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crédit photo : Arnaud Ben Johnson Moser

Bête de live, le quatuor Caesaria a décidé de créer le club rock.  Le principe ?  Allier les sonorités rock à la sauce british qui les fascine à des riffs électros pointus. Le rendu puissant, dansant et brut de décoffrage est un plaisir pour les oreilles. Le groupe prouve ses qualités sur son troisième EP « Connection Loss » produit par le londonien Brett Shaw ( Foals). L’occasion pour nous de poser quelques questions à Théo Chaumard, le chanteur de la formation, malgré le confinement. On parle des répercussions de la crise actuelle sur les musiciens indépendants, mais aussi de l’industrie musicale actuelle, du streaming, de ce nouvel EP et de concerts. Rencontre.

Comment se passe votre confinement ?

Théo Chaumard / Caesaria : On fait avec, pas forcément le choix. Et le tien ?

En tant que groupe, quelles sont les conséquences concrètes de l’actualité sur votre formation ?

Disons qu’elles sont multiples. D’un côté, toute notre tournée est annulée et c’est hyper dur de se dire qu’on ne prendra pas la route, et de l’autre, ça nous donne du temps pour composer, penser à l’avenir donc ce n’est pas plus mal. Ça nous recentre un peu, quand parfois, tout s’enchaîne vite.

Sur Facebook, vous parlez de revenir à « l’essentiel » avec votre nouveau clip « Sometimes I Wanna Fight » ,  décrit-il l’essence même de CAESARIA ?

Oui, je pense. Il est exactement ce qu’on est : une bande de quatre amis d’enfance n’ayant aucun secret entre eux, vivant pour la scène et pour ressentir les vibrations qu’apporte un concert.

« Revenir à l’essentiel », c’est quelque chose qu’on entend tout le temps en ce moment. Il semble impensable que cette notion soit la même pour tous. De quoi CAESARIA a-t-il essentiellement besoin ?

Disons que ça rejoint la réponse d’avant. L’essentiel pour nous, et ce confinement nous le renvoie en plein visage, c’est faire de la musique ensemble pour la défendre sur scène et pour la vivre avec des gens. Aujourd’hui, on peut faire de la musique à distance : mais on n’est pas ensemble et assez loin de la partager sur scène.

Dans ce clip, vous vous rebellez contre une industrie musicale en plein renouveau. Comment décririez-vous ce renouveau ? Comment se vit la vie de jeune artiste et les nombreuses casquettes professionnelles que sont amenés à prendre les membres des groupes ?

L’idée du clip ce n’est pas forcément la rébellion contre l’industrie, puisque mine de rien, on en fait partie. C’est juste de se dire que mieux vaut être seuls que mal accompagnés. Aujourd’hui, effectivement, nous sommes tous moteurs pour faire avancer le projet sur un grand nombre de sujets et on a des personnes formidables autour de nous (et je les remercie tous d’être là, à nos côtés tous les jours, ils se reconnaîtront). Mais l’idée, c’est plus de se dire : si tu te joins à nous, c’est avec plaisir qu’on t’accueille, si tu ne veux pas : ce n’est pas grave, nous on avance et on n’en absolument rien à foutre. C’est l’idée du clip. Et ces multi-casquettes, nous ça ne nous dérange pas, loin de là, on a une assise et une vision pour notre projet, nos choix sont les choix qui dictent le chemin du groupe. Que demander de plus ?

Ce qui nous manque c’est le challenge et l’adrénaline d’arriver sur une scène et devoir la retourner et choper les spectateurs.

Dans votre biographie mais aussi dans la vidéo, il est clairement dit que vous êtes un groupe de scène, quel aspect de la scène vous manque le plus ? Quel est votre meilleur souvenir en tournée ?

Le contact avec le public. Le challenge et l’adrénaline d’arriver sur une scène et devoir la retourner et choper les spectateurs. Tout ça nous manque. Le meilleur souvenir ? C’est dur. Disons le sold-out de la Poudrière de Belfort à la maison, pour la release de notre ancien EP. Ça faisait hyper longtemps qu’on n’avait pas joué à Belfort chez nous, on produisait en partie la date, la salle était blindée, c’était une pure soirée.

Votre nouvel EP « Connection Loss » est décrit comme un club-rock. Ce club-rock, comment le définiriez-vous ?

Le club-rock, c’est l’énergie et la musique du rock mélangé aux codes et boucles de l’électro.

Vous avez déjà deux EPs à votre actif. Comment avez-vous évolué entre chaque EP ?

Chaque EP est un itinéraire vers le son « club-rock » dont on parle. Ce sont tous des échantillons de ce son. Selon nous, avec « Connection Loss », on n’a jamais été aussi dans le vrai ! En tout cas, ce qu’il y a sur ce disque, c’est ce qu’on avait dans la tête.

