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mai 2017

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Four deadly tales by four killer women annonce l’affiche. Le ton est donné. Quatre segments d’une anthologie mise en scène uniquement par des femmeset avec des femmes en personnages principaux. Qu’est ce que c’est que ça ? Coup de génie ou coup de com? Pop&Shot vous dit tout à propos de cette anthologie anglo-saxonne qui se veut anglée de façon originale…

DR hellhorror.com

Annoncé une première fois en 2013, les producteurs du projet XX évoquaient une liste de réalisatrices potentielles parmi lesquelles Jennifer Lynch ( fille de, qui a commencé sa carrière avec le chouette Surveillance et l’a planté tout de suite après avec le décevant Hiss, elle fait depuis des épisodes de Finding Carter, Quantico ou bien en core Teen Wolf. La vie est une…), Mary Harron ( American Psycho), Karyn Kusama(Girlfight, Jennifer’s Body, The Invitation), Jen et Sylvia Soska( American Mary, See No Evil 2) ainsi que Jovanka Vuckovic(réalisatrice de quelques courts métrages prometteurs). Sacrée accumulation de talents! De quoi faire saliver, même si 4 ans plus tard, elles ne sont plus que deux rattachées au projet : Kusuma et Vuckovic. Auxquelles se sont jointes Annie Clark ( aka St Vincent, chère à nos petits chouchous d’Holy Oyster) et Roxanne Benjamin ( réalisatrice d’un des segments de Southbound, une des plus chouettes surprises dans le genre qui soit sortie cette année).

XX : C’est quoi ce film?

L’ambiance est posée quand débute les premières minutes. Sofia Carillo en stop motion nous présente des images d’une beauté morbide de maisons de poupées, de cadavres d’oiseaux, de poupées en tant que telles. Un monde enfantin détraqué qui continuerait de perdurer. Entre chaque segments, une poignée de secondes de ce superbe travail sert de Monsieur Loyal, sans vraiment de connexion, et permet de faire la transition jusqu’au prochain court métrage.

Et les courts métrages en tant que telles? Ils donnent quoi?

L’inquiétant personnage par qui tout commence dans The Box…
DR IMDB

Le premier, « The Box« , mis en scène et adapté d’une nouvelle de Jack Ketchum par Jovanka Vuckovic est de loin le plus réussi. Un enfant trop curieux demande à un mystérieux homme dans le métro ce qu’il y a dans la boite qu’il a avec lui. Après avoir jeté un coup d’œil, il refuse de s’alimenter. Chaque personne de sa famille à qui il confie ce qu’il a vu le suit dans sa démarche, laissant bientôt sa mère isolée et sans réponses par rapport à ce qu’il se passe…
L’interprétation des différents membres de la famille est très bonne et la connexion au personnage de Susan, la mère de famille arrive à se faire car ce qui se passe reste incompréhensible pour le spectateur. Une onirique scène de rêverie, glauque à souhait mais particulièrement réussie peut donner des réponses mais encore faut il les comprendre…

Le deuxième segment, « The Birthday Party » par Annie Clark/St Vincent part d’un postulat potentiellement grand guignolesque : Mary découvre le cadavre de son mari le matin de la fête d’anniversaire de sa fille. Comment gérer la situation? En faisant comme si rien ne s’était passé….
Ce qui est dommage avec ce segment, c’est qu’il est frustrant. Pas assez grand guignolesque dans les situations d’embarras de Mary cherchant à dissimuler un cadavre alors que l’échéance de l’anniversaire de sa fille de 7 ans arrive. Pas assez long pour vraiment se voir multiplier les tentatives. Mais le bandeau final qui donne un sous titre à cette « Birthday Party » est vraiment drôle et finit par convaincre que le moment était agréable, bien que trop court et un peu futile.

DR

Le troisième segment « Don’t fall » est assurément le point faible de XX. Platement mis en scène par Roxanne Benjamin, il ne sort pas des sentiers balisés du genre. Quatre jeunes gens sont en randonnée dans le désert quand l’une des membres du groupe s’égratigne contre la paroi d’un rocher couvert d’inscriptions ancestrales… Le maquillage de la créature est particulièrement bien fait mais quand commence le jeu de massacre, la présentation des personnages a été tellement courte et on est tellement dans les clichés du genre, que l’on s’en fiche un peu… Un sentiment de « So, what? » imprègne le court métrage, se demandant bien ce qu’il peut vouloir raconter…

Une mère dépassée par les événements…
DR

Le dernier segment « Her Only Living Son » par Karyn Kusama est une chouette surprise. Cora élève seule depuis des années son diabolique enfant qui ne cesse de causer des problèmes. Quelque chose ne va pas mais personne ne veut s’en occuper. Rien d’original pour le moment… Sauf que tout est à prendre au premier degré dans ce pitch. Imaginez Rosemary’s Baby : Vingt ans après et préparez vous à voir une scène de déclaration d’amour fils-mère vraiment déchirante. Au sens propre comme au sens figuré. Un beau moment, pas au niveau de « The Box » mais qui a un propos intelligent et vraiment pertinent.

