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Résumer rapide de quelques moments forts vécus sur cette 7ème édition du Champs-Elysées Film Festival. De l’indé, des soirées, du cinéma, de belles rencontres, des découvertes. Tout un programme.

 

Master Class Tim Roth du vendredi 15 juin

Tim roth champs elysées

Rencontrer ses idoles, ceux habituellement si hors de portée derrière nos écrans, c’est bien là l’un des enjeux des festivals de cinéma. Et ce vendredi soir, à en juger par la foule qui attend, Tim Roth a su se fédérer un grand nombre de fans dans la capitale. C’est au cinéma du Publicis que le rendez-vous est donné. L’acteur en blouson en cuir et boots de biker se la joue cool et décontracté n’hésitant pas à faire de nombreuses blagues. D’ailleurs à peine entré dans la salle et face à une standing ovation le comédien y va de son petit «  Sit the fuck up« .  Mais la master class c’est aussi l’occasion d’en apprendre plus sur la carrière de l’acteur, ses débuts, sa vision du travail sur une série télévisée,  ses rôles de « méchant » de l’histoire, le tout porté par les questions d’un journaliste de Mad Movies et la présence d’un talentueux traducteur. Seul bémol, une petite frustration au niveau du public très désireux de poser ses questions et lesté par un journaliste trop avare de questions professionnelles. Seules trois questions ont pu être posées par l’audience alors qu’une belle trentaine de mains s’élevaient dans les airs. Rien qu’une petite séance de dédicaces finale ne sache rattraper.

 

Vendredi sur Mer et Aloise Sauvage: l’after féminin du vendredi

 

De retour sur le sublime rooftop du Publicis, il est temps de passer du cinéma à la musique. La soirée promet de mettre à l’honneur la femme et la nouveauté francophone. Doucement les invités affluent sur le dernier étage du bâtiment et sa vue imprenable sur l’Arc de Triomphe. Là leur est proposé de créer leurs propre shampooing et masque capillaire en guise de cadeau de bienvenue. Quelques pop corn salés et sucrés accueillent l’audience. Tim Roth, vêtu d’un costume impeccable se fond dans la foule. Vendredi Sur Mer, elle est accompagnée d’un danseur qui fait vibrer l’audience. Il devient doucement impossible de ne pas danser alors que les notes ordonnent de se déhancher. Les paroles, elles font échos et s’élèvent dans la nuit parisienne. Aloïse Sauvage débarque face à une audience chauffée à bloc. Le set se met doucement en place avant de finalement trouver sa force. Si le démarrage semblait compliqué, le final lui est magistral. Elle entraîne un public dansant sur « Aphone » à tel point qu’il sera même interprété deux fois. Aphone à force d’être à fond, ou pas, la foule, poursuit sa soirée sous les étoiles. Sauvage ce vendredi sur Paris!

Session de courts-métrages du samedi 16 juin

Ce qu’il y a de fascinant quand on est face à une sélection de courts métrages, c’est la possibilité en deux heures de temps d’être confronté à plusieurs univers différents, les thématiques et sensibilités des différents réalisateurs s’exposent à nous et nous permettent de réfléchir, d’être confrontés à des sujets inattendus. Que peut-on laisser apparaître en une dizaine de minutes, parfois moins à l’écran? A première vue, on pourrait dire pas grand chose. Et pourtant… Est ce qu’il en a fallu plus à Sudarshan Suresh pour dresser un portrait de femme tout en complexité dans Absent ? De même, est ce que Ready for love et Skip day, respectivement la présentation à travers trois époques de la vidéo de présentation d’une candidate pour le Bachelor et les instants filmés de la dernière journée de cours d’une bande d’adolescents des Everglades partant en virée auraient autant d’impact sur une longueur plus étirée ? Il n’aura pas fallu plus de temps pour que Chatman et Solen laissent poindre un prometteur talent d’une beauté formelle empreinte d’une poésie Wes-Andersonienne avec leur The Shivering Truth.

