Bien plus qu’un festival classique, le Pitchfork Festival qui nous vient de Chicago, est une véritable expérience. Installé à la Grande Halle de la Villette de Paris trois jours durant, l’évènement promet de mettre en avant des artistes encore confidentiels et à découvrir aux côtés de grands noms pointus mais pas que.
Le temps est encore doux sur la capitale lorsque le festival ouvre ses portes. Côté public, la jeunesse fait loi. Vingtenaires et trentenaires se croisent, tous habillés à la pointe de la mode. Une mode qui allie les 90’s aux accessoires décalés britanniques. D’ailleurs, il n’est pas rare de croiser parmi la foule des anglo-saxons venus partager ce moment aux côtés des parisiens. A l’extérieur, food trucks et tables de pique-niques se partagent l’espace. On trouve des galettes comme des burgers, des bobuns et de la cuisine libanaise. L’intérieur, lui propose une grande fête à ses participants. Deux scènes reparties dans chaque espace du lieu permettent d’alterner les performances sans pauses. A l’étage les ambiances se succèdent. Un premier espace offre un moment shopping aux participants. Un saut sur les stands de vêtements donne envie de se lancer dans une folie d’achats frénétique. Les petits créateurs mettent à dispositions des pièces travaillées à prix abordables. Bijoux et autre maroquineries se partagent le lieu. Mais d’autres produits innovants sont aussi de la partie. On peut s’y faire tatouer un flash, se faire couper la frange ou acheter un clip. Un clip tu dis? Il s’agit de la marque Clap, stand qui retient particulièrement notre attention. Des jolis clips de toutes formes ( nœuds, triangles, hexagones, homards et autre pierres) ont été crées pour être habiller vos sacs, chaussures, bonnets et même décolletés. Un must have fashion et originale qui comme beaucoup d’objets sont ici proposés à tarifs réduits. Changement d’ambiance alors qu’un bar à vin propose de la gastronomie italienne. Il vous en faut plus? Pas de soucis! L’espace Greenroom, situé à l’autre bout de l’espace accueil des espaces photos, karaokés et même de nombreux jeux concours permettant de repartir toutes les cinq minutes avec un vinyle.
Même le marshandising du festival, d’habitude très simple est particulièrement fourni, les tee-shirts et tot bags sont savamment travaillés et il est possible de se procurer les albums des artistes programmés.
Le shopping c’est super mais il est temps de passer aux concerts
Les bras pleins de nos achats, il est temps d’aller danser et de faire des découvertes. Yellow Days se place dans le top des curiosités du jour alors que l’artiste distille un joli mélange de soul et de blues. Spleen et surf music se côtoient alors harmonieusement et rappellent un certain Mac Demarco programmé plus tard ce même jour.
Un hamburger aux fallafels avalé et hop nous voilà de retour pour écouter le live atypique de John Maus. Seul sur scène, l’artiste n’a pas un seul musicien à ses côté, le chanteur cherche à fédérer la foule. Les performances solos sont une chose courante, nombreux sont les musiciens à jouer d’une pédale de loop ou d’une guitare pour pousser la voix et se tester sans l’aide des copains. Cette fois pourtant l’expérience est poussée à un stade rarement vu. Puisque le chanteur ne dispose d’aucun instruments sur scène pour s’aider. Il ne gère pas non plus un ordinateur qui diffuserait ses mélodies. Non, John Maus est seul sur scène avec pour seul arme son micro et un background instrumental diffusé sur les enceintes. Une particularité qui lui permet de se déchainer et de danser. Le résultat surprend dans sa configuration scénique mais l’énergie est réellement de mise. Côté mélodies, le musiciens offre une new wave sombre à la Depeche Mode portée par une voix puissante qui finit par rassembler une troupe d’aficionados.
Changement d’ambiance et de scène alors que le grand Etienne Daho prend la relève entouré de musiciens qu’il présente volontiers. La foule très réceptive danse dès les premières notes de l’icône pop rock française. D’abord vêtu de masques noires sur les yeux, la troupe s’appuie ensuite sur ses jeux de lumières changeant pour créer une cohésion visuelle. Les titres s’enchaînent à toute vitesse alors que la voix de ce grand monsieur transperce l’assistance. La candeur de ses titres livre un aspect festif là où les paroles donnent du contenu à la performance. Pas besoin de connaître l’intégralité du répertoire pour prendre part à ce voyage sonore ponctué de nombreux remerciements. » Le mal que l’on nous fait », grand classique donne la note finale à cette prestation.
De l’autre côté de la salle entrent alors en scène The Voidz avec à leur tête l’idole Julian Casablancas. Il faut le temps de rentrer dans ce concentré de rock bourrin, le temps de prendre part à l’univers du chanteur excentrique, véritable bête de scène qu’est l’ancien membre de The Strokes. Pourtant passé la surprise, il devient impossible de détacher son attention de la scène. Les musiciens, parfaits, gèrent le show comme des grands du rock. Le chanteur, lui, n’a aucune limite. Il charrie le festival qui l’accueille comme raconte que Laureen Hill disait que « Quelques hommes sont des connards. » avant d’ajouter: » Elle a tord, se sont TOUS des connards ». Les morceaux bruts, travaillés, promettent d’être l’avenir du rock. Lorsque ce dernier reprendra la pas sur le hip hop qui aujourd’hui domine et que lassé d’être si lisse et électro, il redeviendra le grand défouloir qu’il fut jadis. Ils prennent parfois l’oreille pour ne plus la lâcher ou appellent aux pogos. La salle les vit, certaines grimpant sur les épaules de leurs compagnons pour mieux en profiter. « J’embrasse la première fille qui monte sur scène » promet un Casablancas qui pense arrêter son set un brun trop tôt. « J’ai encore le temps pour un morceau apparemment alors je le joue ou vous préférez partir? » demande-t-il avant de lancer son ultime titre du soir.
La folie Pitchfork n’est pas finie ce soir puisque c’est enfin au tour du très attendu Mac Demarco de se lancer. La pop rock s’invite à la partie alors que le bavard musicien doit » faire le show ce soir » selon ses propres dires. On danse volontiers sur les notes douces et sucrées de la star. Un homme épuisé s’appuie sur l’épaule de son conjoint et danse lentement, puisque même si Halloween a été fêté la veille, il n’est pas question de rentrer si tôt. La magie est surtout de mise pour un jeune fan de l’artiste. Le petit garçon âgé de 11 ans est ainsi invité à vivre le dernier morceau de cette soirée, « Still Together » sur les épaule de l’artiste. Un rêve devenu réalité qui ne manque pas de toucher tous les festivaliers qui ont encore rendez-vous deux jours durant avec cet évènement novateur.
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