Vendredi 4 novembre 2022, le rendez-vous était donné aux fans de rock sensuel et so hot au Point Ephémère de Paris. Au programme deux groupes aux noms pour le moins évocateurs pour une ruche de fans bouillant.es et surexcité.es. On vous raconte.
MIAOU !
Il fait froid dehors. Au bord du Canal de l’Ourq, là où prend place le Point Ephémère, la chose est particulièrement vraie. D’autant plus que pour profiter d’un petit verre avant concert, il faut s’installer en terrasse. Les plus téméraires eux font la queue qui s’étend sur toute la longueur de la salle. Normal, le show des anglais de The Amazons affiche complet. Un complet qui s’est profilé en dernière minute certes mais qui promet aussi une soirée entière à pour se (ré)chauffer. Il faut attendre 20 heures 30 pour que le live commence de plein fouet avec Sheitan and The Pussy Magnets. La formation française joue pour la première fois dans la célèbre salle parisienne. Contrairement à ce que la coutume veut nous faire croire le miracle du magnétique groupe opère ce soir là et le son est particulièrement qualitatif. Un fait plutôt rare pour un lieu certes charmant mais qui peine souvent à faire cracher les amplis. La formation prend d’assaut la petite scène avec aisance. Dans un lieu si étroit, difficile de se mouvoir mais chacun met une véritable volonté à balancer toute son énergie dans le public. Pour mieux porter sa voix, le groupe communique beaucoup avec l’audience, la remerciant d’être là ce soir mais s’amusant aussi avec son nom de scène : « On nous a dit que c’était trop long ! Prouvons qu’ils ont tord. Tout le monde dit Sheitan and the Pussy Magnets ! Encore ! » La foule répond volontiers à ce petit jeu du « dis mon nom » le répétant en boucle et en ne l’écorchant presque pas. Reste que si nos petits démons ont une image volontairement décalée, n’hésitant pas à s’amuser sur leur communication et leur clips sans jamais se prendre au sérieux, ils sont bien plus studieux quant à l’interprétation de leurs titres en live. S’amuser oui, il en est toujours question avec la joyeuse troupe. Mais aussi se dépasser pour mieux porter ses compositions. Le rock y est sensuel, ce qui est, il faut le dire, le maître mot de la soirée. On y sent une profonde inspiration à la Arctic Monkeys, une vibe dansante, des riffs entêtants et répétés et une voix aspirée comme celle d’un certain Alex Turner. Sheitan prend de l’élégance entre deux interpellations et s’ouvre pleinement face à une salle aussi comble. Un beau pas qui ne manque pas d’aimanter l’assistance. Le courant passe bien et ces préliminaires donnent envie de poursuivre l’expérience avec Sheitan, un autre soir du coup, puisque le plat de résistance arrive à grands pas.
Tendre Amazone
Qui aime sait attendre. C’est bien connu et malgré ce que l’on dit loin des yeux ne signifie pas toujours loin du coeur. Avant de s’enfoncer bien plus loin dans l’utilisation de proverbes tout faits, il est temps de regarder dans le yeux le public du groupe britannique. La dernière fois que le rendez-vous lui avait été promis, Matt Thomson et sa bande avaient dû leur poser un sacré lapin. Prévus en première partie de Royal Blood au Zénith, la performance avait dû être tout simplement annulée. En cause, une grève des transporteurs empêchant le matos d’être acheminé jusqu’au lieu du rendez-vous manqué. Il y a quand même un certain plaisir à ne pas écrire « en raison du Covid » ici pour ne pas avoir l’impression de toujours dire la même chose. En rencard, ce manque d’originalité aurait pêché. Pour flirter un peu en amont avec son public, le groupe livrait en septembre dernier un nouvel opus : « How will i know if heaven will find me ? « . Une façon de promettre le 7ème ciel pour mieux venir titiller à peine deux mois plus tard une audience parisienne qui ne demandait que ça. A peine arrivée sur scène d’ailleurs que la voilà qui se met sur son 31, se dandine clairement. Ce date commence bien avec « How I will ? ». Il faut dire que le public est tout particulièrement réactif, fin prêt pour une combustion spontanée. Un attroupement qualifié qui quintuple la quantité de son excitation face aux qualités du quatuor qui joue aujourd’hui sur les quais de l’Ourq (quant à vous notez l’allitération en Q). « Ready for Something » suit, clairement tout le monde est particulièrement prêt.
Les guitares résonnent, et pour mieux séduire, parlent le langage de la nostalgie. Leur rock évoque une période des débuts 2000 et ses traits énervés. Impossible de ne pas penser à Kings of Leon (et leur « Sex on Fire » ?) en écoutant la proposition musicale du groupe anglais. Vous l’aurez compris à moins que ces clins d’oeil ne soient encore trop légers, The Amazones ne lésinent pas sur la carte de la séduction à la sauce boys band pour proposer de se livrer dans une danse endiablée. Le Point (g ou p) Ephémère est en effervescence et la foule sue en avant scène à grosse gouttes en répondant par des sautillements à chaque riff de guitare ici interprété.
Explosion finale
Alors certes musicalement, le groupe est loin d’être parfait. La proposition , très classique flirte avec un rock entendu et attendu. Il s’essaie à quelques solos de guitare tout en interprétant ses différentes galettes à la batterie appuyée. Le chanteur donne de la (grosse) voix, la guitare se perd dans des aïgus heavy et les titres s’enchainent « One by One ». « Nothern Star » suit et Chris Alderton (guitare) se met sérieusement en avant. Pour mieux jouer sur sa complicité, les membres de la formation jouent régulièrement face à face en se regardant dans les yeux. En arrière salle, au bar, presque impossible à atteindre tant tout le monde est comprimé, deux potes boivent un shot cul sec et laissent quelques larmes coulées. En avant scène, les larmes sont faites d’émotion. The Amazons dévoilent un tout nouveau titre « Warning Sign » bien accueilli mais chaque mouvement, chaque cheveux remis en arrière ne l’est-il pas ce soir ? Pourtant les deux premiers albums sont les plus acclamés, jugés meilleurs par les fans de la première heure. « Mother » issu de « Future Dust » et « Junk Food Forever » (dispo sur « The Amazons ») servent à la conclusion de cette première partie. On sent l’envie de faire un « Fuck Forever » à la Libertines, les guitares plus énervées et moins fines en tête de gondole.
Vont-ils (re)venir ? Sans surprise, la réponse est oui alors qu’un rappel est prévu. Il se constitue de deux titres manquant à l’appel : »Bloodrush » et « Black Magic » en guise de feu d’artifice final. Cette dernière chevauchée est bien évidemment endiablée et portée par son lot de cris et de chants. L’affaire est déjà faite mais pas sans promettre un retour rapide dans la capitale française pour une nouvelle partie de bras en l’air prochainement.
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