XX : C’est quoi l’horreur au féminin?

En lisant ce report sur les segments de cette anthologie, qu’est ce qui ressort? Des courts métrages inégaux, des pépites ( The Box) comme des déceptions ( Don’t fall), certains reviendront nous hanter d’autres seront vite oubliés… Bref : comme n’importe quelle anthologie d’horreur! Pourquoi avoir autant focalisé la promotion voire la raison d’être de ce film sur le fait qu’il était fait par des femmes?!?!

Les femmes sont une catégorie à part de la population? Pourquoi, pour la production de Wonder Woman par exemple, la short list de réalisatrices potentielles ne comportait que des femmes? Pourquoi pour Black Panther, film Marvel dont le cœur de l’intrigue se passe en Afrique, ne devait il y avoir que des réalisateurs afro américains pour le mettre en scène? L’enfer est pavé de bonnes intentions, mais cette discrimination « positive » autant mise en avant va totalement à l’encontre du but recherché.

Bien sur des femmes peuvent mettre en scène tout type de films, dont de l’horreur. Bien sur des personnages principaux de ce genre de métrage peuvent être des femmes (en même temps Ripley ou Sarah Connor ne datent pas d’hier). Et dans une anthologie, il y aura des personnages auprès desquels on se sent liés et d’autres dont on se moque. Qu’ils soient joués par des femmes ou non. Qu’ils soient mis en scène par des femmes ou non. La vraie victoire sera le jour ou on a pas besoin de mettre en avant le genre ou la couleur de peau pour promouvoir un film et estimer sa qualité ( Allo Get Out?). Message aux producteurs : Concentrez vous sur la qualité du métrage que vous offrez au public et non pas sur l’apparence des gens qui le portent!

Dragon Ball c’est la vie ! C’est l’apprentissage des coups durs, de l’abnégation, de savoir rebondir malgré les difficultés,  de savoir se surpasser pour toujours continuer à avancer. Mais c’est aussi savoir rigoler, profiter des instants avec nos proches. Et après 20 ans d’arrêt, voilà que Dragon Ball revient en 2015 avec Dragon Ball Super, la suite officielle de son auteur, contrairement à Dragon Ball GT. Au cas où certains d’entre vous débarqueraient de la planète Namek après une absence de plusieurs décennies, je vais quand même faire un léger résumé de ce qu’est Dragon Ball.

 

 

Dragon Ball est un manga d’Akira Toriyama publié d’abord dans le magasine « weekly shonen jump » à partir de 1984 avant de sortir sous forme d’album en 1985. On y suit les aventures d’un jeune garçon,  Son Goku, sur une planète similaire à la terre dans un univers fantastique. Il part à plusieurs reprises à la recherche de boules de cristal magiques, les fameuses Dragon Ball qui permettent à celui qui les réunit de se voir exaucer un vœu. On le voit ainsi grandir jusqu’à ce qu’il atteigne l’âge adulte, affrontant des ennemis les plus variés grâce à sa maîtrise des arts martiaux. L’œuvre est adaptée en animé qui lui est divisé en deux parties : Dragon Ball quand San Goku n’est encore qu’un enfant et jeune adulte, puis Dragon Ball Z quand il est véritablement adulte.

« Dragon Ball ce n’est pas un Nekketsu, c’est LE Nekketsu »

J’entends souvent de la part d’une population plus jeune que Dragon Ball n’est qu’un Nekketsu comme un autre (on ne dit pas shonen ! Shonen désigne une cible commerciale, en l’occurrence garçon adolescent pour ce terme). Que ça n’apporte rien à d’autres œuvres du même genre comme Naruto, etc etc. Sauf qu’on oublie la chronologie, l’inspiration, en disant cela. Dragon Ball ce n’est pas un Nekketsu, c’est LE Nekketsu, celui qui a créé le genre auprès du grand public. Si Dragon Ball n’avait pas existé avec un tel succès, les autres mangas de ce type n’auraient sans doute pas existé.

Dragon Ball Super:  Vaut-il le coup?

