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El refugio atómico
Moins de catastrophes nucléaires, plus de mélodrames

 El refugio atómico de quoi ça parle ?

Quand un groupe de milliardaires se terre dans un bunker de luxe pour échapper à un conflit mondial sans précédent, une vieille querelle entre deux familles refait surface.

El refugio atómico, est-ce que c’est bien ?

Vous pensez avoir une bonne tolérance aux série b ? Vous aimez quand ça n’est pas prise de tête ? Vous adorez rire devant un soap que vous suivez ?  Vous avez survécu au visionnage entier de Riverdale ? Ah non c’était moi, continuez d’applaudir pendant qu’on poursuit. Eh bien, il faudra quand même vous accrocher pour tenir l’intégralité de la saison 1 de la nouvelle série de la team à qui l’on doit « La Casa de Papel ». Et pourtant, vous auriez tord de ne pas aller jusqu’au bout tant il y a matière – involontaire – à rire devant ce refuge atomique et ses occupants. Tout commence pourtant avec force tension dramatique et réalisation qui en fait des caisses. Les espagnoles se sont trouvés, souvent à juste titre ces dernières années, une très belle capacité à faire du cinéma et donc une certaine cote en la matière. Les mélodrames issus de nos voisins pullulent aujourd’hui sur Netfix et on en redemande ! Voilà donc que le duo Alex Pina et Esther Martinez Lobato revient en force avec ce qu’ils savent faire de mieux, un mélange audacieux entre tele novela et le casse du siècle. Et le tout vient à s’offrir 4,1 étoiles sur Allocine a l’heure où ces lignes sont écrites. Qui a mis 5 étoiles à cet affligeant spectacle ? Tout le monde a-t-il un immense sens de l’humour et a-t-il rit à gorge déployé en s’infligeant cette série ? C’est là que réside le seul mystère entourant ce show dont chaque scène sera aussi prévisible qu’il touche au comble du ridicule. Mais revenons plutôt sur le crime, avec quelques petits spoilers pour mieux cerner la totalité du problème.

El refugio atómico rafael
Ils ne vont pas coucher ensemble, mais seulement parce qu’ils sont de la même famille

Que l’apocalypse débute (et détruise tout espoir au passage)

Au commencement il y a deux familles ennemies / amies. Amies de longues date oui, même si ça sera plus complexe une fois qu’on aura bien compris que tout le monde couche à peu près avec tout le monde mais passons, nous n’y sommes pas encore. Mais aussi … ennemies, depuis que le fils unique d’une des deux familles a tué dans un accident de la route la fille aînée de l’autre famille. Elle était aussi l’amour de sa vie. Enfin pour le début parce que après faut des tensions sexuelles et amoureuses mais voilà on y reviendra. En toute logique, et comme un message éminemment malin et politique, les tensions géopolitiques explosent et bim une guerre nucléaire éclate. Clin d’oeil à l’actualité, c’est ingénieux. Heureusement un petit groupe d’ultra-riches dont nos deux familles vont se retrouver dans un drôle de refuge pour survivre. Mais les tensions sont là, que va-t-il se passer ? Je pars en spoilers direct de la fin de l’épisode 1, vous m’excuserez mais j’ai besoin d’en parler et si je fais pas ça ici, mes proches vont encore devoir subir. En réalité tout ça n’est qu’une mise en scène, un subterfuge finement pensé pour arnaquer les riches et leur piquer leur fric. A la tête de ce plan, Minerva (Miren Ibarguren), sa meuf Julia (Alicia Fernandez), son frère Ciro (Alex Villazan) et des complices oubliables mais nombreux.ses. Malin non ? Non ! Vous vous souvenez quand dans la saison 3 de « Prison Break » vous vous disiez que c’était impossible que Michael puisse avoir toute sa vie tatouée à ce point dans le temps ? Est-il médium et lit-il l’avenir sur ses tatouages ? Se fout-on de nos gueules ? Là pareil, ça n’a aucun sens mais direct, sauf qu’on n’a pas attendu plusieurs saisons pour que la logique nous quitte. Au revoir, cohérence, la bise à tes proches.  Donc tout a été pensé. A la seconde près. Une intelligence artificielle qui fait tout (Roxane de son petit nom) , y compris scanner les personnalités des gens pour faire des visios avec leurs potes à l’extérieur et leur … piquer du fric évidemment. Mais aussi une tonne de mises en scène : un film tourné pour faire croire à l’apocalypse, un abris qui tremble, un rocher qui détruit un bar (pauvre bar), des tenues spéciales et même plus tard, dans ma nouvelle scène préférée de l’histoire du cinéma : une fausse société et une fausse boite de nuit. Le but ?  Faire investir aux collaborateurs de nos riches résidents dans des fausses start-up pour détourner des milliards. Je sais que bon si on chipote, il n’y a plus de série, je sais qu’on peut se permettre quelques petites libertés pour le divertissement, j’ai aussi tenu tout « Pretty Little Liars », je suis rodée quand même. Presque invincible. Mais quand même pourquoi le plan coûte-t-il aussi cher voir plus que l’argent qu’ils vont voler ? Bon certes le plan est supposé être financé par l’argent que les ultra-riches ont mis dans la construction de l’abris atomique. Mais, et je veux pas la jouer rabat-joie hein, je crois qu’il a fallu un petit billet pour réellement le construire cet abris.