Caesaria
crédit Arnaud ben Johnson Moser
J’ai récemment eu la chance d’interviewer Steve Hewitt (ex-Placebo / fondateur de Love Amongst Ruin) qui parlait de nouvelles façons de consommer de la musique. Pour lui, dans le contexte actuel, il est plus simple de sortir ses morceaux un à un plutôt qu’un album entier, souvent peu écouté et qui ne fait pas assez place aux titres qui le composent. Pensez-vous que le public soit encore, malgré le streaming, à l’écoute des albums ? Artistiquement la création d’un EP est-elle encore un enjeu majeur pour un groupe selon toi ?

Je dois dire que je rejoins Sir Hewitt. Je pense qu’il y a encore un intérêt de sortir un album quand on a une assise et des personnes fortement engagées. Autrement, je pense que la consommation de musique est plus tournée autour du one shot qu’autre chose. Sur les plateformes, les gens peuvent avoir Mozart derrière un titre des Clash, derrière Polnareff qui lui même était précédé d’Aya Nakamura. C’est la réalité. Les Foals en parlent dans leur documentaire et c’est hyper intéressant. Ils parlent que parfois la prod d’un album prend deux ans et qu’au moment de le sortir, c’est deux ans qui se sont passés et que tout ce travail, cet effort et l’argent mis sont évaporés quasi en quelques semaines car les gens zappent. Un EP a encore de l’intérêt puisque moins lourd à produire et qu’on peut le distiller. Nous, on a fait
ça avec une sortie unique en physique et des titres sortis en numérique un par un.

je pense que la consommation de musique est plus tournée autour du one shot qu’autre chose.

Pour cet EP, vous vous êtes entourés de Brett Shaw et Christophe Pulon. Qu’ont-ils apporté à votre musique ?

Brett a rajouté sa couleur typée hyper 90s qu’on adorait dans les prods des Foals. Et Chris qui est un ami, nous a aiguillé sur le choix des titres et a mis sa patte sur les titres « Beast » et « Bright ». Il y a une véritable touche british dans votre musique. D’où vient votre intérêt pour cette scène ? On a tout simplement grandi avec cette scène et on l’écoute encore. Disons qu’elle fait partie de notre patrimoine génétique.

À ton avis, à quoi ressemblera l’industrie de la musique au jour d’après le confinement et vers quoi faudra-t-il aller ?

Si j’avais la réponse je serai déjà en train de bosser dessus. Après, je pense que beaucoup de prods et d’artistes vont souffrir des reports live et que les places pour jouer en concert vont être très chères car il y aura du monde à la porte… Je pense qu’on va voir du streaming encore et encore même après le déconfinement.

 

Caesaria – Sometimes I wanna Fight

 

Steve Hewitt, vous l’avez découvert lorsqu’il était le batteur de Placebo. Depuis, le musicien a pris de l’assurance et a monté en 2010 l’énorme groupe de rock Love Amongst Ruin en s’entourant notamment de Perry Bamonte qui jouait avec The Cure. Devenu chanteur et guitariste, Steve Hewitt excelle et produit un nouveau son résolument rock, transformant la colère en énergie pure. En 2020, le groupe revient avec un troisième album « Detonation Days ». Ce dernier profitera d’un format particulier puisque les morceaux seront dévoilés un par un avant de devenir un opus entier. Rencontre avec un grand nom de la musique qui nous parle de ce nouvel album mais aussi du renouveau de l’industrie musicale, du streaming, des réseaux sociaux, du Brexit et du monde actuel.

(Ndlr : Cette interview a été réalisée avant la crise sanitaire du Coronavirus et le confinement )

 

De nouveaux morceaux arrivent pour Love Amongst Ruin qui sont teasés par un premier titre Seventh Son, que peux-tu nous dire à ce sujet ?

Seventh Son sera le premier morceau à sortir pour présenter le troisième album de Love Amongst Ruin. C’est différent de l’album Lose Your Way parce que c’est beaucoup plus contemporain, c’est une tentative de mettre en avant la musique rock. La manière dont j’ai crée cet album est très différente de mes habitudes. Plutôt que d’écrire de nouveaux morceaux, il s’est agit d’apprécier de nouveaux sons et de nouvelles textures qui ont inspirés les titres. Seventh Son vient de quelque chose d’ancien qui parait pertinent aujourd’hui. C’est un lieu parfois obscure mais aussi un endroit où les gens peuvent se cacher lorsqu’ils veulent se rendre invisibles dans leurs vies et pour le reste du Monde et ce lieu existe.

Pour toi le 7 être symbole de chance comme de malchance, pourquoi avoir choisit ce chiffre ?

A notre époque, le numéro 7 est un chiffre chance qui apporte la fortune et le succès. Mais à l’époque médiévale c’était un chiffre sombre et démoniaque. si tu étais le 7ème fils alors tu étais un paria et damné. Je trouvais intéressant de souligner à quel point la société humaine pouvait changer à travers les siècles.

