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Emily Loizeau – « Renversé »

On ne présente plus la douce Emily Loizeau et ses compositions aériennes. Le 17 septembre, la musicienne sera de retour avec un  tout nouvel opus intitulé « Icare ».  Comme beaucoup d’albums en 2021, ce nouveau jet n’échappe pas à la règle et a été composé pendant le confinement et enregistré en quarantaine à Londres. Gage d’une qualité indiscutable que l’on connait à la chanteuse, il a été réalisé par John Parish connu notamment pour avoir travaillé avec PJ Harvey, Tracy Chapman ou encore Eels. Pour présenter cette galette, Emily Loizeau revient avec premier extrait « Renversé » et son clip où candeur et vie sauvage font bon ménage. Dans ce titre la chanteuse s’adresse aux  générations qui ont le pouvoir et leur demande de changer la donne pour laisser émerger un monde libre où beauté serait mot d’ordre. La beauté c’est d’ailleurs l’élément majeur qui se dégage toujours des compostions de cette musicienne accomplie. Son univers aérien allie douceur d’une voix à compositions instrumentales soignées. « Renversé » n’échappe pas à la règle et crée sous forme de comptine enivrante une épopée onirique. Le mois de septembre n’arrivera jamais assez vite.

 

Beach SCVM – Holiday

Si l’été débute sur une France déconfinée et à nouveau follement libérée, il se termine pour la troupe de Beach SCVM. La joyeuse formation profite de son « Holiday » pour parler de la fin des amours et amitiés de vacances. Le groupe toulousain biberonné au rock australien nous partage quelques rayons de soleil persistants. Et s’il devient lassant d’attendre qu’il réchauffent enfin l’Hexagone, il est toujours si bon de se les approprier  via des compositions soignées. Topo ce nouveau morceau sent bon la plage, le bronzage et de ses amours fusionnels qui n’existent que dans une atmosphère bien particulières. Sauront-ils persister malgré le retour chez soi ? Voilà tout l’enjeu des paroles de ce titre qui s’appuie sur une gimmick instrumentale répétitive pour entrer dans les esprits. Avec les accents 90’s qu’on connait à  Beach SCVM, il crée avec aisance un moment léger et pourtant parfaitement construit. En un titre  le groupe réussi le tour de force de cumuler nostalgie et entrain sans que l’un ne devienne l’anti-thèse de l’autre. Il faut dire que le groupe démarre fort en plaçant dès ses toutes premières notes une atmosphère à fleur de peau qui sent bon la candeur de l’adolescence et le sel marin. La même fraîcheur se retrouve dans ce clip solaire et sa touchante histoire d’amour à laquelle  il sera facile de s’identifier. A découvrir sans attendre !

 

Victor Solf – Utopia

Génie indéniable à la voix grave et au timbre envoûtant, l’inimitable Victor Solf est de retour. Après un premier EP en solo « Aftermath » sorti en 2020, il débarque en 2021 avec un album au titre on ne peut plus contemporain « Still. There is hope » paru au mois d’avril. Les singles forts pleuvent sans surprise sur cette galette où douceur et raffinement riment avec danse et énergie. Son dernier extrait « Utopia » ne fera pas mentir cette doctrine. Le single inscrit dans la dualité se construit sur une très belle montée en puissance. Les première notes sont si profondes qu’elles pourraient évoquer un cantique. Il faut dire que Solf manie ses intonations avec la force du gospel, ses titres sont lumineux, il fédère. Tout en dénonçant l’utopie dans laquelle on vit entre réseaux sociaux et manque de confrontations au réel, le chanteur dresse un triste constat d’une réalité beaucoup moins rose que les bulles dans lesquelles l’on s’enferme. Peut-être pour mieux les faire éclater, le chanteur prend des accents danse pop et illustre le tout par un clip coloré où liberté est synonyme de mouvement. Du grand art, comme sur chacune de ses sorties.

Alfie Templeman – Wait I lied

Génie multi-instrumentiste ayant déjà sorti 4 EPs à seulement 17 ans, rien n’arrête la tornade made in UK, Alfie Templeman. Control freak, il joue dix instruments de musique, compose et produit ses EP chez lui dans son village situé au nord du Bedfordshire. De retour en 2021 avec un mini album « Forever Isn’t Long Enough », le musicien prodige est aujourd’hui incontournable.  Pour son dernier single, il utilise les codes qu’il construit si bien sur son album : une alt-pop énergique, bien produite, carrée et enivrante.  Alfie Templeman sait injecter de la modernité dans des riffs au rétro assumés. Il sublime le tout par une voix maîtrisée et surtout un très beau sens du refrain. Aucune note n’est laissée au hasard dans la progression des morceaux de ce petit génie comme il le prouve tout au long d’un album incroyablement cohérent et qui regorge de pépites (« Hideaway », « Film Scene Daydream », « To you »). A l’instar d’une certaine Billie Eilish qui comme lui tord les codes de la pop, Alfie Templeman tape juste sur chaque titre comme sur son petit dernier « Wait I Lied », à découvrir avec son clip.