El refugio atómico
Un plan en bleu et orange

L’abris atomique s’amuse El refugio atómico

Donc, une fois que les riches sont bien piégés à l’intérieur et qu’on s’assure qu’ils ne voudront pas sortir pour ne pas mourir irradiés, les choses sérieuses peuvent commencer. Comme dans la « Casa del Papel », on va donc voir des scène sous forme de flash back où le plan est mis en place, où tout a été pensé et évidemment où le plan merde. A ça près que chaque personnage est tellement insupportable qu’on ne sait pas trop pour qui on est. Les horribles riches ? Leurs enfants un peu plus « gentils » ? Les brigand.es ? On ne sait pas. Toujours est-il qu’alors qu’ils pensent que tous leurs ami.es et familles sont morts, tous ne pensent qu’à deux choses : boire des coups et avec qui on couche ? En un épisode, on se tape deux séparations direct à la bien. Les révélations attendues pleuvent mais déclarées comme si on n’avait rien vu venir. Et ça va s’enchainer, à coup de règlements de comptes et de phrases trop écrites qui tombent bien à plat. Du type, « L’amour est une supercherie ». Voilà, ça laisse penseurs. Vous reprendrez bien un peu de philosophie et de leçon de vie ? J’espère que oui parce que il y a matière. On avait pas autant philosophé depuis la grande série des phrases toutes prêtes de « Dawson » et ses grandes visions de la vie verbeuses du haut de ses 16 ans. Rien n’est épargné. La grand-mère bisexuelle qui va chauffer la nouvelle ex-femme du riche tombeur, Guillermo (Joaquin Furriel) , lui-même amant de la femme de son pote (mais les amis c’est pour la vie et pas l’amour, nous dit-il) et même l’idylle entre la jeune soeur médecin, Asia (Alicia Falco), et l’assassin de sa soeur, Max  (Pau Simon) qui était on le redit était son amant. A un moment il y a une scène de tension sexuelle dans des toilettes où les deux font semblant de commencer leur histoire d’amour pour élaborer un plan, parce qu’ils se savent écoutés. Mais il y a une double lecture parce que Asia voudrait vraiment se le faire mais lutte contre ses sentiments. Et il faut la voir. Il faut ressentir ce moment de malaise au moins une fois dans sa vie. Ca coupe tout sentiment de honte après. Si quelqu’un a pu porter ça sur grand écran, vous pouvez danser sur les tables et vous vautrer, ça choquera plus personne. Si vous avez suivi la série, vous savez de quoi je parle. Sinon, je comprends bien que toutes ces coucheries vous perdent. Pour autant, on en a même pas fait le tour.

El refugio atómico netflix
Tu la sens la tensions dramatique là ?

Mais le plus croustillant tient du milliard, non pas d’euros, mais d’incohérences qui peuplent ce plan pas franchement clair. Bon tu les gardes enfermés deux semaines dans l’abris, mais il se passe quoi quand ils sortent ? Au début t’as dit que tu rationne les verres mais après c’est open bar, pourquoi ? Bon t’a entrainé un collaborateur en Thaïlande pour le faire signer un contrat mais comment as-tu créé une fausse boite de nuit et une fausse start up ? Combien ça a coûté ? Et bien sûr, notre préféré à toutes.tous comment Ingrid est-elle présente et en Espagne et en Thaïlande en même temps ?  Autant de questions qui viennent peupler nos esprits bien perturbés. Et pourtant, il faut l’admettre, avec ses énormes filtres et tenues bleues et oranges (l’effet télévisé pour donner l’impression d’un spectacle qualitatif) et ses retournements de situations prévisibles, on a toujours envie de savoir où ça va aller. Un peu comme ceux qui s’arrêtent pour regarder les accidents de la route. L’appel du glauque, la curiosité de la catastrophe sûrement. Il est impossible de détourner les yeux et de ne pas se laisser porter par ce spectacle pré-mâché, mal écrit et produit avec un énorme budget.

El refugio atómico | Bande-annonce officielle VF | Netflix France

Et la saison 2 d’  » El refugio atómico » alors ?

Si les scénaristes ont bien pensé à une saison 2, le final ne laisse planer aucun doute sur le sujet, l’annonce officielle n’a pas été faite. Il faut dire que le budget de la série est colossal et que pour s’assurer de son renouvellement, le géant du streaming Netflix doit s’assurer de sa rentabilité. Son entrée dans le top 10 des séries les plus regardées lors de sa mise en ligne pourrait permettre à Netflix et Vancouver Media de donner leur feu vert. Reste à penser qu’avec les immenses décors et la mise en place du projet, le tournage de cette saison 2 devrait durer longtemps et que nous n’aurions pas de nouveaux épisodes à se mettre sous la dent avant 2027 à minima. Beaucoup de spéculations, peu d’informations, mais seuls les visionages, de la série en entier, permettent le renouvellement. Alors prenez le temps de regarder, j’ai besoin de savoir qui couchera avec qui par la suite, et ce que prévoit le reste de ce plan hors de prix !


