Il peut être parfois difficile de chroniquer un concert. Qu’en dire ? Comment être impartial ?
Cette fois Jeanne Added aura facilité la tâche à tout rédacteur se trouvant dans la salle en livrant un live unanimement magnifique.
Le 7 décembre 2016, la musicienne de génie ouvrait les festivités à l’Elysée Montmartre de Paris. Au programme : trois soirées dans la salle parisienne promettaient à ses fans de découvrir la chanteuse sur scène.
D’entrée, il lui suffit d’un seul morceau, d’une introduction pour se mettre une salle entière dans la poche et le transporter dans son univers. Celle qui a fait ses armes dans le jazz confiait régulièrement en interview aimer le hip-hop mais aussi le rock. Des goûts hétéroclites alliés à des racines puristes, qu’est ce que ça donne ? Et bien, ça donne des titres parfaitement exécutés avec une rupture de ton grandiosement gérée. Un régal pur, parfait et surtout rare. Il est facile pour une salle de « s’échapper » d’un concert. Les distractions sont nombreuses : smartphone, bar, pause clopes ou copains avec lesquels on a envie de papoter, tant de bonnes raisons de penser à autre chose. Ici, il n’en est rien. Avec sa guitare et sa coupe courte, la belle au look androgyne et atypique transporte et ne laisse plus place au reste. Un titre pour que tous les regards et que toutes les pensées lui soient consacrées. Un premier titre et déjà le monde extérieur semble ne plus exister. Seul l’Elysée Montmartre refait à neuf, mais ayant garder son âme d’autrefois, est encore tangible. L’odeur de la peinture fraîche laisse peu à peu place à celle de l’effervescence bien plus qu’à celle, plus typique de la bière. Le ton est donné et le live d’une heure trente qui suivra ne dénotera à aucun moment de cette première impression. Avec Jeanne Added on passe par tous les styles. Dès son deuxième morceau, la chanteuse offre une performance vocale à couper le souffle en tapant énergiquement sur les timbales de sa batterie.
Pour parfaire son live, la belle s’est entourée d’une équipe de qualité. Des choristes qui font écho au timbre rock de la chanteuse s’allient à des musiciens rodés et un jeu de lumière propre qui a quelque chose de rock, sans concession.
« A War is Coming » est joué rapidement tout comme l’excellent titre « Ready » présenté comme étant « un chanson d’amour ». Le single « Look at them » arrive en cinquième position et tranche avec le reste des morceaux joués jusqu’ici. Plus calme que ses prédécesseurs, il permet au public de chanter en chœur. Il est intéressant d’entendre ce titre plus que qualitatif et d’en venir à se dire que le niveau musical est si haut ce soir qu’il s’agit probablement du moins bon titre jusqu’ici.
Les mélodies s’enchaînent à toute vitesse sans laisser de répit à une foule dense, conquise, qui se laisse de plus en plus prendre au jeu. Alors que tout les regards sont tournés vers la scène, certains se mettent à danser. Entre les morceaux, la leader interpelle son public, et remercie chaudement son équipe.
En ce qui semble être une poignée de minutes, il est déjà l’heure du rappel. Acclamée, la chanteuse revient une dernière fois. On souhaite faire durer le live plus longtemps, la retenir encore un peu. Pourtant, il est déjà temps de dire au revoir. Quelques salutations, les lumières se rallument. Il est temps de retourner au monde réel, déjà, l’esprit encore plein de la saveur particulière qu’a un live de qualité.
L’expérience surréaliste pourra être (re)vécue les 8 et 9 décembre, toujours à l’Elysée Montmartre.