Tu veux sortir un nouveau titre chaque mois, as-tu déjà écrit tous les morceaux ? Quand et comment sauras-tu que tu as un album entier ?

 L’industrie musicale est en train de changer et j’essaie de m’y adapter. Le changement se situe dans la manière dont la musique est distribuée et écoutée. Je ne pense pas que les gens écoutent encore des albums, parce que trop de morceaux sortent tous les jours et qu’il est impossible pour qui que se soit de rester informé de tout ce qui se passe. Je pense que plutôt que de sortir une chanson pour un album qui disparaitra dans l’obscurité, il vaut mieux faire en sorte que chaque titre soit sa propre entité. Mais j’ai assez de morceaux pour sortir un album, pas d’inquiétudes à ce sujet.

Je prie Dieu que les gens veuillent toujours écouter des albums entiers

Pourquoi l’avoir intitulé « Detonation Days » ?

Et bien, Denotation Days est un titre qui m’inspire bien puisqu’il me permet d’écrire sur ce qui se passe dans le monde en ce moment. Et ce que c’est de vivre dans ce Monde. Et j’ai bien peur que ça ne s’empire avant de pouvoir s’améliorer.

 

Pourquoi évoquer une trilogie quand tu parle de cet opus ?

 Je parle de trilogie puisque s’agira du troisième album de Love Amongst Ruins, rien de plus. Il pourrait être le dernier ou pas, qui sait…

Tu parles beaucoup d’avoir une approche moderne de la consommation de la musique, de streaming notamment. Penses-tu qu’aujourd’hui la création d’un album soit toujours pertinente ? Quelles différences vois-tu entre notre époque et tes débuts dans la musique ?

Je crois que le vinyle est un véritable levier et que si l’album est bon alors il restera toujours une oeuvre d’art. Je prie Dieu que les gens veuillent toujours écouter des albums entiers. La différence c’est que quand j’ai commencé on découvrait la chanson à la radio ou la télé et puis on allait chez le disquaire acheter l’album et ça représentait beaucoup plus alors que maintenant c’est plus simple. Tu écoute un titre et puis tu as juste à cliquer. J’imagine que le processus émotionnel pour trouver une chanson s’est un peu perdu.

Tu expliquais récemment que pour toi il est de plus en plus difficile de catégoriser les genres musicaux. Penses-tu que tout ce qui était faisable dans la musique rock classique est maintenant fait et qu’afin de créer de la nouveauté , il faut mélanger les styles musicaux ?

 Je pense qu’on a vraiment atteint un point où tout ce qui pouvait se faire dans la musique a été fait et ça devient plus difficile d’être original. Ceci dit le mélange des soit-disant genres permet de créer de la nouveauté. Ca date depuis un bon moment maintenant, depuis les début du hip hop. La même chose se produit dans le rock. Il n’y a qu’un certain nombre de notes que tu peux jouer et un certain nombre de façon d’incorporer et de les mélanger les genres pour déguiser ce que tu joues. Mais aujourd’hui les genres n’existent plus, il n’y a plus qu’une grande zone grise dans laquelle tout se confond et se mélange. Tout ce qu’on écoute aujourd’hui utilise des éléments passés qui ont fonctionné.

On a juste besoin d’un nouvel act rock, que la nouvelle génération sorte les guitares et la batterie et joue du rock.

En France c’est le hip hop qui est en tête des charts, une idée de comment le rock pourrait lui voler la vedette ?

Haha, impossible pour moi de répondre, si je le savais, j’ouvrirai un énorme label en France. Je ne pense pas que le rock ait déjà été leader du marché en France, c’est culturel. Les USA et la Grande-Bretagne se sont toujours définis par le rock classique, là où la France est plutôt dans l’âge moderne porté par des crooners traditionnels et des chanteurs du hit parade, il y a également une grande scène électro très forte de nos jours. On a juste besoin d’un nouvel acte rock, que la nouvelle génération sorte les guitares et la batterie et joue du rock.

 

 

Le premier album de Love Amongst Ruin parlait de souffrance et de colère.  Le second, plus abouti, avait plus de confiance en lui. A quoi peut-on s’attendre pour ce troisième act ?

Ce troisième album est en train de prendre forme mais c’est aussi le moment d’observer le monde et ce qu’il s’y passe. Je ne veux pas faire de la politique pour autant, il s’agit plus de parler d’où j’en suis dans ma vie en ce moment.

Love Amongst Ruin est un nom de groupe très fort, dans quel état d’esprit étais-tu lors de sa création ? Te sens-tu maintenant plus à l’aise derrière un micro et une guitare que derrière une batterie ?