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Il aura fallu s’armer de patience pour découvrir la suite de Ginny & Georgia sur Netflix. Dévoilée en janvier 2023, la saison 2 du show s’était inscrite au top des séries les plus streamées de la plateforme. Et cette dernière avait laissé dans son sillon son lot de messages d’une importance capitale, mettant en son coeur la santé mentale pour mieux servir une intrigue très joliment menée. Qu’à cela ne tienne, il nous fallait une nouvelle salve d’épisodes pour retrouver Wellsbury et retrouver ses habitants. D’autant que la fin de la saison 2 s’arrêtait sur une cliffangher de taille : l’arrestation de Georgia à son propre mariage. Alors que la saison 4 a d’ores et déjà été annoncée, ce qui nous change du suspens qui avait habité les fans la dernière fois, on se fait un retour sur cette troisième saison. Un moment poignant qui garde en lui ce qui fait la force du show : aborder avec justesse des thématiques complexes, parler aux adolescents et toujours séduire les adultes. Attention Spoilers.

ginny georgia saison 3 antonia gentryGinny & Georgia : ou comment parler des problématiques adolescentes sans les édulcorer

Il ne faut que quelques minutes pour retrouver avec plaisir l’univers pastel de Ginny & Georgia. Ce qui pourrait être un spectacle commun, une série teen dans une petite bourgade américaine, et d’emblée loin de l’être. D’autant que cette saison va se découper comme une longue séance de psychanalyse pour ses nombreux personnages. Chacun et chacune verra ses actions et sentiments passés au peigne fin et se fera par essence le reflet de sentiments bien réels chez les spectateurs.trices. Il faut dire que les showrunners se sont entourés d’une psychologue pour l’écriture du show : le Dr Taji Huang, ceci expliquant donc cela.

Ginny, l’excellente Antonia Gentry qui bouffe de plus en plus la caméra le temps passant, est évidemment au centre de l’intrigue. Lors de la dernière saison les scénaristes avaient choisi de parler de ses problématiques d’auto-mutilation. Ginny se brûle pour échapper à ses douleurs. Elle en souffre, souhaite arrêter mais a pris le réflexe de se faire du mal comme forme de gestion de sa colère et de ses angoisses. Les dialogues autour de ce sujet central et existant massivement chez les adolescent.es (mais pas que) avaient alors autant pour but d’éduquer et de comprendre un personnage joliment écrit que le spectateur.trice peut-être lui même au prise de ses propres démons. Pour contribuer à tout ça mais aussi aider à faire entrer le sujet dans les mœurs et le normaliser, Ginny commençait à consulter une psychologue dans la saison précédente. Et cette thérapie va l’accompagner durant toute la saison comme un fil rouge léger mais existant. Si les douleurs de Ginny, une mère accusée de meurtre notamment sont très peu communs, le sentiment d’isolement face au monde peut lui parler au grand nombre.

ginny and georgia marcusElle ne sera d’ailleurs pas la seule adolescente à être passée au microscope. La saison va tour à tour mettre en lumière les problématique des différents personnages et prendre le temps d’en parler. Mais aussi tenter de traiter toutes les formes de douleurs. Et ce qui fait toujours la force du show sera bien là : la faculté à parler de sujets graves sans perdre de ses couleurs, de ses instants de douceur, de légèreté et de rire. La dépression de Marcus, le beau Felix Mallard dont la nouvelle coupe de cheveux a fait jaser – le revers du succès-  est elle aussi au centre des échanges. Avec Marcus, les showrunners interrogent le pouvoir des parents et de l’entourage face à une maladie invisible et pourtant si handicapante. Un sous-sol aménagé pour faire de la peinture pourrait-il être une solution ? La thérapie par l’art peut-elle aider ? Peut-être nous répond-on mais jamais suffire. D’ailleurs le personnage s’offre une monologue poignant lorsqu’il explique à Ginny ce que lui fait ressentir sa dépression. Le sentiment d’avoir un bras coupé, qu’on devrait l’aider mais que personne ne voit rien. Les solutions ne sont jamais évidentes, malgré les nombreuses sonnettes d’alarme tirées par sa sœur Max. Marcus finit par noyer ses démons dans l’alcool, l’occasion d’aborder sans cliché les drames causés par l’addiction chez l’adolescent sans nous offrir des scènes ridicules de vomi mal écrite. Et sans non plus tomber dans l’idée puritaine que boire une seule bière une fois serait en réalité de l’alcoolisme. Marcus reste à tout moment charmant, doux, important et le poids de sa dépression sera toujours bien écrite et mise en perspective.