Bref ! Revenons-en à nos moutons avec la question qu’on va se poser : Dragon Ball Super est-elle une suite qui vaut la peine d’être regardée ? Et bien sans l’ombre d’un doute oui. Cette suite n’est pas parfaite mais elle est véritablement digne de l’œuvre originale. En plus, elle arrive à marier assez habilement l’humour et la candeur de Dragon Ball avec le côté plus sérieux et dramatique de Dragon Ball Z. Même si le début semble manquer de véritable danger effrayant, comme ont pu l’être Freezer, Cell ou Majin Buu, je vous conseille fortement d’avancer car vous ferez alors la connaissance de Zamasu, un ennemi des plus redoutables et des plus intéressant car fort bien pensé. Enfin un ennemi qui n’est pas méchant pour être méchant, qui a sa propre idéologie, façon de penser, et pense sincèrement faire le bien.

 

C’est d’ailleurs sur ce point que Dragon Ball Super se distingue des précédents opus. Les  personnages y sont bien plus développés, à commencer principalement par Vegeta. La part qui lui est dédiée est bien plus importante et son évolution est passionnante. Surtout que très vite, on se dit qu’il n’a jamais été aussi proche d’atteindre son but ultime : dépasser Goku. D’une manière générale, plus de temps est consacré au côté humain des personnages et les combats ne sont plus à rallonge entrecoupés de multiples dialogues comme avant. Ils sont courts, intenses et beaucoup plus développés au niveau des techniques d’arts martiaux. Bon nombre d’entre eux ne dureront qu’un ou deux épisodes et seul quelques-uns capitaux pour l’histoire de nos héros dépassent cette longueur.

 

Enfin, Akira Toriyama fait tout pour ravir ses fans. En effet, quasiment chaque personnage a, soit un épisode qui lui est dédié, soit un moment de gloire. Que votre chouchou soit Buu, Vegeta, Krilin ou un autre, vous serez servi. Et je ne vous parle même pas de la folie qui m’a envahi lorsque l’on revoit Trunks du futur ! Seuls les fans de Gohan comme moi devront se montrer patient car il est mis longtemps de côté avant de revenir sur le devant de la scène. Mais malgré ça, j’ai passé de super moment devant cette suite que je vous recommande donc fortement !

 

Sur ce, n’oubliez jamais la réponse la plus importante. Qui c’est qui meurt ? C’est Krilin !!! 😀

 

Get Out est de ces films qui partent avec des postulats parfaits, des histoires qu’on a envie qu’on nous raconte, des thèmes de société et des métaphores dont on veut sortir grandis. Il y a des thèmes qui sont fait pour transcender, faire débattre et qui tombent pile au bon moment.

« American Nightmare » devait être de ceux là. La posture même du récit, l’idée qu’une nuit par an, tout devait être permis et légal y compris le meurtre se devait de critiquer l’humain que nous sommes, ses pulsions violentes et bien sûr notre société. Pour ça on repassera puisque malgré quelques petites idées distillées ça et là, c’est un banal home invasion qu’on nous a servis à grand renfort de « ouais mais hep les gars, l’idée est là donc c’est bien. » La suite s’est bien évidemment perdue dans des considérations de plus en plus… banales. Méchants riches et gentils pauvres sans apprendre à questionner la morale et sans pour autant en faire une lutte des classes bien pensée. Un véritable Black Mirror en somme. Mais tout le monde n’a pas la capacité de la série du même nom.

DR

« Get Out » au cœur de l’Amérique de Trump, après les mouvements Black Lives Matters, dans une société dans lequel le racisme reste un problème évident devait lui aussi tirer son épingle du jeu et proposer un point de vue atypique permettant de se remettre en question, de grossir à la loupe un défaut sociétal et d’en parler, se questionner, comprendre. Que néni les amis, puisque Blumhouse n’aime pas trop ça la légèreté.

Il faut dire que le cinéma d’horreur a cette force unique de pouvoir aborder un sujet gênant, et à renfort de peur, de violence, pousser son spectateur dans ses retranchements. Le dégoût, la compassion, la gêne, la paroxysme, permettent de vous tenir éveillés la nuit et de vous faire cogiter.

Le métrage réalisé par Jordan Peele lui, choisit la lourdeur malgré quelques bons éléments et trop content de parodier sa propre thématique intercale de l’humour pas beaucoup plus fin pour parfaire le tout.

Tout commence quand Chris ( Daniel Kaluuya), un homme noir part rendre visite le temps d’un weekend aux parents de sa petite amie Rose (Allison Williams). Seulement voilà, sur place entre le père trop sympa, le frère trop bizarre, les amis de la famille et les autres noirs qui ne se comportent pas vraiment comme.. des noirs !? L’atmosphère devient très vite pesante. Attendez qui ne se comportent pas comme quoi ?? Parce qu’il y a un comportement type lié à…. De quoi ? Mais ?! Mais, mais non !

