Film culte parmi les films cultes, l’excellent « Requiem for a Dream » a déjà 20 ans. De quoi donner un coup de vieux à ses spectateurs mais pas à ce chef d’œuvre signé Darren Aronofsky à qui l’on doit plus récemment le tout aussi remarqué « Black Swann » ou le puissant « Mother ». Si « Requiem for a dream » a 20 ans, son sujet, lui reste tout à fait moderne : l’addiction, le poids de la société, le besoin de se perfectionner, mais aussi l’abus de pouvoir, le sexisme et le racisme… tant de thèmes qui malheureusement n’ont pas perdu de leur importance malgré les années.
Impossible d’oublier l’incroyable jeu de caméra du réalisateur mais aussi le jeu de ses acteurs. Jared Leto qui interprétait Harry Goldfarb avait notamment perdu 13 kg pour le rôle, se privant pendant 30 jours de sucre et de sexe ( dixit lui-même) et sympathisant avec les junkies de Brooklyn pour préparer son rôle. Un véritable acteur studio qui avait par ailleurs renouvelé ce type d’exploit pour son rôle dans Chapter 27 (pour lequel cette fois il avait pris du poids) et The Dallas Buyers Club. Deux films que l’on vous recommande chaudement. Surtout le premier, passé inaperçu à tord et qui suit les derniers jours de Marc Chapman avant qu’il n’assassine John Lennon tout en s’appuyant sur la passion du meurtrier pour le livre « L’attrape-coeur » de Salinger. Du grand cinéma indépendant qui avait malheureusement manqué de visibilité au moment de sa sortie. Une dernière anecdote sur Jared Leto pour la route : il confiait à nouveau sur Twitter récemment avoir un point commun avec Harry Goldfarb : avoir dealé de la drogue dans sa jeunesse, notamment pour s’acheter une guitare semblable à celle de Van Halen ( paix à son âme).
L’excellent casting ne s’arrêtait évidement pas là : Jennifer Connely (Marianne), en ce moment à l’affiche de Snowpiercer sur Netflix, offrait une performance forte, poignante et inoubliable dans le film. Difficile de ne pas repenser à son cri dans étouffé dans la baignoire et aux scènes d’abus sexuels dont elle était la victime même 20 ans après avoir regardé le film.
Tout comme Marlon Wayans (Tyrone) qui avait délaissé ses frères et la comédie le temps d’une performance à couper le souffle; Il y interprétait un addict rêveur, victime de son envie de sortir de la pauvreté et de de son besoin de se droguer. Enfin Ellen Burstyn (dans le rôle de l’inoubliable Sara Goldfarb,, la mère d’Harry) et sa décente aux enfers resteront à jamais gravées dans les mémoires.
C’est à l’initiative du Museum of Modern Art ( MoMA de New-York) que le réalisateur et son casting 4 étoiles se sont réunis en visio pour parler de l’impact qu’a eu ce film sur le cinéma et la culture. L’occasion de parler pendant une quarantaine de minutes de la société contemporaine et de se souvenir de ce qu’était le Monde 20 ans en arrière.
Si vous n’avez jamais vu Requiem for a Dream, nous ne pouvons que vous conseiller de réparer rapidement cette erreur, vous nous remercierez plus tard.



L’horreur de Relic est bien faite, les jump scares sont là, les ombres qui font frissoner. Les victimes de ces farces démoniaques ne sont autre que la fille d’Edna, Kay (Emilie Mortimer) et sa petite-fille aimante, Sam (Bella Heathcote). Il est rare même dans des oeuvres dramatiques d’aborder la thématique de l’aidant et de la douleur que l’on ressent à voir la personne aimée décrépire. Aucun drame ne pourrait d’ailleurs en parler avec la même exactitude que celle de l’horreur. Le besoin d’aider mais de se préserver en même temps, le refus de voir l’ombre de la mort approcher, l’envie de se sacrifier pour améliorer la vie d’une personne qui doit bientot partir font partie de la vie des aidants. L’angoisse de se perdre soi dans la processus, que vivra littéralement Sam au court d’une scène à couper le souffle est omniprésente dans cette oeuvre. La peur d’abandonner la personne comme l’éprouvera Kay au court de ses réflexion, mais aussi le besoin de rester coûte que coûte sont autant de clés pour comprendre ce drame horrifique. Relic aborde tous ces aspects de la vieillesse avec pudeur et bienveillance, sujet tabout d’une société qui veut croire qu’on reste à jamais jeune. Une société mondiale qui semble d’ailleurs avoir découvert ses aînés récemment, pandémie oblige et qui s’amuse à oeuvrer pour le choc des générations. Le film lui prend le partie de les concilier, de rappeler qu’elles se veulent bienveillantes l’une envers l’autre et de se demander comment le spectre de la mort impacte aussi les aidants / les aimants.