Des personnages secondes aux nuances primordiales

Comme nous le disions, la force du show réside dans sa capacité à traiter de maux pluriels toujours avec une douceur et une bienveillance rare. Ainsi le personnage d’Abby (Katie Douglas) prend de l’importance dans la saison. Elle s’y affirme et gagne en personnalité. Elle incarne l’amie présente, l’adolescente blessée par le divorce de ses parents, un sujet commun et pourtant souvent difficile à accepter à cet âge particulier. Mais aussi et surtout, Abby permet de parler de troubles du comportement alimentaires. Là encore les gros clichés sont épargnés alors que la boulimie est abordée. Le personnage ne se limite jamais à son trouble. La série prend l’œil de la psychanalyse et tente de chercher les imparfaits remèdes. Ginny et Norah donnent d’ailleurs de la voix à l’aidant et se demandent comment aborder le sujet avec leur amie. Lui faire savoir qu’elle est comprise, non jugée et qu’elle peut se confier et d’importance primordiale. Et Abby cherche par ailleurs une personne qui vit la même chose qu’elle, repérant les signes chez les autres. Au milieu de ce parcours elle apprend doucement à se détacher d’une relation toxique, à trouver l’amour et surement à mieux s’aimer.

Ginny & Georgia Saison 3 MaxMax ( l’attachante Sara Waisglass) quant à elle aura un épisode entier pour mieux traduire ses émotions, son hyper sensibilité qu’elle cache derrière ses mimiques et son besoin de plaire. Elle est surtout une très belle façon de s’identifier pour nombre de spectateur.trices. On y voit l’importance qu’elle donne à son entourage, son besoin d’aimer et d’être présente et surtout sa peur profonde de la solitude et du rejet. Son traitement plus tragique que les autres ne connait pas de résolution heureuse à la fin de cette saison de Ginny & Georgia. Et son écriture a quelque chose de si vrai qu’elle semble murmurer à l’oreille de ceux qui regardent. A force de vouloir aider, peut-on s’aider soi même ? Comment se construit-on face aux autres quand leur présence est primordiale ? Comment vit-on l’effacement d’un groupe qui est pourtant notre structure ? Tant de thèmes qui prennent racine dans cette saison 3 et devraient être développés dans la 4.

Ginny & Georgia : ton monde adulte, comme celui d’un lycée

Georgia brianne howeyCôté psychanalyse c’est bien le personnage de Georgia (sublime Brianne Howey) qui vit la sienne le plus intensément. Jugée pour meurtre, c’est aussi tout son passé qui lui revient en pleine figure. L’occasion de subir de pseudo-analyses de sa psyché est à travers les média et la télévision. Sommes-nous l’image que l’on renvoie ? La fougueuse Gerogia semble finalement le penser. Est-elle un monstre ? Celui qui est décrite ? La noirceur du personnage a toujours plané. Prête à tout pour survivre et surtout pour le bonheur de ses enfants, son personnage ne recule devant rien, pas même le meurtre. Pourtant c’est une femme forte, qui tente de se libérer de l’emprise d’hommes toxiques. Et c’est par les hommes qu’elle existe, et c’est à cause d’eux qu’elle sombre. Abusée, violentée, elle pensait avoir trouvé en la personne de Paul un véritable compagnon. Point trop n’en faut, Paul comme les autres la juge, l’abandonne. Personnage odieux derrière son image de gentil il place sa carrière au centre de ses préoccupations. Il va même jusqu’à lui reprocher de ne pas y penser alors qu’elle risque la perpétuité. Si les scénaristes pensent donner à Paul (Scott Porter) le beau rôle, à l’écran ses apparitions laissent un goût amère. De celui qui se sent toujours trahi et dans son bon droit quoi qu’il arrive. Est-il réellement la victime de ce cycle ? Point du tout. Finalement, le besoin de survie de Georgia, l’idée que son parcours soit chaotique le rebute dès les problèmes arrivés. Et si le meurtre ne peut être cautionné, l’idée de tout tenter pour sa liberté résonne. Le message est on ne peut plus féministe. Ginny finit par damander à Georgia de changer et elle se remettra en question au point d’enfin embrasser le célibat bien plus que les lèvres de Joe, son plus fidèle admirateur. Cette force de la nature peut avoir bien plus les traits de modèle que ne le pense l’opinion public. Elle n’est point un monstre mais une incroyable survivante.

Des grandes thématiques, doigts d’honneur à l’Amérique conservatrice qui domine

Enfin dans l’Amérique trumpiste qui sévit aujourd’hui qu’il est bon retrouver dans le show des thématiques centrales à l’opposé des idées du président orange. Déjà de par les questions LGBT +, leur normalisation, leurs romances et leurs diversité. Notamment dans la relation lesbienne du personnage d’Abby qui y trouve son souffle d’oxygène. Si Netflix met souvent la pluralité des amours en avant, il est toujours bon de le saluer et de le souligner par les temps obscurs qui courent.

ginny & georgia abby norah max ginnyEnfin et surtout, la grossesse de Ginny et surtout la thématique de l’avortement méritent leur lot d’applaudissements. Le personnage enceinte à 16 ans n’est jamais prise de haut, jamais jugée. Au contraire, ses deux parents l’entourent, la rassurent et valident son choix de ne pas garder cet enfants. La thématique n’est pas prise avec gravité, avec sérieux oui mais sans le dramatiser. La télévision américaine a toujours été en retard sur le sujet, faisant l’apologie des pro-vies et n’évoquant pas la possibilité de pouvoir choisir de devenir ou non parent. Il est important d’enfin aborder ce thème, de permettre aux personnes qui seront concerné.es de se sentir moins seule dans cette décision et de rappeler que ce choix, même difficile, est entièrement le bon quant il est réfléchit.

