Rockeur sensible, chanteur français énervé, Dani Terreur sait varier les registres et les plaisirs. Avec ses allures de bad boy et son côté rétro chic, le chanteur à fleur de peau confie ses amours aux gré de morceaux forts, construits , qui jouent avec les registres pour mieux se créer un univers singulier.
Le crooner est de retour avec un titre dans lequel il livre ses déboires amoureux. Celui qui se décrit comme un « un mauvais élève en classe d’amour » offre un son coloré en décalage avec ses paroles. D’emblée le musicien distille un tempo haut en reliefs sublimé par sa voix légèrement cassée. Les rythmiques sont omniprésentes, rapidement obsédantes, précises et travaillées alors que le refrain s’immisce avec naturel dans les esprits. La guitare à la part belle portée par des notes sucrées. La voix lancinante, quasi mélancolique ,elle prend le pas et donne au tout doux-amère.
Un clip sous la pluie
Côté clip le brun ténébreux n’hésite pas à changer de registres à mi-métrage. Partant d’un banc isolé sous la pluie, le voilà acclamé comme une rock star. Dani Terreur s’ose à jouer sous la pluie avant de rencontrer son public dans une vidéo entre réalisme et absurdité attachante. Le crooner blessé sublime ses maux et ses mots pour parfaire un univers incisive, inclusif, puissant et dans l’air du temps. Le clip de « Il pleut elle m’en veut » a été réalisé par Lucie Bourdeau en une nuit avec l’eau de la ville de Paris dans le rôle de la pluie. Immanquable !
D’une vision commune, c’est en été que l’on retrouve les meilleurs festivals. La folie des lives multipliés, des affiches qui font rêver et des concerts qui s’enchaînent. Cette…
Le froid s’est abattu d’une traite sur la capitale française. Il est arrivé si rapidement qu’il parait impossible pour les corps et les esprits de comprendre ce retour…
Save the Dates ! Voilà enfin que le Fnac LiveParis officialise son retour. L’évènement, coutumier du mois de juin et du parvis de l’Hôtel de Ville de Paris n’avait pas été épargné par le crise du Covid. Topo ce sont deux éditions qui ont dû être annulées au grand désarroi des spectateurs. Il faut dire que ces concerts à la programmation léchée offraient traditionnellement, dans un cadre de rêve, des lives gratuits, pointus mais également grand public qui régalaient petits et grands. Finalement c’est en hiver que l’évènement fait son retour dans un cadre certes changé mais avec cette même volonté de faire vivre une scène plurielle mettant sur les mêmes planches les pépites de demain et les grands noms qui remplissent des stades. En outre, cette série de concerts pourrait bien devenir une habitude pour la Fnac qui proposera de découvrir des artistes sur scène régulièrement en marge de son festival annuel.
Une édition à deux facettes
C’est donc les 6 et 7 décembre que le Fnac Live Paris reprendra ses droits. Néanmoins, crise oblige, il se déroulera de deux façons. Une première partie a en effet été enregistrée en amont et sera diffusée les deux jours de 19 à 23 heures sur le site leclaireur.fnac.com. L’occasion donc de permettre à tout le monde qu’ils soient ou non parisiens de profiter des concerts. Mais une partie « en présentiel » aura également lieu. La soirée se déroulera au Théâtre du Châtelet le lundi 6 décembre.
Demandez le programme !
Pour ces retrouvailles, l’évènement s’est paré de ses plus beaux atouts. Au Théâtre du Châtelet les festivaliers pourront découvrir sur scène l’immense Cat Power, reine incontestable du rock folk sombre américain. Une très belle surprise. Elle sera rejoint par Curtis Harding et Sofiane Pamart pour compléter le programme de cette très belle soirée.
Pour le reste des festivités, cette fois-ci en streaming, le Fnac live a invité Ed Sheeran, Iliona et USSAR à se produire pour la soirée du 6. Le 7 décembre, les festivaliers pourront découvrir de chez eux les incontournables 47TER, Joysad, Todiefor, Lonepsi, Les déjantés The Liminanas, notre coup de coeur électro Franky Gogo et l’incontournable Kungs.
Pour obtenir vos places pour la soirée du 6 décembre, rendez-vous dans les billetteries Fnac Paris et Ile-de-France à compter du 22 novembre.