Silly Boy Blue – Teenager

Depuis qu’elle a remporté les Inouïs du Printemps de Bourges, Silly Boy Blue n’a fait que prouver titre après titre son immense talent. La pop mélancolique qu’elle porte s’avère fine, pointue, acerbe, belle comme du cristal et portée par une voix aérienne subjuguante. Le 18 juin, la musicienne accomplie dévoilait son premier album « Break up songs », une pépite écrite, introspective, à fleur de peau et portée par un véritable sens de la mélodie. Pour se dévoiler un peu plus, la chanteuse vient de sortir le clip de l’immense « Teenager », une ode qu’elle aurait souhaité entendre alors qu’elle était adolescente. De retour au lycée dans son clip, elle dévoile comme à son habitude la dose idéale de mélodies aériennes et de phrases scandées qui vont droit au coeur. Derrière une apparente timidité, Silly Boy Blue est une artiste entière, sincère, aux messages forts. La progression de « Teenager », ses boucles instrumentales, la délicatesse de son refrain en feront un hymne idéal à chanter haut et fort. Essentiel.


 

La duo Bandit Bandit c’est du rock mais pas que. C’est du rock dopé aux références 60’s, à ce que la variété française a eu de plus noble de Françoise Hardy à Serge Gainsbourg. Pas étonnant donc que le couple déjà mythique soit comparé aux Bonnie et Clyde de la chanson française. D’ailleurs le duo vient de sortir sa reprise du célèbre morceau. Ce tourbillon d’énergie a su rapidement se mettre le public dans la poche et fait partie cette année de la sélection du Chantier des Francos. C’est d’ailleurs à cette occasion que Maëva et Hugo ont accepté de se prêter au jeu du questions/ réponses pour Popnshot. On parle de Serge Gainsbourg, du prochain EP, d’engagement à la cause féministe, de variété, de concerts et de rock qui sent la bière et qui a besoin de live pour exister. Interview.

Découvre l’interview de Bandit Bandit

 


Découvrez la reprise de Bonnie and Clyde de Bandit Bandit


Midnight CassetteVoix envoûtante et grave s’invitent dès les premières notes du nouveau titre de Midnight Cassette.  Comme dans un conte l’incroyable chanteuse  Amy Winter épaulée par  les doigts de fée de ses musiciens et acolytes originaires de Lyon, la belle commence son histoire dans une murmure qui interpelle immédiatement l’oreille. Difficile de ne pas se laisser bercer par cette voix suave à mesure que cette pop onirique  s’invite et s’épaissit.

Un conte à la mélancolie bien tranchée comme le prouve la rythmique lancinante des couplets. Le refrain lui se fait ritournelle et convoque la joie tout en gardant cet esprit féerique propre à Midnight Cassette. Le groupe s’est formé suite à la rencontre de quatre musiciens qui se retrouvent dans leurs projets communs : Electric Mamba, Electric Safari, Brainbow et Gloria. Ce nouveau morceau est le second publié par le groupe et témoigne de grandes capacités musicales et  s’avère être un véritable univers coup de coeur qui ne demande qu’à s’étoffer.

Le clip s’inscrit dans la même lignée et suit le parcours d’une princesse moderne et esseulée. Poésie et humour s’y côtoient avec délicatesse. Un premier album « Castle of my heart » sera publié le 4 décembre. Un joli bijou 9 titres où rythmiques et percussions s’emballent, où la pop aérienne se sublime et prend des accents tantôt dansants tantôt apaisants aidés par un clavier maîtrisé.

Une véritable pépite à écouter en boucle en leur souhaitant de vivre heureux et d’avoir beaucoup d’albums.


Découvrez le clip de « Castle of my heart »


 Le duo que forme Frederico Pellegrini et Eric Pifeteau, deux ex membres du groupe de rock français The Little Rabbits formé à la fin des années 80, n’a rien de conventionnel. Les deux compères explorent depuis 2013 des contrées intimes et secrètes du paysage musical français. Leur musique est à leur image de couple excentrique : animée, moderne et déterminée, elle procure un sentiment de satisfaction intense. C’est en février prochain que sortira leur deuxième album : « AF ». Et autant le dire d’emblée, c’est très probablement le meilleur album français que vous entendrez cette année. Oui, nous ne sommes qu’en janvier, mais il faut bel et bien l’avouer, la claque monumentale qu’est ce nouvel album aura du mal à trouver rude concurrence en face.

