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Blow_CoverFullDelightEn 2018, Blow débarquait avec un premier album  intitulé « Vertigo ».  Une galette composée de 13 titres aux accents rock électros. On y retrouvait d’entrée une ambiance sombre et intimiste (« New Moon Walker »),  des morceaux plus dansants dans la veine modernisée de Pony Pony Run Run (« Green Unicorn »), une belle maîtrise des rythmiques et des voix aiguës qui portent des refrains savamment écrits (« Get Some ») et même de l’instrumental puissant qui côtoie le rock (« Melancholia »). Tout ça c’était avant. Après un passage en major qui a donc permis la sortie de cette galette, Blow a eu besoin de reprendre le contrôle de sa direction artistique et donc de se réinventer. Presque comme après une rupture amoureuse  (mais n’est-on pas forcément amoureux de l’art et du sien ?), le groupe a voulu tout changer. Les parisiens ont même pensé un temps à renoncer à leur nom : Blow. Finalement, si le nom ne change pas c’est la musique qui a vécu une véritable tempête et a permis de changer son style pour mieux se le ré-approprier.

Après des retrouvailles presque manquées, le combo décide de ne pas refaire un nouveau « Vertigo » préférant la surprise. C’est bien ce que promet son nouvel opus intitulé « Shake the Disease ». Un nom dans l’air du temps me direz-vous mais qui tranche pourtant avec l’actualité morose pour se concentrer sur une nouvelle thématique : la rupture avec les machines qui contrôlent les humains. Et si cette fois, l’humain reprenait le contrôle ? Pour ceux qui touchaient à l’électro, la réponse se trouve dans les instruments. Au revoir donc les lignes de synthé obsédantes, elles pourront trouver leur place au second plan. Bonjour plutôt les instruments à cordes, les senteurs 70’s, 80’s et le bon vieux rock libérateur.

La preuve en est donnée avec son tout premier extrait « Full Delight ».  Un départ en douceur et un riff répétitif donnent le ton alors que la rythmique obsédante  se déploie. La voix aiguë est de retour, tout comme les refrains accrocheurs, la nostalgie douce, elle, s’épaissit. La basse prend une place particulière dans le titre, le faisant vivre pleinement et prenant même le pas sur les autres instruments dès que la voix leur laisse la place. Dansant, le morceau profite d’une belle dualité celle d’un rock indie et sa dose de nostalgie qui côtoie sans gène une belle humeur solaire. Cette même binarité s’inscrit dans la démarche d’un album qui souhaite s’interroger sur les fondements d’une personne. Qui sommes nous ? Et qui essayons nous d’être ? Où se situe cette barrière et comment ces deux réalités peuvent elles exister simultanément ? Autant de questions qui trouvent leurs réponses en musique dès ce premier extrait particulièrement réussi qui appelle oreille et réflexion à se joindre. Découvrez sans plus attendre la session de « Full Delight » mise en scène dans un restaurant (plaisir du goût vous dit-on), vide (et ça aussi c’est une grande dualité).

Découvrez « Full Delight  » de Blow


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