Dans le cadre du Club 300, au Forum des Images, peu de temps avant le confinement qui aura tant impacté nos vies, était présenté Miss, deuxième film du réalisateur franco-portugais Ruben Alves. Ce film aura été aussi impacté par le COVID-19 en étant l’un des premiers à voir sa date de sortie en salles repoussée et passer du 11 mars au 23 septembre 2020. Projeté hors compétition lors du dernier festival international du film de comédie de l’Alpe d’Huez cette année, que vaut Miss ?
MISS : De quoi ça parle ?
Alex, petit garçon gracieux de 9 ans qui navigue joyeusement entre les genres, a un rêve : être un jour élu Miss France. 15 ans plus tard, Alex a perdu ses parents et sa confiance en lui et stagne dans une vie monotone. Une rencontre imprévue va réveiller ce rêve oublié. Alex décide alors de concourir à Miss France en cachant son identité de garçon. Beauté, excellence, camaraderie… Au gré des étapes d’un concours sans merci, aidé par une famille de cœur haute en couleurs, Alex va partir à la conquête du titre, de sa féminité et surtout, de lui-même…
MISS : Est-ce que c’est bien ?
De ce sujet, Miss pouvait donner lieu à toutes les transgressions et propre à secouer le cocotier d’une comédie française ronronnante. Malheureusement, l’originalité, la présentation d’un Paris underground et la revendication de présenter un personnage transgenre en tête d’affiche s’éclipsent assez rapidement au profit d’une œuvre plus convenue destinée à se faire aimer du plus grand monde. A l’image d’Alex, son personnage principal finalement.
Car c’est l’une des forces de Miss, involontaire peut être, d’être à l’image de l’état d’esprit pendant une grande partie du film. En effet, oscillant entre volonté de franche comédie ( à travers les personnages de la colocation d’Alex) et fond social ( prostitution, atelier clandestin…), voire sociétal ( le premier concours donne lieu à un discours émancipateur et féministe) la première moitié du film ne sait pas trop sur quel pied danser. Tout comme son personnage principal qui voit son rêve prendre forme peu à peu , au risque de se perdre. Jusqu’à ce que vienne le point d’orgue du film.
C’est assez rare que l’utilisation d’une chanson fasse autant mouche. Ayant fini par perdre totalement pied et victime d’une agression, Alex déambule dans les rues de Paris, au son de « Drôle d’époque » de Clara Luciani, se rendant compte de ce qu’il a perdu et remettant en cause ce à quoi il aspire. Une heureuse surprise qui donne un coup de fouet à Miss et qui permet d’aborder la dernière partie du film, le fameux concours Miss France.
Sont à relever particulièrement dans Miss les performances de Thibault de Montalembert dans le rôle du travesti Lola et d’Isabelle Nanty dans celui de Yolande. Respectivement colocataire et propriétaire du personnage principal Alex, ils sont les piliers du film avec des interprétations sans failles tant sur le terrain de l’émotion ( la scène des tarifs que Lola explique à Alex) que sur celui de l’humour (le personnage qu’incarne de Montalembert monopolise pratiquement tout les bons mots du film).
En résumé, bourré de maladresses, finissant par perdre la force son propos à trop vouloir être positif, Miss n’en est pas moins un film qui délivre un message essentiel et bourré d’optimisme. Un film comme on en a besoin en ces temps incertains et qui tombera à point nommé en septembre, alors que les salles seront rouvertes et que l’on pourra de nouveau aller au cinéma !
Miss : la bande annonce
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