 Fidèle à leur style unique, qu’ils ont su faire évoluer pour aujourd’hui atteindre des sommets, French Cowboy and the One nous invite à un périple musical pour le moins qu’on puisse dire intense. Dès le premier morceau, on y ressent une impeccable maîtrise. La production est d’abord ce qui saute aux oreilles. Rugueuse et électrique, elle donne tout son sens à d’excellentes compositions, aussi bien envoutantes qu’éprouvantes. Les sonorités utilisées, pour certaines déjà connues, sont ici revisitées selon une vision charnelle. La musique s’en prend à nous, elle nous rentre dedans, elle s’empare de nos corps, tantôt elle nous caresse avec vivacité (QVVDM ou DANSER) et tantôt elle nous plaque au sol sans concessions (Excel). L’urgence de la vie se joue dans nos oreilles (« embrasse-moi vite »), et le morceau VIVRE en est d’ailleurs le plus bel exemple. Cela donne lieu à une expérience agitée.

 

Des inspirations notables

 Certains motifs sonores récurrents sont repris au profit de grands morceaux, et les incombe de transmettre à travers eux une certaine histoire de la musique, aussi bien rock qu’électro. C’est ainsi que l’on retrouve des échos de plusieurs groupes ou artistes : on peut y entendre Kraftwerk mélangé à du Brian Johestown Massacre en passant par du Suicide. Les paroles ainsi que la manière de chanter peuvent parfois rappeler Philippe Katerine, Bashung ou Jean-Louis Murat, mais à faibles réminiscences. Car il existe une véritable identité propre qui appartient à ce duo : un phrasé généralement sec et abrupt, peu chanté, une voix provocatrice qui éveille nos désirs, ainsi qu’une constante proposition instrumentale. Tout cela donne naissance à des morceaux riches et passionnels, qui gagnent en intensité dès lors qu’ils parviennent à nous envahir.

 

Une œuvre complète et constante

 L’album prend sens dans son intégralité, et ne baisse jamais de niveau. Lorsque l’on écoute des excellents premiers morceaux d’un album, quel qu’il soit, on a toujours peur d’être déçu par la suite, que le reste ne soit pas aussi bon et que l’album disparaisse aussi vite qu’il est apparu. « AF » est loin de cela. Le groupe place d’ailleurs selon moi les meilleurs morceaux en seconde partie (QVVDM atteint des sommets, et TASAIME propose une terrible ligne de basse répétitive qui nous colle à la gorge). La répétition est un des points clés du groupe, qui en joue pour imposer sa force créative, entêtante et endiablée. L’ambiance parfois apocalyptique, mélangée à la sensualité des paroles et des sonorités, permet de créer une atmosphère oppressante, de laquelle on parvient difficilement à se détacher !

 

Une perle rare

Les œuvres musicales françaises comme celle-ci sont rares, et démontrent toute l’ingéniosité d’artistes malheureusement trop peu reconnus. « AF » est un appel sincère à la création et à l’élévation musicale. On y ressent tout le travail qu’il a fallu fournir pour arriver à ce splendide résultat final. Que ce soit au niveau de la production assez fascinante ou des compositions de haut niveau (EMBRASSE, VIVRE, AVANT, DANSER…), l’album est précis, concis et direct, à l’image des titres de ses chansons, presque tous composés d’un seul mot. La pochette, amusante, est la couverture trompeuse d’un secret bien gardé. Dès lors que vous trouvez la clé, il faut avoir la tête vide et être prêt à la surprise. J’espère que vous le serez en février.

 

Préparez-vous bien

Tout est dit, ce nouvel album est une perle rare, qui mélange les styles avec brio, et qui invente le sien grâce à un talent irréfutable. Et qu’est-ce que ça fait du bien ! « AF » constitue donc l’apogée d’un groupe qui, même s’il n’est pas aussi productif qu’on le voudrait, poursuit son épopée musicale sans jamais perdre le sens ni la pertinence de leur art.

 

Tracklist :

01 – DISCO FLASH
02 – EMBRASSE
03 – SERRER
04 – VIVRE
05 – AVANT
06 – IN UTERO
07 – QVVDM
08 – EVEL
09 – PAC
10 – TASAIME
11 – DANSER