Et la saison 4 de Ginny & Georgia alors ?

Avec un petit cliffangher final, on attend maintenant avec impatience la saison 4 de Ginny & Georgia déjà annoncée. Cette dernière avait déjà été commandée avant la diffusion de la troisième saison. Si la date de sortie n’a pas été communiquée, Sarah Glinski, la showrunneuse de Ginny & Georgia, a confié que « personne dans la famille Miller ne sera plus la même après cette saison 3. Nous parlons du changement de Georgia, mais Ginny a changé, Austin a changé, et il n’y a pas de retour en arrière possible ». et s’ajouter « e pense qu’une partie de ce changement pourrait être bénéfique. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec Mental Health America et avec le Dr Taji [Huang], notre psychologue, qui nous aide à façonner le parcours mental des personnages depuis la saison 1.  » Voilà qui explique l’importance de la psychologie de la série et voilà qui laisse rêveur quant aux nouveaux épisodes, qu’on espère voir vite pour reprendre une cure de « Well »sbury.


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Déboulée sans prévenir au mois de février 2025,  » Cassandra « , la nouvelle série allemande diffusée sur Netflix, s’est attirée en quelques jours une hype inattendue. En cause, un show au suspens bien géré souvent comparé à « Black Mirror » pour son évidente trame mettant une scène une technologie qui dégénère et son aspect sociétal. Outre la tension qui la définie, la série est-elle à la hauteur des attentes ? Effrayante, moderne et poussée sur sa réflexion?  Notre mère au foyer sous forme d’intelligence artificielle vaut-elle vraiment le détour ? Oui et non, on en parle.

Cassandra netflix
Cassandra la nouvelle I-série netflix

Cassandra de quoi ça parle ?

La plus ancienne maison connectée d’Allemagne est restée vide depuis que ses propriétaires ont péri dans des circonstances mystérieuses il y a plus de 50 ans. Lorsqu’une famille emménage enfin, l’IA Cassandra se réveille de son sommeil, déterminée à utiliser toutes les ressources à sa disposition pour s’assurer qu’elle ne sera plus jamais seule.

Cassandra est-ce que c’est bien ?

Cassandra Netflix sérieLa perfection n’est pas de ce monde. Sauf peut-être si elle prend les traits d’une ménagère allemande ayant vu le jour il y a maintenant plus de 50 ans. Et si parfaite elle n’est point, elle essaiera de l’être sans reculer devant rien. Bien plus qu’une série sur les dangers d’un monde hyper connecté ou tout serait géré par une machine, Cassandra va surtout déployer ses efforts scénaristiques pour parler de l’humain avant tout. L’humain face à la machine ou l’humain au delà de la machine. L’humain dans son ensemble mais aussi et surtout, la femme en son centre.

La série de Benjamin Gutsche mise par ailleurs sur l’essentiel pour s’assurer de recruter un large public d’adeptes. Déjà, et en premier lieu, le format de la mini-série : 6 épisodes au compteur, a de quoi peupler un dimanche pluvieux ou une soirée d’insomnie. Mais surtout, notre show Netflix , pourtant allemand, s’amuse à reprendre toute la trame du cinéma d’horreur américain pour que ses codes soient distincts et compréhensibles. Alors pourquoi pas me direz-vous ? Après tout, en la matière le cinéma outre-atlantique a mainte fois fait ses preuves. Néanmoins, d’autres, les espagnoles, les japonais, les coréens, les italiens (pour n’en citer que quelques uns)  ont apportés leurs propres codes au genre et il n’est pas si déplaisant les retrouver pour y chercher une nouvelle expérience de visionnage. Dans les grandes lignes, la famille classique, un papa, une maman, un jeune garçon adolescent, Finn, et une adorable petite fille, Juno, emménagent dans une nouvelle demeure loin de la ville et de leur vie suite à un drame. Vous avez déjà vu ça quelque part. Une scène d’introduction nous montre qu’un danger rode. Merci Scream pour la mode des introduction « violentes ». Là, sans avoir fait le ménage, la famille s’installe au milieu des anciens meubles, rempli la piscine et découvre qu’une intelligence artificielle, un robot ménager présent dans chaque pièce, oui les toilettes aussi, contrôle la totalité de la maison. Ce gadget amusant, aux traits très humains ( Lavina Wilson, très douée dans son rôle de Cassandra) va leur facilité la vie, devenir leur amie ou ennemie et bien sûr chercher à foutre la merde, rapport qu’elle est hors de contrôle.

cassandra netflix peur
Laisse pas traîner tes doigts !

