Présenté en avant-première dans le cadre du Club 300, Nous finirons ensemble, la suite du cultissime Les petits mouchoirs mis en scène par Guillaume Canet sortira en salles le 1er mai 2019. Porté par un casting quatre étoiles (François Cluzet, Marion Cotillard, Laurent Lafitte, Gilles Lellouche, Benoît Magimel, Valérie Bonnetton, José Garcia,), il marque les retrouvailles avec notre groupe de vacanciers préférés du Cap Ferret. Pour quel résultat : Satisfaction ? Nostalgie ? Déception ? Critique.
Le projet de suite aux Petits Mouchoirs annoncé l’an dernier avait de quoi faire lever un sourcil circonspect. Non pas qu’il n’y avait rien à dire à propos de ce groupe d’amis mais huit ans après le premier opus, Les petits mouchoirs avait tranquillement fait son trou dans la catégorie de « films cultes » français des années 2010. Aussi, Nous finirons ensemble, se présente-t-il en cette fin de décennie avec la lourde tâche de raconter la suite des aventures de la bande de parisiens en goguette au Cap Ferret. Passé le cadre tragique qui servait au final de fil rouge tout au long du premier film, que peut-il y avoir à dire huit ans après tout cela ?
Nous finirons ensemble : De quoi ça parle ?
Préoccupé, Max est parti dans sa maison au bord de la mer pour se ressourcer. Sa bande de potes, qu’il n’a pas vue depuis plus de 3 ans débarque par surprise pour lui fêter son anniversaire ! La surprise est entière mais l’accueil l’est beaucoup moins…
Max s’enfonce alors dans une comédie du bonheur qui sonne faux, et qui mettra le groupe dans des situations pour le moins inattendues.
Les enfants ont grandi, d’autres sont nés, les parents n’ont plus les mêmes priorités… Les séparations, les accidents de la vie… Quand tous décident de ne plus mettre de petits mouchoirs sur les gros bobards, que reste-t-il de l’amitié ?
Si comme, on a pu le dire, la fin des Petits Mouchoirs n’appelait pas forcément à une suite, ce que Guillaume Canet a pu confirmer d’ailleurs, l’intérêt du projet a fini par apparaître de lui-même : suivre l’évolution d’un groupe d’amis au fur et à mesure des années. Ainsi, la bande de Max, Marie, Vincent et compagnie allait devenir l’équivalent de l’Antoine Doinel de François Truffaut. Pour rappel, Doinel, interprété par Jean-Pierre Léaud au cours de 5 films avait grandi sous les yeux du spectateur entre 1959 et 1979, traversant l’enfance ( Les 400 Coups), l’adolescence ( Antoine et Colette) et enfin l’age adulte (Domicile conjugal ou bien encore L’amour en fuite).
Dès lors, le titre du film : Nous finirons ensemble peut tout aussi bien être une question pleine de doutes qu’une affirmation pleine d’optimisme. En huit ans de temps, des bouleversements, le petit groupe en a connu. Dès les premières minutes de Nous finirons ensemble, on apprend que le couple Max/Véronique (Cluzet/Bonnetton), les hôtes de la maison de vacances du premier opus, a divorcé. Que des choix ont été faits. Que des rancœurs se sont accumulées. Et qu’enfin le groupe a fini par péricliter à force de tension et de non-dits. Marie (Marion Cotillard) apprend à devenir mère d’un enfant de sept ans. Eric (Gilles Lellouche), le tombeur fêtard du premier film est devenu un acteur à succès et tout jeune papa. Vincent (Benoît Magimel) est en couple et assume pleinement son homosexualité. L’inénarrable Antoine (Laurent Lafitte), lui, n’a pas changé d’un poil. Mais à l’occasion des 60 ans du personnage de François Cluzet, il est décidé d’enterrer la hache de guerre… Même si tout cela ne se fera pas sans heurts…
Nous finirons ensemble : Est ce que c’est bien ?
La force des Petits Mouchoirs résidait dans le fait de s’attacher à une bande de potes qui fait comme si de rien n’était et a décidé de partir en vacances alors que l’un d’entre eux agonise à l’hôpital à Paris. On pouvait rire, on pouvait s’attacher ou s’émouvoir aux différentes pérégrinations des membres du groupe, cette simple toile de fond réussissait à donner de la consistance à chacun des personnages. Huit ans plus tard, le contexte n’est pas le même. Ni son importance, ni son impact. Max a coupé les ponts avec Eric, Vincent et autres suite à son divorce/suite à un clash il y a trois ans ? Cinq minutes de film et la hache de guerre est enterrée. Un problème ? Plus de problème.
Et c’est bien là que le bas blesse : les enjeux. Tout au long du film, quelques péripéties peuvent bien arriver aux différents personnages du film mais sans véritables conséquences ni impact. Guillaume Canet prend plaisir à retrouver sa bande de copains ( à l’écran comme à la ville) mais n’en fait, si ce n’est rien, au moins pas grand chose. Comme une sorte de succession de passages obligés, chacun a sa petite partition à un moment donné ou à un autre, dans un ensemble qui ne va pas dans une direction bien précise. Entre le fan service et un amour incontrôlé pour ses personnages, ces derniers évoluent donc pendant deux heures dans une sorte de grande improvisation sans qu’une trame scénaristique claire se dessine.
En résulte quelque chose de contre productif : les personnages, que ce soit huit ans après Les Petits Mouchoirs ou bien entre le début et la fin du film n’évoluent pas et restent l’incarnation de leurs archétypes. Antoine ( Laurent Lafitte) est immature? Il est le ressort de la quasi totalité des scènes comiques du film, devenant plus un sujet de blague qu’un véritable personnage. Vincent ( Benoit Magimel) continue d’avoir ses atermoiements. Marie ( Marion Cotillard) buvait et fumait fébrilement dans l’attente du devenir de Ludo ( Jean Dujardin) dans le premier? Huit ans plus tard, elle boit et fume fébrilement en ne cessant de penser à ce qui est arrivé à Ludo. Là, ou une vraie évolution des personnages, comme celle que connait le personnage de Gilles Lellouche et un discours sur le temps qui passe aurait pu marquer les esprits, comme le premier qui captait quelque chose d’une tranche d’age à un instant T, il est malheureusement présenté une sorte de redite du premier. Avec les années en plus.
Mais, Nous finirons ensemble est il un mauvais film pour autant? Non! La hauteur des reproches qui peuvent lui être faits équivaut à la cote de sympathie que le premier film a pu faire naître chez le spectateur. Oublié la fraîcheur du premier. Oublié un pseudo discours sur les années qui passent. Nous finirons ensemble propose d’assister à une vraie bonne comédie. Le rythme de la comédie fonctionne très bien sur les scènes humoristiques. On prend toujours autant de plaisir à assister aux vacances de cette bande de potes et le film de Guillaume Canet propose un vrai bon moment de détente. Et puisqu’il est acté que nous finirons ensemble, rendez vous est pris pour un troisième épisode. A dans une huitaine d’années?
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