Une « réunion de famille » qui sort de l’ordinaire
DR

Il faut dire que l’autre problème du films qui ok admettons joue sur les clichés pour prouver son point de vue ( qui est quoi d’ailleurs ? Mec qu’est ce que tu défends?) c’est bien son personnage principal. Il n’est pas mal joué loin de là, mais sa méfiance initiale, son attitude ne le rendent pas sympathique. Pas plus qu’un couple auquel on ne croit pas. Et c’est important de croire pour mieux se laisser duper, pour être surpris, pour s’identifier et se dire merde alors moi je me voyais comme Untel et au final je ne serai pas mieux que ça ?

L’intervention d’un flic lors d’un contrôle de police avec une sensation de dépasser les bornes en début de métrage devait également faire écho à une actualité morbide, la souligner et Dieu qu’il y a des choses à dire à ce sujet. Sauf que là encore non, on se contentera du minimum et les questions que cela soulève se trouvent plus dans la tête d’un spectateur désireux de les aborder que sur la pellicule.

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Il y a aussi le thème de l’hypocrisie abordée. Phrase souvent reprise dans les critiques de l’oeuvre, le père de Rose explique sur un ton beaucoup trop poto qu’il aurait aimé voter Obama trois fois. Pourtant au fond, cet homme est-il loin du racisme qu’on lui reproche ? Une question intéressante mais qui finit par résonner comme une simple phrase posée là comme ça dans cette œuvre.

D’autant qu’ici le racisme fait appel aux clichés. Bien loin de l’homme noir inférieur, on nous le vend comme athlétique, fort, doué au lit?… en oubliant à l’exception d’un personnage d’ami de nous rappeler que les généralités et les stéréotypes ne sont qu’un ramassis de conneries et qu’il n’y a pas de prototype à suivre en la matière.

Enfin d’un point de vue de film d’horreur, l’œuvre parvient-elle a insuffler la peur tout simplement ? Détachons nous de sa thématique pour se contenter de s’intéresser à sa narration et à son rythme. Un déjeuner entre amis insuffle oui une certaine part de méfiance. Des éléments balancés ça et là propagent une forme de parano. Tout le monde est l’ennemi. Un peu oui mais pas tant que que ça puisque bien loin de tirer sur cette corde au moment où le récit part en fil tendu, « Get Out » oublie ses personnages et se contente d’un nombre restreint d’entre eux pour créer la peur. Dommage non ? D’autant qu’une scène de bingo, flippante au demeurant, ne va pas au bout de son sujet et à force d’avoir trop grossièrement forcé le trait avant, ne permet pas d’être l’élément déclencheur de l’horreur souhaité.

DR

Plus loin que ça, la violence faite à cette homme reste légère. On ne bascule pas dans ce mépris profond qu’on devrait éprouver pour ses bourreaux, on ne ressent pas cette révolte. En salle obscure d’ailleurs alors que les minutes d’action s’enchaînaient, quelqu’un a distinctement balancé un « Vas-y tue là ! ». Tue le bourreau! Oui certes sauf que là on atteint le niveau slasher movie du propos. Allez mon gars je suis venue voir des morts « tue là » ! Mais où est l’indignation profonde, la gêne ? Où est l’incapacité d’un personnage à lutter contre une société ? Où est le poids que l’on devrait éprouver haletant en sortie de salle ? Un « Get Out » devrait créer un malaise et une réflexion digne de « Martyrs » de Pascal Laugier. Qu’importe finalement que son réalisateur choisisse une révolte pour son personnage principale qui dans la violence récupérerait force, dignité et liberté ou que celui-ci incapable de lutter contre ses bourreaux ne deviennent de façon glaçante leur « chose ». Ces deux idées auraient pu se valoir parce qu’au demeurant elles auraient dit quelque chose.

Ici la scène principale à sauver tient d’un moment d’humour lorsque l’ami un peu lourdingue du protagoniste, se doutant de quelque chose de pas très clair va voir la police.

Clichés un jour, clichés toujours donc salué unanimement par la critique désireuse de donner ses lettres de noblesse à une histoire qu’elle avait envie qu’on lui raconte. Elle n’est pas la seule et si cette histoire avait été réellement racontée, si un point de vue clair avait été pris, si le film n’était pas traité comme une machine à sous mais comme un sujet grave et important alors « Get Out » aurait pu devenir un chef d’œuvre du genre à citer pour rappeler combien le cinéma d’horreur peut être intelligent. Et auquel cas, la nuit de ses spectateurs aurait été une perpétuelle remise en cause de ses actes, pensées et de son rôle afin d’embellir une société qui a la grandeur d’esprit de toujours se remettre en question et de chercher à se parfaire.