Cassandra, Maman artificielle

Passé ces grosses ficelles, le show va néanmoins créer la surprise en dosant très savamment son suspens. Et pas seulement lors des cliffanghers de fin d’épisodes, non. Chaque scène va être assez bien pensée et écrite pour nous tenir en haleine de bout en bout avec le besoin d’en savoir plus. Je n’en doute pas, vous l’aurez lu partout, la fameuse scène du four est effectivement incroyablement stressante et saura ravir les amateur.trices d’angoisses télévisuelles. Pour autant, âmes sensibles, rassurez vous, le show est surtout très grand public. Il ne faudra donc pas s’attendre à des litres d’hémoglobine mais plutôt à des instants de stress qui vont se distiller toute la série durant. Voilà ce qui constitue la première force d’un récit, bien joué et donc bien réalisé dans son registre.

cassandra Netflix JunoAu-delà de cet aspect très plaisant, Cassandra va chercher a explorer des thématiques qui vont bien plus loin que celui de la machine ingérable. Parce que Stephen King nous l’a appris, finalement ce qui est vraiment effrayant c’est rarement le phénomène fantastique, c’est toujours ou presque l’humain qui est derrière. Et ici celui-ci lui aussi vient d’un gimmick déjà utilisé dans l’horreur : l’amour d’une mère. A moins que ce ne soit l’horrible mari, mais cette idée féministe prendra bien le temps avant de se mettre en place. On pense à « A l’intérieur », évidemment en tête de liste, « Scream 2 » aussi ou bien encore « Mother’s day ». Qu’est ce qui est terrifiant ? Ce qui est absolu. Qu’est ce qui l’est ? L’amour d’une mère, pire d’une mère privée de sa progéniture. Parce qu’une femme c’est quand même souvent une mère non ? Et ce fort besoin de materner va faire de Cassandra, le robot humain, une ennemie de taille pour une toute autre femme, la vraie mère du foyer, Samira (Mina Tender). Ce propos manque en réalité de modernité, et est plus que discutable. L’idée de la femme toujours prête à tout pour être maman donne bien envie de grincer des dents. D’ailleurs, la place de sa personnalité est souvent éteinte au profit d’un seul trait de caractère : celui de la maman. Et c’est surement l’un des plus gros défauts de la série.

Il faut toujours que tu dramatises !

Cassandra Samira
Samira, qui exagère toujours !

On s’en souvient, dans la « Cité de la peur », pour moquer le cinéma de genre, les premières minutes du film mettaient à l’écran cette réplique culte « Il va tous nous massacrer ! » « Il faut toujours que tu dramatises ! ». Ce n’est pas une pure coïncidence. C’est parce que quand le cinéma d’horreur décide d’utiliser ses gros sabots, il utilise un personnage, la femme ou le jeune enfant quasiment tout le temps, bien conscient que quelque chose cloche. Et tout son entourage vient le contredire. « Tu as rêvé, c’est ton imagination, mais non …. » dit le mari / père en boucle alors que le danger rôde. Ici donc l’élément scénaristique le plus agaçant tiendra du fait que Samira passera son temps à prévenir du danger pour se faire carrément traitée de « folle ». Surtout par son mari. Ce qui en début de série aura forcément le don d’irriter et pas juste les féministes (même si hein oui beaucoup) mais aussi tous les accros au bon sens. On parle d’un robot créé dans les années 70, pas d’un fantôme hein, c’est possible qu’il déconne !

Rassurez-vous pourtant cet outil finira par servir une plus juste cause, plus féministe qu’il n’y parait et donner naissance à quelques réflexions bien mieux senties à mesure que l’histoire avance. En outre, si on espère toujours que le mari (Horst, Mark Lewis) pourrait finir découpé par la tondeuse ou cuisiné aux petits oignons, la réflexion de la place de la femme au centre du foyer, à travers deux époques, donnera de bonnes raisons de créer des personnages masculins si exécrables. Il ne le sont d’ailleurs pas tous. Finn ( Joshua Kentara), le fils adolescent ajoute sa touche de sympathie à l’histoire, tout comme sa romance avec Steve (Filip Schnack).

Arrivé en fin de bobine, Cassandra laissera quelques sentiments de trop peu exploité. La présence d’une petite fille par exemple, l’accélération trop rapide des explications du pourquoi du comment, surtout sa fin précipitée et trop rapide. Et son manque de volonté d’aller au bout de ses propositions. Néanmoins, et c’est sûrement le plus important, la série Netflix s’avère être un très honnête divertissement, addictif dans sa forme. Il vaut vraiment le détour et aura sûrement le bon goût d’un petit plat préparé avec amour par une maman. Si celle-ci était l’œuvre d’un savant fou.

Une saison 2 de Cassandra sera-t-elle envisageable ? Il y a peu à parier, puisqu’il s’agissait d’une mini-série et que toutes les questions ont trouvé leurs réponses.  Mais rien n’est impossible quand on rapporte gros sur Netflix.