J’ai crée ce groupe par nécessité d’exprimer mes idées. Je n’aurai jamais pensé de la vie devenir un chanteur. J’ai toujours écrit et composé donc c’était assez naturel pour moi. Mais m’habituer à chanter dans un groupe ça a été beaucoup de travail ne serait-ce que pour me convaincre que j’en étais capable. Je suis maintenant plus à l’aise avec le fait de chanter et de jouer de la guitare mais je serai toujours heureux de jouer de la batterie. 

Les musiciens se succèdent à tes côtés sur ce projet. Est-ce facile de garder une identité de groupe malgré ça ? 

Love Amongst Ruin  c’est essentiellement moi., peu importe qui joue avec moi même si quelques musiciens jouent régulièrement à mes côtés aujourd’hui. J’ai travaillé avec Donald Ross Skinner sur tous les albums, on écrit ensemble, on joue ensemble sur les enregistrements donc ça ne change qu’en live quand des musiciens nous rejoignent. Ce qui peut vraiment changer les choses se sont les producteurs qui décident de nous co-produirent.  C’est toujours bon d’avoir un troisième ou un quatrième avis. C’est facile de retenir l’identité d’un groupe puisque ce sera le même frontman, ça ne changera pas et ce quelque soit le groupe.

 

 

Que peux-tu nous dire de « Dream », le prochain extrait à sortir ?

Dream devrait être le second titre à être dévoilé même si pour l’instant ce n’est pas figé. Cette chanson parle d’un artiste qui a atteint un point dans sa vie où il se demande si ce qu’il fait est bon et souffre d’un manque de directives. C’est globalement un manque d’estime de soit lié à la crise de la quarantaine. Il passe alors ses journées à avoir trop peur de faire quelque chose à ce sujet. 

Quand les gens vont en concert pour regarder leurs écrans de portables, là je me demande ce que c’est que cette merde ??!!

Comme beaucoup de musiciens tu utilises énormément les réseaux sociaux. Penses-tu qu’ils sont de bons outils pour le développement des artistes ? 

Les technologies modernes sont une bonne chose, il n’y a rien de mauvais dans le progrès et ça aide les musiciens à diffuser leur musique.  Ce que signifie être un musicien a entièrement changé de nos jours et ça n’est pas un problème. Mais quand les gens vont en concert pour regarder leurs écrans de portables, là je me demande ce que c’est que cette merde ???!! Ils passent à côté de l’intérêt du concert. Mais au final les réseaux sociaux restent une bonne chose pour les musiciens.

Le Brexit est passé et les artistes anglais devront maintenant repasser par la case visa pour leurs tournées européennes.  Comment vis-tu cette actualité en tant que musicien ?

Pour moi, le Brexit a été une perte de temps totale. j’ai voté pour rester dans l’Europe donc maintenant je dois faire avec la décision de quelqu’un d’autre. C’est une véritable emmerde et un bouleversement au-delà de l’imaginable. Je ne veux pas plus en parler puisque c’est une véritable connerie. 

je pense que le rock peut être la réponse aux problèmes de ce monde. 

Alors que ce monde tend à se renfermer sur lui-même, que les extrêmes montent, que les fake news circulent, penses-tu que la musique, ce language universel peut être une réponse. Le rock et sa révolution ressemblent-ils à une solution ?

Je ne suis pas certain que le monde soit devenu plus disparate  que jamais, tout le monde a son opinion, même les politiques n’arrivent pas à se mettre d’accord dans leurs partis respectifs. C’est à cause de tout ça que la musique a de plus en plus de mal à unir les gens.  C’est pourtant elle qui a toujours eu le pouvoir de les bouger et de leur faire ressentir quelque chose et je pense, mais je ne suis pas sûr que le rock puisse être la réponse aux problèmes de ce monde. 

 

Après avoir tourné avec Placebo, tu tournes avec LYS et Love Amongst Ruin, qu’est-ce qui a changé sur scène pour toi ?

La grande différence lorsque l’on vient me voir sur scène maintenant est que je joue avec plus de monde, c’est important d’essayer de nouvelles choses et d’agrandir son expérience en tant que musicien. C’est important de rester pertinent dans la musique et d’embrasser le futur, c’est même vital. Il faut continuer d’aimer ce qu’on fait et d’aimer se renouveler, c’est ce que je fais depuis 30 ans et je vais continuer à le faire. J’aime rencontrer de nouvelles personnes dans la musique qui viennent de différents styles. C’est fabuleux.

On peut s’attendre à une tournée française ?

J’espère pouvoir tourner en novembre avec le groupe donc continuez à nous suivre.

 

CAESARIA

Fan des grosses guitares et de rythmiques rock énergiques et déchaînées ?  CAESARIA est fait pour toi ! En effet les musiciens reviennent dans les bacs avec un troisième EP au mois de mars 2020 produit par Brett Shaw qui a notamment travaillé avec Foal et Mark Ronson ( rien que ça ). Voilà qui donne le ton. Au programme selon les principaux intéressés, deux mots d’ordre club et rock. Et pourquoi pas ? L’amour pour une scène britannique pêchue qui n’hésite pas à transcender les courants du rock pour les mélanger se fait sentir et ce dès le premier extrait de ce nouvel EP.