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Mercredi 17 novembre 2021, après une journée beaucoup trop fraîche dans la capitale française, le froid a laissé passer quelques rayons de soleil, et une chaleur mitigée. Assez…
Fut un temps, la Petite Ceinture de Paris a repris un intérêt aux yeux de l’urbanisme de la capitale. Soudainement les rails de ces anciennes gares désaffectées ont cessé d’être de simples champs de ruines pour devenir petit à petit la quintessence du cool. Au milieu de ces chemins de fer aux verdures proéminentes ont poussé des lieux underground au chic désuet où il était bon écouter du rock et boire une bière. La Flèche d’Or – qui manque cruellement au paysage parisien chaque jour qui passe – avait donné le ton des merveilles de réhabilitations que l’on pouvait faire d’un lieu abandonné dans des quartiers qui ne demandaient qu’à se créer une nouvelle image.
La Flèche d’Or a fermé ses jolies portes, laissant derrière elle son authenticité, sa capacité à créer un environnement aussi plaisant que délabré, amusant que décontracté. La voie était donc libre pour créer un nouveau temple en la salle du Hasard Ludique, cette fois-ci Porte de Saint-Ouen.
Version modernisé du concept, la bière premier prix y est remplacée par la IPA, des shots au mezcal, des cockatils au martini, du houmous aux baies et autres tapas aux fines herbes.Entre son espace bar, ses rails aux nombreuses tables et sa salle de concert, le lieu est la promesse de soirées branchées à la programmation léchée.
Pour cette seconde partie, il est plus qu’évident de compter sur la crème des médias indés pour proposer une soirée à la qualité indéniable et aux grosses guitares rock. Ce soir, le 5 novembre, c’est donc Tourtoisie qui invité à sa Fêlée avec pour mission de faire (re)découvrir l’excellence scénique. Au programme : du rock, encore du rock, toujours du rock et vous reprendrez bien un peu de rock ?
Place au rock !
La première tasse de notes vous est donc servie avec la courtoisie de Dye Crap. Les compères aux sonorités punk débarquent de Rouen pour tout casser. L’un cagoulé, les autres franchement déjantés et voilà que la joyeuse bande balance des sons sucrés qui donnent envie de pogoter franchement sans jamais se prendre au sérieux. Depuis quelques années, le punk avait déserté l’Hexagone, devenant un plaisir coupable réservé à de petits comités qui en écoutait encore dans le plus grand des secrets. De là à pouvoir découvrir du sang neuf ? La partie était loin d’être gagnée. Et puis enfin, comme les Doc Martens revenues en force comme le sommet du bon goût, voilà que les gros sons punks, aussi durs à cuir que les fameuses chaussures le sont à porter les premiers jours, avaient fait leur retour fracassant. Pour refaire du punk en 2020, il faut donc ratisser large, l’histoire du courant, maintenant loin des 70’s et des Pistols avaient pris, la faute aux années 2000, des accents d’insouciance à la Jackass. Dye Crap portent avec eux l’âme de cette période déjantée où il était bon se vider la tête – et pourrait-on en avoir plus besoin qu’aujourd’hui? – Voilà donc la bande de copains, avec qui on aurait facilement envie de devenir copains, balance ses samples intitulés « Cooloronie », « Game Boy » et frôle l’excellence avec son« My shits » et son refrain aussi travaillé qu’entraînant face à une salle qui se remplie doucement mais sûrement.
Le ton est donné, c’est maintenant au tour de Beach Youth de prendre place. Le quatuor plus aérien que ses prédécesseurs propose un rock au ton léger où la clarté de la voix est gage de qualité. Solaire, la formation fait la nique aux feuilles oranges dehors et aux rails trop fraîches lorsqu’une cigarette y est fumée entre deux performances. A coup de balades aux sonorités pop et aux envolées clairement travaillées, la formation happe la salle en un tourbillon de bonne humeur. Cette ballade automnale en bord de mer permet de repousser encore un peu le froid qui ne semble pas nous avoir quitté depuis maintenant plus d’un an.
Tourbillons obscures
Les concerts s’enchaînent à toute vitesse et le bar, lui est pris d’assaut. Les shots se font dans des tasses à café, les cocktails dans des verres sans pieds, l’anarchie version 2021 ? Et puis l’heure du thé avec la Fêlée est aussi le moment idéal pour laisser échapper le chapelier fou qui existe en chacun de nous. Les conversations des convives sont animées, entre deux tasses de rock, on entend ça et là des grandes conversations sur les thèmes de société, ça refait le Monde dans un bouillon effervescent de bonne intentions qui se concrétisent. Voilà que le son des guitares coupe les débats : Steve Amber est sur scène. Son chanteur porte à merveille le combo robe, baskets. Plus sombre que ses prédécesseurs, le groupe profite du timbre aux accents acérés de son frontman. Ballade sauvage et guitares hypnotiques portent avec grâce ce show qui touche aux tripes. Une goutte de new wave pimente ce set aux arrangements bien faits et aux notes ardemment travaillées. Depuis son Grand Zebrock, le groupe a peaufiner son écriture, pris de l’assurance, s’élevant de son côté psyché pour mieux définir ses nombreuses facettes. Ses montées sont profondes, pleines de sens, parlent aux maux et à la mélancolie. Pourtant, le groupe, lui, dégage une chaleur indéniable. Les plaisanteries fusent. Elles coupent et permettent de reprendre son souffle alors que le set haletant, laisse tout le monde sans voix mais heureux, convaincu s’il le fallait des immenses qualités de Steve Amber.