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Emily in Paris a débarqué dans nos vies voilà déjà 4 saisons. Série doudou, plaisir coupable par excellence, le show de Darren Starr avec en vedette Lily Collins séduit en masse. En cause, des intrigues légères qu’il est bon de retrouver, un Paris idéalisé malgré des français ronchons, des acteurs et actrices sublimes, des tenues extravagantes, un humour simple, une absence totale de prise de tête et la certitude que tout ira toujours bien. La série diffusée sur Netflix a pour but de créer un décalage complet entre l’américaine Emily et la France, pluri-représentée, dans laquelle elle souhaite s’intégrer. Si le papa de Sex & the City nous a habitué a des propos franchement novateurs (pour leur époque) et à oser aborder des questions tabous pour une Amérique souvent prude (au mieux), son nouveau concept n’apporte rien en terme de révolution des mœurs. Mais il dit bien quelque chose d’un décalage entre les États-Unis et la France et une vision du monde qui finalement se divise plus qu’on ne le pense. Ce n’est pas parce que c’est léger et cliché qu’il n’y rien d’intéressant à en sortir. D’autant plus aujourd’hui avec une Amérique Trumpiste qui menace de pointer à nouveau le bout de son vilain nez. Petit florilège de thématiques abordées qui ont plus de sens qu’il n’y parait.

emily in paris saison 4
Emily in Paris @ Netflix

Attention l’article contient des spoilers, ne le lis pas si tu n’as pas regardé le partie 1 de la saison 4 !

Emily in le rêve parisien

Camille, son bébé qu’il faut garder

Mettons tout de suite les pieds dans le plat. A la fin de la saison 3, les drames et mélos allaient bon train pour notre plus grand plaisir. Camille, enceinte, devait épouser Gabriel mais annule son mariage en dernière minute en accusant son fiancé et Emily d’avoir des sentiments amoureux l’un pour l’autre. Elle s’enfuit alors, toujours enceinte donc, et disparait sans dire à ses proches où elle se trouve. Et c’est ce bébé qui va d’office opposer deux visions et changer du récit souvent proposé par les séries américaines. L’avortement en France est entré dans la constitution, si son existence pourra toujours être remise en cause, qu’il faudra savoir rester vigilent.e parce qu’on ne sait pas de quoi demain est fait, l’anti-avortement ici, bien qu’existant est plutôt minime. C’est loin d’être le cas Outre-Atlantique. Le puritanisme religieux force à convaincre qu’y avoir recours est un crime. Ça l’est d’ailleurs au Texas où il est interdit. Ce droit fondamentale est également menacé  au Wyoming, dans l’Ohio et au Montana. Et ça se sent dans les séries et films américains qui l’évoquent bien peu quand il s’agit d’un spectacle proposé au grand public. Dans Emily in Paris l’idée que Camille ne souhaite pas garder le bébé suite à sa rupture n’est de prime abord pas évoquée. Evidemment, être une mère célibataire est tout à fait envisageable comme le fait de concevoir un enfant loin du couple traditionnel (hétéronormé et non). Mais l’idée que la vie du personnage soit bouleversée et son envie ou non de maternité doit être mise en scène. Il le sera finalement au cours d’un café pris entre Emily et des amies de Camille lorsque l’une lui lance qu’elle aurait très bien pu y avoir recours, on est en France ici. Au-delà des clichés c’est là la véritable confrontation entre le personnage principal et une Europe dont la liberté n’est pas que celle de l’American dream qui a subit un sérieux coup ces dernières années. Et, il faut l’avouer, cette petite piqure de rappel sans rien enlever à la légèreté de la série est toujours bonne à prendre. Même si le reste est très timide et que pour se débarrasser de l’intrigue d’un bébé qui pourrait contrarier la suite du scénario, à savoir une grossesse qui n’a jamais existé, doit ravir le public américain.

emily-in-paris-camilleSylvie, femme mature au couple libre

Le personnage le plus intéressant d’Emily in Paris, le meilleur, le mieux écrit, c’est évidemment Sylvie (Philippine Leroy-Beaulieu) , la patronne d’Emily. C’est un fait acté, on peut toujours argumenter mais ce serait pour dire des bêtises. Elle représente à elle seule une image de la française accomplie, belle et forte, telle que vue, il va s’en dire, dans le fantasme collectif américain. Mais elle incarne également à elle seule une vision de l’âge très différente de celle de l’Amérique. Déjà parce qu’elle est loin du cliché de la beauté gardée par la chirurgie esthétique mais aussi parce que sa maturité fait d’elle une femme qui s’impose et dont le travail est reconnu. Certes, on pourrait évoquer Le Diable s’habille en Prada comme contre exemple mais on est loin de Sylvie et son couple libre. Pour rappel le personnage de Maryl Streep, lui peinait à maintenir son couple avec la pression de son travail. C’est encore plus vrai que cette saison, Sylvie dénonce le harcèlement sexuel de son ancien collègue à la une du Monde. La différence entre Emily et elle est sans cesse évoquée. Notamment lorsque la question du « grey area » d’Emily est le sujet d’un épisode entier dans la saison 4. Sylvie lui dit même qu’elle ne pensait pas la voir la rejoindre dans cette zone trouble. Trouble pour Emily c’est en réalité avoir eu des rapports sexuels sur le toit de son immeuble avec son compagnon. Un peu hypocrite quand même quand on pense que la même Emily couchait avec le frère – mineur- de son amie quelques saisons plus tôt, mais passons. Si on pense à Sylvie comme à une image enjolivée de la parisienne, elle ne questionne pas moins le rapport au corps de beaucoup d’actrices américaines qui s’infligent bien des traitements chirurgicaux pour garder une jeunesse elle aussi fantasmée. Certes Sylvie est une très belle femme mais sa beauté n’est pas artificielle. Le culte de l’apparence est différent et il s’agit moins du paraitre que de l’être. Et cette manière d’être c’est aussi celle d’une femme qui assume sa sexualité sans jamais qu’elle ne soit remise en cause ou évoquer face à son âge. Et la sexualité, on le sait est l’ultime tabou américain.