Intitulé « I Become a Beast », ce nouveau titre est, selon le groupe, un manifeste pour l’affranchissement, contre la soumission. Et voilà qui s’entend dans les notes tantôt acides, tantôt explosives de ce titre jusqu’au-boutiste. Obsédant et hypnotisant, porté par une ligne rythmique entêtante et calibrée, il s’immisce immédiatement en tête, évoque la liberté, l’envie de fuir les conventions, de pogoter, d’abandonner les apparences pour se laisser subjuguer. Un rock puissant qui manque au paysage musical actuel et aurait pu (dû ?) figurer sur la bande originale du Joker avec Joaquim Phoenix tant ses notes appellent à l’engrenage dans la folie.  On en sort grisé et si l’EP est fait du même bois il sera bien long d’attendre jusqu’à mars pour l’écouter dans son intégralité.

D’ici là il est possible de patienter en regardant en boucle le clip qui l’accompagne, ode survoltée à la folie sur fond noir. Une vidéo puissante à regarder sans plus attendre.

 

Premières annonces de dates – à vos agendas

 

Jeudi 9 avril au 1988 Live Club (Rennes)
Lundi 30 avril au Ferrailleur (Nantes)
… more to come …

 

 

Découvrez le clip d’ « I Become a Beast »

 

 

A l’occasion de leur venue dans la capitale pour leur troisième concert parisien au Nouveau Casino (après La Boule Noire et Rock en Seine), nous avons rencontré les jeunes Irlandais de The Murder Capital (ou du moins deux d’entre eux : Gabriel Paschal Blake, bassiste, et Cathal Roper, un des deux guitaristes). Leur premier album, When I Have Fears, magnifique cadeau de fin d’été, avait retenu notre attention de par son impeccable maîtrise d’un style déjà propre à eux-mêmes, s’inscrivant dans la lignée du post-punk. En pleine conquête de nouveaux adeptes, le groupe compte bien faire résonner leur musique à travers le monde. Passionnés, revendicateurs, amoureux du rock, The Murder Capital n’en a pas fini de nous impressionner. La rencontre s’est passée dans leur hôtel, sur une petite terrasse des plus charmantes. Fatigués mais déterminés, les deux hommes nous ont fait l’honneur de répondre avec joie et gentillesse à nos questions. Ils nous ont parlés de la situation en Irlande, de la psyché humaine et de l’importante cohésion de leur groupe.

 

 

On a du vous poser cette question de nombreuses fois : pourquoi avoir choisi ce nom de groupe « The Murder Capital » ?

          Cathal : Quand on y pense, c’est en quelque sorte une réflexion sur les problèmes sociaux et politiques que l’on connaît à Dublin, comme le fait que la ville n’offre pas un service de santé fonctionnel. En Irlande et à Dublin, le taux de suicide n’arrête pas de grimper. C’est venu de là, de notre volonté de revendication. En prenant un nom dramatique, on pensait avoir un impact fort.

         Gabriel : La violence environnante, les meurtres au couteau, les choses comme ça, comparés aux autres endroits dans le monde, en Irlande c’est très présent. Notre pays n’est peut-être pas la capitale du crime mais au vu de l’investissement du gouvernement sur ces questions, c’est très préoccupant. Toutes les personnes à qui on parle ont déjà perdu un proche s’étant suicidé, ou ayant connu la mort à cause du mauvais système de santé. Tout le monde a connu, au moins une fois dans sa vie, des problèmes de santé mentale, comme la dépression. C’est vos amis qui vous sortent de la galère. Nous avons de la chance d’en avoir et de pouvoir discuter avec eux de choses comme ça, mais certains ne s’en sortent jamais. C’est de là que notre nom est venu, au vu de la situation critique en Irlande.

 

Concernant le système de santé défaillant en Irlande, y a-t-il une prise de conscience de la part des habitants vis-à-vis de cela, entraînant des luttes et des revendications fortes ou il y a un silence général autour de cette question ?

        Cathal : La plupart ont conscience du problème. Il y a des manifestations et des parades qui sont organisées pour lutter contre cela, ce qui est plutôt positif, mais on ne voit pas de changement de la part du gouvernement, avec des décisions concrètes. C’est compliqué de négocier. Cette prise de conscience des Irlandais est obligée de se confronter à l’indifférence du gouvernement.

        Gabriel : Oui, ils ne font rien…

        Cathal : Cela donne l’impression qu’il n’y a aucun d’efforts de fait de la part du pouvoir. Tu peux toujours essayer de lutter mais aucun moyen est bon.