Kid Thing: l’Amérique profonde est une môme destructrice

kid thing zellner brothers

Parmi les invités d’honneurs du Champs-Elysées film Festival, les frères Zellner avaient une place de choix, leur film « Damsel » lui avait été sélectionné pour s’offrir la clôture du festival. Pas étonnant de ce fait, de retrouver leur œuvre la plus indé dans la sélection de notre évènement. C’est donc au Lincoln que le public est amené à (re)découvrir cette œuvre à part datant de 2012. Sur l’écran, Annie, une enfant de 10 ans vivant au Texas prend vie. Son père alcoolique ne prend pas soin d’elle, alors qu’elle ne va plus à l’école la caméra suit ses déambulations dans le nature. Notre enfant casse-cous s’ennuie beaucoup mais surtout fait toujours ce qu’elle a envie de faire « Cause I feel to » étant l’une des phrases les plus prononcées durant la projection. Où cela nous mène-t-il? A vivre les évènements en plans longs, en gros plans et à la voir détruire tout ce qu’elle touche, volontairement. Tirer avec un fusil à paintball sur une vache morte par exemple, ou une bouse de vache, voler une enfant en fauteuil roulant. Annie se sent juste l’envie de détruire les choses, sans jamais sourire, sans jamais prendre de plaisir. La caméra des frères Zellner épouse le rythme imposé par ses déambulation, choisissant de ne pas transmettre d’émotions fortes par leurs acteurs, qui souvent finissent en contre-pieds de la musique, la seule elle à éprouver quelque chose dans ce Texas morne. Seulement voilà, notre étrange enfant tombe sur une femme, prénommée Esther qui est tombée dans un trou au fin fond des bois, un trou très profond dont il est impossible de sortir. Sans jamais dévoiler le visage de ce personnage que seule Annie pourrait sauver et dont seule Annie connait l’existence, le film dépeint le relation qui uni ces deux personnages qui souhaiteraient être sauvées. Sauvée d’une vie d’ennui avec un père alcoolique comme sauvée d’une mort certaine. Si fort que ça vous dites? Non le ton est donné, et il faut savoir lire entre les lignes. Véritable réflexion sur l’éducation, ce « Kid Thing » réussi le tour de force de créer un vif, un profond sentiment de malaise et ce jusque dans son étrange dénouement. A tel point qu’il faut bien à son spectateur quelques jours pour le digérer et être à même d’en parler. De le retranscrire. Puisque la force du message qui en découle, l’envie de fuir, l’ennui, la colère, l’éducation, la vie rurale aux Etats-Unis, l’alcoolisme, l’apprentissage du bon sens… tout cela ne peut être vraiment perçu qu’une fois l’image d’une énorme bouse de vache explosant à coup de paint ball ne vous sera sortie de la tête.

Damsel et cérémonie de clôture

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Mia Wasikowska and Robert Pattinson appear in Damsel by David Zellner and Nathan Zellner, an official selection of the Premieres program at the 2018 Sundance Film Festival. Courtesy of Sundance Institute | photo by Adam Stone. All photos are copyrighted and may be used by press only

Toutes les bonnes choses ont une fin. On a beau le dire, c’est tout de même avec un pincement au cœur qu’il a fallu dire aurevoir à cette 7ème édition du Champs-Elysées Film Festival. Un cérémonie permet de récompenser les films primés mais aussi de saluer l’équipe du festival. Cette dernière a réalisé un travail colossale, que ce soit le trentaine de personne qui la compose tout comme les 70 bénévoles qui la compose. L’occasion de placer pour PopnShot un énorme big up à Victoria Levisse et Cécile Legros, chargées des relations presse pour la musique, merci à elles deux pour leur aide, leur professionnalisme et leur bienveillance. Côté films, nombreux sont les métrages récompensés de « Contes de juillet » ( rentrouvez notre reportage de la journée du 13 juin) à  » 1985″ en passant par « La Trajectoire du homard » qui se voit remettre son prix par la main de Chloë Grace Moretz herself ou encore « Soller Point », tous repartent les mains pleines. Lorsque l’équipe quitte la salle, le nouveau né des frères Zellner « Damsel » débute. Le film est un genre de western mais pas vraiment. A son affiche on retrouve Robert Pattinson et Mia Wasikowska. On y découvre les aventure du pionnier Samuel Alabaster qui secondé par un pasteur alcoolique part sauver son aimée Penelope, qui a été kidnappée, à travers les territoires indiens, mais les apparences sont trompeuses et les frontières entre héros et voyous sont plus minces qu’elles n’y paraissent. Avec humour, nos frangins dépeignent leurs anti-héros à la perfection jouant sur les rebondissements pour créer un film unique aux nombreux moments inattendus. Là où le bât blesse c’est bien néanmoins dans le format même du film, qui semble tomber dans la surenchère pour poursuivre son histoire. Le métrage se perd alors dans l’ajout de situations improbables donnant lieu à un tout pouvant surprendre tant sa fin peut sembler tomber à tous moments. Pourtant en jouant sur l’humour comme arme majeure, le métrage emporte volontiers dans son univers de faux semblants et de besoin d’un nouveau départ. Ce dernier est-il possible? Reste-t-il de l’espoir? Dans le cinéma de notre duo la réponse n’est jamais où on l’attend.

Pour pouvoir en débattre et se remettre de ses émotions, champagne et petits fours ( salés mais avec un design sucré) attendent les festivaliers à l’Elyseum. La salle aux murs fait d’écran permet de profiter du dj set d’Arnaud Rebotini pour se déhancher et manger un donuts au fromage frais et basilique. Le cinéma indépendant a encore de beaux jours devant lui, il est bien vivant, comme le public ce soir là désireux de le fêter jusqu’au bout de la nuit.

 

Découvrez également notre reportage de la soirée d’ouverture avec notamment l’avant-première de « How to talk to girls at parties ».