emily_in_paris_sylviele couple, les couples

Si l’on se base sur une vision globale et par raccourcis, l’image des français.es c’est aussi celle des couples libres, des couples sortant des cases pré-déterminées. Bien sûr l’idée de sortir du couple hétéronormé il fait son chemin dans de nombreux pays pour qu’on puisse s’en éloigner le plus possible. Mais l’image de vies qui ne rentrent pas dans les normes du traditionnel mariage, bébé, se fait particulièrement voir cette saison. Difficile de ne pas penser à Camille, Sofia et Gabriel. Camille qui retrouve l’amour auprès de Sofia, l’occasion d’offrir à  la série un couple LGBT+ à l’écran et une vie à plusieurs avec un futur bébé au milieu. C’est le traitement de cette intrigue qui joue le plus sur plusieurs tableaux. Celui, intéressant de Gabriel, heureux de devenir père et qui veut le bien de son ex compagne sans lui demander d’être pour autant avec lui. Mais qui va vite s’arrêter à une vision bien plus normée. Alors que les 3 vivent ensemble Gabriel et Emily iront les dénoncer à la gardienne pour mettre un terme à ce ménage à trois, qui, de plus n’en est pas un. Tout finit bien puisque de toute façon Camille trouvera un logement juste en face de chez son ex. Mais scénaristiquement l’aisance d’une famille à part va vite se retrouvée pointée du doigt. On peut quand même se réjouir d’une représentation  queer qui passe par plusieurs personnages et mises à l’image, du défilé de costume-penis -et son occasion de donner un tacle au harcèlement sexuel et abus d’influence – au couple Camille / Sofia ou encore le personnage de Julien (Samuel Arnold). Et aux États-Unis, cette vision là, elle divise. Une partie des USA, majoritairement celle des grandes villes est on ne peut plus progressiste sur le sujet. Mais là encore certains états régressent sur le sujet au nom d’une liberté d’expression qui tient plus de la liberté de discriminer et d’attaquer que d’autres choses. Avec, encore et toujours, le Texas en tête de liste qui tentait en 2022 de faire revenir l’immonde « sodomy law ». Enfin le couple de Mindy permet de questionner la place de la femme, de parler slut shaming et l’héritage parental.

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Emily in Paris. (L to R) Lily Collins as Emily, Bruno Gouery as Luc, Samuel Arnold as Julien, Philippine Leroy-Beaulieu as Sylvie Grateau in episode 405 of Emily in Paris. Cr. Courtesy of Netflix © 2024

 EMILY IN le PARIS des JO

Le sujet des Jeux Olympiques de Paris n’est pas du tout évoquée dans la série. Néanmoins, on peut faire un rapide  parallèle entre l’image de Paris qui s’est dégagée durant dans la période des jeux et celle de la série. On y voyait dès la cérémonie d’ouverture Lady Gag reprenant Mon truc en plume de Zizi Jeanmaire dans une version cabaret très théâtrale faisant d’office le pont entre Paris et l’entertainement américain. Cette même cérémonie a été censurée sur plusieurs chaînes de télévisions américaines notamment lors du tableau de Philippe Katherine et de sa représentation dénudée. Et évidemment l’Amérique puritaine et très catholique s’est sentie attaquée par la forte représentation queer d’au moins un des tableaux de la cérémonie (celui du défilé de mode évidemment). Emily in Paris et la cérémonie participent l’un comme l’autre à donner une image d’une France magique et des sublimes décors de sa capitale mais aussi à traiter en s’adressant au plus large public possible de sujets actuels. Et de faire de Paris un lieu où tout le monde a le droit de s’affirmer, d’exister. N’en déplaise à certains, l’image du trouple (clin d’œil à Jules et Jim), du presque quad (mais pas vraiment dans la série) sont encrés dans l’imaginaire collectif quand on pense à la  France. Celle d’un pays plus libre que celui qui se revendique de toutes les libertés. Il l’a été et, on espère, saura encore l’être dans les années à venir. D’ici là, Emily pourra bien rester à Paris pour apporter avec légèreté ses messages au Monde entier tout en continuant à prendre toutes les plus mauvaises décisions possibles concernant sa vie romantique et son travail. Et nous, on a hâte de la retrouver pour la seconde moitié de la saison 4 !

Netflix diffusera la deuxième partie d’Emily in Paris à compter du 12 septembre.


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