon et Julien qui est à l’origine du projet crée en 2018. Quelques dates plus tard (Truskle, International et même un Supersonic) voilà que notre troupe est rejointe par Paul à la basse.  L’album  intitulé « On the tip of my tongue » commence à se construire dès avril 2019, prenant du relief et des couleurs à mesure de ses collaboration. Si l’on en croit ses musiciens, le gourou spirituel de ces compositions serait d’ailleurs un certain Nick Cave. Promesse tenue ?

Sur sa première écoute cette galette de 10 titre marque autant par sa générosité que sa très belle cohérence. Les titres s’enchaînent avec aisance, l’univers est crée, le notes coulent colorées, vives, s’additionnent mais ne se répètent jamais.  C’est le titre « Six months (before the breaking of my heart) » qui a la lourde tâche d’ouvrir l’opus. Certains albums ont la capacité de briser les coeurs, on en tombe si amoureux qu’ils se font obsession, ils deviennent notre phare et notre repère et les maux du chanteurs peuvent alors se faire les nôtres le temps d’une écoute. Et pour parfaire cette ambition, il faut avant tout une qualité : être capable d’écrire une mélodie qui rentre dans la peau. C’est une condition indispensable, vitale, que remplit ici Massacre at Two Pines. Evoquant la douceur du blues et s’appuyant pour se faire sur une basse puissante, le titre entre dans les coeurs en quelques accords seulement. Le refrain invite l’oreille à l’attention, le reste se fait avec naturel, celui qui fait d’un titre un classique parce qu’il est conçu pour amadouer l’auditeur. Le chanteur, Simon, explique l’avoir composé pour accentuer son sentiment de non appartenance à sa génération et y évoque la prise de LSD du narrateur de son titre.

Ce décalage générationnel, il est tout aussi palpable dans un second titre franchement  énervé et profondément rock. Les guitares balancent et envoient invoquant la danse et une énergie tourbillonnante. A moins que ce ne soit ce morceau qui évoque les couleurs du LSD, qui sait ?  En sortant haletant de cette mise en bouche, il serait facile de se poser la question  » au fait qu’est ce qui fait un bon album? » Bien des réponses pourraient correspondre à cette définition. Parmi elles, il serait intéressant d’évoquer sa capacité à surprendre, à se renouveler, sans pour autant perdre toute forme de ligne directrice, son cheminement en somme. Certes en 2021, on écoute les morceaux et pas les albums, cette grossière erreur. C’est pourtant bien ce que fait ici la formation promenant son auditeur conquis d’un registre à un autre en maintenant les ponts entre les morceaux, en gardant une énergie positive lorsqu’ensuite le blues s’invite entièrement à la partie « Nothing I can say » et en teintant légèrement de mélancolie son rock.

Road trip sous acides

« Queen Anne » monte en intensité, se fait obsédant sur ses rythmiques cette fois-ci complètement psychés alors que les couplets invitent à un road trip hallucinant où les repères se brouillent pour mieux profiter du voyage. Les refrains  eux, s’énervent gentiment dans un tourbillon d’énergie, vive, poignante et entêtante, on plane franchement alors que l’odeur de le l’Amérique déserte semble s’installer sur un titre pourtant inspiré de la comédie dramatique « La Favorite  » de Yórgos Lán-thimos.  Loin du XVIIIème dans lequel se situe l’histoire, c’est bien aux 70’s qu’on pense note après note. La voix de notre chanteur s’éclaircit à mesure du voyage intime auquel convie le groupe. Sur « Casual Love » elle devient ainsi plus présente, plus claire, plus aérienne et révèle sincérité et sensibilité. Elle est épaulée par une guitare mélodieuse et présenté qui s’emballe joyeusement et est chargée en promesse de grands huit émotionnels. Lumineux, le titre est servi par ses gimmicks bien pensés. Fier de ses héros le groupe signe un morceau intitulé « Another song about Nick Cave ».  Du maître, le combo retient la noirceur sous-jacente, le titre lui emprunte sa capacité à prendre le temps de mettre en place ses éléments sonores et sa montée mélodique constante qui ne laisse pas de place à la respiration. Plus pêchu que ceux du célèbre génie, cette parenthèse mélancolique illumine le poisseux, le sombre, la nostalgie, les émotions à fleur de peau. Une inspiration hommage sincère et vibrante.

C’est finalement « Wearing me down (The LSD song) » qui conclut cette galette sous acides. Comme un bon trip sous drogues la douceur est de mise, la guitare berçant la tête et massant les cerveaux. La montée est douce, elle accompagne les humeurs, propose un moment dans les étoiles. Ce flash hallucinogène se vit comme un périple dans les  70’s, sa liberté de vivre et de créer sans avoir à vivre ses effets secondaires. A moins que le sentiment de manque rapide et de reprendre l’album depuis le début n’en soit finalement un.


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