Du 23 au 25 juin 2023, le festival Solidays organisée par Solidarité SIDA fête ses 25 ans. Des années de fête et de musique, certes. Mais si la programmation fait pleinement partie de l’ADN du festival, il ne faut pas oublier de parler de la première mission de cet évènement : son engagement au côté de la santé internationale, mais aussi de l’écologie, la lutte contre le racisme et l’homophobie et la défense de valeurs d’équité et de justice.

solidays 2023
©Maud Ferrari

Pour rappel, le festival a été créé par Solidarité SIDA et porte haut et fort cette voix. Et concrètement comment tout cela se traduit sur le festival ? De mille manière pour instruire, prévenir et éduquer. Déjà par la présence d’intervenants, souvent bénévoles pour Solidarité SIDA, qui s’expriment avant chaque concert. De la manière d’enfiler un préservatif à l’accueil d’un migrant à domicile en passant par des informations sur les pays particulièrement touchés par le VIH, notamment sur le continent africain, les sujets sont nombreux et viennent aux festivaliers sans qu’il n’aient d’efforts à faire.

Cérémonie contre l’oubli

Le samedi, la journée s’ouvre sur la Cérémonie de l’oubli. Un des temps les plus forts et émouvants du festival. Au début de l’épidémie, les morts étaient si nombreux qu’il était impossible de tous les enterrer dignement. Ces faits atroces ne doivent pas faire oublier la vie de ces victimes de la maladie. C’est ainsi que les proches de certains disparus ont rassemblé des bouts de tissus appartenant aux défunts : vêtements mais aussi cheveux, sang… pour en créer des patchworks géants qui sont ainsi déployer en face de la grande scène : la Scène Paris. Des intervenants viennent dire à haute voix un à un les prénoms de personnes disparues. Les soeurs de la perpétuelle indulgence se joignent à cette cérémonie et ajoutent un patchwork blanc pour représenter les oubliés qui ne pourront être cités. Un moment puissant, triste, commémoratif  mais aussi emprunt d’une véritable solidarité qui entretient le travail essentiel de mémoire.

Les conférences et le Social Club

Pour aller plus loin dans les débats, il faut se rendre au Social Club. Un lieu fermé, installé spécialement pour laisser place aux débats et intervenants. Dans la salle, des sièges sont installés et un intervenant vient discuter de thématiques concrètes. Les talks proposés sont variés : handicap, exil, homosexualité en terre hostile, chemsex, vivre ensemble … autant de moments pour comprendre et sensibiliser. Parmi les débats proposés, certains nous ont particulièrement marqués, comme celui sur la jeunesse et l’hôpital. Nous y rencontrons Léa, qui a monté son association à 14 ans suite à la leucémie de sa grand-mère. Toute sa classe y a dans un premier temps participer. Chacun.e racontant comment la maladie et la mort peuvent être des tabous trop douloureux pour les famille. Un message positif, montrant qu’il est possible de s’engager à tout âge pour changer les choses.

Le débat concernant la question de l’homosexualité en Afrique fut également un temps fort et très alarmant de ce festival. En effet, en Ouganda, la situation est aujourd’hui gravissime pour les personnes LGBT. Dans un pays où le gouvernement pousse à l’homophobie, la peine de mort a été instaurée pour les personnes jugées « coupable d’homosexualité ». Cette loi abjecte prévoit aussi de pénaliser toute personne perçue comme une aide, rendant le travail des associations quasi impossible sans risquer elles-mêmes d’être condamnées et l’incitation à la délation est présente, légiférée. Ne pas dénoncer c’est être complice. Une situation qui a dégénérée en un temps record : deux années ont suffit pour que l’immonde soit instauré dans le pays. Aujourd’hui, le Kenya, pays voisin, qui était terre d’accueil et permettait aux personnes LGBT de fuir le pays et de pouvoir d’accéder à une demande l’asile politique dans des pays qui respectent leurs droits, durcit lui aussi sa légifération. Une situation tragique et gangrénante dont il est essentiel d’avoir pleinement conscience et sur laquelle il faut agir par tout moyen.

Les stands associatifs

Le village des associations regroupe 100 associations et est un élément central du festival. Nombreux.ses sont les festivaliers à s’y rendre. Chaque stand sensibilise sur son sujet et profite de l’évènement pour défendre de grandes causes de façon ludiques. Un parcours de jeux et casque de réalité virtuelle pour l’assurance maladie, un chamboule-tout avec les visages de fachos à dégommer, des jeux, des activités mais surtout beaucoup de paroles pour inciter à débattre et s’engager. On y parle de sexualité, d’exclusion, d’action,  Sept grandes familles regroupent les stands : santé sexuelle et VIH, environnement Développement Durable, Lutte contre l’exclusion, santé, Discrimination et Droits humains, Engagement citoyen, Solidarité internationale et Aide au de développement. et Parmi les associations on retrouve notamment pari-T, le planning familiale, PikPik Environnement, mag jeunes LGBT+, la Rue tourne, les Aliennes, AFEV, Arc essentiel, AIME…

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©Maud Ferrari

Les bénévoles

Rien ne serait possible sur Solidays sans ses bénévoles. Ielles font tourner l’évènement et s’engagent aux côtés de Solidarité SIDA. Un hommage leur est rendu sur la Scène Paris, le samedi soir, avant le concert de Parov Stellar. L’occasion de mettre leurs visages en lumière, de revenir sur l’histoire de Solidarité SIDA et de chanter sur « I Will Survive ». En plus cette année aura été l’occasion de présenter sur scène un jeune couple qui s’est connu à Solidays et a choisi pour célébrer son mariage d’inviter ses convives sur le festival pour la journée. Un moment puissant qui rappelle que tout le monde peut s’engager aux côtés de l’association.

 


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