Un dernier shot de folie
Toutes les bonnes choses ont une fin. Même les moments les plus fous. Pour poursuivre sur le chemin puissant et saturé ouvert par le groupe précédent Moïze Turizer a la lourde tâche de clôturer la soirée. Platine et rock sombre s’invite à la soirée. Les notes sont lourdes de sens, la voix grave, les influences multiples. En duo, sans chichis, les copains invitent la salle à des tourbillons de noirceurs sans concession. Un léger manquement au niveau des régalages son altère les qualités de cette découverte scénique qui se vit comme un trip rock sous champis. Les incisions aïgues s’y répètent en boucles agitées, la voix appelle l’oreille. La soirée se finira en trans ou ne finira jamais. Et si la seconde option aurait été préférable, il faut bien quitter ce moment de folie partagée pour mieux se retrouver, au plus vite on l’espère, entre fêlés.
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Coups de coeur ! Avec l’automne qui s’est déjà bien trop vite installé, voilà que débarque le temps des amours qui s’invitent pour ne plus jamais repartir. Cette année 2021, ceux-là sont britannique et français, folk et chanson, rock et pop. Une chose est certaine, ils ont tout autant de couleurs à offrir que les feuilles restantes sur les arbres. A écouter en boucle et à découvrir sur scène.
Luca Wilding : la grâce de Jeff Buckley
C’est en écoutant Leonard Cohen que le britannique Luca Wilding se découvre une envie de devenir auteur-compositeur. Celui qui n’avait pas touché d’instrument dans sa jeunesse est alors touché par la grâce du maître canadien. C’est donc sans surprise que notre prodige anglais marche sur les pas d’un autre compositeur tout aussi brillant : Jeff Buckley. Il lui emprunte, outre ses références musicales, sa légèreté, sa beauté, son sens de la mélodie et sa douceur. Au court de ses compositions, Luca Wilding , invite avec simplicité à marcher sur l’eau. Sa voix aérienne et envolée se pose avec la douceur d’une berceuse, masse les âmes et convoque l’intime. Pour les porter, à pas de velours, il ajoute une guitare sèche qui sublime la grande pureté de ses compositions. A la vie, celui qui a grandi entre Devon et Londres ressemble étrangement à un certain Roger Hodgson jeune. Il lui emprunte tout autant son immense talent que ses cheveux longs. Luca Wilding évoque bien des références qui touchent au céleste comme son immense « Nobody Game »qui a le raffinement folk de « What he wrote » de Laura Marling. Loin de simplement emprunter à tous, le musicien s’offre un univers onirique bien à lui qu’il défendra très prochainement sur son EP « To » dont la sortie est prévue pour le 27 novembre. De passage à Paris au Pop Up du Label le 18 octobre 2021, le talentueux Monsieur Wilding en a profité pour prouver que sa folk aérienne bouleverse autant en concert que sur album. L’apogée de ce moment passé en sa compagnie dans un cocon, était, il va s’en dire l’interprétation d' »Heartachers » qu’il vous faudra écouter d’urgence pour toucher à la perfection et à la délicatesse de la blancheur de la neige à venir.
