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crédit photo : Arnaud Ben Johnson Moser

Bête de live, le quatuor Caesaria a décidé de créer le club rock.  Le principe ?  Allier les sonorités rock à la sauce british qui les fascine à des riffs électros pointus. Le rendu puissant, dansant et brut de décoffrage est un plaisir pour les oreilles. Le groupe prouve ses qualités sur son troisième EP « Connection Loss » produit par le londonien Brett Shaw ( Foals). L’occasion pour nous de poser quelques questions à Théo Chaumard, le chanteur de la formation, malgré le confinement. On parle des répercussions de la crise actuelle sur les musiciens indépendants, mais aussi de l’industrie musicale actuelle, du streaming, de ce nouvel EP et de concerts. Rencontre.

Comment se passe votre confinement ?

Théo Chaumard / Caesaria : On fait avec, pas forcément le choix. Et le tien ?

En tant que groupe, quelles sont les conséquences concrètes de l’actualité sur votre formation ?

Disons qu’elles sont multiples. D’un côté, toute notre tournée est annulée et c’est hyper dur de se dire qu’on ne prendra pas la route, et de l’autre, ça nous donne du temps pour composer, penser à l’avenir donc ce n’est pas plus mal. Ça nous recentre un peu, quand parfois, tout s’enchaîne vite.

Sur Facebook, vous parlez de revenir à « l’essentiel » avec votre nouveau clip « Sometimes I Wanna Fight » ,  décrit-il l’essence même de CAESARIA ?

Oui, je pense. Il est exactement ce qu’on est : une bande de quatre amis d’enfance n’ayant aucun secret entre eux, vivant pour la scène et pour ressentir les vibrations qu’apporte un concert.

« Revenir à l’essentiel », c’est quelque chose qu’on entend tout le temps en ce moment. Il semble impensable que cette notion soit la même pour tous. De quoi CAESARIA a-t-il essentiellement besoin ?

Disons que ça rejoint la réponse d’avant. L’essentiel pour nous, et ce confinement nous le renvoie en plein visage, c’est faire de la musique ensemble pour la défendre sur scène et pour la vivre avec des gens. Aujourd’hui, on peut faire de la musique à distance : mais on n’est pas ensemble et assez loin de la partager sur scène.

Dans ce clip, vous vous rebellez contre une industrie musicale en plein renouveau. Comment décririez-vous ce renouveau ? Comment se vit la vie de jeune artiste et les nombreuses casquettes professionnelles que sont amenés à prendre les membres des groupes ?

L’idée du clip ce n’est pas forcément la rébellion contre l’industrie, puisque mine de rien, on en fait partie. C’est juste de se dire que mieux vaut être seuls que mal accompagnés. Aujourd’hui, effectivement, nous sommes tous moteurs pour faire avancer le projet sur un grand nombre de sujets et on a des personnes formidables autour de nous (et je les remercie tous d’être là, à nos côtés tous les jours, ils se reconnaîtront). Mais l’idée, c’est plus de se dire : si tu te joins à nous, c’est avec plaisir qu’on t’accueille, si tu ne veux pas : ce n’est pas grave, nous on avance et on n’en absolument rien à foutre. C’est l’idée du clip. Et ces multi-casquettes, nous ça ne nous dérange pas, loin de là, on a une assise et une vision pour notre projet, nos choix sont les choix qui dictent le chemin du groupe. Que demander de plus ?

Ce qui nous manque c’est le challenge et l’adrénaline d’arriver sur une scène et devoir la retourner et choper les spectateurs.

Dans votre biographie mais aussi dans la vidéo, il est clairement dit que vous êtes un groupe de scène, quel aspect de la scène vous manque le plus ? Quel est votre meilleur souvenir en tournée ?

Le contact avec le public. Le challenge et l’adrénaline d’arriver sur une scène et devoir la retourner et choper les spectateurs. Tout ça nous manque. Le meilleur souvenir ? C’est dur. Disons le sold-out de la Poudrière de Belfort à la maison, pour la release de notre ancien EP. Ça faisait hyper longtemps qu’on n’avait pas joué à Belfort chez nous, on produisait en partie la date, la salle était blindée, c’était une pure soirée.

Votre nouvel EP « Connection Loss » est décrit comme un club-rock. Ce club-rock, comment le définiriez-vous ?

Le club-rock, c’est l’énergie et la musique du rock mélangé aux codes et boucles de l’électro.

Vous avez déjà deux EPs à votre actif. Comment avez-vous évolué entre chaque EP ?

Chaque EP est un itinéraire vers le son « club-rock » dont on parle. Ce sont tous des échantillons de ce son. Selon nous, avec « Connection Loss », on n’a jamais été aussi dans le vrai ! En tout cas, ce qu’il y a sur ce disque, c’est ce qu’on avait dans la tête.

Caesaria
crédit Arnaud ben Johnson Moser
J’ai récemment eu la chance d’interviewer Steve Hewitt (ex-Placebo / fondateur de Love Amongst Ruin) qui parlait de nouvelles façons de consommer de la musique. Pour lui, dans le contexte actuel, il est plus simple de sortir ses morceaux un à un plutôt qu’un album entier, souvent peu écouté et qui ne fait pas assez place aux titres qui le composent. Pensez-vous que le public soit encore, malgré le streaming, à l’écoute des albums ? Artistiquement la création d’un EP est-elle encore un enjeu majeur pour un groupe selon toi ?

Je dois dire que je rejoins Sir Hewitt. Je pense qu’il y a encore un intérêt de sortir un album quand on a une assise et des personnes fortement engagées. Autrement, je pense que la consommation de musique est plus tournée autour du one shot qu’autre chose. Sur les plateformes, les gens peuvent avoir Mozart derrière un titre des Clash, derrière Polnareff qui lui même était précédé d’Aya Nakamura. C’est la réalité. Les Foals en parlent dans leur documentaire et c’est hyper intéressant. Ils parlent que parfois la prod d’un album prend deux ans et qu’au moment de le sortir, c’est deux ans qui se sont passés et que tout ce travail, cet effort et l’argent mis sont évaporés quasi en quelques semaines car les gens zappent. Un EP a encore de l’intérêt puisque moins lourd à produire et qu’on peut le distiller. Nous, on a fait
ça avec une sortie unique en physique et des titres sortis en numérique un par un.

je pense que la consommation de musique est plus tournée autour du one shot qu’autre chose.

Pour cet EP, vous vous êtes entourés de Brett Shaw et Christophe Pulon. Qu’ont-ils apporté à votre musique ?

Brett a rajouté sa couleur typée hyper 90s qu’on adorait dans les prods des Foals. Et Chris qui est un ami, nous a aiguillé sur le choix des titres et a mis sa patte sur les titres « Beast » et « Bright ». Il y a une véritable touche british dans votre musique. D’où vient votre intérêt pour cette scène ? On a tout simplement grandi avec cette scène et on l’écoute encore. Disons qu’elle fait partie de notre patrimoine génétique.

À ton avis, à quoi ressemblera l’industrie de la musique au jour d’après le confinement et vers quoi faudra-t-il aller ?

Si j’avais la réponse je serai déjà en train de bosser dessus. Après, je pense que beaucoup de prods et d’artistes vont souffrir des reports live et que les places pour jouer en concert vont être très chères car il y aura du monde à la porte… Je pense qu’on va voir du streaming encore et encore même après le déconfinement.

 

Caesaria – Sometimes I wanna Fight

 

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