        Gabriel : L’opinion des gens en général est en train de changer lentement. En parlant aux anciennes générations de ma famille, je remarque qu’ils voient aujourd’hui les choses différemment grâce aux plus jeunes générations qui font en sorte que tout le monde ouvre les yeux. Mais comme Cathal l’a dit, je crois que même si l’envie et le besoin de changement sont bien présents, rien ne bouge encore réellement. L’Irlande reste pour le moment inchangée. Mais je crois qu’un jour on y arrivera. Si je n’y croyais pas, il n’y aurait pas d’espoir.

 

En France, il y a des articles concernant les problèmes de dépression liés au monde de la musique, car c’est un milieu peu stable, les artistes peuvent en souffrir. Est-ce que c’est quelque chose que vous ressentez aussi, ou que vous avez pu remarquer chez d’autres ?

Gabriel : Je crois que Billie Eilish l’a très bien expliqué dans l’une de ses interviews quand elle dit que tous les musiciens sont tristes. La majorité des personnes qui font de la musique se sont probablement lancés dedans au départ afin de comprendre leurs émotions et se comprendre soi-même. Je pense que par la suite, si vous continuez dans cette voie, cette question est toujours aussi centrale. Le fait d’être souvent loin de chez soi, de vivre en tant que musiciens dans des environnements non naturels, comme par exemple dans un van avec neuf personnes, et de se trouver à longueur de journées en compagnie de la même bande, aussi incroyable que cela puisse être, et je me rends compte du merveilleux cadeau qu’est celui d’être ici à Paris aujourd’hui, ça peut rapidement vous peser. Si vous avez besoin d’une collection de personnes qui sont souvent tristes, les musiciens en font partie.

Cathal : La vie peut être difficile. Je ne crois pas que l’on soit tristes mais il faut comprendre que cela fait partie du métier.

Gabriel : Les musiciens sont probablement capables de mieux identifier leurs émotions, et peuvent dire distinctement ce qu’ils ressentent comparé à certains qui ne font pas attention à ce genre de choses.

 

Je pense qu’on peut maintenant parler de votre album…

         Les deux : Oui ! (rires)

 

 

Combien de temps vous a-t-il fallu pour le préparer ?

Cathal : Environ un an. On a commencé à l’écrire en avril 2018 et l’album a fini d’être enregistré et mixé en mai 2019. Au tout départ, on cherchait une direction, un son, une véritable identité, cela nous a pris un an. Et puis c’est devenu rapidement assez dingue.

 

Oui, vous vous êtes fait connaître sur Youtube avec une session live de « More Is Less », qui a eu un certain écho.

Cathal : Oui, ça a explosé à ce moment-là. L’été 2018, on a ensuite écrit « For Everything », « Feeling Fades », « On Twisted Ground » jusqu’en septembre environ. En novembre/décembre est apparu « Green and Blue ». Puis le reste de l’album a été écrit en janvier/février 2019 jusqu’à l’enregistrement des morceaux en mars/avril. Tout s’est bien assemblé. En janvier, on était stressés, ne sachant pas comment l’album final allait rendre. On a écrit tellement de chansons. Parfois je retourne sur mon ordinateur et j’écoute les morceaux que nous n’avons pas intégré à l’album. On avait beaucoup d’idées différentes, dont parmi elles quelques trucs dingues, mais qu’il fallait accepter de mettre de côté pour le bien du projet.

 

Et le titre de ce premier album « When I Have Fears », est une référence à un poème de John Keat. Vous lisez beaucoup ?

            Gabriel : Je suis un très mauvais lecteur. Pendant longtemps, je n’avais lu que huit livres, mais c’était avant de joindre The Murder Capital. Tous les membres du groupe sont intéressés par la littérature. J’adore le travail de certains écrivains irlandais, comme James Joyce et Samuel Beckett.

Cathal : Chacun a ses préférences dans le groupe. Personnellement, je lis plus de philosophie que de poésie.

Gabriel : C’est intéressant parce qu’on est différents. On a tous certains auteurs auxquels nous sommes attachés, ce qui équivaut pour la musique également. Ce sont ces différents goûts prononcés qui rendent notre musique spéciale.

 

Vous écrivez les morceaux tous ensemble ?

            Les deux : Oui

 

Ce n’est pas trop difficile parfois ?

            Les deux : Oui oui oui, ça l’est ! (rires)

Cathal : Ça fait partie du processus. Certains groupes n’écrivent pas ensemble, mais je sais que je ne pourrais pas le faire. Les chansons sont parfois longues à être composées pour cela d’ailleurs. Mais le résultat donne quelque chose de plus travaillé et cohésif. Tout est pensé, rien est jeté, ou alors on jette ce qui ne nous plaît pas tous ensemble.