Oete : l’oiseau rare
Retenez bien ce nom, Oete, il y a fort à parier qu’il fera bientôt partie de ces artistes que public et médias s’arrachent. En attendant de retrouver cet indomptable troubadour en haut de toutes les affiches, qu’il est bon profiter de sa confidentialité pour se repaître de la beauté de son répertoire et de sa candeur. Le pOETE de 22 ans dévoilait en septembre un single alliant la grâce du meilleur de la chanson française, conjuguant au plus que parfait la douceur avec la rythmique dansante et intitulé « La tête pleine ». Difficile de l’écouter sans en sortir la tête emplie de ses notes qui s’immiscent dans les esprits et les coeurs. Ses premiers pas virevoltants y inspirent la fraîcheur des débuts et la détermination des plus grands. Le jeune homme a le sens de l’introduction qui happe, du refrain qui frappe fort et surtout la juste mesure de la voix qui transperce. Avec son timbre grave reconnaissable entre tous, il dépeint les sommets de l’amour. Ce nouvel essai réussi fait suite à l’immense « HPV », son premier jet dévoilé. Depuis ce colibri s’élève note après note alors que son premier opus se fait déjà douloureusement attendre. Si le suspens parait insoutenable, il est aisé de se délecter de son univers en live. En concert, l’oiseau rare promet un moment aussi jovial qu’hypnotisant. Impossible de détourner les yeux d’une scène qu’il envahi intégralement, recouvre de ses merveilles disposées comme des cadeaux. « Pour faire le portrait d’un oiseau, il faut d’abord peindre une cage avec la porte ouverte » écrivait Prévert, bien inspiré alors que ces quelques mots n’ont de cesse d’évoquer Oete qui chante dans son répertoire à couper le souffle sa liberté chérie. « Ne pas se décourager, attendre, attendre s’il le faut la vitesse ou la lenteur de l’arrivée de l’oiseau.. » ajoutait-il alors qu’il semblait que le paysage musicale français attendait sans le savoir avec une patience silencieuse l’arrivée de notre prodige. « S’il chante c’est bon signe » serait-on tenter de conclure. Signe du moins que la chanson française a de beaux jours devant elle qui se dévoileront encore un peu plus le 23 novembre à la Dame de Canton à Paris. Ne le loupez pas.
Molly Burman : relève pop made in UK
Le Royaume-Unis a toujours eu un sens inné de la pop. L’inventant, la sublimant, déterminant ses codes pour mieux les brouiller et surtout leur donnant ses lettres de noblesse. Sur cette scène plurielle, la part de féminité est importante et variée. Pourtant une certaine aura dansante et qualitative se dégage d’artistes qui ont su frapper fort : Kate Nash ou encore Lily Allen sont de celles-là. Et un peu plus tard, sur leurs traces, voilà que débarque la boule d’énergie Molly Burman. Originaire d’une famille de très grands musiciens ( sa mère était chanteuse pour Shane macGowan, son père a joué aux coté de Paul Cook des Sex Pistols dans Chiefs of Relief), la musicienne suit leur traces tout en se construisant son propre univers. A seulement 19 ans seulement, elle s’impose de par ses notes sucrées, ses accords bien construits et son sens aiguisé du refrain. Repérée par le label Pias, signe de qualité s’il en est, elle chante son quotidien en liant une âme féministe à la dérision propre à nos voisins Outre-Manche. Renouant avec une certaine époque des années 2000, convoquant l’esprit adolescent tout en y alliant une touche de modernité, la chanteuse appelle avec sa voix calibrée et son accent qui fait plaisir aux oreilles à la suivre titre après titre. Ce décalage rétro-moderne pourrait bien devenir la bande originale de « Sex Education » tant la talentueuse Molly Burman en porte l’âme. Accessible et pointue, elle signait à l’occasion du retour des Pias Nite post Covid, une performance touchante et colorée où l’humour flirtait avec l’âme du bal et le professionnalisme aiguisé. Naïveté et danse y font si bon ménage. Une découverte à suivre de près.
Ottis Coeur : cross my heart
Un single et son clip en poche pour « Je marche derrière toi » et voilà qu’Ottis Coeur est déjà au centre de toutes les attentions. Il faut dire que le duo sait tordre les codes pour mieux les reconstruire. Loin de suivre les idées reçues, le tourbillon déchaîné emprunte à Brigitte sa symbiose et sa symétrie musicale, cassant cet esprit chanson pour créer un chant des sirènes rock où les rythmiques dominent. Alors que le premier EP de la formation verra le jour fin novembre 2021, les copines ont déjà su s’attirer les ferveurs des plus grands en figurant à la sacro-sainte liste des Inouïs du Printemps de Bourges 2021. Qualités vous dites ? Le pluriel est effectivement de mise. Outre leur sens du single instantané et leur capacité à créer des hymnes au delà des morceaux, Ottis Coeur sait aussi transmettre ses messages. Dans leur titre « Coeur à Corps », le groupe offre un vibrant dialogue à elles-mêmes évoquant le corps, cet allié que la société traite comme un ennemi dès qu’il ne répond pas aux critères de beautés qu’elle a injustement fixé. Spontanée, la joyeuse troupe offre une performance rétro-moderne où la fougue des années 90 devient l’écho d’une nouvelle génération qui frappe fort. La formation porte bien son nom tant elle touche les coeurs, parle à la tête, somme les jambes de danser. Leur sincérité fait mouche, leurs titres sentent bon les bulles de chew-gum acidulées aux couleurs pastels, qui collent au corps lorsqu’elles explosent. Impossible ici, de se détacher de leurs notes une fois qu’elles s’invitent dans les esprits. Tant mieux, puisque le duo devient addictif en quelques accords seulement. Vous voilà prévenus.
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