Gabriel : On se sent tous concernés. Chacun veut en faire autant qu’un autre. L’idée qu’une personne dirige à lui seul le processus de création ne fait pas de sens pour nous. Il y a parfois des désaccords, mais ça ne peut qu’être bénéfique. Une partie de toi peut être convaincu qu’une chanson a besoin de tel élément, puis quelqu’un d’autre arrive et change ce que tu avais fait, cela peut-être énervant pendant un moment mais tu te rends finalement compte que ce changement est en réalité la plus belle chose qui puisse arriver pour la chanson, et que tu n’aurais pas pu atteindre ce niveau à toi tout seul. Essayer de se comprendre et de communiquer au maximum t’aide à atteindre un stade supérieur. Ce n’est pas facile et ça prend plus de temps mais le résultat final est bien plus appréciable et excitant.

 

Il y a un côté très organisé dans votre manière de composer. Tout semble venir au moment adéquat, avec beaucoup de montées en puissance réfléchies et élaborées. C’est essentiel pour vous que votre musique soit parfaitement organisée ?

            Gabriel : Du fait que nous soyons cinq à écrire les morceaux, tous les détails d’une chanson ont été réfléchis. A la fin, cela donne en effet l’impression que chaque moment a été discuté au préalable, et longuement débattu. Mais par exemple, dans « Feeling Fades », la fin semble incontrôlable, et c’est aussi notre but que de faire ressentir à l’auditeur du chaos et de la destruction à travers notre musique.

 

J’ai comme l’impression d’ailleurs que toutes vos chansons s’enchaînent parfaitement et se répondent entre elles. Il y a une colonne vertébrale très solide sur ce projet, que le travail en groupe a probablement favorisé.

            Gabriel : Je suis très content que tu ressentes cela car c’est de cette manière que le projet a été pensé. Ce projet était la plus importante des choses pour nous tous et nous a demandés beaucoup d’efforts. Ce thème de la peur et de l’angoisse qui donne titre à notre album a très vite permis de faire le tri entre ce qu’on a gardé et ce qu’on a mis de côté. A la fin, nous écrivions, non pas vraiment pour l’album, mais davantage en fonction de ce que l’album demandait.

 

C’était pour vous évident l’ordre des chansons ? Que l’album commence par « For Eeverything », un impressionnant départ en tambour qui, je le pense, se trouve être une parfaite définition de vous et de votre musique, en quelque sorte votre chef-d’œuvre, pour se clôturer avec « Love Love Love » qui introduit une note d’espoir après des émotions noires et angoissantes lié à tout le reste de l’album.

Gabriel : Merci pour « For Everything ». Et oui, l’ordre des morceaux a été étudié. Nous n’avons rien fait au hasard.

 

C’était important de terminer avec cette touche d’amour ?

Cathal : Je crois que la douleur provient aussi de l’amour. Quand on parle de douleur, on parle de l’amour des gens disparus, c’est important de se rappeler de cela. « Love Love Love » est donc la suite logique des autres morceaux.

Gabriel : En tant que personnes, nous ne sommes pas tout le temps énervés et remontés contre le monde mais nous ne sommes pas non plus tout le temps vulnérables et fragiles. Avoir un album qui reflétait ce mélange de sentiments et d’émotions était important. On n’est jamais une seule chose à la fois.

 

Il y a en effet un vrai mélange entre des chansons relativement puissantes, agressives et des chansons beaucoup plus douces, comme « On Twisted Ground » ou « How The Streets Adore Me Now ». Ce mélange était essentiel au projet ?

            Cathal : Oui, on dit souvent que l’album est très cinématique. Il devait refléter plusieurs niveaux d’émotions différents.

Gabriel : En tant qu’humains, nous apprécions les histoires, et c’est un peu l’idée de ce projet. Comme si nous avions voulu écrire une pièce ou un livre. Une œuvre doit te faire passer par différentes émotions. Par exemple, après un épisode dramatique, tu as besoin d’un moment de soulagement. Une histoire complète permet de créer un impact. L’album a été composé à partir d’une telle motivation.

 

Il y a des artistes qui font cela à proprement parler, en racontant une seule et même histoire sur tout le long de l’album, comme Lou Reed avec « Berlin » par exemple.

            Cathal : Oh oui, c’est brillant.

 

Eventuellement pour le prochain album ?

            Gabriel : Peut-être, qui sait !

Cathal : Je crois que beaucoup d’albums se rapprochent de cette conception, et notre album en fait partie. Je crois même que l’on peut le désigner comme un « concept album », car nous avions le titre du projet avant même de commencer à composer et toute l’écriture s’est faite autour de ce titre, un peu dans le même esprit que « Wish You Were Here » de Pink Floyd, qui a des tonalités très sombres à côté de moments lumineux.

 

Et qui vous influence le plus dans le monde de la musique ?

Gabriel : Les artistes que nous apprécions le plus n’affectent pas tellement la musique que nous faisons. Mais ceux qui m’inspirent en ce moment sont The War on Drugs et The Blaze. Ces artistes sont ceux qui me donnent envie de faire de l’art, mais ne sont pas forcément représentatifs de l’art que je veux créer, et que nous créons avec The Murder Capital.

Cathal : J’aime beaucoup Björk, Scott Walker… En ce moment, j’écoute plutôt John Cage. J’aime bien m’aventurer dans les univers de ces personnes-là.

 

J’ai lu que vous étiez influencés par des artistes comme Nick Cave ou Joy Division. Est-ce le cas ? Vous les écoutez beaucoup ?

Cathal : Oui évidemment, Nick Cave est un excellent compositeur, c’est indéniable.

Gabriel : Je crois que c’est là où il peut y avoir confusion. Je veux dire, évidemment que l’on adore Joy Division, mais il ne faut pas croire que l’on veut être Joy Division. On ne veut être personne d’autre que The Murder Capital.

 

Evidemment, vous aimez écoutez mais votre objectif n’est pas de faire pareil…

Gabriel : Exactement, et cela s’applique à tous les artistes que nous avons pu apprécions.

 

Votre pochette d’album est très forte visuellement, elle est une bonne porte d’entrée à l’album. Pouvez-vous nous dire ce que cette photo symbolise ?

Cathal : Cette photo symbolise la notion de cohésion et de communauté face à un évènement chaotique.

Gabriel : Elle représente en réalité des réfugiés piégés dans une tempête de sable durant les années 90 en Jordanie. Nous n’avons jamais vécu ou expérimenté une telle situation traumatique, mais ce qu’elle représente pour nous est le sens de l’humanité, avec la possibilité et l’espoir de s’en sortir grâce à l’entraide, et de survivre aux malheurs du temps et de la vie. Même si c’est un moment de chaos, j’y perçois de la paix. Les figures sont blotties l’une contre l’autre dans un moment de soutien. J’aime l’idée que « When I Have Fears » soit un endroit où l’on puisse aller afin de contempler toutes les émotions que l’on ressent quand on a peur.

 

J’ai lu que vous vouliez parler de la psyché humaine dans l’album. Comment la décririez-vous ? Qu’est-elle pour vous ?

            Cathal : C’est en quelque sorte la garantie de ce qu’un humain va expérimenter dans sa vie. Tout le monde est rattaché à cela. C’est l’expérience humaine, par exemple aimer quelqu’un et perdre quelqu’un. Presque tout le monde est passé ou va un jour passer par là. C’est à ce genre de connections auxquelles l’on a pensé en écrivant l’album.

Gabriel : L’album est une réflexion de la manière dont on a pour l’instant expérimenté nos propres vies en tant que jeunes garçons irlandais d’une vingtaine d’années. Mais ce qui ressort de cela est, je crois, des expériences que la plupart connaissent, même si on ne peut pas parler pour d’autres personnes que nous-mêmes.

 

Vos clips sont très organiques, et montrent des âmes torturées. Par exemple « Green and Blue » et « More Is Less ». Qui les ont réalisés ?

            Gabriel : En ce qui concerne « Green and Blue », ce sont deux jeunes étudiants londoniens : Tom Gullan et Ethan Barret. Ce sont deux gars du même âge que nous et qui ont une vision de l’art proche de la nôtre. Nous étions très honorés de les rencontrer.

Cathal : Oui, ce sont des personnes très intéressantes. Ils nous ont sortis de notre univers, ce qui fut positif.

Gabriel : Quand on a bossé avec eux, on voyait que rien d’autre n’était plus important que le clip au moment où on était en train de le créer. C’était magnifique à voir car on procède exactement pareil quand on fait de la musique. Pour ce qui est de « More Is Less », Sam Taylor l’a réalisé. C’est le plus récent de nos clips et il nous a fait sortir d’un certain confort que l’on avait sur les anciennes vidéos. C’était très intéressant aussi.

 

Vous aimez poser des images visuelles sur votre musique ?

            Cathal : Oui même quand on écrit, on aime décrire les choses. On est très axés sur le visuel. Je crois que si on était davantage familiers au matériel vidéo, on aurait beaucoup aimé créer nous-mêmes certains clips.

Gabriel : L’une des choses les plus excitantes que j’ai ressenti en faisant parti de Murder Capital, c’est de développer nos propres compétences liées au jeu d’acteur et à la maitrise de la caméra. On a tous commencé la musique par passion d’enfance mais on était aussi complètement amoureux de cinéma et on avait jamais vraiment eu l’occasion d’apprendre comment les techniques liées à ce que nous voulions montrer. C’est la raison pour laquelle travailler avec des réalisateurs est si excitante, cela nous permet aussi d’apprendre.

 

Merci les gars, c’est tout pous nous !

            Les deux : Merci !

 

Vous pourrez retrouver le groupe au Café de la danse en février prochain. En attendant, leur album « When I Have Fears » est disponible partout, alors n’hésitez pas à aller y jeter un coup d’oreille.